Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1920-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1920 01 octobre 1920
Description : 1920/10/01 (A87)-1920/12/31. 1920/10/01 (A87)-1920/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57834629
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières333
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
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- .......... Page(s) .......... 8
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- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 33
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 67
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
225
Et ce charbonnier, petit, laid, courbé, qui vendait de la
braise de boulanger et qui, du haut de sa carriole, faisait appel
à la clientèle féminine en ténorisant :
Viens, gentille da - a - me,
Ma braise t'attend! etc.
Ce charbonnier ténor me rappelle qu'à l'époque où la Dame
Blanche avait environ vingt ans j'en avais dix, et que ce fut en
1846 que, pour la première fois de ma vie, j'assistai à une repré-
sentation théâtrale. C'est ma grand'mère Joly — Véronique
Nouet — qui me mena à la Comédie — car c'était ainsi qu'on
nommait encore le Grand-Théâtre — non pour y entendre le
chef-d'oeuvre de Boïeldieu, mais pour y voir représenter la
Closerie des Genêts, alors en plein succès et dans toute sa nou-
veauté.
Je garde encore l'émotion profonde ressentie par mon coeur
d'enfant à cette inoubliable représentation, et j'ai encore dans
les oreilles le son du biniou de la fête bretonne qui fait partie
du célèbre mélodrame de Frédéric Soulié.
La Mâture fut aussi un de mes grands ébahissements de
campagnard. Elle se dressait, comme l'on sait, sur le bord
ouest du bassin d'Ingouville (bassin du Commerce), telle une
sentinelle géante, et semblait veiller sur d'innombrables longs-
courriers, parmi lesquels il me souvient d'avoir vu le fameux
Saint-Pierre — une des meilleures constructions Normand
(il appartenait à la maison F. Perquer) — et ces voiliers portu-
gais qui se mettaient à quai en face de la manufacture des
Tabacs, et aux vergues desquels nous allions voir pendre en
effigie Judas Iscariote, le jour du vendredi saint.
C'est dans la partie sud du bassin du Commerce, comprise
entre la place de la Mâture et le pont Lamblardie, que se fai-
sait alors le carénage des navires. Ce travail était exécuté par
les calfats, dont la corporation a disparu voilà une trentaine
d'années, avec les derniers navires en bois. Le navire à caréner
était couché sur le flanc et les calfats enfonçaient de l'étoupe dans
les joints à grands coups de maillets dont la cadence s'enten-
dait de fort loin. Et il y avait toujours des flâneurs qui s'attar-
Et ce charbonnier, petit, laid, courbé, qui vendait de la
braise de boulanger et qui, du haut de sa carriole, faisait appel
à la clientèle féminine en ténorisant :
Viens, gentille da - a - me,
Ma braise t'attend! etc.
Ce charbonnier ténor me rappelle qu'à l'époque où la Dame
Blanche avait environ vingt ans j'en avais dix, et que ce fut en
1846 que, pour la première fois de ma vie, j'assistai à une repré-
sentation théâtrale. C'est ma grand'mère Joly — Véronique
Nouet — qui me mena à la Comédie — car c'était ainsi qu'on
nommait encore le Grand-Théâtre — non pour y entendre le
chef-d'oeuvre de Boïeldieu, mais pour y voir représenter la
Closerie des Genêts, alors en plein succès et dans toute sa nou-
veauté.
Je garde encore l'émotion profonde ressentie par mon coeur
d'enfant à cette inoubliable représentation, et j'ai encore dans
les oreilles le son du biniou de la fête bretonne qui fait partie
du célèbre mélodrame de Frédéric Soulié.
La Mâture fut aussi un de mes grands ébahissements de
campagnard. Elle se dressait, comme l'on sait, sur le bord
ouest du bassin d'Ingouville (bassin du Commerce), telle une
sentinelle géante, et semblait veiller sur d'innombrables longs-
courriers, parmi lesquels il me souvient d'avoir vu le fameux
Saint-Pierre — une des meilleures constructions Normand
(il appartenait à la maison F. Perquer) — et ces voiliers portu-
gais qui se mettaient à quai en face de la manufacture des
Tabacs, et aux vergues desquels nous allions voir pendre en
effigie Judas Iscariote, le jour du vendredi saint.
C'est dans la partie sud du bassin du Commerce, comprise
entre la place de la Mâture et le pont Lamblardie, que se fai-
sait alors le carénage des navires. Ce travail était exécuté par
les calfats, dont la corporation a disparu voilà une trentaine
d'années, avec les derniers navires en bois. Le navire à caréner
était couché sur le flanc et les calfats enfonçaient de l'étoupe dans
les joints à grands coups de maillets dont la cadence s'enten-
dait de fort loin. Et il y avait toujours des flâneurs qui s'attar-
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