présenté au nom de la Commission d'examen du concours Folloppe de 1920
par M. MAURICE LE SIEUTRE,
Membre résidant
MESSIEURS ET CHERS COLLÈGUES,
Lorsque Philoxène, poète dithyrambique, eut déclaré mau- vais les vers de Denys, tyran de Syracuse, celui-ci le fit emprisonner.
C'est une tâche bien ingrate que d'avoir à juger des poètes à qui leurs vers apparaissent à ce point sublimes qu'ils n'hé- sitent pas à briguer pour eux la consécration d'un hommage public.
En supposant même l'entière compétence du jury, et en admettant qu'il se trouve en présence d'oeuvres irréprochables comme technique, il ne lui est pas toujours facile de réaliser l'unanimité sur leur valeur purement poétique — car c'est ici qu'entrent en jeu les préventions d'école ou d'éducation dont chaque juge est plus ou moins tributaire, et qui font que les divergences d'opinion portent alors moins sur la lettre que sur l'esprit — mais, quand la quantité des envois est nettement inférieure à tous les points de vue, les avis peuvent être una- nimes, parce que s'il est encore des degrés du médiocre au mauvais, il n'y en a plus guère du détestable au pire.
Les concurrents de cette année nous ont vraiment facilité la besogne de façon dérisoire; et, devant l'insuffisance des ceu-
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