Les journaux nous ont appris récemment que 180 membres d'une Association internationale des Académies, pour la plu- part Scandinaves ou hollandais, ont adressé à leurs collègues des nations alliées et des États-Unis d'Amérique un manifeste pour les inviter à reprendre les relations internationales avec les savants des Empires centraux.
Devons-nous écouter leurs suggestions? Pourrons-nous oublier les actes odieux, les faits de vandalisme commis par les Teutons et célébrés par les savants allemands? Pourrons- nous oublier la guerre sauvage et sans merci que nous avons subie et qui n'a rien de commun avec les guerres du passé?
A ces questions, M. Lavisse répond nettement : « non ». Il justifie son refus dans un article fortement documenté que la Revue de Paris a publié le 1er mai dernier. Je n'en ferai pas l'analyse; ce n'est pas l'objet de ma communication. Je désire tout simplement ajouter un fait à ceux qui sont déjà connus, fait qui vous expliquera la répulsion que nous éprouvons à l'égard de gens dont la mentalité est si différente de la nôtre et qui sont incapables de nous comprendre.
Un bryologue français, Jules Cardot, un des maîtres de la science botanique, habitait Charleville au moment de la guerre. Le 22 août 1914, sous la menace de l'invasion, il quittait précipi-
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