Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1920-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1920 01 octobre 1920
Description : 1920/10/01 (A87)-1920/12/31. 1920/10/01 (A87)-1920/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57834629
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières333
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 9
- .......... Page(s) .......... 10
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 33
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 67
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 224 —
nier cri : Ch'mineaux chauds ! Ch'mineaux chauds ! Ch'mineaux ! ;
le marchand de plantain et de mouron «pour les p'tits oiseaux»
qui avant 1914 n'était déjà plus qu'un revenant, a été, je crois,
définitivement enterré par la guerre ; mais le marchand de
«beaux plats», que j'étais étonné de retrouver à la ville —
Les beaux plats! Des beaux plats! V'là des beaux plats pour des
savates!— et dont le cri, disait-on, au Havre comme à Rolleville,
annonçait la pluie, ne fait plus parler de lui depuis près de
quarante ans. Les «poires cuites», annonciatrices de l'automne
— Les poir' cuites ! Les poir' cuites ! qu'est-ce qu'en veut des poir'
cuites? Allons, vite, vite, aux poir' cuites!— ne se crient plus; et
le marchand de sable —Sa-â-ble! Sa-â-ble!—, et le marchand
de sciure de bois — Tlà la moulée!— qui faisaient alors florès,
sont disparus depuis peu; de même que le marchand d'épon-
gés, de serpillière, de brosses, etc.— Toil'pour laver! Bross'
pour cirer !...—
Et Pigeon, ce paysan de Sandouville qui criait de la paille à
paillasse ? Et Féret, dont l'atelier était installé dans la maison de
Bernardin de Saint-Pierre, qui promenait en ville son éventaire
traîné par un cheval étique, et qui annonçait à grand cri ses
articles de ménage et sa brosserie ? Et le père Lemesle avec sa
baladeuse attelée d'une bourrique — Des entonnoirs! Des
cass'troles ! Des grils!...— ?
A. quinze sous la pièce ! Vingt-cinq sous les deux ! Et c'était,
carapaçonné des articles de sa fabrication, le vieux marchand
de paillassons tressés avec des roseaux cueillis dans les marais
ou sur les bords du canal Vauban.
Voilà l'plaisir, Mesdames ! Voilà l' plaisir ! clamait en agitant
sa cliquette la vieille Franconi, coiffée de son éternel chapeau
ciré, cependant que les polissons ajoutaient sur le même air :
N'en mangez pas, Messieurs, Mesdames : ça fait mourir !
Et ce marchand de bâtons de guimauve qui chantait :
un sou le bâton,
— la faridondaine, la faridondon. —
Il faut les croquer aujourd'hui,
mes amis ;
C'est d'ia fabrication de Paris,
mon pays!
nier cri : Ch'mineaux chauds ! Ch'mineaux chauds ! Ch'mineaux ! ;
le marchand de plantain et de mouron «pour les p'tits oiseaux»
qui avant 1914 n'était déjà plus qu'un revenant, a été, je crois,
définitivement enterré par la guerre ; mais le marchand de
«beaux plats», que j'étais étonné de retrouver à la ville —
Les beaux plats! Des beaux plats! V'là des beaux plats pour des
savates!— et dont le cri, disait-on, au Havre comme à Rolleville,
annonçait la pluie, ne fait plus parler de lui depuis près de
quarante ans. Les «poires cuites», annonciatrices de l'automne
— Les poir' cuites ! Les poir' cuites ! qu'est-ce qu'en veut des poir'
cuites? Allons, vite, vite, aux poir' cuites!— ne se crient plus; et
le marchand de sable —Sa-â-ble! Sa-â-ble!—, et le marchand
de sciure de bois — Tlà la moulée!— qui faisaient alors florès,
sont disparus depuis peu; de même que le marchand d'épon-
gés, de serpillière, de brosses, etc.— Toil'pour laver! Bross'
pour cirer !...—
Et Pigeon, ce paysan de Sandouville qui criait de la paille à
paillasse ? Et Féret, dont l'atelier était installé dans la maison de
Bernardin de Saint-Pierre, qui promenait en ville son éventaire
traîné par un cheval étique, et qui annonçait à grand cri ses
articles de ménage et sa brosserie ? Et le père Lemesle avec sa
baladeuse attelée d'une bourrique — Des entonnoirs! Des
cass'troles ! Des grils!...— ?
A. quinze sous la pièce ! Vingt-cinq sous les deux ! Et c'était,
carapaçonné des articles de sa fabrication, le vieux marchand
de paillassons tressés avec des roseaux cueillis dans les marais
ou sur les bords du canal Vauban.
Voilà l'plaisir, Mesdames ! Voilà l' plaisir ! clamait en agitant
sa cliquette la vieille Franconi, coiffée de son éternel chapeau
ciré, cependant que les polissons ajoutaient sur le même air :
N'en mangez pas, Messieurs, Mesdames : ça fait mourir !
Et ce marchand de bâtons de guimauve qui chantait :
un sou le bâton,
— la faridondaine, la faridondon. —
Il faut les croquer aujourd'hui,
mes amis ;
C'est d'ia fabrication de Paris,
mon pays!
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