Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1920-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1920 01 octobre 1920
Description : 1920/10/01 (A87)-1920/12/31. 1920/10/01 (A87)-1920/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57834629
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières333
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
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- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 9
- .......... Page(s) .......... 10
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 33
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 67
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 222 —
M. Meurdra, qui était maître-marinier sur un chaland qui
remontait jusqu'à Paris, avait épousé la. soeur de l'abbé
Gosselin, curé de Rolleville, et ce fut l'aîné des Meurdra, de
quelques mois plus jeune que moi, qui guida mes premiers
pas dans la Ville-Françoise.
Si j'étais alors fort ébahi par ce qui m'était révélé de la vie
maritime, je n'étais pas moins abasourdi par le bruit des
voitures, le mouvement extraordinaire des piétons; et, surtout,
j'étais littéralement ébloui par l'éclat des étalages.
Ils n'étaient pas, à beaucoup près, aussi fastueux que ceux
des grands magasins de maintenant; néanmoins, ils sem-
blaient magnifiques au petit paysan que j'étais.
Une coutume qui pourra sembler étrange aux Havrais d'à
présent, c'est que, chez ces gros commerçants du temps de
ma jeunesse, on marchandait sans vergogne comme en plein
marché. Et je me souviens comme si c'était d'hier de la scène
qui ne manquait jamais de se renouveler chaque fois que ma
mère, pour nous acheter quelque nippe, à mon frère ou à moi,
nous menait chez le marchand d'habits qui faisait le coin de
la rue des Drapiers et de la rue de Paris — lequel avait pour
enseigne A Notre-Dame, bien qu'il fût le plus sympathique des
enfants d'Israël !
Le vêtement choisi, notre mère en demandait le prix, et,
quel qu'il fût, il lui faisait toujours pousser les hauts cris. Le
marchand jurait ses grands dieux qu'il n'en pouvait rien
rabattre. La fine Normande lui faisait une offre bien inférieure
au prix demandé. Le marchand protestait qu'il en serait de sa
poche. Maman Joly n'en voulait pas démordre ; et comme,
de son côté, le marchand s'obstinait, elle lui tournait les
talons et, raide comme la Justice, sortait brusquement en
nous poussant devant elle.
Une fois dans la rue, elle n'avait point fait vingt pas que,
du seuil de la porte, le bon juif la rappelait. Alors, en me
détachant un petit coup de coude bien sec :
— Te retourne pas, tu sais bien ! Il sera encore trop content de
nous galoper après !
M. Meurdra, qui était maître-marinier sur un chaland qui
remontait jusqu'à Paris, avait épousé la. soeur de l'abbé
Gosselin, curé de Rolleville, et ce fut l'aîné des Meurdra, de
quelques mois plus jeune que moi, qui guida mes premiers
pas dans la Ville-Françoise.
Si j'étais alors fort ébahi par ce qui m'était révélé de la vie
maritime, je n'étais pas moins abasourdi par le bruit des
voitures, le mouvement extraordinaire des piétons; et, surtout,
j'étais littéralement ébloui par l'éclat des étalages.
Ils n'étaient pas, à beaucoup près, aussi fastueux que ceux
des grands magasins de maintenant; néanmoins, ils sem-
blaient magnifiques au petit paysan que j'étais.
Une coutume qui pourra sembler étrange aux Havrais d'à
présent, c'est que, chez ces gros commerçants du temps de
ma jeunesse, on marchandait sans vergogne comme en plein
marché. Et je me souviens comme si c'était d'hier de la scène
qui ne manquait jamais de se renouveler chaque fois que ma
mère, pour nous acheter quelque nippe, à mon frère ou à moi,
nous menait chez le marchand d'habits qui faisait le coin de
la rue des Drapiers et de la rue de Paris — lequel avait pour
enseigne A Notre-Dame, bien qu'il fût le plus sympathique des
enfants d'Israël !
Le vêtement choisi, notre mère en demandait le prix, et,
quel qu'il fût, il lui faisait toujours pousser les hauts cris. Le
marchand jurait ses grands dieux qu'il n'en pouvait rien
rabattre. La fine Normande lui faisait une offre bien inférieure
au prix demandé. Le marchand protestait qu'il en serait de sa
poche. Maman Joly n'en voulait pas démordre ; et comme,
de son côté, le marchand s'obstinait, elle lui tournait les
talons et, raide comme la Justice, sortait brusquement en
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Une fois dans la rue, elle n'avait point fait vingt pas que,
du seuil de la porte, le bon juif la rappelait. Alors, en me
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— Te retourne pas, tu sais bien ! Il sera encore trop content de
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