Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1920-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1920 01 octobre 1920
Description : 1920/10/01 (A87)-1920/12/31. 1920/10/01 (A87)-1920/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57834629
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières333
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 9
- .......... Page(s) .......... 10
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 33
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 67
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 230 —
calme, et quoiqu'il portât bien la toile, il y avait souvent, pour
lui, du roulis à bord! Ce qui faisait dire au capitaine Gallon
(de la Compagnie Vieillard) que si l'Omnibus partait avec un
Liard il revenait avec un saoul ! C'était peu confraternel. Il est
vrai qu'il restait à la victime de cette calembredaine la res-
source de se payer la tête du patron de la compagnie concur-
rente, lequel — comme disait Caumont du Furet —- avait « une
belle tête de vieillard », nonobstant qu'il fût doué d'une laideur
sympathique mais incontestable!
La promenade de la jetée, où on arrivait après avoir passé
sous la porte du Perrey et sur un pont élevé au-dessus du fossé
des fortifications, était, comme de nos jours, le quartier général
de ces flâneurs maritimes dont l'occupation principale est de
bayer aux nouvelles. Et quand quelqu'un s'étonnait de ren-
contrer constamment en cet endroit un de ces lazzaroni, et
demandait ce qu'il y pouvait bien faire, on lui répondait :
« Il attend le retour de l'Arequipa qui est parti d'hier. » —
C'était un bateau qui faisait la ligne du Pérou ; et je crois qu'à
l'époque il fallait au moins un an pour faire ce voyage-là !
C'est aussi, sur la jetée, auprès du phare, que se tenait le
nommé Badesnier.
Un vrai type que cet ancien matelot baleinier qui, debout
près du trépied de sa longue-vue, et une lorgnette à la main,
montrait aux badauds de Paris et aux Parisiens de Bolbecles
côtes d'Angleterre et le parc aux marsouins(l); recommandant
aux touristes qui emportaient de l'eau de mer, en souvenir de
leur voyage, de ne pas emplir complètement leur bouteille,
afin qu'à l'heure du flux une marée en miniature n'en fit point
sauter le bouchon.
A cette époque, le mouvement du port n'avait pas cette
régularité que permet la navigation à vapeur; mais quel
merveilleux spectacle quand, après une période de vents
contraires retenant les navires au large, la brise devenait
favorable et permettait leur entrée !
Les voiliers étaient alors l'immense majorité et, en dehors
calme, et quoiqu'il portât bien la toile, il y avait souvent, pour
lui, du roulis à bord! Ce qui faisait dire au capitaine Gallon
(de la Compagnie Vieillard) que si l'Omnibus partait avec un
Liard il revenait avec un saoul ! C'était peu confraternel. Il est
vrai qu'il restait à la victime de cette calembredaine la res-
source de se payer la tête du patron de la compagnie concur-
rente, lequel — comme disait Caumont du Furet —- avait « une
belle tête de vieillard », nonobstant qu'il fût doué d'une laideur
sympathique mais incontestable!
La promenade de la jetée, où on arrivait après avoir passé
sous la porte du Perrey et sur un pont élevé au-dessus du fossé
des fortifications, était, comme de nos jours, le quartier général
de ces flâneurs maritimes dont l'occupation principale est de
bayer aux nouvelles. Et quand quelqu'un s'étonnait de ren-
contrer constamment en cet endroit un de ces lazzaroni, et
demandait ce qu'il y pouvait bien faire, on lui répondait :
« Il attend le retour de l'Arequipa qui est parti d'hier. » —
C'était un bateau qui faisait la ligne du Pérou ; et je crois qu'à
l'époque il fallait au moins un an pour faire ce voyage-là !
C'est aussi, sur la jetée, auprès du phare, que se tenait le
nommé Badesnier.
Un vrai type que cet ancien matelot baleinier qui, debout
près du trépied de sa longue-vue, et une lorgnette à la main,
montrait aux badauds de Paris et aux Parisiens de Bolbecles
côtes d'Angleterre et le parc aux marsouins(l); recommandant
aux touristes qui emportaient de l'eau de mer, en souvenir de
leur voyage, de ne pas emplir complètement leur bouteille,
afin qu'à l'heure du flux une marée en miniature n'en fit point
sauter le bouchon.
A cette époque, le mouvement du port n'avait pas cette
régularité que permet la navigation à vapeur; mais quel
merveilleux spectacle quand, après une période de vents
contraires retenant les navires au large, la brise devenait
favorable et permettait leur entrée !
Les voiliers étaient alors l'immense majorité et, en dehors
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