Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1900-11-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 novembre 1900 11 novembre 1900
Description : 1900/11/11 (A10,N508). 1900/11/11 (A10,N508).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6393010q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Dixième ADn" K* M8
Ee Nuniéro i. - àjmlâi Côntimôs
Dimanche f t ÓveDiBri- ÎOOO
MbmMtt
, ienBMh MmHwhM li
'rtlJ MpwtemaM .! i.
-..
tJBX.KOM.5
j"ïwE»-Ittfttr»ar« ̃»»: *1 ;
i Oipart–«ni» UMltropMïinr. H
AsbM dtovtMMBte»-' e Ir, 7*
Le» Abontientote wlpaleut à
l'avance it Il lint àiam di
t-et IO,cll chaque mois-
L IL 1 1
LE TRAVAILLEUR NORMAND
,
1
S "V*: fei AIS
-il -, ", .,'.,. v- *
PARAISSANT L8 DIMANCHE
Insertion* :
énonces. - « Uî !i £ aeQfs\SÛ
A via d*iaïvirp<-»tiort - t U*
éaïuan. - -. - 2 fr:
> «
* WiH ilion A àdaiiiitntUi | J
j ROUEN
♦ f Quai Lt. P arlll, Il !
j BURHAIX AU lAVRI
| a. Km de Parti, a !
Les AbQunMMnts m pâkttt à
l'avuce etm mt à partir 4s
#t 1C de chaque unIt.
SEMAINE POLITIQUE
Triomphe du Ministère. Pro-
gramme bien défini. la loi
sur les Associations.– Sta-
bilité nécessaire.
Le ministère triomphe, c'était prévu ;
mais il est fort intéressant de connaître
les éléments de son succès et d'en re-
chercher les suites.
Une foule d'interpellations étaient an-
noncées sur les objets les plus divers, un
programme de travail et aussi, on peut
le dire, de combat était proposé par le
gouvernement; s'il était peu probable
que l'opposition pût amener une crise,
U était plus vraisemblable qu'elle parvint
par l'obstruction à empêcher le ministère
d'agir.
Le Président du Conseil a évité cet
écueil en faisant immédiatement discu-
ter l'interpellation sur la politique géné-
rale ; ceci fait, il est clair que toutes les
autres perdent leur intérêt: ce n'est pas
après avoir approuvé la ligne de con-
duite et l'esprit qui anime un gouverne-
ment que la Chambre pourrait le renver-
ser pour des vétilles.
Agir autrement serait méconnaître la
condition indispensable au fonctionne-
ment régulier du régimo parlementaire.
Voyez en Angleterre si les partisans d'un
ministère le renversent pour des fautes
de détail, même importantes et avérées ;
est-ce qu'il n'est pas de l'essence de la
nature humaine de se tromper et quelle
combinaison ministérielle. quelle institu-
tion quelconque subsisterait nuit jours
s'il suffisait de la convaincre d'erreur
pour la renverser ?
Cette idée bien élémentaire cependant
ne fait guère qu'apparaître maintenant
et elle a été constamment méconnue pen-
-,: dant. toute la durée du régime actuel,
&auf,si l'on veut, souche ministère Jules
Ferry et sous le ministère Méline.
La pratique parlementaire était tout
opposée ; ni les Chambres, ni les mem-
bres du gouvernement ne semblaient re-
chercher un régime meilleur ; les mi-
nistres posaient la question de confiance
pour des bagatelles et le plus obscur
des députés avait l'espoir, s'il parvenait
à montrer un ministre en défaut, de le
faire tomber et de prendre sa place.
D'oit cette instabilité ministérielle qui
n'avait d'équivalent chez aucun autre
peuple et qui, sous prétevte de contrôle
parlementaire, ôtait au pouvoir exé-
cutif tout esprit de direction, toute éner-
gie et tout crédit.
M. Waldeck-Rousseau et M. Méline
auront eu ceci de. commun, pendant leur
passage aux affaires, qu'ils auront vou-
lu quelque chose, l'auront dit nettement
et se seront employés à l'exécuter, sans
se laisser détourner par l'ennemi qui les
harcelait *
M. Mfeliûe voulait une politique de tra-
vail et d'affaires ; dans un autre pays et
A une autre époque il aurait été dans le
vrai ; il la voulait jusqu'à éviter d'abor-
der toutes les questions qbi pouvaient
diviser ; il n'y a pas une réforme qu'il ait
0 ié tenter un ennemi de la République
qu'il ait essayé de combattre,il cherchait
à administrer plutôt qu'à gouverner ; il
ne sentait pas quelles colères il laissait
s'amonceler, quelles menées cachées il
laissait s'accomplir ; beaucoup de bons
esprits-pensaient alors avec lui que l'ère
politique était close ; l'événement a prou-
vé que c'était une erreur.
M. Waldeck-Rousseau, lui instruit par
l'expérience, guidé par les alliances qui
se sont conclues pendant l'affaire Dreyv
fus s'est rendu compte qu'avant de se li-
vrer aux travaux de la paix, il faut ter-
miner lu guerre et njettre ses adversai-
res hors d'état de recommencer.
Il a fait en sorte de mèltre fin à la lutte
politique par l'écrasement définitif des
ennemis de la République ; il cherche à
éviter la lutte sociale en conviant les frè-
tes ennemis à rechercher ensemble les
réformes les pins immédiatement réalisa-
bles, dans un esprit de conciliation.
S l^iadvèrsaires du cabinet ôlaierà de
bon (inais où est la bonne foi chez
les panis politique T) ils cônyîaildraient
què jaiawfe ctepfts -trente ans des mini.
d'a vtlï, la
de vue, la marché à suivre. , ':
'Est-il possible dewuum'-uh progi^iniiTO
plue prétâs que celui du dàsceurs dé Tou-
oae"
Au point- de vue politique, les 1304
congrégations qui se développent floris-
santes depuis les décrets de Jules Ferry,
menaçaient de soustraire à la circulation
une part considérable de la fortune pu-
blique; elles tendent à ruiner l'œuvre de
la Révolution en accréditant dans le pays,
des doctrines d'un autre âge ; l'éducation
de la jeunesse et les œuvres multiples
qu'elles subventionnent sont leur moyen.
- - - -
Peut-on imaginer quelque chose de
plus suggestif que la décision du Saint-
Office interdisant aux petites sœurs des
pauvres d'aller chercher un prêtre non-
catholique pour un mourant, non catholi-
que qui se trouverait chez elles et le
leur demanderait? Elles pourraient seu-
lement envoyer chercher le prêtre héréti-
que ou infidèle par une personne de la
même religion que lui! 0 tolérance, ô
casuistique.
Et ces cardinaux du Saint Office et de
toutes les autres congrégations Romai-
nes qui sont encore animées de l'esprit
de l'inquisition sont les seuls pouvoirs
dont nos congrégations françaises re-
connaissent l'alltorité.
Rappelez-vous l'histoire de l'évêque
de Nancy, qui ne pouvait faire cesser
les abus dont il avait la preuve chez
les sœurs du BouPasteur et la Con-
grégation Romaine saisie de la plainte
et la rejetant sans même procéder à
une enquête.
Et le père Hamelin n'a-t-il pas pu
pendant plusieurs mois tenir tête à
l'évêque, le faire villipender par les
journaux bien pensants, le faire huer
par lu jeunesse cléricale, sans être dé-
savoué par ses supérieurs ?
11 ebt tout de même dur, quand on
a reçu le Saint-Esprit, d'être ainsi traité
par des moines Y Que devient le Con-
cordat dont les réactionnaires réclament
à tout imitant l'application loyaleet qui
n'autorise que l'existence d'un clergé
hiérarchisé sous la dépendance de l'é-
vêque qui en répond vis-à-vis du minis-
tre dos cultes ?
Ce n'est pas sans raison que M. Wal-
dock Rousseau demande le vote immé-
diat de la loi sur les associations.
Et au point de vue des réformep so-
ciales qu'il propose, sauf à en discuter
les termes quand les projets seront
connus, n'esl-il pas évident que la vo-
lonté d'agir s'impose, qu'il y a de jus-
le3 revendications dans le programme
de3 partis avancés beaucoup d'abus à
faire cesser,beaucoup de bien être à ré-
pandre et qu'il ne suffit pas de créer
des œuvres de charité et de solidarité,
mais qu'il faut donner aux ouvriers, à
ceux qui peinent et qui souffrent, le
moyen de devenir plus forts, de s'éle-
ver et d'améliorer leur situation par
leur propre action?
M. Ribot pouvait avoir raison dans
certaines de ses critiques, mais que fai-
sait M. Ribot quand il était au pou-
voir ? Il louvoyait, il suivait le courant,
il n'avait ni programme ni volonté. Ses
actes ne valaient pas ses discours.
L3 triomphe du ministère signifie
marche en avant; sa chute voudrait
dire arrêt ou recul; il faut que le mi-
nistère vive.
Civis.
Le JEU aux COURSES
Si la centralisation administrative ne
nous ligottait pas absolument au point de
vue des taxes a créer pour remplacer l'oc
trot, nous demanderions immédiatement
qu'on tasât toutes les personnes tenant
officine de pari aux courses.
Le pari aux courses, au Havre notam-
ment, est devenu un véritable fléau.
On s'en occupe dans les bureaux, parmi
les employés de magasin. Les artistes de
decatô concert jouant presque tons aux
courses. Il n'y a guère que les ouvriers
qui ont échappé à cette contagion.
Les restaurants à la mode pour satis-
faire leur cllentMe, ont remplacé les dé-
pêches politiques par les dépêches donnant
le résultat de* courses. Voilà un beau sujet
de dissertation pour les professeurs et les
élôVes de rhétorique s'exerçant à flageller
Igstnoçurs du Ms pmpire.
/iBaltteureusemenf, la iprftlcs aorreclton •
aéïïe et quelquefois topours Rassise s enjen-
çJgffC ggàlem&iit parler tMt parieurs, ique
fénrjuirest.e. passion enttaîn e à -déq-r
denier son, ?
t\S a lft un,nrail |
La meulière informe InflteUace serait de
egpècengjgforenqçm i
l courses GDI"
; ne aervwuf tar riailre ^fjulr donner aux
î ouiwsloTi de se' livrer i leur fi.
tioutable et tomte mime ,
LA DÉPÊCHE DU TSAR
C'est le moment des toasts, terminant
le banquet de Lyon.
Le Président est debout. Au milieu d'un
grand silence, de sa voix la plus claire,
il prononce une parole nouvelle qui fait
passer parmi les convives comme un
frisson; il a reçu dans l'après-midi, le
télégramme suivant de l'empereur de
Russie :
« A Son Excellence M. Loubet, Président
de la République française, à Lyon,
« L'inauguration du , monument de
votre illustre prédécesseur rappelle vive-
ment à mon sonvenir les services impor-
tants rendus à la France par feu le Pré-
sident Carnot, et son active coopération
à la grande œuvre du rapprochement in-
time, dans des buts essentiellement paci-
fiques, de nos pays amis et alliés. En
m'associant de tout cœur à cette solen-
nité, je vous prie, Monsieur le Président,
de croire toujours à mes sentiments de
sincère et invariable amitié NICOLAS. »
Il est difficile de se rendre compte de
l'enthousiasme que déchaîne cette lecture.
Les applaudissements, les acclamations
se prolongent longuement, et quand enfin,
un peu de silence s'est fait, le Président
de la République ajoute : *
« A S. M. l'empereur de Russie, la
France est reconnaissante dé voir ex-
primer, dans tin jour comme celui-lh, de
pareils sentiments. Dans ma réponse à
l'empereur, j'ai cru être l'interprète de
l'unanimité des citoyens français. »
Les applaudissements reprennent et
se prolongent ininterrompus pendant
plusieurs minutes.
Cette réponse du Président ati tzar,
dont il n'a pas été donné lecture au ban-
quet, est ainsi conçue : ,..
A sa Majesté Nicolas II, empereur de
toutes les Russies, à Livadia.
« Je suis très vivement touché de la
généreuse pensée qu'a eue Votre Majesté
do s'associer à l'hommage rendu par la
ville de Lyon à la mémoire du Président
Carnot.
» La France appréciera hautement
cette nouvelle marque d'affectueuse sym-
pathie. Elle n'oublie pas non plus la part
que Votre Illustre Père a prise, comme
vous le dites si bien, dans un but essen-
tiellement pacifique, au rapprochement
intime de nos pays amis et alliés, et elle
associe pieusement dans son culte et
dans son souvenir les noms d'Alexandre
111 et de Carnot.
» Ce n'est pas seulement en mon nom,
c'est au nom de toute la France entière
que J'adresse à Votre Majesté mes re-
merciements émus et empressés.
.» Je la prie d'agréer également la
nouvelle assurance de mes sentiments
de cordiale et invariable amitié. - Emil a
LOUBET. »
La délicate pensée qui a poussé l'em-
pereur Nicolas 11 à s'associer aux solen-
nités de Lyon et à marquer par un télé-'
gramme adressé au Président de la
République qu'il n'oubliait pas la part
prise par le président Carnot au rappro-
chement des deux pays sera appréciée
en France à son prix ; il était difficile de
dire en meilleurs termes tout ce qu'il y
avait à dire et M. Loubet, dans sa ré-
ponse, très - simple - et très vibrante à la
fois, s'est fait l'interprète du sentiment
de la France entière.
Nous n'avons pas à réépter ici ce-qui
a été dit si souvent sur l'alliance franco-
russe : elle était comme indiquée aux
deux nations ; l'histore l'avait préparée
et les circonstances invitaient à se rap-
procher les deux seuls grands pays con-
tinentaux demeurés en dehors du systè-
me d'alliances de l'Europe centrale.
Mais il fallait que les bounes volentés
des hommes s'y prêtassent et qu'elles
écartassent certains obstacles que les ad-
versaires de l'entente essayaient de pré-
senter comme inébralables; l'empereur
Alexandre ni et le Président Carnot eu-
rent ^honneur de faire Fefltort décisif, et
il ôlaSbéu que l«n* nom fut rappelé et
leur Aiémpire honorée au moment ofi un
t.\ .,
soleuC^Tiomnjage était rendu an Prési-
dent dWR Ï&vîîlé même où il a disparu,
sI.p..,," la «jonclusion de ralliance.
Le natomeni-èiait bien choisi, d'ailleurs,
par letsar pour fairecette manifestation.
Rarement, depuis ce longues RiMé la de
Plus grands intérêts qu'à l'heure présente
eut été agités entre les puissances et
les problèmes de l'Extrême Orient sont
entrés dans une phase décisive; l'ancien
groupement des puissances de l'Europo
centrale s'y est montré solide comme par
lé passé et l'appui de l'Autriche et de
iltalie n'a pas été sans influence sur le
grand rôle joué par l'Allemagne dans les
tes évènements de Chine. En même
tèmps, des groupements moiudres pa-
raissent s'esquisser et Ton parlait bcau-
obup, avec plus ou moins de raison, d'un
rapprochement entre l'Allemagne et
l'Angleterre.
La nouvelle et bien nette affirmation
de l'alliance de la France et de la Russie
et de leur intimité est parfaitement bien
venue au milieu de toutes les intrigues
qui se nouent à Pekin aussi bien qu'entre
les chancelleries européennes, sans
qu'elle marque d'ailleurs la moindre in-
tention de faire bande à part.
Une telle affirmation ne pourra man-
quer surtout de faire impression sur tous
ceux qui, ces derniers temps, avaient cru
pouvoir parler d'un refroidissement.
La conclusion de l'alliance avait été
accueillie, en France, avec un indénia-
ble enthousiasme et l'accneil fait aux
marins russes et au tsar lui-même l'a
bien prouvé ; le fait que cet enthousias-
me n'est plus aussi bruyant avait fait
croire, à ceux qui le désiraient, qu'il
était totalement tombé et qu'il n'y avait
plus que froideur entre les deux pays,
tout au plus un mariage de raison.
C'était bien mal prendre les choses ;
l'alliance n'a pas besoin, pour etre soli-
de des éclats bruyants de la joie popu-
lairej et elle s'affirme nécessaire ailleurs
que dans la rue. Cette nécessité demeure
aussi évidente aujourd'hui que par le
passé et elle apparaît en France comme
en RussiQ à tous ceux qui y songent. Le
tsar et M. Loubet l'ont répété dimanche ;
leurs télégrammes n'ont rien changé à
une situation qui était excellente ; mais
Ils auront l'avantage de la montrer telle
à tous et de rendre patente la « sincèro et
indissoluble amitié à des deux pays.
w
A tort et à travers
Le Chirurgien dentiste
La profession do chirurgien dontlslc est
devenue d'une utilité sérieuse dans la vie
humaine.
Par l'Orthopédie dentaire, on est par-
venu à redresser facilement les défectuosi-
tés de la bouche, calmer et guérir ces
affreuses douleurs que l'on croyait sans
remèdes.
Dans le bon vieux temps, nos aïeux
avaient recours au fer brutal du barbier
pour extraire douloureusement une dent,
qu'ils ne pouvaient plus conserver.
De nos jours, il est encore des personnes
qui, sous ce rapport, n'ont pas honte de res-
sembler à leurs aïeux et de s'adresser à des
empiriques. - - - L - .1 -
Le denilsie est l'nomme nécessaire ne
notre époque toute enfiévrée et toute raffi-
née; c'est l'âme damnée des femmes qui
ont besoin de sa science à chaque heure de
la vie, le rival des médecins qui le traitent
de charlatan, heureux s.ans doute de pou-
voir rejeter sur d'autres celte épilhète ridi-
cule dont les couvrait Molière.
Voyez-le dans son cabinet de travail, son
mondeàlui, ce sont ses dents; c'est sa seule
société, ce sont ses enfants, ses amis, sa
famille. Il les brosse, les nettoie, les soigne,
les enchâsse, les polit, les guéri L, les extrait;
il est tout à la fois leur médecin et leur
bourreau.
L'univers pour un dentiste est renfermé
dans ce petit espace compris entre )a lèvre
inférieure et la mâchoire supérieures-son
horizon ne s'étend pas plus loin que les
grosses molaires; son existence est hl,
foute entière, toute active, toute concentrée.
C'est son domaine à lui, le seul domaine
peut-être où puissent vivre en paix, de nos
jours, Un ministre, un sénateur, un député
ou un conseiller. Là, jamais de discorde,
de discours, jamais de croc-en -jambe ; et
pourtant il ne se passe pas de jours que ce
tyran absolu ne brise, sous son Instrument
de mort un de ses pauvres sujets. -
Que de mandataires voudraient se faire
dentistes ! El il est heureux, cet homme, et
il pleure de douleur lorsqu'il voit une belle
bouche négligée; il refuserait d'arracher une
dent saine avec l'indignation d'un conseiller
municipal auquel on proposerait d'augmen-
ter les classes de garas.
Dans le cabinet du chirurgien se rendent
toutes les illustrations : artistes, hommes
de lettres, députés, sénateurs, eLc., vien llcnt
t Our à tour essayer
De riparer des ans l irrcparable OlIIrJge.
Nonchalamment couché sur les coussins
du divan, l'homme du monde rêve à la cou-
pe de son habit du matin, l'artiste à ses suc-
cès du jour l'auteur au dénouement d'un
drame ou d un roman, le tribun du peuple
à son discours du lcndemain, tandis qu'as-
sises devant le foyer, lmlançant deux petits
pieds si mignons que le cœur palpite en les
voyant, quelques mondaines causent à voix
basse de ces légers riens de femmes qui, en
l provoquant leur sourfre^laissent apercevoir
[ une double rangée de perles auxquelles l'art
du denlisl è pournÜl bien n'ch'c pas é{l'H:.
ger.
Gomment la douleur oserait-elle briser
ces jolis visages sur lesquels ies fatigue<,
les traces du bal de h veille, peuvent se lh o
encore dans Ip. ccrclc d,' l'CS paupières w i-*
lèes? Il est de ces (tguies tellement belles
et pures, que l'oi. ne saurait penser k 'a
douleur en les voyant : H est ne ces exiv
I.CllCS si pleines de noitluHii', d'éumoment,
do fêtes, que la souffrance ne doit pa« avoir
prise sur elles.
Oh ! point de rides sur ces fronts char-
mants qui font, les délices du moi ut e; point
de rides surtout dans ces bo m hes où le sou
rire est doux. et gracieux comme la figure
divine des vierges de Raphaël:
Pourquoi sommes-nous si peu soigneux
de notre bouche, si peu jaloux de la bien
parer ? - ,.
Yoyez les femmes: ce sont elles qui font
la fortune du dentiste. Son cabinet est de-
venu pour elles h. confessionnal où se ren-
ferment mille secret * impénétrables; secrets
bien sérieux, puisqu'ils touchent à leur
beauté.
Ah ! c'est que. pour une femme, le bien le
plus précieux, ce sont ses dents; c'est sa
beauté, sa vogue, son éclat, sa vie; c'est
que leur perte est la mort de ses succès, de
ses hommages, sa mort à elle-même; c'est
que l'amour redoute les dents noircies par
la douleur, et l'amour, c'est tout le cœur
d'une femme.
Le dentiste est donc un être nécessaire,
plus nécessaire même pour une femme que
ne le serait son médecin. Elle peut bien
mourir; mais elle mourrait deux fois en
nerdant ses dents, sa beauté.
Le chirurgien dentiste est négligé; sa
profession n est pas assez honoréc; consul-
tez-le et souvent; c'est, lui qui vous sauvera
des souirrances cruelles par l'entretien et
t'hygiene de lu bouche.
E. Jochum.
Epitaplws
Si quelque éditeur s'avise un jour do 1
composer une anthologie d'épltaphcs, il ne .|
devra point négliger l'un des numéros de la
frété Presse.
On y trouve, en effet, un certain nombre
nombre d'inscriptions et do poèmes funè-
bres qu'un touriste a recueillies, au hasard
de ses voyages et de sa. fantaisie, dans les
cimetières allemands. La plupart de ces
épitaphes sont d'une grâce touchante et
toute germanique, Telle est cette inscrip-
lieu sur la tombe d'une jeune fille : « Lu
ange s'est envolé au ciel; sa dépouille est
restée. Ici, il n'y a rien do mort, que le bon-
heur do ses parents. » .,
Mais quelques unes etonnentpar leur LOn
ironique; ce n'est plus lit QemiHhlichkeit
des sensibles et naïves Grotchen ; c'est, ap-
pliqués a des sujets macabres, la philoso-
phie joviale cl. le witz un peu lourd des an-
tiques bourgeois do Nuremberg.
On lit sur une tombe : «Le chemin de
l'éternité n'est vraiment pas si long.
ParU à sept. heures, il y est arrivé à
huit. » C'est ainsi que des amis ont commé-
moré le décès d'un charretier, victime, sur
sa route, d'un accident de voiture.
D'autres amis, car il n'y a que des amis
pour vous jouer de nareils tours, ont gravé
sur la stèle d'un défunt homme de lettres :
« Ci-gît un bravo homme, le meilleur
qu'on puisse imaginer. Il se privait do
sommeil - pour le procurer à autrui. »
Dans un cimetière de campagne, une
tombe est ornée d'un bas-relief, de facture
rustique, où l'on voit un paysan encorné par
un taureau furieux ; au-dessous du bas-relief.
une légende taillée dans la pierre fait ainsi
parler te de CUJtUI : « C'est un coup de corne
qui m'a envoyé au ciel. Il m'a fallu en
mourir sur-le-champ et quitter femme et
enfant. Et dire que c'esl pour toi que je
suis entré en éternel renos : sale hète. va ! »
(Nos lecteurs excuseront ce langage un peu
vif ; mais il n'y a pas d'autre moyen de tra-
duire la violente indignation du Z)w, Rind-
vleh, du, qui termine le texte original),
Enfin, sur la tombe d'un époux est gravée
cette sentence, assez peu respcctneusc en
somme pour l'institution du mariage, si le
comique n'en est point involontaire : « Ici
repose en Dieu F. K., qui vécut vingt-six
ans comme homme et trente-sept ans comme
mari. »
CBRORIQUB AOTIPOUTIQUE
Constatons que M. Waldeck-Rousseau, si
remarquable sous d'autres aspects, ne connaît
absolument rien à la politique, ce qui est
très fâcheux.
La preuve abondante en est dans sa haran-
gue toulousaine, sur la suppression des octrois
et des congrégations.
A ces dangers qui préoccupent à une si
haute altitude, l'opinion publique, il y a un
remède : le ballon dirigeable.
Waldeck l'avait sous la main (le remède)
1 ne l'a pas vu !
C'est pourtant simple :
La suppression des octrois par :
Le Ballon dirigeable.
Voyez-vous le nez des gabeloux quand ils
apercevront toutes victuailles passant en
fraude à 500 kilomètres au-dessus de leurs
képis.
La suppression de la main-morte immobi-
lière par les :
Grands ballons couvents dirigeables, avec
direction simple et indérèglable pour Nos-
seigneurs les évèqucs. Hosannah in excelsts
Tous les moines, les nonnes dans des monas-
tères aériens, au plus haut des cieux, qui sont
situés très haut.
La suppression des grèves, le prolétariat
satisfait par la fabrication dans les ateliers
nationaux des : - -
Ballons d'essai du gouvernement.
Ballons captifs du ministère.
Ballons dirigeables de l'Etat, remplaçant
le char un peu usé.
Waldeck avait tout cela sous la main (il a
le bras très long) mais il ne veut pas s'en
servir : il trouve le moyen trop radical c'est
im.r-éactionn-aire!
Il n'en veut pas, toujours pour des ques-
dons de clocher' c'est un clérical I II a peur
qu'on l'accue d'être tributaire de l'étranger,
parce que l'invention est allemande.
Sale nationaliste 1
Saint-Jaeqw*,
LA GARE SAINT-LAZARE
Résultat* d'une enquête - Aug-
mentation du Trafic 1300
trains par jour Besogne
écrasante.
Ces jours derniers, le Journal le Matin
sous le titre : « Enquête à faire », publiait
la lettre d'un correspondant qui lui deman-
dait d'envoyer un reporter perspicace à la
gare Saint-Lazare, afin d'y voir comment
les choses se passaient. - •
Nous ne sachions pas quc,jusqu'àce jour®
le Matin ait obéi à cette suggestion,
mais dans la crainte qu'il ne l'oublie; notre
confrère, le Journal des Transports a eu*
la curiosité de faire l'enquête a sa place et
en voici les résultats. Ils sont de nature.
ainsi qu'on pourra voir, à mériter au per-
sonnel de l'Ouest mieux que l'indulgence
que le public lui ménage si parcimonieuse
ment.
Les agents de tous grades de la gare SW
Lazare–qui verra, cette année, passer sur
ses quais 00 millions do voyageurs, c'est-à-
dire plus d'une fois et demie la population
de la France enUère - ont à faire face ch-
que jour à une écrasant e besogne et il n'est
que juste de rendre hommage à leurs qua.
lités d'endurance et de dévouement.
Afin de donner a ses lecteurs une idée api
proximatlve do cette besogne, notre con*
irère a recueilli les chiffres du seul mois de
septembre lflOO, comparé au même mois de
l'année dernière ; nous devons ajouter -.ce
que personne n'ignore– qu'une grande part
de la plus-value d'environ 40 ufo constatée
dali,,; le tralle génér,-.tl est due à , const.atée
dans le trafic général est due à l'Exposition
Universelle.
I. Voyageurs. Nous donnons ci-dès*
! sous les en litres comparatifs du trafic-voya-
geurs.
Grandes lignes (Paris à Manles, Pontoi-
v se, Gisors, L-3 Havre, Dieppe, Gacn. Cher-
bourg, Trou ville, etc.) En septembre
1900 on compte 1,250.403 voyageurs arrivés
l et expédiés, alors qu'en 18UU pendant le mê-
- me mois on n'en trouve que 872.005. C'est
"dollc en faveur do 1U00 un excédent de
.'384.398 voyageurs.
- --_.t- - ""-'6
La plus forte journée du mois a donne
24.457 voyageurs à l'expédition et 35.132 à
l'arrivage: en tout 50.589 voyageurs.
Les lignes do banlieue pendant ce mois
do septembre ont transporté 2.203.484 voya-
geurs tandis que pendant le même mois de
rannée précédente elles n'en avaient trans-
porté que 1 .(>09.720. C'est donc en faveur de
1900 un supplément de 593 758 voyageurs.
La plus forle journée du mois a donne,
pour les seuls voyageurs de banlieue, un
lnouve ment de 132.314 voyageurs, qui -
joint au plus fort mouvement des voyageurs
de grandes lignes - représente un total de
) 191.903 voyageurs. Il y a lien d'ajouter en-
core A ce chlflVc celui des voyageurs en
'-'transit., abonnés, porteurs de titres de cir-
culation, etc., qui comptent pour 20.000 par
jour.
l, On en peut donc conclure que la plus forte
journée de septembre 1900, a donné à la ga-
re Saint-Lazare un mouvement général de
211.903 voyageurs.
i II. Bagages. Les bagages ont fourni,
de même, une augmentation sensible dans
les enregistrements et dans les colis.
Ainsi en septembre 1900, la gare Saint-
Lazare a compté 1-10.982 arrivages et expé-
ditions, tandis que l'année précédente ce
même mois n'en avait fourni que 97.224, soit
en plus 43.753.
Il en est de même pour les colis-bagages
qui sur les grandes lignes ont atteint le
chiffre de 291.737. Le tonnage des bagages
a été naturellement proportionnel au nom-
bre des colis. - 6 uu
La plus forte journée du mois a cionneun
total de 10.887 colis-bagages à manutention-
ner. La banlieue a< ;cuse également une sen-
sible augmentation.
Le cumul du mouvement des bagages des
grandes lignes et de la banlieue fournit le*
statistiques comparatives suivantes : diffé-
rence en faveur de 1900 : enregistrement
49.312, colis 74.449.
III. Trains. Le nombre de trains a été
do beaucoup supérieur à celui de l'an der-
nier à pareille époque, ainsi qu'on peut s'en
rendre compte par les tableaux suivants t
Grandes lignes, septembre IBOU, 5.000
- - 1899.4.533
- trains
En faveur de 1900.. 533 trains
Banlieue, septembre 1900 28.815
- 189U. 22.917
En faveur de 1900. 5.928
Soit un total général de G.461 do plus pen.
dan t le seul mois de septembre 1900.
Go nombre de trains donne une moyenne
totale journalière de 1.130 trains pour la
gare ; mais certains jours de fêtes ou de
gros mouvement tels que les jours de
« Grand Prix ,Oll de « Revue du 14luillet ma
le nombre de trains, tant à l'expédition
qu'au départ, s'élève jusqu'à 1.300.
Ge mouvement considérable ac trams ne*
cessite, bien entendu, des manœuvres mul.
liples ayant, pour objet non seulement les
départs et les arrivées, mais encore les ad-
jonctions de fourgons ou de machines, la
formation des trains, leur mise à quai au
moment du départ et aussi leur débranche-
ment après l'arrivée.
Pour qu'il soit possible de se rendre
compte de la quantité de ces mouvements,
le c Journal des transports. a pris au ha-
sard une période de 3 heures, de 4 h. 35 k
7 h. 35 du soir, pendant une journée de
trafic moyen et il a soigneusement relevé a
la 112 minute tous les mouvements qui se
sont produits au poste ir 1 des grandes
lignes, au pont de l'Europe.
Ce poste commande 9 voies de départ, et
d'arrivée qui convergent toutes au même
point, près du tunnel des Batignolles, où
les voies des grandes lignes deviennent
communes avec celles d'Argenteuil et de
Saint-Germain.
Pendant l'intervalle indiqué ci-dessus, Il
a été noté au poste précité, 115 mouvements
de trains ou de machines, ce qui donne un
mouvement complet pour chaque minute
30" environ, sans aucune espèce d'inter-
ruption ! Ces mouvement s, pendant le même
temps, ont nécessité 575 manœuvres de les
viers commandant les aiguilles ou les si*
gnaux aux dits mouvements.
Le service moyen, tant sur les grandes
iignes que sur la banlieue, et sur la ban-
lieue surtout où les départs sont plus
fréquents - s'effcctue pendant 18 heures.
11 serproduit donc, à chacun des postes
situés au pont de l'Europe, sans aucune
espèce d'interruption, six fois par période
de 18 heures, le mouvement que nous ve-
nons d'indiquer, c'est-à-dire, 690
Ee Nuniéro i. - àjmlâi Côntimôs
Dimanche f t ÓveDiBri- ÎOOO
MbmMtt
, ie
'rtlJ MpwtemaM .! i.
-..
tJBX.KOM.5
j"ïwE»-Ittfttr»ar« ̃»»: *1 ;
i Oipart–«ni» UMltropMïinr. H
AsbM dtovtMMBte»-' e Ir, 7*
Le» Abontientote wlpaleut à
l'avance it Il lint àiam di
t-et IO,cll chaque mois-
L IL 1 1
LE TRAVAILLEUR NORMAND
,
1
S "V*: fei AIS
-il -, ", .,'.,. v- *
PARAISSANT L8 DIMANCHE
Insertion* :
énonces. - « Uî !i £ aeQfs\SÛ
A via d*iaïvirp<-»tiort - t U*
éaïuan. - -. - 2 fr:
> «
* WiH ilion A àdaiiiitntUi | J
j ROUEN
♦ f Quai Lt. P arlll, Il !
j BURHAIX AU lAVRI
| a. Km de Parti, a !
Les AbQunMMnts m pâkttt à
l'avuce etm mt à partir 4s
#t 1C de chaque unIt.
SEMAINE POLITIQUE
Triomphe du Ministère. Pro-
gramme bien défini. la loi
sur les Associations.– Sta-
bilité nécessaire.
Le ministère triomphe, c'était prévu ;
mais il est fort intéressant de connaître
les éléments de son succès et d'en re-
chercher les suites.
Une foule d'interpellations étaient an-
noncées sur les objets les plus divers, un
programme de travail et aussi, on peut
le dire, de combat était proposé par le
gouvernement; s'il était peu probable
que l'opposition pût amener une crise,
U était plus vraisemblable qu'elle parvint
par l'obstruction à empêcher le ministère
d'agir.
Le Président du Conseil a évité cet
écueil en faisant immédiatement discu-
ter l'interpellation sur la politique géné-
rale ; ceci fait, il est clair que toutes les
autres perdent leur intérêt: ce n'est pas
après avoir approuvé la ligne de con-
duite et l'esprit qui anime un gouverne-
ment que la Chambre pourrait le renver-
ser pour des vétilles.
Agir autrement serait méconnaître la
condition indispensable au fonctionne-
ment régulier du régimo parlementaire.
Voyez en Angleterre si les partisans d'un
ministère le renversent pour des fautes
de détail, même importantes et avérées ;
est-ce qu'il n'est pas de l'essence de la
nature humaine de se tromper et quelle
combinaison ministérielle. quelle institu-
tion quelconque subsisterait nuit jours
s'il suffisait de la convaincre d'erreur
pour la renverser ?
Cette idée bien élémentaire cependant
ne fait guère qu'apparaître maintenant
et elle a été constamment méconnue pen-
-,: dant. toute la durée du régime actuel,
&auf,si l'on veut, souche ministère Jules
Ferry et sous le ministère Méline.
La pratique parlementaire était tout
opposée ; ni les Chambres, ni les mem-
bres du gouvernement ne semblaient re-
chercher un régime meilleur ; les mi-
nistres posaient la question de confiance
pour des bagatelles et le plus obscur
des députés avait l'espoir, s'il parvenait
à montrer un ministre en défaut, de le
faire tomber et de prendre sa place.
D'oit cette instabilité ministérielle qui
n'avait d'équivalent chez aucun autre
peuple et qui, sous prétevte de contrôle
parlementaire, ôtait au pouvoir exé-
cutif tout esprit de direction, toute éner-
gie et tout crédit.
M. Waldeck-Rousseau et M. Méline
auront eu ceci de. commun, pendant leur
passage aux affaires, qu'ils auront vou-
lu quelque chose, l'auront dit nettement
et se seront employés à l'exécuter, sans
se laisser détourner par l'ennemi qui les
harcelait *
M. Mfeliûe voulait une politique de tra-
vail et d'affaires ; dans un autre pays et
A une autre époque il aurait été dans le
vrai ; il la voulait jusqu'à éviter d'abor-
der toutes les questions qbi pouvaient
diviser ; il n'y a pas une réforme qu'il ait
0 ié tenter un ennemi de la République
qu'il ait essayé de combattre,il cherchait
à administrer plutôt qu'à gouverner ; il
ne sentait pas quelles colères il laissait
s'amonceler, quelles menées cachées il
laissait s'accomplir ; beaucoup de bons
esprits-pensaient alors avec lui que l'ère
politique était close ; l'événement a prou-
vé que c'était une erreur.
M. Waldeck-Rousseau, lui instruit par
l'expérience, guidé par les alliances qui
se sont conclues pendant l'affaire Dreyv
fus s'est rendu compte qu'avant de se li-
vrer aux travaux de la paix, il faut ter-
miner lu guerre et njettre ses adversai-
res hors d'état de recommencer.
Il a fait en sorte de mèltre fin à la lutte
politique par l'écrasement définitif des
ennemis de la République ; il cherche à
éviter la lutte sociale en conviant les frè-
tes ennemis à rechercher ensemble les
réformes les pins immédiatement réalisa-
bles, dans un esprit de conciliation.
S l^iadvèrsaires du cabinet ôlaierà de
bon (inais où est la bonne foi chez
les panis politique T) ils cônyîaildraient
què jaiawfe ctepfts -trente ans des mini.
d'a vtlï, la
de vue, la marché à suivre. , ':
'Est-il possible dewuum'-uh progi^iniiTO
plue prétâs que celui du dàsceurs dé Tou-
oae"
Au point- de vue politique, les 1304
congrégations qui se développent floris-
santes depuis les décrets de Jules Ferry,
menaçaient de soustraire à la circulation
une part considérable de la fortune pu-
blique; elles tendent à ruiner l'œuvre de
la Révolution en accréditant dans le pays,
des doctrines d'un autre âge ; l'éducation
de la jeunesse et les œuvres multiples
qu'elles subventionnent sont leur moyen.
- - - -
Peut-on imaginer quelque chose de
plus suggestif que la décision du Saint-
Office interdisant aux petites sœurs des
pauvres d'aller chercher un prêtre non-
catholique pour un mourant, non catholi-
que qui se trouverait chez elles et le
leur demanderait? Elles pourraient seu-
lement envoyer chercher le prêtre héréti-
que ou infidèle par une personne de la
même religion que lui! 0 tolérance, ô
casuistique.
Et ces cardinaux du Saint Office et de
toutes les autres congrégations Romai-
nes qui sont encore animées de l'esprit
de l'inquisition sont les seuls pouvoirs
dont nos congrégations françaises re-
connaissent l'alltorité.
Rappelez-vous l'histoire de l'évêque
de Nancy, qui ne pouvait faire cesser
les abus dont il avait la preuve chez
les sœurs du BouPasteur et la Con-
grégation Romaine saisie de la plainte
et la rejetant sans même procéder à
une enquête.
Et le père Hamelin n'a-t-il pas pu
pendant plusieurs mois tenir tête à
l'évêque, le faire villipender par les
journaux bien pensants, le faire huer
par lu jeunesse cléricale, sans être dé-
savoué par ses supérieurs ?
11 ebt tout de même dur, quand on
a reçu le Saint-Esprit, d'être ainsi traité
par des moines Y Que devient le Con-
cordat dont les réactionnaires réclament
à tout imitant l'application loyaleet qui
n'autorise que l'existence d'un clergé
hiérarchisé sous la dépendance de l'é-
vêque qui en répond vis-à-vis du minis-
tre dos cultes ?
Ce n'est pas sans raison que M. Wal-
dock Rousseau demande le vote immé-
diat de la loi sur les associations.
Et au point de vue des réformep so-
ciales qu'il propose, sauf à en discuter
les termes quand les projets seront
connus, n'esl-il pas évident que la vo-
lonté d'agir s'impose, qu'il y a de jus-
le3 revendications dans le programme
de3 partis avancés beaucoup d'abus à
faire cesser,beaucoup de bien être à ré-
pandre et qu'il ne suffit pas de créer
des œuvres de charité et de solidarité,
mais qu'il faut donner aux ouvriers, à
ceux qui peinent et qui souffrent, le
moyen de devenir plus forts, de s'éle-
ver et d'améliorer leur situation par
leur propre action?
M. Ribot pouvait avoir raison dans
certaines de ses critiques, mais que fai-
sait M. Ribot quand il était au pou-
voir ? Il louvoyait, il suivait le courant,
il n'avait ni programme ni volonté. Ses
actes ne valaient pas ses discours.
L3 triomphe du ministère signifie
marche en avant; sa chute voudrait
dire arrêt ou recul; il faut que le mi-
nistère vive.
Civis.
Le JEU aux COURSES
Si la centralisation administrative ne
nous ligottait pas absolument au point de
vue des taxes a créer pour remplacer l'oc
trot, nous demanderions immédiatement
qu'on tasât toutes les personnes tenant
officine de pari aux courses.
Le pari aux courses, au Havre notam-
ment, est devenu un véritable fléau.
On s'en occupe dans les bureaux, parmi
les employés de magasin. Les artistes de
decatô concert jouant presque tons aux
courses. Il n'y a guère que les ouvriers
qui ont échappé à cette contagion.
Les restaurants à la mode pour satis-
faire leur cllentMe, ont remplacé les dé-
pêches politiques par les dépêches donnant
le résultat de* courses. Voilà un beau sujet
de dissertation pour les professeurs et les
élôVes de rhétorique s'exerçant à flageller
Igstnoçurs du Ms pmpire.
/iBaltteureusemenf, la iprftlcs aorreclton •
aéïïe et quelquefois topours Rassise s enjen-
çJgffC ggàlem&iit parler tMt parieurs, ique
fénrjuirest.e. passion enttaîn e à -déq-r
denier son, ?
t\S a lft un,nrail |
La meulière informe InflteUace serait de
egpècengjgforenqçm i
l courses GDI"
; ne aervwuf tar riailre ^fjulr donner aux
î ouiwsloTi de se' livrer i leur fi.
tioutable et tomte mime ,
LA DÉPÊCHE DU TSAR
C'est le moment des toasts, terminant
le banquet de Lyon.
Le Président est debout. Au milieu d'un
grand silence, de sa voix la plus claire,
il prononce une parole nouvelle qui fait
passer parmi les convives comme un
frisson; il a reçu dans l'après-midi, le
télégramme suivant de l'empereur de
Russie :
« A Son Excellence M. Loubet, Président
de la République française, à Lyon,
« L'inauguration du , monument de
votre illustre prédécesseur rappelle vive-
ment à mon sonvenir les services impor-
tants rendus à la France par feu le Pré-
sident Carnot, et son active coopération
à la grande œuvre du rapprochement in-
time, dans des buts essentiellement paci-
fiques, de nos pays amis et alliés. En
m'associant de tout cœur à cette solen-
nité, je vous prie, Monsieur le Président,
de croire toujours à mes sentiments de
sincère et invariable amitié NICOLAS. »
Il est difficile de se rendre compte de
l'enthousiasme que déchaîne cette lecture.
Les applaudissements, les acclamations
se prolongent longuement, et quand enfin,
un peu de silence s'est fait, le Président
de la République ajoute : *
« A S. M. l'empereur de Russie, la
France est reconnaissante dé voir ex-
primer, dans tin jour comme celui-lh, de
pareils sentiments. Dans ma réponse à
l'empereur, j'ai cru être l'interprète de
l'unanimité des citoyens français. »
Les applaudissements reprennent et
se prolongent ininterrompus pendant
plusieurs minutes.
Cette réponse du Président ati tzar,
dont il n'a pas été donné lecture au ban-
quet, est ainsi conçue : ,..
A sa Majesté Nicolas II, empereur de
toutes les Russies, à Livadia.
« Je suis très vivement touché de la
généreuse pensée qu'a eue Votre Majesté
do s'associer à l'hommage rendu par la
ville de Lyon à la mémoire du Président
Carnot.
» La France appréciera hautement
cette nouvelle marque d'affectueuse sym-
pathie. Elle n'oublie pas non plus la part
que Votre Illustre Père a prise, comme
vous le dites si bien, dans un but essen-
tiellement pacifique, au rapprochement
intime de nos pays amis et alliés, et elle
associe pieusement dans son culte et
dans son souvenir les noms d'Alexandre
111 et de Carnot.
» Ce n'est pas seulement en mon nom,
c'est au nom de toute la France entière
que J'adresse à Votre Majesté mes re-
merciements émus et empressés.
.» Je la prie d'agréer également la
nouvelle assurance de mes sentiments
de cordiale et invariable amitié. - Emil a
LOUBET. »
La délicate pensée qui a poussé l'em-
pereur Nicolas 11 à s'associer aux solen-
nités de Lyon et à marquer par un télé-'
gramme adressé au Président de la
République qu'il n'oubliait pas la part
prise par le président Carnot au rappro-
chement des deux pays sera appréciée
en France à son prix ; il était difficile de
dire en meilleurs termes tout ce qu'il y
avait à dire et M. Loubet, dans sa ré-
ponse, très - simple - et très vibrante à la
fois, s'est fait l'interprète du sentiment
de la France entière.
Nous n'avons pas à réépter ici ce-qui
a été dit si souvent sur l'alliance franco-
russe : elle était comme indiquée aux
deux nations ; l'histore l'avait préparée
et les circonstances invitaient à se rap-
procher les deux seuls grands pays con-
tinentaux demeurés en dehors du systè-
me d'alliances de l'Europe centrale.
Mais il fallait que les bounes volentés
des hommes s'y prêtassent et qu'elles
écartassent certains obstacles que les ad-
versaires de l'entente essayaient de pré-
senter comme inébralables; l'empereur
Alexandre ni et le Président Carnot eu-
rent ^honneur de faire Fefltort décisif, et
il ôlaSbéu que l«n* nom fut rappelé et
leur Aiémpire honorée au moment ofi un
t.\ .,
soleuC^Tiomnjage était rendu an Prési-
dent dWR Ï&vîîlé même où il a disparu,
sI.p..,," la «jonclusion de ralliance.
Le natomeni-èiait bien choisi, d'ailleurs,
par letsar pour fairecette manifestation.
Rarement, depuis ce longues RiMé la de
Plus grands intérêts qu'à l'heure présente
eut été agités entre les puissances et
les problèmes de l'Extrême Orient sont
entrés dans une phase décisive; l'ancien
groupement des puissances de l'Europo
centrale s'y est montré solide comme par
lé passé et l'appui de l'Autriche et de
iltalie n'a pas été sans influence sur le
grand rôle joué par l'Allemagne dans les
tes évènements de Chine. En même
tèmps, des groupements moiudres pa-
raissent s'esquisser et Ton parlait bcau-
obup, avec plus ou moins de raison, d'un
rapprochement entre l'Allemagne et
l'Angleterre.
La nouvelle et bien nette affirmation
de l'alliance de la France et de la Russie
et de leur intimité est parfaitement bien
venue au milieu de toutes les intrigues
qui se nouent à Pekin aussi bien qu'entre
les chancelleries européennes, sans
qu'elle marque d'ailleurs la moindre in-
tention de faire bande à part.
Une telle affirmation ne pourra man-
quer surtout de faire impression sur tous
ceux qui, ces derniers temps, avaient cru
pouvoir parler d'un refroidissement.
La conclusion de l'alliance avait été
accueillie, en France, avec un indénia-
ble enthousiasme et l'accneil fait aux
marins russes et au tsar lui-même l'a
bien prouvé ; le fait que cet enthousias-
me n'est plus aussi bruyant avait fait
croire, à ceux qui le désiraient, qu'il
était totalement tombé et qu'il n'y avait
plus que froideur entre les deux pays,
tout au plus un mariage de raison.
C'était bien mal prendre les choses ;
l'alliance n'a pas besoin, pour etre soli-
de des éclats bruyants de la joie popu-
lairej et elle s'affirme nécessaire ailleurs
que dans la rue. Cette nécessité demeure
aussi évidente aujourd'hui que par le
passé et elle apparaît en France comme
en RussiQ à tous ceux qui y songent. Le
tsar et M. Loubet l'ont répété dimanche ;
leurs télégrammes n'ont rien changé à
une situation qui était excellente ; mais
Ils auront l'avantage de la montrer telle
à tous et de rendre patente la « sincèro et
indissoluble amitié à des deux pays.
w
A tort et à travers
Le Chirurgien dentiste
La profession do chirurgien dontlslc est
devenue d'une utilité sérieuse dans la vie
humaine.
Par l'Orthopédie dentaire, on est par-
venu à redresser facilement les défectuosi-
tés de la bouche, calmer et guérir ces
affreuses douleurs que l'on croyait sans
remèdes.
Dans le bon vieux temps, nos aïeux
avaient recours au fer brutal du barbier
pour extraire douloureusement une dent,
qu'ils ne pouvaient plus conserver.
De nos jours, il est encore des personnes
qui, sous ce rapport, n'ont pas honte de res-
sembler à leurs aïeux et de s'adresser à des
empiriques. - - - L - .1 -
Le denilsie est l'nomme nécessaire ne
notre époque toute enfiévrée et toute raffi-
née; c'est l'âme damnée des femmes qui
ont besoin de sa science à chaque heure de
la vie, le rival des médecins qui le traitent
de charlatan, heureux s.ans doute de pou-
voir rejeter sur d'autres celte épilhète ridi-
cule dont les couvrait Molière.
Voyez-le dans son cabinet de travail, son
mondeàlui, ce sont ses dents; c'est sa seule
société, ce sont ses enfants, ses amis, sa
famille. Il les brosse, les nettoie, les soigne,
les enchâsse, les polit, les guéri L, les extrait;
il est tout à la fois leur médecin et leur
bourreau.
L'univers pour un dentiste est renfermé
dans ce petit espace compris entre )a lèvre
inférieure et la mâchoire supérieures-son
horizon ne s'étend pas plus loin que les
grosses molaires; son existence est hl,
foute entière, toute active, toute concentrée.
C'est son domaine à lui, le seul domaine
peut-être où puissent vivre en paix, de nos
jours, Un ministre, un sénateur, un député
ou un conseiller. Là, jamais de discorde,
de discours, jamais de croc-en -jambe ; et
pourtant il ne se passe pas de jours que ce
tyran absolu ne brise, sous son Instrument
de mort un de ses pauvres sujets. -
Que de mandataires voudraient se faire
dentistes ! El il est heureux, cet homme, et
il pleure de douleur lorsqu'il voit une belle
bouche négligée; il refuserait d'arracher une
dent saine avec l'indignation d'un conseiller
municipal auquel on proposerait d'augmen-
ter les classes de garas.
Dans le cabinet du chirurgien se rendent
toutes les illustrations : artistes, hommes
de lettres, députés, sénateurs, eLc., vien llcnt
t Our à tour essayer
De riparer des ans l irrcparable OlIIrJge.
Nonchalamment couché sur les coussins
du divan, l'homme du monde rêve à la cou-
pe de son habit du matin, l'artiste à ses suc-
cès du jour l'auteur au dénouement d'un
drame ou d un roman, le tribun du peuple
à son discours du lcndemain, tandis qu'as-
sises devant le foyer, lmlançant deux petits
pieds si mignons que le cœur palpite en les
voyant, quelques mondaines causent à voix
basse de ces légers riens de femmes qui, en
l provoquant leur sourfre^laissent apercevoir
[ une double rangée de perles auxquelles l'art
du denlisl è pournÜl bien n'ch'c pas é{l'H:.
ger.
Gomment la douleur oserait-elle briser
ces jolis visages sur lesquels ies fatigue<,
les traces du bal de h veille, peuvent se lh o
encore dans Ip. ccrclc d,' l'CS paupières w i-*
lèes? Il est de ces (tguies tellement belles
et pures, que l'oi. ne saurait penser k 'a
douleur en les voyant : H est ne ces exiv
I.CllCS si pleines de noitluHii', d'éumoment,
do fêtes, que la souffrance ne doit pa« avoir
prise sur elles.
Oh ! point de rides sur ces fronts char-
mants qui font, les délices du moi ut e; point
de rides surtout dans ces bo m hes où le sou
rire est doux. et gracieux comme la figure
divine des vierges de Raphaël:
Pourquoi sommes-nous si peu soigneux
de notre bouche, si peu jaloux de la bien
parer ? - ,.
Yoyez les femmes: ce sont elles qui font
la fortune du dentiste. Son cabinet est de-
venu pour elles h. confessionnal où se ren-
ferment mille secret * impénétrables; secrets
bien sérieux, puisqu'ils touchent à leur
beauté.
Ah ! c'est que. pour une femme, le bien le
plus précieux, ce sont ses dents; c'est sa
beauté, sa vogue, son éclat, sa vie; c'est
que leur perte est la mort de ses succès, de
ses hommages, sa mort à elle-même; c'est
que l'amour redoute les dents noircies par
la douleur, et l'amour, c'est tout le cœur
d'une femme.
Le dentiste est donc un être nécessaire,
plus nécessaire même pour une femme que
ne le serait son médecin. Elle peut bien
mourir; mais elle mourrait deux fois en
nerdant ses dents, sa beauté.
Le chirurgien dentiste est négligé; sa
profession n est pas assez honoréc; consul-
tez-le et souvent; c'est, lui qui vous sauvera
des souirrances cruelles par l'entretien et
t'hygiene de lu bouche.
E. Jochum.
Epitaplws
Si quelque éditeur s'avise un jour do 1
composer une anthologie d'épltaphcs, il ne .|
devra point négliger l'un des numéros de la
frété Presse.
On y trouve, en effet, un certain nombre
nombre d'inscriptions et do poèmes funè-
bres qu'un touriste a recueillies, au hasard
de ses voyages et de sa. fantaisie, dans les
cimetières allemands. La plupart de ces
épitaphes sont d'une grâce touchante et
toute germanique, Telle est cette inscrip-
lieu sur la tombe d'une jeune fille : « Lu
ange s'est envolé au ciel; sa dépouille est
restée. Ici, il n'y a rien do mort, que le bon-
heur do ses parents. » .,
Mais quelques unes etonnentpar leur LOn
ironique; ce n'est plus lit QemiHhlichkeit
des sensibles et naïves Grotchen ; c'est, ap-
pliqués a des sujets macabres, la philoso-
phie joviale cl. le witz un peu lourd des an-
tiques bourgeois do Nuremberg.
On lit sur une tombe : «Le chemin de
l'éternité n'est vraiment pas si long.
ParU à sept. heures, il y est arrivé à
huit. » C'est ainsi que des amis ont commé-
moré le décès d'un charretier, victime, sur
sa route, d'un accident de voiture.
D'autres amis, car il n'y a que des amis
pour vous jouer de nareils tours, ont gravé
sur la stèle d'un défunt homme de lettres :
« Ci-gît un bravo homme, le meilleur
qu'on puisse imaginer. Il se privait do
sommeil - pour le procurer à autrui. »
Dans un cimetière de campagne, une
tombe est ornée d'un bas-relief, de facture
rustique, où l'on voit un paysan encorné par
un taureau furieux ; au-dessous du bas-relief.
une légende taillée dans la pierre fait ainsi
parler te de CUJtUI : « C'est un coup de corne
qui m'a envoyé au ciel. Il m'a fallu en
mourir sur-le-champ et quitter femme et
enfant. Et dire que c'esl pour toi que je
suis entré en éternel renos : sale hète. va ! »
(Nos lecteurs excuseront ce langage un peu
vif ; mais il n'y a pas d'autre moyen de tra-
duire la violente indignation du Z)w, Rind-
vleh, du, qui termine le texte original),
Enfin, sur la tombe d'un époux est gravée
cette sentence, assez peu respcctneusc en
somme pour l'institution du mariage, si le
comique n'en est point involontaire : « Ici
repose en Dieu F. K., qui vécut vingt-six
ans comme homme et trente-sept ans comme
mari. »
CBRORIQUB AOTIPOUTIQUE
Constatons que M. Waldeck-Rousseau, si
remarquable sous d'autres aspects, ne connaît
absolument rien à la politique, ce qui est
très fâcheux.
La preuve abondante en est dans sa haran-
gue toulousaine, sur la suppression des octrois
et des congrégations.
A ces dangers qui préoccupent à une si
haute altitude, l'opinion publique, il y a un
remède : le ballon dirigeable.
Waldeck l'avait sous la main (le remède)
1 ne l'a pas vu !
C'est pourtant simple :
La suppression des octrois par :
Le Ballon dirigeable.
Voyez-vous le nez des gabeloux quand ils
apercevront toutes victuailles passant en
fraude à 500 kilomètres au-dessus de leurs
képis.
La suppression de la main-morte immobi-
lière par les :
Grands ballons couvents dirigeables, avec
direction simple et indérèglable pour Nos-
seigneurs les évèqucs. Hosannah in excelsts
Tous les moines, les nonnes dans des monas-
tères aériens, au plus haut des cieux, qui sont
situés très haut.
La suppression des grèves, le prolétariat
satisfait par la fabrication dans les ateliers
nationaux des : - -
Ballons d'essai du gouvernement.
Ballons captifs du ministère.
Ballons dirigeables de l'Etat, remplaçant
le char un peu usé.
Waldeck avait tout cela sous la main (il a
le bras très long) mais il ne veut pas s'en
servir : il trouve le moyen trop radical c'est
im.r-éactionn-aire!
Il n'en veut pas, toujours pour des ques-
dons de clocher' c'est un clérical I II a peur
qu'on l'accue d'être tributaire de l'étranger,
parce que l'invention est allemande.
Sale nationaliste 1
Saint-Jaeqw*,
LA GARE SAINT-LAZARE
Résultat* d'une enquête - Aug-
mentation du Trafic 1300
trains par jour Besogne
écrasante.
Ces jours derniers, le Journal le Matin
sous le titre : « Enquête à faire », publiait
la lettre d'un correspondant qui lui deman-
dait d'envoyer un reporter perspicace à la
gare Saint-Lazare, afin d'y voir comment
les choses se passaient. - •
Nous ne sachions pas quc,jusqu'àce jour®
le Matin ait obéi à cette suggestion,
mais dans la crainte qu'il ne l'oublie; notre
confrère, le Journal des Transports a eu*
la curiosité de faire l'enquête a sa place et
en voici les résultats. Ils sont de nature.
ainsi qu'on pourra voir, à mériter au per-
sonnel de l'Ouest mieux que l'indulgence
que le public lui ménage si parcimonieuse
ment.
Les agents de tous grades de la gare SW
Lazare–qui verra, cette année, passer sur
ses quais 00 millions do voyageurs, c'est-à-
dire plus d'une fois et demie la population
de la France enUère - ont à faire face ch-
que jour à une écrasant e besogne et il n'est
que juste de rendre hommage à leurs qua.
lités d'endurance et de dévouement.
Afin de donner a ses lecteurs une idée api
proximatlve do cette besogne, notre con*
irère a recueilli les chiffres du seul mois de
septembre lflOO, comparé au même mois de
l'année dernière ; nous devons ajouter -.ce
que personne n'ignore– qu'une grande part
de la plus-value d'environ 40 ufo constatée
dali,,; le tralle génér,-.tl est due à , const.atée
dans le trafic général est due à l'Exposition
Universelle.
I. Voyageurs. Nous donnons ci-dès*
! sous les en litres comparatifs du trafic-voya-
geurs.
Grandes lignes (Paris à Manles, Pontoi-
v se, Gisors, L-3 Havre, Dieppe, Gacn. Cher-
bourg, Trou ville, etc.) En septembre
1900 on compte 1,250.403 voyageurs arrivés
l et expédiés, alors qu'en 18UU pendant le mê-
- me mois on n'en trouve que 872.005. C'est
"dollc en faveur do 1U00 un excédent de
.'384.398 voyageurs.
- --_.t- - ""-'6
La plus forte journée du mois a donne
24.457 voyageurs à l'expédition et 35.132 à
l'arrivage: en tout 50.589 voyageurs.
Les lignes do banlieue pendant ce mois
do septembre ont transporté 2.203.484 voya-
geurs tandis que pendant le même mois de
rannée précédente elles n'en avaient trans-
porté que 1 .(>09.720. C'est donc en faveur de
1900 un supplément de 593 758 voyageurs.
La plus forle journée du mois a donne,
pour les seuls voyageurs de banlieue, un
lnouve ment de 132.314 voyageurs, qui -
joint au plus fort mouvement des voyageurs
de grandes lignes - représente un total de
) 191.903 voyageurs. Il y a lien d'ajouter en-
core A ce chlflVc celui des voyageurs en
'-'transit., abonnés, porteurs de titres de cir-
culation, etc., qui comptent pour 20.000 par
jour.
l, On en peut donc conclure que la plus forte
journée de septembre 1900, a donné à la ga-
re Saint-Lazare un mouvement général de
211.903 voyageurs.
i II. Bagages. Les bagages ont fourni,
de même, une augmentation sensible dans
les enregistrements et dans les colis.
Ainsi en septembre 1900, la gare Saint-
Lazare a compté 1-10.982 arrivages et expé-
ditions, tandis que l'année précédente ce
même mois n'en avait fourni que 97.224, soit
en plus 43.753.
Il en est de même pour les colis-bagages
qui sur les grandes lignes ont atteint le
chiffre de 291.737. Le tonnage des bagages
a été naturellement proportionnel au nom-
bre des colis. - 6 uu
La plus forte journée du mois a cionneun
total de 10.887 colis-bagages à manutention-
ner. La banlieue a< ;cuse également une sen-
sible augmentation.
Le cumul du mouvement des bagages des
grandes lignes et de la banlieue fournit le*
statistiques comparatives suivantes : diffé-
rence en faveur de 1900 : enregistrement
49.312, colis 74.449.
III. Trains. Le nombre de trains a été
do beaucoup supérieur à celui de l'an der-
nier à pareille époque, ainsi qu'on peut s'en
rendre compte par les tableaux suivants t
Grandes lignes, septembre IBOU, 5.000
- - 1899.4.533
- trains
En faveur de 1900.. 533 trains
Banlieue, septembre 1900 28.815
- 189U. 22.917
En faveur de 1900. 5.928
Soit un total général de G.461 do plus pen.
dan t le seul mois de septembre 1900.
Go nombre de trains donne une moyenne
totale journalière de 1.130 trains pour la
gare ; mais certains jours de fêtes ou de
gros mouvement tels que les jours de
« Grand Prix ,Oll de « Revue du 14luillet ma
le nombre de trains, tant à l'expédition
qu'au départ, s'élève jusqu'à 1.300.
Ge mouvement considérable ac trams ne*
cessite, bien entendu, des manœuvres mul.
liples ayant, pour objet non seulement les
départs et les arrivées, mais encore les ad-
jonctions de fourgons ou de machines, la
formation des trains, leur mise à quai au
moment du départ et aussi leur débranche-
ment après l'arrivée.
Pour qu'il soit possible de se rendre
compte de la quantité de ces mouvements,
le c Journal des transports. a pris au ha-
sard une période de 3 heures, de 4 h. 35 k
7 h. 35 du soir, pendant une journée de
trafic moyen et il a soigneusement relevé a
la 112 minute tous les mouvements qui se
sont produits au poste ir 1 des grandes
lignes, au pont de l'Europe.
Ce poste commande 9 voies de départ, et
d'arrivée qui convergent toutes au même
point, près du tunnel des Batignolles, où
les voies des grandes lignes deviennent
communes avec celles d'Argenteuil et de
Saint-Germain.
Pendant l'intervalle indiqué ci-dessus, Il
a été noté au poste précité, 115 mouvements
de trains ou de machines, ce qui donne un
mouvement complet pour chaque minute
30" environ, sans aucune espèce d'inter-
ruption ! Ces mouvement s, pendant le même
temps, ont nécessité 575 manœuvres de les
viers commandant les aiguilles ou les si*
gnaux aux dits mouvements.
Le service moyen, tant sur les grandes
iignes que sur la banlieue, et sur la ban-
lieue surtout où les départs sont plus
fréquents - s'effcctue pendant 18 heures.
11 serproduit donc, à chacun des postes
situés au pont de l'Europe, sans aucune
espèce d'interruption, six fois par période
de 18 heures, le mouvement que nous ve-
nons d'indiquer, c'est-à-dire, 690
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 58.18%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 58.18%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6393010q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6393010q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6393010q/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6393010q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6393010q
Facebook
Twitter