Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1900-11-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 novembre 1900 18 novembre 1900
Description : 1900/11/18 (A10,N509). 1900/11/18 (A10,N509).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63930114
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Même Aaait K® 800 - Ce Numéro;, ,GICiQ Centimes , dimanche i8 Novembre 40OO
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PARAISSAIT L8 DIMANCHE
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Annonces la ligne 0 fr. 00
Avis d'inhumation - lfr,
Sciâmes. - Sfr.,,»
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iédaction A âéaiiiitialiti 1]
ROUEN
Quai de Paris, 23
BUREAUX AU lIA VIUI
à i, Rue de Paris, ii
Les abonnements se paient à
l'avance et se tout à partir du 1er et
16 de chaque mois.
SEMAINE POLITIQUE
Vm sommes gouvernés.
Un pouvoir tort. - Disouo;-
sion du budget. - L'amor-
tissement - admiti.
Noos sommes gouvernés et l'on s'en
aperçoit; nous Bommes menés par une
Mun vigoureuse dont les impulslonPBont
d'ailleurs coâtrôléefc librement; ce n'est
iiî une dictature, mais c'est un pouvoir
14et soumis i des chambres disciplinées
ban que toutes puissantes.
- lA marche politique ne se fait plus en
14. Un programme a été proposé
jpair le durernement, il a été accepté par
lçs dératée et maintenant il est en voie
d'exécution.
Le budget est sur le chantier, la retor-
des boissons commence à être discutée;
la fici de ISiposition ne fait pas cesser
la ttève de. pr-.tllj- l'opposition est dé*
sariùée et impuissante; l'ère de tranqui-
U, et de travail se poursuit.
Où est le temps où les de Freycinet ou
les Ribot cherchaient d'où venait le Cl U41
rant pour le suivre, où les Chambres,
Alun contente du: droit de contrôler et de
critiquer qui leur appartient cherchaient
à diriger elles-mêmes les affaires du
pays et où les six cents députés, obéis-
tant à des tendances contradictoires,
s'épuisaient en efforts contraires et inco
hérents Qui s'entredétruisaient t
Le char de l'Etat était alors tiré en
avant et retenu en arrière par des site
ligin de forces à peu près égales qui le
faisaient stationner sur place « parmi les
fMes et les cahots.
Où est le temps encore des désordres
: dam la rue où la République était en
tmtter, oùnn Léon Bourgeois, un Poin-
dlfitfit'oseient prendre le pouvoir qui
leur était oflOTti
..- «liiT "'M" ".-IIf.V"p8.,
aiotSIOa Youlait en pleine effervescence
.protoquer la Révision de la constitution
qui eût achevé de tout désorganiser et
nous*(lt exposés aux pires avantures.
Waldeck-Rousseau a aocepté la Prési-
sltfence-du Goaseil et après ses dix-huit
uH>is -de gouvernement nous voici, la
Idàe ftnle) en pleine période d'action ré..
c'est^aiM de réorganisation
.tratloD réformatrices.
Itôbstruotion a été domptée dès l'a-
b';". interpellations sont reléguées
à l'arriùre plan; la Chambre siège matin
et soir; on dit que peu de députés sont
assidus; qu'importe après tout? le jour
où un acte vraiment critiquable serait
préposé par le gouvernement, soyez sûrs
qu'ils seraient tous là et que tous les dé
jratés de l'opposition voteraient comme
un iMul homme: le contrôle de la Cham-
bre ne se trouve donc nullement comprc-
mis.
Les discussions, autrefois les plus lon-
gues et les plus orageuses, se passent
maintenant en quelques heures dans le
calme le plus complet; les hommes ver-
tueux qui, selon le proverbe, sont seuls
debout pour le lever de l'aurore, percent
les brumes de la Seine vers neuf heures
du matin et ne sont pas d'humeur que-
relleuse, comme aux séances de l'après-
midi lorsqu'ils discutent les intérêts du
pays entre le petit et le grand déjeuner.
Aussi le budget de l'Algérie et la dis"
cuSSiOn générale du budget ont-ils été
expédiés comme par enchantement.
M premier n'a pas même donné lieu
jaùi déclamations antisémites de Dru-
mont, Firmin Faure et compagnie, qui
pont plutôt du soir et qui ne sont pas in-
tervenus, cette fois qu'il s'agissait de faire
tynebesogne sérieuse.
Quant à la discussion générale du bud-
181 on sait en quoi elle consiste : l'oppo.
sition proclame que nous allons à la ban
uerÓute; les gens impartiaux tout en
reconnaissant qu'il y a accroissement de
aifortane publique en même temps
qu'augmentation de dépenses, n'en trou-
tint pas moins que le crédit de l'Etat a
des bornas, que le nombre des budgéti-
sées est - trop grand et - que la politiqu3
déconomie n'est pas sérieusement pra-
tiquée ; quant - nritttslre, quI qu'il soit,
il est forcément optimiste par situation ,
il affirme que le budget est excellent que,
en présence du développement du com-
merce, da industrie et de la culture, las
liMM MM- plutôt moins lourds que sous
làlMfturalfoi), fflei fiffils (tassant alors
d'an mflltardet qu'ils saieat maintenant
de Mw nduiwga et dud - Il ajoub qu
las impôts, bien que beaucoup plus élevés
que ceux des autres Etats, sont tout de
même beaucoup moins lourds chez nous
que chez nos voisins parce que nous
sommes beaucoup plus riches ; il termine
en faisant l'éloge de son œuvre finan-
cière, qui est la plus parfaite de celles
qu'ait jamais soumise aux Chambres au-
cua ministre de la République.
M.Caillaux u'a pas manqué de tenir, de
la façon brillante d'ailleurs que comporte
son talent, ce rôle traditionnel; comme
on savait d'avance ce qui serait dit pour
et contre, on a abrégé de part et d'autre
et l'on a bien fait.
En faisant la part de l'optimisme offi-
ciel et accoutumé, le ministre des finances
a présenté un certain nombre d'observa-
tions dont il faut équitahlemenl recon.
naître la justesse.
Certes lo budget de 1901 n'est pas en-
core le budget des réformes qui nous est
promis et annoncé comme prochain de"
puis vingt cinq ans. Nos quatre contribu-
tions di roc tes si attaquées de toutes
parts ont encore tenu bon cette année
contre leurs détracteurs et contre les
innombrables projets d'impôts nouveaux
destinés à les remplacer.
Mais un des maux dont nous sonffrioDs,
en matière ifnancière est au moins très
atténué. Pour donner au budget général
un équilibre très apparent on faisait pour
différents services et pour des dettes
diverses, des budgets spéciaux.
Or, M. Caillaux qui d'ailleurs, comme
simple député et publiciste avait toujours
soutenu qu'une réforme était indispensa-
ble à ce égard a fait rentrer les budgets
spéciaux dans le budget général qui ne
s'en équilibre que plus difficilement
mais qui du moins a le mérite de la sin-
cérité, en présentant dans son ensemble
la situation telle qu'elle est.
**lfre-prhre une-place nouvelle a étê fal-
e à l'amortissement, il est vrai que
uteil plutôt une bonne intention qu'une
rivalité; l'indication en est purement
fictive, car les dépenses sont augmen-
tées et dès impôts nouveaux sont votés ;
Je sorte qu'on nous fait payer plus qu'au-
paravant sous prétexte de réaliser des
économies, la comptabil ité appaento peut
nous satisfaire mais notre bourse n'en
est pas soulagée.
11 n'est que juste d'ailleurs de recon-
naître que les événements extérieurs,
comme l'expédition de Chine, ont consti-
tué une charge nouvelle à laquelle aucun
gouvernement n'aurait pu se dérober.
D'autres circonstances, comme la hausse
du charbon, ont contribué aussi à l'aug-
mentation des dépenses en élevant les _1
frais de transports do nos troupes en
Extrême Orient et aussi les subventions
que verse l'Ftat aux grandes compa-
gnies de chemins de fer.
En somme, la situation financière n'est
pas encore très brillante, mais du moins
le Gouvernement et les Chambres s'occu.
pent sérieusement et dans la mesure du
possible d'y remédier, nous ne pouvons
guère demander plus pour le moment ;
les erremrnts auxquels on nous avait ha-
bitué. ne nous permettent pas de nous
montrer bien difficiles.
Civis.
Le Régime fiscal des Successions
La commission du budget vient de faire
imprimer et distribuer le rapport, de M. Me-
sureur sur le régime fiscal des successions,
C'est un travail étendu et intéressant sur
lequel nous aurons à revenir : nous ne vou-
lons parler, aujourd'hui, do la réforme
qu'au point de vue du budget puisqu'elle y
a été très incorrectement incorporée. M.
Mesureur lui-même n'approuve pas beau-
coup cette incorporation. Il estime que
dans l'état où étaient les choses, il aurait
mieux valu laisser le Sénat, qui avait déjà
voté le projet en première lecture, le voter
définitivement, et que par ce procédé, on
serait arrivé plus rapidement au but.
L'incorporation aura pour conséquence de
tout recommencer à la Chambre d'abord,
au Sénat ensuite, et il n'est ni possible, ni
même improbable qu'on se voie finalement
obltgè, pour assurer le vote du budget
après quelques douxièmes provisoires, d en
disjoindre le projet qu'on y a annexé. C'est
ce que nous souhaitons pour notre compte,
dans l'intérêt d'une bonne méthode de dis-
cussion.
Toutefois, M. Mesureur croirait « injuste
de ne pas reconnaître que la mesure pré-
sentéepar le ministres des finances pré-
sente aussi des avantages », Mais, comme
ces avantages se résument, d'après lui,
,daiis « le iz*ri*ffavoir rompu le charme
qui pesait^ur .ceUe loi depuis oinq ans,
on nous permettra de ne pas faire entrer
1311 compte une quantité aussi impondérable
tt qui lient au monde de la magie.
Idl vërtté, et M. Mesureur ne la «nt-
naît pas, - - qu'on a voulu dissiper les
hésitations du Sénat -au moyen d'une sorte
eu sommation que la ChamOre lui adresse-
ra par un vote unanime : M. le rapporteur
tfen doute pas.
LE MINISTÈRE
fl è sÉasaa$= £ B9e
1
Malgré les prédictions intéressées des 1
réactionnaires, malgré les difficultés de
l'heure où il prit le pouvoir, malgré les
calomnies et les manœuvres de toute na-
ture, le ministère Waldeck-Roussfcau
est toujours debout. Il ne devait pas du-
rer vingt-quatre heures, d'abord. Ensui-
te, c'était pour n'être pas renversé, qu'il
se réfugiait en hâte dans la trêve de
l'Exposition. L'Exposition est finie. Les
Chambres ont repris leur tâche. Et la
majorité à peine perceptible des débutst
est devenue telle qu'il faudrait aller ré-
troactivement loin dans l'histoire de no-
tre troisième République, pour en trou-
ver une aussi compacte, aussi Jklèle.
Que les habiles en interpellons D1.
tent à la tribune, qu'ils exploitent des
appellations mal définies et des mots
qui font peur, parce que beaucoup ne les
comprennent point encore, qu'importe 1
Le président du Conseil, dans un langa-
ge net, lumineux, concis, ramène au
point les questions. Si bien que les in-
terpellateurs arrivent à ce résultat, que
la Chambre, ne voulant même point
s'occuper de juger la politique d'hier,
s'en rapporte aveuglement au ministère
pour la politique de demain.
0 triomphe du bon sens et du loyalis-
me 1 Ils Bavent bien, les vraie républi-
cains, qu'ils ont été préservée de la cala-
mité des dictatures et des restaurations.
Eh quoi 1 A la fin du ministère précèdent
la Chambre ne pouvait plus se réunir
sans qu'une émeute éclatât sur la place
de la Concorde. Sans qu'un braillard
comme Déroulède, ou un individu per-
du de dettes comme Guérin, préten-
dissent dicter au pays la loi de^ aoar
avenir. Le Président de la République,
ce représentant de la France à la face
des nations étrangères, sortait-il de l'E-
lysée, que des bandes issues des ruis-
seaux de la Villette ou des noieis au
noble faubourg l'assaillaient d'injures,
outrageant ainsi, en la personne du pre-
mier magistrat, la dignité de la patrie.
On criait dans Paris « Vive Gamelle » ou
«Vive Napoléon. » L'anarchie était par-
tout. Drumont et Rochefort ces deux tor-
tionnaires, excitaient au massacre des
Juifs, comme jadis les moines à celui des
protestants. Et tous ces fauteurs de dé-
sordre, d'accord pour le renversement de
la République, sauf à se battre après
pour savoir par quoi on la remplacerait,
tous ces fauteurs de débordre faisaient
appel à l'armée, prétendant qu'eux seuls
l'aimaient, parcequ'ils espéraient ainsi
opposer aux républicains l' Ultima ratio »
des canons et des baïonnettes.
Toute cette coalition, toutes ces émeu-
tes, tout ce cauchemar disparai«sent.
Une heure d'énergie et de sagesse a
suffi a disperser les fantoches. Ils s'eva-
nouissent, ils s'évaporent. Interrogez au-
jourd'hui ces beaux fils du faubourg
Saint-Germain, ces camelots stipendiés,
et ces garçons bouchers rentrés dans
leurs étales. Mais, nous diront-ils, il n'y
a pas de meilleurs républicains que nous.
Eh pardieu 1 mes maîtres, la crainte du
châtiment n'est-elle pas le commence-
ment de la sagesse ? Jusqu'aux assomp-
tionnistes, qui devant la police Correc-
tionnelle se prétendaient gouvernemen-
taux dans les moelles t
Ah 1 si le 1er décembre 1851 un minis-
tère se fut trouvé qui agit avec la même
décision qu'à montré le ministère Wal-
deck. Point d'empire, point de toutes ces
guerres qui appauvrirent notre sang et
notre trésor. Et vous seriez encore fran-
çaises, chères provinces perdues 1
C'est cette énergie clairvoyante du mi-
nistère que la majorité a récompensée.
Qu'importent vos actes a-t-elle dit, vous
êtes de bravos gens, des gens loyaux,
qui accomplissez loyalement l'œuvre de
défense républicaine que nous vous avons
remise. Jusqu'alors vous avez réussi.
Continuez cette œuvre, nous mettons en
vous notre connance.
Non, jamais un ministère n'obtint pa-
reille marque dfestime. -
Espérons qu'il saura rester digne (Tun
passé si glorieux. C'est par l'action réfor-
matrice qu'il conquerra les derniers sqf-
fraga& Maintenant qu'il a vaincu las par-
tis de réaction, qu'il pranne garde aux
dangers que feraient courir àrcEmvre du
progrès les appétits mal contenus et les
conceptions délirantes des partis de de-
main. Qu'il mette, par une loi sage, une
digue à ce flot du collectivisme, devenu si
menaçant sous le ministère Méline ; qu'il
arrête cet accaparement de la fortune
publique fuyant à l'étranger pour enri-
chir je ne sais quels êtres impersonnels
et stipendier lés louches besognes de
rinconuu. Eh 1 vraiment la prière ou la
mendicité des moinessont-ellesdesmoyons
licites d'acquérir? Qu'il répartisse enfin
les impôts d'une façon plus logique et
plus équitable. Voilà ce qu'on peut lui
demander.
C'est ce qu'il promet de faire. A ceux
qui rêvent collectivisme, il répond par
L la loi des syndicats professionnels assor-
tisun d'e personnalité civile. C'est à-dire
qu'il dresse contrôles vagues aspirations
du collectivisme la barrière de la proprié.
lé individuelle rendue plus accessible par
l'association.
Aux moines, spoliateurs des familles,
il oppose la loi des associations. Ceux-là
seuls pourront s'unir dont le chef no ré-
side point l'étranger, où qui n'aliènent
pas des droits hors du commerce.
A l'ouvrier, au petit commerçant, à ce-
lui dpnt la fortune est modeste, il dit '•
« J'ai étudié et je propose d'adopter un
mode d'imposition qui demandera plus à
la fortune acquise et moins à la fortune
en formation. »
Pour l'acoomplissement de cette œuvre,
le ministre a derrière lui tous les républi-
cains de la Chambre et la masse com-
pacte du Sénat.
Ne vous étonnez donc pas qu'il ait vécu
4J longtemps 11 n'est pas près de mou-
rir.
Spartacus.
A tort et à travers
LES PRÉVOYANTS DE L'AVENIR
On fait grand bruit en ce moment autour
de celte sôciôlé fondée il y a 20 ans dans
des concluions fort modestes et qui a ncquis
aujourd'hui un développement considérable.
On peut s'étonner qu 11 ait fatlu un si long
laps de temps pour reconnaître les défectuo-
sités du système adopté par les premiers
prévoyants et que le Gouvernement après
avoir visé les statuts en 1887 les déclare
inadmissibles en IUOO,
Nous avons été l'une des rares personnes
qui aient critiqué publiquement le syslèmc.
11 y a dix ans. nous avons donné l'alarme
sur les résultats injustes que promettait
l'extension de cette association en mème
temps que nous avons prédit la continuation
do ce développement. Ces critiques ont
passé inaperçues et notre faible voix n'a pas
clé entendve.
Aujourd nul, si l'on eu croit certains, c'est
une question de concurrence qui aurait dé-
cidé lo gouvernement à agir. La société des
Prévoyants de l'Avenir étant entrée dans la
voie des placements et des prêts aux éta-
blissements publics subirait le contre-coup
d'une certaine Jalousie de la part de grands
établissements ttnancicrs qui auraient réso-
lu sa perte.
Nous ne savons à quel mobile attribuer
ce revirement de la part du Gouvernement
qui jusque-là avait semblé favorable à l'ins-
titution de prévoyance des ouvriers typo-
graphes parisiens, mais il n'est pas néces-
saire d'être stimulé par un intérêt pécunler
pour signaler la défectuosité de leur sys-
tème.
Nous ne cesserons de le répéter les fon-
dateurs de cette sociélé ont poursuiyi une
idée généreuse et ils étaient entièrement de
bonne foi en rédigeant des statuts qui révè-
lent une certaine expérience des tertncs qui
y sont employés. Mais leur œuvre sera cer-
tainement stérile et sans profit appréciable
pour la majeure partie des adhérents,
quoique lucrative pour certains d'en
Ir'eux.
Etl quelques mots, d'après ses statuts,
cette société se proposait d'assurer à ses
sociétàires qui lui auraient donnés leur
concours pendant vingt ans, les premières
nécessités de la vie. Tout sociétaire ayart
vingt ans de présence ellective dans la so-
ciété a droit au partage intégral des intérêts
de l'avoir de la société pendant l'année écou-
lée (article 10.) La société ne peut être dis-
soute qu'à l'unanimité de ses membres. En
.cas de dissolution les fonds seront versés,
par décision de l'assemblée générale con-
voquée à cet effet, dans la eaie d'une so-
ciété dont le but se rapprochera le plus de
celle ci.
Vingt ans à peine se sont écoulas depuis
la mise en commun des quatorze francs qui
formaient la première mise de fonds dos
premicTs associés et cette société possède
aujourd'hui un capital de plus de 31 mil-
lions de francs fourni par 261.000 sociétai-
res. -
Ce succès incontest able de l'assoefation et
de l'épargne viendrait à progresser enrorc,
à aboutir à des centaines de mille adhérents
nouveaux, à des centaines de millions, qu'il
ne procurerait à cette foule dp prévoyants
que des résultats insignifiants.
En effet., si l'on prend la première période
de 20 ans finissant en 1T101 on constate que
les survivants de la première année toucnc-
ront en 1902 le revenu d'une année produit
par tous les capitaux versés non seulement
par les 'adbérents dispersés ou survivants
de cette première année mais encore du ca-
pital fourni par les sociétaires des années
suivantes jusque et y compris ceux de
l'année lîJOO. Le produit annuel de cette
boule de neige de 31.000.000 de francs capi-
talisé par exemple à 3 50 0/0 fournirait une
somme de près de onze cent mille francs à
repartir entre les 300 sociétaires de la pre-
mière année, soit 3.000 francs pour chacun.
Mais cette aubaine ne se renouvellera pas
ou du moins elle diminuera chaque année.
Les survivants des adhérents de 12 vien-
dront partager avec les premiers les reve
nus de 1O02, mais la scfrnmo à partager 11e
s'étant pas augmentée dans les mômes pro-
porlions, puisque le capital constaté l'année
précédente ne sera grossi que des cotisations
de l'année, la répartition 11c donnera que
1.000 fr. environ aux partageants. It en sera
de mèine dans les années suivantes cl l'on
peut prédire que dix ans après la première
répartition chaque sociétaire survivant n'au-
rait qu'un dividende équivalant à deux où
trois fois sa cotisation annelle.
Nous avons pris pour établir ces calculs
los tables de mortalité mloplée8 par lescoin
pagnics d'assurances, mais en admettant
les chances de mortalité plus élevées, la
proportion de la rente serait insignifiante,
même augmentée de .30 pour 10U.
Il est certain que les premiers Prévoyants
de l'avenir n'ont pas envisagé un pareil ré-
sultat qui découle de probabilités presque
certaines ; il est inévitable, en ell'el, puisque
l'on ne prévoit pas d'économies dans l'épo-
que présente où les bénéfices seront presque
fnhuleux. puisque l'on 11e sun¡:ro pas aux
années (-'Ù. avec les bénéUces presque, idoi-
iiques. il faudra les partager avec des mil-
liers de sociétaires.
Beaucoup de sociétaires nouveaux venus
dans l'association avaient reconnu ladéfec
luosilé du système fondamentale, niais
comment pouvaient-ils y remédier, puUquo
cet article des statuts nu pouvait ôtre rovlsê
sans 1 adhésion de l unanimité des membres
et que ces individus étaient au nombre de
201,000 1 Il fallait une modification imposée
par lo gouvernement pour arriver a une so
lullun équitable pour tous los associés sans
exception,
La lutte est ouverte entre les fondateurs
de la société et les sociétaires de la deuxiè
me heure. Le ministre clc l'intérieur étant
intervenu, il est probable que force restera
à ce dernier pour l'amélioration d'une iustl
tullon qui pourrait rendre de grands servi-
ces à la mutualité.
Un comprend que les partisans de. la résis-
tance et du maintien d un système reconnu
défectueux aient imaginé de proposer 10
remboursement de leurs cotisations à tous
les méconLollls, car, si beaucoup répondaient
a cette proposition, les survivants socle
t aires restant dans l'association retrouve-
raieiitdans quelques années los ma^nHiques
répartitions de la première heure, puisqu'ils
seraient les seuls àprolllcrde l'énorme ca-
lmai accumulé pendant ces vinpl années
d'économies.
"Nous ajouterons que cette olFre. d' rem-
boursement °s) contraire aux slatulsd'après
lesquels le capital social est, inaliénable cl
ne peut être diminué sous aucun prétexte.
Nous ne croyons pas non plus à la légalité
de la consultation générale faite, Inul ré
comment, puisque l'unanimité des associés
n'a pas donné son avis .favorable ou non et
que parmi ces associés il s'en Irouvail un
certain nombre incapables de manifester
leur volonté. 11 y a là une situation vérila-
btomont incxlricahle.
A. M.
DANS L'ENSEIGNEMENT
Les piofesseurs doreuieignemant secon«
daire se plaignent de la lenteur croissante
avec laquelle a lieu l'avancement. Ils sont
répartis, au point de vue du traitement. 0 n
un certain nombre de classes, mais Ileff-ce-
Uf de chacune el réglée par un pourcen-
tago tntleible. Pour monter d'un cran, il
faut donc qu'il se produise un vide à l'é-
chelon supérieur. Or, les vides ne peuvent
se produire on haut que par les décès, dé-
missions, ou mises à la retraite. Il s'en pro-
duit, en somme, très peu, surtout à Paris,
parée que l'ouverture de plusieurs lycées
et la création d'un grand nombre de chai-
res, deputs une vingtaine d'années' ont
rempli les lycées de la capitale de profes-
seurs dont la plupart sont relativement
jeunes.
En outre, l'administration hésite à met-
tre à la retraite des fonctionnaires qui ont
l'âge et les services requis' mais sont enco-
re capables et parfois désireux de rester à
leur poste. De tout cela résulte un piéflfce-
ment tel que los promotions se font atten-
dre quelquefois six ou sept ans et qu'on
peut prévoir l'époque où. à l'ancienneté,
elles ne viendront -guère qu'au bout do dix
ans. Lo ministère, pour courir au plus
pressé, avait porté au budget une augmen-
tation de crédit de 75 000 fr. destinée à des
promotions compiemcniaires. 1
La commission du budget, sans contester
le bien fondé des réclamations dont, le mi-
nistre s'était fait l'interprète, a refusé la
somme demandée. E!le préférerait modifier
le pourcentahe s'il est défectueux. Ce pro-
cédé pourrait, en effet, douncr satisfaction,
aituation donl souffrre é à la f cheuse
sous une forme plus régulière, à la fâcheuse
ailuation dont souffre le corps enseignant,
et à laquelle personne ne conteste la néces-
sité de remédier d'une manière ou d'une
autre. En outre, une mesure pourrait ctre
prise au sujet des mises à la retraite. Il se-
Tait inhumain et peu économique de fendre
l'oreille Impitoyablement à tous les profes-
seurs sexagénaires; mais ne pourrait-on
au moins les meitrehors cadres, Ge manière
à ce que l'avancement normal de leurs ca-
dets n'oùt pas à souffrir de leur présence?
Nous ne savons pas ce que fera la Cham-
b' e , mats, si le Sénat a quelque respect do
lui-même, 11 n'bpstlera pas à prononcer la
disjouellou, ne fût-ce que pour ne pas cé-
der trop docilement à la contrainte morale
qu'on vent exercer sur lui. Au reste, il n'y
a pas plus de rffison aujourd'hui de mainte-
nir dans la loi de finances une réforme qui
a mvsque complètement cessé d'inlèresser
l'équilibre budgétaire, uans le projet au
gouvernement, la réforme se soldait par un
excédent annuel de Bl (O.OOJ fr. : c'était,
poir appeler les rhosc* par l:-u" nom, une
au 1 nientattou d'iuipo's de pris ds 20 mil-
lions
L'ALCOOL D'INDUSTRIE
La culture de la betterave. A
propos de la Course Paris-
Rouen. L'alcool rempla-
çant le pétrole.
Depuis plusieurs années un grand mou.
vement d'opinion s'est manifesté dans no-
t re région en faveur de l'alcool d'industrie.
Il en csl résulté dans la région normande et
dans le Nord une certaine émulation. pour
développer la culture en vue de la'disliL*
lerie.
1/alcuol industriel est appelé a jouer un
rôle des plus importants dans l'industrie.
De tous côtés on cherche à étendre son ac-
tion pour l'éclairage et la force motrice
pour le plus grand prolit de notre agrléul.
line.
Noire confrère, M. Pierre Giffard, direo
teur du Vélo, qui s'est fait un nom dans le
journalisme et qui s'est consacré à l'auto-
mohilisme est venu apporter son puissant
concours à l'alcool industriel.
La course Paris-Rouen dans laquelle tous
les moteurs des automobiles étaient action-
nés par l'alcool avait attiré de nombreuses
uulahililés, aussi le succès obtenu a-t-il été
un rncouragement merveilleux pour ceux,
et ils sont nombreux, qui voudraient voir
remplacer le pétrole d'importation étran-
gère par l'alcool que peut produire à si bon
compte notre agriculture.
+
* *
C'est en s'inspirant de mêmes idéesque la
ministre de l'Agriculture a, au commence-
mont do celle année, nommé une commis-
sion spéciale pour rechercher les différents
1 emplois des alcools dénaturés, d'effectuer à
cet cllel toutes les recherches scientifl*
que s.
La commission nommée par le'niilll,-,Lre
est composée d'hommes d'une compétence
particulière, comme président nous y trou*
l. ii. Yasslltère. directeur de l'agriculture
au ministère qui assistait à la course de
Paris-Iloucn ; Egrot, président du syndicat
des consLtueleurs d'appareils agricoles ; Lin-
del, professeur à l'Institut national ; Petit,
aTicllllcur distlHaleur i Ilanicotte, prési-
denl de la Chambre syndicale des distilla-
teurs du Nord eL MM. Sorel et Lesage, in-
génieurs.
La mission officielle de cette commission
est aujourd'hui terminée et elle vient do
présenter son rapport au ministre de l'agri-
culture. C'est ce travail d'une haute valeur
scientifique que nous croyons indispensable
de résumer pour nos lecteurs.
Les rapporteurs rappellent tout d'abord
que dès la première séance de la commis-
sion n'éludes des emplois de l'alcool déna
(lire, M. le Ministre, qui présidait, avait
insisté pour que les travaux de la commis-
sion fussent poussés le plus rapidement
possible, et que c'est pour répondre à ce
désir que les questions ont été sériées.Ain-
si divers membres ont étudié plus spéciale,
nient soil l'éclairage, soit l'utilisation de
l'alcool comme force motrice, soit les appa-
reils. M. Sorel avait on outre reçu la mis-
sion d'étudier tout particulièrement le pou*
voir éclairant des alcools dénaLurés el car-
bures.
« Los résultats acquis lui ayant paru suf-
fisamment nombreux, disent les rappor-
teurs, la commission a chargé M. Sorel do
faire un premier rapport sur l'alcool consi-
(léré au point de vue de l'éclairage. Il a
d'ailleurs été entendu, des le début, ajou.
tont-ils, quo les considérations de prix do
revient n'avaipnt pas à intervenir dans les
études de la commission et qu'elle s'occupo-
rail exclusivementde rechercher les moyens
jes plus api es à favoriser les emplois indus-
triels de l'alcool.
Les membres de la commission n'avaient
pas à préjuger de l'avcnir, car il peut se
l'aire que dans un temps plus ou moins éloi-
gné un in von leur arrive à produire l'alcool
a un prix très bas. De plus, il leur était
impossible de tirer des conclusions déftlliti-
ves de la comparaison entre lo prix actuel
de l'alcool pur ou dénaturé eL le prix des
carbures minéraux. En effet, expliquent-ils
fort bien, si pour la génération actuelle, le
pétrole lampant est une matière courante
et abondante, il ne semble pas que les hui-
les plus légères puissent satisfaire aux be-
soins rapidement croissants de l'autnmohi.
Usine moderne : d'ailleurs on est en droit de.
se demander si l'alcool 11c peut pas être
appelé dans un avenir rapproché à jouer un
grand rôle et si la relationdéfavorablcenIre
les prix de revient de la force motrice pro-
duite par l'alcool phis ou moins carburé el
parles essences légères du pétrole 11e so
trouvera pas égalisée ou môme renversée.
Il est certain que le développement ex-
trè nement rapide des emplois économiques
ci industriels de l'alcool en Allemagne,com •
paré à la progression pénible et toute de son
utilisation en France, mérite de fixer Pat-
ient ion et qu'il y a lieu de sedeuiànder si
la législation fiscale n'est pas intervenue
pour entraver chez nous un essor si extraor-
dinaire chez nos voisins.
La commission n'tl pas à même de dis-
cuter l'influence de la législation fiscale pro-
prement tlilc : mais elle a jugé avoir réuni
assez ne renseignements pour indiquer,
dans ce premier rRPlk'l'l,UIl certain nombre
- - mmanche 18 inovembrê. 6006
\: ^taonianta
e-
S«iÉ$iaéftU4r* fm *t
Lf.I..(I.oph.fr..
-Utrts Départements* *.. 6fr» »
; lillois
StttflflRrifttire, Bure ci
MMMMi Hmitropifts ttr.50
.--., mente*,.. 2tr;7o
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to.Dt, à fBrttr tu
l^Vne-^NMMvnri"-
1. 1
- i
LE TUVIILUDI I0IUIID
H A TE -A. X S
1 )
PARAISSAIT L8 DIMANCHE
Inssttiou 1
Annonces la ligne 0 fr. 00
Avis d'inhumation - lfr,
Sciâmes. - Sfr.,,»
-à
:-
iédaction A âéaiiiitialiti 1]
ROUEN
Quai de Paris, 23
BUREAUX AU lIA VIUI
à i, Rue de Paris, ii
Les abonnements se paient à
l'avance et se tout à partir du 1er et
16 de chaque mois.
SEMAINE POLITIQUE
Vm sommes gouvernés.
Un pouvoir tort. - Disouo;-
sion du budget. - L'amor-
tissement - admiti.
Noos sommes gouvernés et l'on s'en
aperçoit; nous Bommes menés par une
Mun vigoureuse dont les impulslonPBont
d'ailleurs coâtrôléefc librement; ce n'est
iiî une dictature, mais c'est un pouvoir
14et soumis i des chambres disciplinées
ban que toutes puissantes.
- lA marche politique ne se fait plus en
14. Un programme a été proposé
jpair le durernement, il a été accepté par
lçs dératée et maintenant il est en voie
d'exécution.
Le budget est sur le chantier, la retor-
des boissons commence à être discutée;
la fici de ISiposition ne fait pas cesser
la ttève de. pr-.tllj- l'opposition est dé*
sariùée et impuissante; l'ère de tranqui-
U, et de travail se poursuit.
Où est le temps où les de Freycinet ou
les Ribot cherchaient d'où venait le Cl U41
rant pour le suivre, où les Chambres,
Alun contente du: droit de contrôler et de
critiquer qui leur appartient cherchaient
à diriger elles-mêmes les affaires du
pays et où les six cents députés, obéis-
tant à des tendances contradictoires,
s'épuisaient en efforts contraires et inco
hérents Qui s'entredétruisaient t
Le char de l'Etat était alors tiré en
avant et retenu en arrière par des site
ligin de forces à peu près égales qui le
faisaient stationner sur place « parmi les
fMes et les cahots.
Où est le temps encore des désordres
: dam la rue où la République était en
tmtter, oùnn Léon Bourgeois, un Poin-
dlfitfit'oseient prendre le pouvoir qui
leur était oflOTti
..- «liiT "'M" ".-IIf.V"p8.,
aiotSIOa Youlait en pleine effervescence
.protoquer la Révision de la constitution
qui eût achevé de tout désorganiser et
nous*(lt exposés aux pires avantures.
Waldeck-Rousseau a aocepté la Prési-
sltfence-du Goaseil et après ses dix-huit
uH>is -de gouvernement nous voici, la
Idàe ftnle) en pleine période d'action ré..
c'est^aiM de réorganisation
.tratloD réformatrices.
Itôbstruotion a été domptée dès l'a-
b';". interpellations sont reléguées
à l'arriùre plan; la Chambre siège matin
et soir; on dit que peu de députés sont
assidus; qu'importe après tout? le jour
où un acte vraiment critiquable serait
préposé par le gouvernement, soyez sûrs
qu'ils seraient tous là et que tous les dé
jratés de l'opposition voteraient comme
un iMul homme: le contrôle de la Cham-
bre ne se trouve donc nullement comprc-
mis.
Les discussions, autrefois les plus lon-
gues et les plus orageuses, se passent
maintenant en quelques heures dans le
calme le plus complet; les hommes ver-
tueux qui, selon le proverbe, sont seuls
debout pour le lever de l'aurore, percent
les brumes de la Seine vers neuf heures
du matin et ne sont pas d'humeur que-
relleuse, comme aux séances de l'après-
midi lorsqu'ils discutent les intérêts du
pays entre le petit et le grand déjeuner.
Aussi le budget de l'Algérie et la dis"
cuSSiOn générale du budget ont-ils été
expédiés comme par enchantement.
M premier n'a pas même donné lieu
jaùi déclamations antisémites de Dru-
mont, Firmin Faure et compagnie, qui
pont plutôt du soir et qui ne sont pas in-
tervenus, cette fois qu'il s'agissait de faire
tynebesogne sérieuse.
Quant à la discussion générale du bud-
181 on sait en quoi elle consiste : l'oppo.
sition proclame que nous allons à la ban
uerÓute; les gens impartiaux tout en
reconnaissant qu'il y a accroissement de
aifortane publique en même temps
qu'augmentation de dépenses, n'en trou-
tint pas moins que le crédit de l'Etat a
des bornas, que le nombre des budgéti-
sées est - trop grand et - que la politiqu3
déconomie n'est pas sérieusement pra-
tiquée ; quant - nritttslre, quI qu'il soit,
il est forcément optimiste par situation ,
il affirme que le budget est excellent que,
en présence du développement du com-
merce, da industrie et de la culture, las
liMM MM- plutôt moins lourds que sous
làlMfturalfoi), fflei fiffils (tassant alors
d'an mflltardet qu'ils saieat maintenant
de Mw nduiwga et dud - Il ajoub qu
las impôts, bien que beaucoup plus élevés
que ceux des autres Etats, sont tout de
même beaucoup moins lourds chez nous
que chez nos voisins parce que nous
sommes beaucoup plus riches ; il termine
en faisant l'éloge de son œuvre finan-
cière, qui est la plus parfaite de celles
qu'ait jamais soumise aux Chambres au-
cua ministre de la République.
M.Caillaux u'a pas manqué de tenir, de
la façon brillante d'ailleurs que comporte
son talent, ce rôle traditionnel; comme
on savait d'avance ce qui serait dit pour
et contre, on a abrégé de part et d'autre
et l'on a bien fait.
En faisant la part de l'optimisme offi-
ciel et accoutumé, le ministre des finances
a présenté un certain nombre d'observa-
tions dont il faut équitahlemenl recon.
naître la justesse.
Certes lo budget de 1901 n'est pas en-
core le budget des réformes qui nous est
promis et annoncé comme prochain de"
puis vingt cinq ans. Nos quatre contribu-
tions di roc tes si attaquées de toutes
parts ont encore tenu bon cette année
contre leurs détracteurs et contre les
innombrables projets d'impôts nouveaux
destinés à les remplacer.
Mais un des maux dont nous sonffrioDs,
en matière ifnancière est au moins très
atténué. Pour donner au budget général
un équilibre très apparent on faisait pour
différents services et pour des dettes
diverses, des budgets spéciaux.
Or, M. Caillaux qui d'ailleurs, comme
simple député et publiciste avait toujours
soutenu qu'une réforme était indispensa-
ble à ce égard a fait rentrer les budgets
spéciaux dans le budget général qui ne
s'en équilibre que plus difficilement
mais qui du moins a le mérite de la sin-
cérité, en présentant dans son ensemble
la situation telle qu'elle est.
**lfre-prhre une-place nouvelle a étê fal-
e à l'amortissement, il est vrai que
uteil plutôt une bonne intention qu'une
rivalité; l'indication en est purement
fictive, car les dépenses sont augmen-
tées et dès impôts nouveaux sont votés ;
Je sorte qu'on nous fait payer plus qu'au-
paravant sous prétexte de réaliser des
économies, la comptabil ité appaento peut
nous satisfaire mais notre bourse n'en
est pas soulagée.
11 n'est que juste d'ailleurs de recon-
naître que les événements extérieurs,
comme l'expédition de Chine, ont consti-
tué une charge nouvelle à laquelle aucun
gouvernement n'aurait pu se dérober.
D'autres circonstances, comme la hausse
du charbon, ont contribué aussi à l'aug-
mentation des dépenses en élevant les _1
frais de transports do nos troupes en
Extrême Orient et aussi les subventions
que verse l'Ftat aux grandes compa-
gnies de chemins de fer.
En somme, la situation financière n'est
pas encore très brillante, mais du moins
le Gouvernement et les Chambres s'occu.
pent sérieusement et dans la mesure du
possible d'y remédier, nous ne pouvons
guère demander plus pour le moment ;
les erremrnts auxquels on nous avait ha-
bitué. ne nous permettent pas de nous
montrer bien difficiles.
Civis.
Le Régime fiscal des Successions
La commission du budget vient de faire
imprimer et distribuer le rapport, de M. Me-
sureur sur le régime fiscal des successions,
C'est un travail étendu et intéressant sur
lequel nous aurons à revenir : nous ne vou-
lons parler, aujourd'hui, do la réforme
qu'au point de vue du budget puisqu'elle y
a été très incorrectement incorporée. M.
Mesureur lui-même n'approuve pas beau-
coup cette incorporation. Il estime que
dans l'état où étaient les choses, il aurait
mieux valu laisser le Sénat, qui avait déjà
voté le projet en première lecture, le voter
définitivement, et que par ce procédé, on
serait arrivé plus rapidement au but.
L'incorporation aura pour conséquence de
tout recommencer à la Chambre d'abord,
au Sénat ensuite, et il n'est ni possible, ni
même improbable qu'on se voie finalement
obltgè, pour assurer le vote du budget
après quelques douxièmes provisoires, d en
disjoindre le projet qu'on y a annexé. C'est
ce que nous souhaitons pour notre compte,
dans l'intérêt d'une bonne méthode de dis-
cussion.
Toutefois, M. Mesureur croirait « injuste
de ne pas reconnaître que la mesure pré-
sentéepar le ministres des finances pré-
sente aussi des avantages », Mais, comme
ces avantages se résument, d'après lui,
,daiis « le iz*ri*ffavoir rompu le charme
qui pesait^ur .ceUe loi depuis oinq ans,
on nous permettra de ne pas faire entrer
1311 compte une quantité aussi impondérable
tt qui lient au monde de la magie.
Idl vërtté, et M. Mesureur ne la «nt-
naît pas, - - qu'on a voulu dissiper les
hésitations du Sénat -au moyen d'une sorte
eu sommation que la ChamOre lui adresse-
ra par un vote unanime : M. le rapporteur
tfen doute pas.
LE MINISTÈRE
fl è sÉasaa$= £ B9e
1
Malgré les prédictions intéressées des 1
réactionnaires, malgré les difficultés de
l'heure où il prit le pouvoir, malgré les
calomnies et les manœuvres de toute na-
ture, le ministère Waldeck-Roussfcau
est toujours debout. Il ne devait pas du-
rer vingt-quatre heures, d'abord. Ensui-
te, c'était pour n'être pas renversé, qu'il
se réfugiait en hâte dans la trêve de
l'Exposition. L'Exposition est finie. Les
Chambres ont repris leur tâche. Et la
majorité à peine perceptible des débutst
est devenue telle qu'il faudrait aller ré-
troactivement loin dans l'histoire de no-
tre troisième République, pour en trou-
ver une aussi compacte, aussi Jklèle.
Que les habiles en interpellons D1.
tent à la tribune, qu'ils exploitent des
appellations mal définies et des mots
qui font peur, parce que beaucoup ne les
comprennent point encore, qu'importe 1
Le président du Conseil, dans un langa-
ge net, lumineux, concis, ramène au
point les questions. Si bien que les in-
terpellateurs arrivent à ce résultat, que
la Chambre, ne voulant même point
s'occuper de juger la politique d'hier,
s'en rapporte aveuglement au ministère
pour la politique de demain.
0 triomphe du bon sens et du loyalis-
me 1 Ils Bavent bien, les vraie républi-
cains, qu'ils ont été préservée de la cala-
mité des dictatures et des restaurations.
Eh quoi 1 A la fin du ministère précèdent
la Chambre ne pouvait plus se réunir
sans qu'une émeute éclatât sur la place
de la Concorde. Sans qu'un braillard
comme Déroulède, ou un individu per-
du de dettes comme Guérin, préten-
dissent dicter au pays la loi de^ aoar
avenir. Le Président de la République,
ce représentant de la France à la face
des nations étrangères, sortait-il de l'E-
lysée, que des bandes issues des ruis-
seaux de la Villette ou des noieis au
noble faubourg l'assaillaient d'injures,
outrageant ainsi, en la personne du pre-
mier magistrat, la dignité de la patrie.
On criait dans Paris « Vive Gamelle » ou
«Vive Napoléon. » L'anarchie était par-
tout. Drumont et Rochefort ces deux tor-
tionnaires, excitaient au massacre des
Juifs, comme jadis les moines à celui des
protestants. Et tous ces fauteurs de dé-
sordre, d'accord pour le renversement de
la République, sauf à se battre après
pour savoir par quoi on la remplacerait,
tous ces fauteurs de débordre faisaient
appel à l'armée, prétendant qu'eux seuls
l'aimaient, parcequ'ils espéraient ainsi
opposer aux républicains l' Ultima ratio »
des canons et des baïonnettes.
Toute cette coalition, toutes ces émeu-
tes, tout ce cauchemar disparai«sent.
Une heure d'énergie et de sagesse a
suffi a disperser les fantoches. Ils s'eva-
nouissent, ils s'évaporent. Interrogez au-
jourd'hui ces beaux fils du faubourg
Saint-Germain, ces camelots stipendiés,
et ces garçons bouchers rentrés dans
leurs étales. Mais, nous diront-ils, il n'y
a pas de meilleurs républicains que nous.
Eh pardieu 1 mes maîtres, la crainte du
châtiment n'est-elle pas le commence-
ment de la sagesse ? Jusqu'aux assomp-
tionnistes, qui devant la police Correc-
tionnelle se prétendaient gouvernemen-
taux dans les moelles t
Ah 1 si le 1er décembre 1851 un minis-
tère se fut trouvé qui agit avec la même
décision qu'à montré le ministère Wal-
deck. Point d'empire, point de toutes ces
guerres qui appauvrirent notre sang et
notre trésor. Et vous seriez encore fran-
çaises, chères provinces perdues 1
C'est cette énergie clairvoyante du mi-
nistère que la majorité a récompensée.
Qu'importent vos actes a-t-elle dit, vous
êtes de bravos gens, des gens loyaux,
qui accomplissez loyalement l'œuvre de
défense républicaine que nous vous avons
remise. Jusqu'alors vous avez réussi.
Continuez cette œuvre, nous mettons en
vous notre connance.
Non, jamais un ministère n'obtint pa-
reille marque dfestime. -
Espérons qu'il saura rester digne (Tun
passé si glorieux. C'est par l'action réfor-
matrice qu'il conquerra les derniers sqf-
fraga& Maintenant qu'il a vaincu las par-
tis de réaction, qu'il pranne garde aux
dangers que feraient courir àrcEmvre du
progrès les appétits mal contenus et les
conceptions délirantes des partis de de-
main. Qu'il mette, par une loi sage, une
digue à ce flot du collectivisme, devenu si
menaçant sous le ministère Méline ; qu'il
arrête cet accaparement de la fortune
publique fuyant à l'étranger pour enri-
chir je ne sais quels êtres impersonnels
et stipendier lés louches besognes de
rinconuu. Eh 1 vraiment la prière ou la
mendicité des moinessont-ellesdesmoyons
licites d'acquérir? Qu'il répartisse enfin
les impôts d'une façon plus logique et
plus équitable. Voilà ce qu'on peut lui
demander.
C'est ce qu'il promet de faire. A ceux
qui rêvent collectivisme, il répond par
L la loi des syndicats professionnels assor-
tisun d'e personnalité civile. C'est à-dire
qu'il dresse contrôles vagues aspirations
du collectivisme la barrière de la proprié.
lé individuelle rendue plus accessible par
l'association.
Aux moines, spoliateurs des familles,
il oppose la loi des associations. Ceux-là
seuls pourront s'unir dont le chef no ré-
side point l'étranger, où qui n'aliènent
pas des droits hors du commerce.
A l'ouvrier, au petit commerçant, à ce-
lui dpnt la fortune est modeste, il dit '•
« J'ai étudié et je propose d'adopter un
mode d'imposition qui demandera plus à
la fortune acquise et moins à la fortune
en formation. »
Pour l'acoomplissement de cette œuvre,
le ministre a derrière lui tous les républi-
cains de la Chambre et la masse com-
pacte du Sénat.
Ne vous étonnez donc pas qu'il ait vécu
4J longtemps 11 n'est pas près de mou-
rir.
Spartacus.
A tort et à travers
LES PRÉVOYANTS DE L'AVENIR
On fait grand bruit en ce moment autour
de celte sôciôlé fondée il y a 20 ans dans
des concluions fort modestes et qui a ncquis
aujourd'hui un développement considérable.
On peut s'étonner qu 11 ait fatlu un si long
laps de temps pour reconnaître les défectuo-
sités du système adopté par les premiers
prévoyants et que le Gouvernement après
avoir visé les statuts en 1887 les déclare
inadmissibles en IUOO,
Nous avons été l'une des rares personnes
qui aient critiqué publiquement le syslèmc.
11 y a dix ans. nous avons donné l'alarme
sur les résultats injustes que promettait
l'extension de cette association en mème
temps que nous avons prédit la continuation
do ce développement. Ces critiques ont
passé inaperçues et notre faible voix n'a pas
clé entendve.
Aujourd nul, si l'on eu croit certains, c'est
une question de concurrence qui aurait dé-
cidé lo gouvernement à agir. La société des
Prévoyants de l'Avenir étant entrée dans la
voie des placements et des prêts aux éta-
blissements publics subirait le contre-coup
d'une certaine Jalousie de la part de grands
établissements ttnancicrs qui auraient réso-
lu sa perte.
Nous ne savons à quel mobile attribuer
ce revirement de la part du Gouvernement
qui jusque-là avait semblé favorable à l'ins-
titution de prévoyance des ouvriers typo-
graphes parisiens, mais il n'est pas néces-
saire d'être stimulé par un intérêt pécunler
pour signaler la défectuosité de leur sys-
tème.
Nous ne cesserons de le répéter les fon-
dateurs de cette sociélé ont poursuiyi une
idée généreuse et ils étaient entièrement de
bonne foi en rédigeant des statuts qui révè-
lent une certaine expérience des tertncs qui
y sont employés. Mais leur œuvre sera cer-
tainement stérile et sans profit appréciable
pour la majeure partie des adhérents,
quoique lucrative pour certains d'en
Ir'eux.
Etl quelques mots, d'après ses statuts,
cette société se proposait d'assurer à ses
sociétàires qui lui auraient donnés leur
concours pendant vingt ans, les premières
nécessités de la vie. Tout sociétaire ayart
vingt ans de présence ellective dans la so-
ciété a droit au partage intégral des intérêts
de l'avoir de la société pendant l'année écou-
lée (article 10.) La société ne peut être dis-
soute qu'à l'unanimité de ses membres. En
.cas de dissolution les fonds seront versés,
par décision de l'assemblée générale con-
voquée à cet effet, dans la eaie d'une so-
ciété dont le but se rapprochera le plus de
celle ci.
Vingt ans à peine se sont écoulas depuis
la mise en commun des quatorze francs qui
formaient la première mise de fonds dos
premicTs associés et cette société possède
aujourd'hui un capital de plus de 31 mil-
lions de francs fourni par 261.000 sociétai-
res. -
Ce succès incontest able de l'assoefation et
de l'épargne viendrait à progresser enrorc,
à aboutir à des centaines de mille adhérents
nouveaux, à des centaines de millions, qu'il
ne procurerait à cette foule dp prévoyants
que des résultats insignifiants.
En effet., si l'on prend la première période
de 20 ans finissant en 1T101 on constate que
les survivants de la première année toucnc-
ront en 1902 le revenu d'une année produit
par tous les capitaux versés non seulement
par les 'adbérents dispersés ou survivants
de cette première année mais encore du ca-
pital fourni par les sociétaires des années
suivantes jusque et y compris ceux de
l'année lîJOO. Le produit annuel de cette
boule de neige de 31.000.000 de francs capi-
talisé par exemple à 3 50 0/0 fournirait une
somme de près de onze cent mille francs à
repartir entre les 300 sociétaires de la pre-
mière année, soit 3.000 francs pour chacun.
Mais cette aubaine ne se renouvellera pas
ou du moins elle diminuera chaque année.
Les survivants des adhérents de 12 vien-
dront partager avec les premiers les reve
nus de 1O02, mais la scfrnmo à partager 11e
s'étant pas augmentée dans les mômes pro-
porlions, puisque le capital constaté l'année
précédente ne sera grossi que des cotisations
de l'année, la répartition 11c donnera que
1.000 fr. environ aux partageants. It en sera
de mèine dans les années suivantes cl l'on
peut prédire que dix ans après la première
répartition chaque sociétaire survivant n'au-
rait qu'un dividende équivalant à deux où
trois fois sa cotisation annelle.
Nous avons pris pour établir ces calculs
los tables de mortalité mloplée8 par lescoin
pagnics d'assurances, mais en admettant
les chances de mortalité plus élevées, la
proportion de la rente serait insignifiante,
même augmentée de .30 pour 10U.
Il est certain que les premiers Prévoyants
de l'avenir n'ont pas envisagé un pareil ré-
sultat qui découle de probabilités presque
certaines ; il est inévitable, en ell'el, puisque
l'on ne prévoit pas d'économies dans l'épo-
que présente où les bénéfices seront presque
fnhuleux. puisque l'on 11e sun¡:ro pas aux
années (-'Ù. avec les bénéUces presque, idoi-
iiques. il faudra les partager avec des mil-
liers de sociétaires.
Beaucoup de sociétaires nouveaux venus
dans l'association avaient reconnu ladéfec
luosilé du système fondamentale, niais
comment pouvaient-ils y remédier, puUquo
cet article des statuts nu pouvait ôtre rovlsê
sans 1 adhésion de l unanimité des membres
et que ces individus étaient au nombre de
201,000 1 Il fallait une modification imposée
par lo gouvernement pour arriver a une so
lullun équitable pour tous los associés sans
exception,
La lutte est ouverte entre les fondateurs
de la société et les sociétaires de la deuxiè
me heure. Le ministre clc l'intérieur étant
intervenu, il est probable que force restera
à ce dernier pour l'amélioration d'une iustl
tullon qui pourrait rendre de grands servi-
ces à la mutualité.
Un comprend que les partisans de. la résis-
tance et du maintien d un système reconnu
défectueux aient imaginé de proposer 10
remboursement de leurs cotisations à tous
les méconLollls, car, si beaucoup répondaient
a cette proposition, les survivants socle
t aires restant dans l'association retrouve-
raieiitdans quelques années los ma^nHiques
répartitions de la première heure, puisqu'ils
seraient les seuls àprolllcrde l'énorme ca-
lmai accumulé pendant ces vinpl années
d'économies.
"Nous ajouterons que cette olFre. d' rem-
boursement °s) contraire aux slatulsd'après
lesquels le capital social est, inaliénable cl
ne peut être diminué sous aucun prétexte.
Nous ne croyons pas non plus à la légalité
de la consultation générale faite, Inul ré
comment, puisque l'unanimité des associés
n'a pas donné son avis .favorable ou non et
que parmi ces associés il s'en Irouvail un
certain nombre incapables de manifester
leur volonté. 11 y a là une situation vérila-
btomont incxlricahle.
A. M.
DANS L'ENSEIGNEMENT
Les piofesseurs doreuieignemant secon«
daire se plaignent de la lenteur croissante
avec laquelle a lieu l'avancement. Ils sont
répartis, au point de vue du traitement. 0 n
un certain nombre de classes, mais Ileff-ce-
Uf de chacune el réglée par un pourcen-
tago tntleible. Pour monter d'un cran, il
faut donc qu'il se produise un vide à l'é-
chelon supérieur. Or, les vides ne peuvent
se produire on haut que par les décès, dé-
missions, ou mises à la retraite. Il s'en pro-
duit, en somme, très peu, surtout à Paris,
parée que l'ouverture de plusieurs lycées
et la création d'un grand nombre de chai-
res, deputs une vingtaine d'années' ont
rempli les lycées de la capitale de profes-
seurs dont la plupart sont relativement
jeunes.
En outre, l'administration hésite à met-
tre à la retraite des fonctionnaires qui ont
l'âge et les services requis' mais sont enco-
re capables et parfois désireux de rester à
leur poste. De tout cela résulte un piéflfce-
ment tel que los promotions se font atten-
dre quelquefois six ou sept ans et qu'on
peut prévoir l'époque où. à l'ancienneté,
elles ne viendront -guère qu'au bout do dix
ans. Lo ministère, pour courir au plus
pressé, avait porté au budget une augmen-
tation de crédit de 75 000 fr. destinée à des
promotions compiemcniaires. 1
La commission du budget, sans contester
le bien fondé des réclamations dont, le mi-
nistre s'était fait l'interprète, a refusé la
somme demandée. E!le préférerait modifier
le pourcentahe s'il est défectueux. Ce pro-
cédé pourrait, en effet, douncr satisfaction,
aituation donl souffrre é à la f cheuse
sous une forme plus régulière, à la fâcheuse
ailuation dont souffre le corps enseignant,
et à laquelle personne ne conteste la néces-
sité de remédier d'une manière ou d'une
autre. En outre, une mesure pourrait ctre
prise au sujet des mises à la retraite. Il se-
Tait inhumain et peu économique de fendre
l'oreille Impitoyablement à tous les profes-
seurs sexagénaires; mais ne pourrait-on
au moins les meitrehors cadres, Ge manière
à ce que l'avancement normal de leurs ca-
dets n'oùt pas à souffrir de leur présence?
Nous ne savons pas ce que fera la Cham-
b' e , mats, si le Sénat a quelque respect do
lui-même, 11 n'bpstlera pas à prononcer la
disjouellou, ne fût-ce que pour ne pas cé-
der trop docilement à la contrainte morale
qu'on vent exercer sur lui. Au reste, il n'y
a pas plus de rffison aujourd'hui de mainte-
nir dans la loi de finances une réforme qui
a mvsque complètement cessé d'inlèresser
l'équilibre budgétaire, uans le projet au
gouvernement, la réforme se soldait par un
excédent annuel de Bl (O.OOJ fr. : c'était,
poir appeler les rhosc* par l:-u" nom, une
au 1 nientattou d'iuipo's de pris ds 20 mil-
lions
L'ALCOOL D'INDUSTRIE
La culture de la betterave. A
propos de la Course Paris-
Rouen. L'alcool rempla-
çant le pétrole.
Depuis plusieurs années un grand mou.
vement d'opinion s'est manifesté dans no-
t re région en faveur de l'alcool d'industrie.
Il en csl résulté dans la région normande et
dans le Nord une certaine émulation. pour
développer la culture en vue de la'disliL*
lerie.
1/alcuol industriel est appelé a jouer un
rôle des plus importants dans l'industrie.
De tous côtés on cherche à étendre son ac-
tion pour l'éclairage et la force motrice
pour le plus grand prolit de notre agrléul.
line.
Noire confrère, M. Pierre Giffard, direo
teur du Vélo, qui s'est fait un nom dans le
journalisme et qui s'est consacré à l'auto-
mohilisme est venu apporter son puissant
concours à l'alcool industriel.
La course Paris-Rouen dans laquelle tous
les moteurs des automobiles étaient action-
nés par l'alcool avait attiré de nombreuses
uulahililés, aussi le succès obtenu a-t-il été
un rncouragement merveilleux pour ceux,
et ils sont nombreux, qui voudraient voir
remplacer le pétrole d'importation étran-
gère par l'alcool que peut produire à si bon
compte notre agriculture.
+
* *
C'est en s'inspirant de mêmes idéesque la
ministre de l'Agriculture a, au commence-
mont do celle année, nommé une commis-
sion spéciale pour rechercher les différents
1 emplois des alcools dénaturés, d'effectuer à
cet cllel toutes les recherches scientifl*
que s.
La commission nommée par le'niilll,-,Lre
est composée d'hommes d'une compétence
particulière, comme président nous y trou*
l. ii. Yasslltère. directeur de l'agriculture
au ministère qui assistait à la course de
Paris-Iloucn ; Egrot, président du syndicat
des consLtueleurs d'appareils agricoles ; Lin-
del, professeur à l'Institut national ; Petit,
aTicllllcur distlHaleur i Ilanicotte, prési-
denl de la Chambre syndicale des distilla-
teurs du Nord eL MM. Sorel et Lesage, in-
génieurs.
La mission officielle de cette commission
est aujourd'hui terminée et elle vient do
présenter son rapport au ministre de l'agri-
culture. C'est ce travail d'une haute valeur
scientifique que nous croyons indispensable
de résumer pour nos lecteurs.
Les rapporteurs rappellent tout d'abord
que dès la première séance de la commis-
sion n'éludes des emplois de l'alcool déna
(lire, M. le Ministre, qui présidait, avait
insisté pour que les travaux de la commis-
sion fussent poussés le plus rapidement
possible, et que c'est pour répondre à ce
désir que les questions ont été sériées.Ain-
si divers membres ont étudié plus spéciale,
nient soil l'éclairage, soit l'utilisation de
l'alcool comme force motrice, soit les appa-
reils. M. Sorel avait on outre reçu la mis-
sion d'étudier tout particulièrement le pou*
voir éclairant des alcools dénaLurés el car-
bures.
« Los résultats acquis lui ayant paru suf-
fisamment nombreux, disent les rappor-
teurs, la commission a chargé M. Sorel do
faire un premier rapport sur l'alcool consi-
(léré au point de vue de l'éclairage. Il a
d'ailleurs été entendu, des le début, ajou.
tont-ils, quo les considérations de prix do
revient n'avaipnt pas à intervenir dans les
études de la commission et qu'elle s'occupo-
rail exclusivementde rechercher les moyens
jes plus api es à favoriser les emplois indus-
triels de l'alcool.
Les membres de la commission n'avaient
pas à préjuger de l'avcnir, car il peut se
l'aire que dans un temps plus ou moins éloi-
gné un in von leur arrive à produire l'alcool
a un prix très bas. De plus, il leur était
impossible de tirer des conclusions déftlliti-
ves de la comparaison entre lo prix actuel
de l'alcool pur ou dénaturé eL le prix des
carbures minéraux. En effet, expliquent-ils
fort bien, si pour la génération actuelle, le
pétrole lampant est une matière courante
et abondante, il ne semble pas que les hui-
les plus légères puissent satisfaire aux be-
soins rapidement croissants de l'autnmohi.
Usine moderne : d'ailleurs on est en droit de.
se demander si l'alcool 11c peut pas être
appelé dans un avenir rapproché à jouer un
grand rôle et si la relationdéfavorablcenIre
les prix de revient de la force motrice pro-
duite par l'alcool phis ou moins carburé el
parles essences légères du pétrole 11e so
trouvera pas égalisée ou môme renversée.
Il est certain que le développement ex-
trè nement rapide des emplois économiques
ci industriels de l'alcool en Allemagne,com •
paré à la progression pénible et toute de son
utilisation en France, mérite de fixer Pat-
ient ion et qu'il y a lieu de sedeuiànder si
la législation fiscale n'est pas intervenue
pour entraver chez nous un essor si extraor-
dinaire chez nos voisins.
La commission n'tl pas à même de dis-
cuter l'influence de la législation fiscale pro-
prement tlilc : mais elle a jugé avoir réuni
assez ne renseignements pour indiquer,
dans ce premier rRPlk'l'l,UIl certain nombre
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