Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1913-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1913 01 octobre 1913
Description : 1913/10/01 (A80)-1913/12/31. 1913/10/01 (A80)-1913/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57942626
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières385
- 1er fascicule - 1er trimestre
- Membres du Bureau
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 18
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 55
- .......... Page(s) .......... 65
- .......... Page(s) .......... 87
- Nécrologie. - Discours prononcé sur la tombe de Gabriel Monmert, membre résidant, par M. le Dr Leroy.......... Page(s) .......... 101
- .......... Page(s) .......... 105
- .......... Page(s) .......... 113
- .......... Page(s) .......... 115
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 273 —
» n'a satisfait l'Académie, pas même celle de l'abbé Delille, qui
» avait étonné Marmontel. Le prix est différé à trois mois, jus-
» qu'à la réception des deux nouveaux académiciens. Je ne sais
» si je travaillerai. Delille, mon ami, y a des prétentions. »
En somme, tous deux eurent des prétentions au prix; tous
deux le manquèrent, mais obtinrent un accessit. Thomas eut
le premier avec une Épître au peuple ; l'abbé arriva second pour
une Ode à la Bien faisance.
En 1761, dans une Epître prononcée au collège de Dormans-
Beauvais : Sur les ressources qu'offre la culture des arts et des
lettres, l'abbé paie publiquement son tribut de reconnaissance
à celui qui l'a guidé dans ses premiers pas et qui vient de rem-
porter pour la troisième fois le prix d'éloquence :
Et toi, que doit bientôt couronner Apollon,
Toi, mon fidèle ami, permets-moi ce beau nom.
La victoire a trois, fois signalé ta jeunesse,
Trois fois sur tes lauriers j'ai pleuré de tendresse.
Cet amour l'est bien dû : ta généreuse main
M'aplanit des beaux-arts le pénible chemin.
Poursuis; vole à la gloire, et foule aux pieds l'envie ;
Mes jours s'embelliront de l'éclat de ta vie.
Dans cette même année 1761, se place le plus grand tour de
force qu'ait jamais tenté Delille dans la versification didactique;
j'évite à dessein le mot de poésie. Il s'agit d'une Épître à l'occa-
sion d'un bras artificiel fait par M. Laurent pour un soldat inva-
lide. Sans doute l'intention est bonne, mais il ne faut pas en
abuser, et ce fut le grand tort de Delille de vouloir exprimer
tout en vers, même les sujets les moins lyriques. Féliciter un
chirurgien industrieux d'une mécanique de son invention
pour secourir un invalide ! C'est vraiment vouloir tenter les
dieux, et les vers suivants prouvent que les dieux ne se sont
pas laissé tenter :
Tu sentis le pouvoir de ses mains bienfaisantes;
Tu les mouilles encor de les larmes touchantes,
Infortuné mortel! heureux dans ton malheur,
Par ses rares talents, plus encor par son coeur!
Je crois voir le moment où, des traits de la foudre,
Tes bras au champ de Mars furent réduits en poudre;
Je crois le voir encor, meurtri, défiguré,
Traînant le reste affreux de ton corps déchiré,
» n'a satisfait l'Académie, pas même celle de l'abbé Delille, qui
» avait étonné Marmontel. Le prix est différé à trois mois, jus-
» qu'à la réception des deux nouveaux académiciens. Je ne sais
» si je travaillerai. Delille, mon ami, y a des prétentions. »
En somme, tous deux eurent des prétentions au prix; tous
deux le manquèrent, mais obtinrent un accessit. Thomas eut
le premier avec une Épître au peuple ; l'abbé arriva second pour
une Ode à la Bien faisance.
En 1761, dans une Epître prononcée au collège de Dormans-
Beauvais : Sur les ressources qu'offre la culture des arts et des
lettres, l'abbé paie publiquement son tribut de reconnaissance
à celui qui l'a guidé dans ses premiers pas et qui vient de rem-
porter pour la troisième fois le prix d'éloquence :
Et toi, que doit bientôt couronner Apollon,
Toi, mon fidèle ami, permets-moi ce beau nom.
La victoire a trois, fois signalé ta jeunesse,
Trois fois sur tes lauriers j'ai pleuré de tendresse.
Cet amour l'est bien dû : ta généreuse main
M'aplanit des beaux-arts le pénible chemin.
Poursuis; vole à la gloire, et foule aux pieds l'envie ;
Mes jours s'embelliront de l'éclat de ta vie.
Dans cette même année 1761, se place le plus grand tour de
force qu'ait jamais tenté Delille dans la versification didactique;
j'évite à dessein le mot de poésie. Il s'agit d'une Épître à l'occa-
sion d'un bras artificiel fait par M. Laurent pour un soldat inva-
lide. Sans doute l'intention est bonne, mais il ne faut pas en
abuser, et ce fut le grand tort de Delille de vouloir exprimer
tout en vers, même les sujets les moins lyriques. Féliciter un
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pour secourir un invalide ! C'est vraiment vouloir tenter les
dieux, et les vers suivants prouvent que les dieux ne se sont
pas laissé tenter :
Tu sentis le pouvoir de ses mains bienfaisantes;
Tu les mouilles encor de les larmes touchantes,
Infortuné mortel! heureux dans ton malheur,
Par ses rares talents, plus encor par son coeur!
Je crois voir le moment où, des traits de la foudre,
Tes bras au champ de Mars furent réduits en poudre;
Je crois le voir encor, meurtri, défiguré,
Traînant le reste affreux de ton corps déchiré,
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