Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1901-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1901 01 octobre 1901
Description : 1901/10/01 (A68)-1901/12/31. 1901/10/01 (A68)-1901/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57588202
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières473
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 7
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 27
- .......... Page(s) .......... 37
- .......... Page(s) .......... 85
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 374 -
jusqu'à ce qu'elles soient devenues le plus bel ornement des
ruines peut-être les plus belles de France. L'ensemble cepen-
dant ne devait pas manquer de majesté s'il répondait, comme
nous n'en pouvons douter, à la description enthousiaste que
nous en a donné l'historien de saint Philibert, presque contem-
porain du personnage dont il raconte la vie. On nous permettra
de transcrire cette page de littérature monacale. Elle montrera
quelle tendresse nourrissaient ces vieux religieux pour l'ab-
baye qui leur avait procuré le silence et la paix dans l'amour
de Dieu.
« Dieu, dit-il, inspira à saint Philibert la pensée d'élever
par lui-même un monastère. Il demanda donc et obtint du roi
Clovis II et de son épouse Baldechilde (Bathilde) un endroit
du pagus Rothomagensis appelé déjà anciennement du vieux
nom de Gemeticum (de gemma, pierre précieuse) et il y édifia
son monastère. Et c'est à ce bon droit qu'il prit le nom de Ju-
mièges, lui qui, à la manière des perles, brille de changeantes
splendeurs. Là, s'étalent les ombrages des forêts; là, s'élèvent
des arbres nombreux aux fruits excellents; là, se rencontrent
une terre féconde, des prés au gazon verdoyant, les fleurs des
jardins aux parfums savoureux, les grappes des vignes fécon-
des dont l'éclatante liqueur gonfle d'immenses tonneaux.
» De toutes parts, ce lieu célèbre est entouré parles eaux, les
troupeaux y trouvent d'abondants pâturages et y donnent un
lait savoureux. C'est le paradis des chasseurs, le rendez-vous
des oiseaux les plus mélodieux. La Seine y décrit une courbe
de trois milles et s'avance paresseusement dans les cinq et
même dans les huit bras dont se compose son cours. Un seul
de ces bras peut servir à la navigation. Tantôt y écume la ma-
rée montante (la barre); tantôt elle s'arrête et rentre dans son
lit. Le flot y amène les navires et par eux un commerce actif. »
» Presque rien ne manque en cet endroit privilégié, ni ce
qu'on peut porter à pied, ni ce qu'on transporte par des cha-
riots, ni ce dont on charge les navires.
» Là, les anciens avaient établi un camp retranché, mainte*
nents'y alignent les nobles camps de Dieu. Là, gémissent dans
l'attente du Ciel ceux dont les yeux n'auront pas à verser de
larmes dans les flammes vengeresses de l'enfer. Là surtout doit
être exalté le saint dont ces pages redisent la mémoire. Comme
jusqu'à ce qu'elles soient devenues le plus bel ornement des
ruines peut-être les plus belles de France. L'ensemble cepen-
dant ne devait pas manquer de majesté s'il répondait, comme
nous n'en pouvons douter, à la description enthousiaste que
nous en a donné l'historien de saint Philibert, presque contem-
porain du personnage dont il raconte la vie. On nous permettra
de transcrire cette page de littérature monacale. Elle montrera
quelle tendresse nourrissaient ces vieux religieux pour l'ab-
baye qui leur avait procuré le silence et la paix dans l'amour
de Dieu.
« Dieu, dit-il, inspira à saint Philibert la pensée d'élever
par lui-même un monastère. Il demanda donc et obtint du roi
Clovis II et de son épouse Baldechilde (Bathilde) un endroit
du pagus Rothomagensis appelé déjà anciennement du vieux
nom de Gemeticum (de gemma, pierre précieuse) et il y édifia
son monastère. Et c'est à ce bon droit qu'il prit le nom de Ju-
mièges, lui qui, à la manière des perles, brille de changeantes
splendeurs. Là, s'étalent les ombrages des forêts; là, s'élèvent
des arbres nombreux aux fruits excellents; là, se rencontrent
une terre féconde, des prés au gazon verdoyant, les fleurs des
jardins aux parfums savoureux, les grappes des vignes fécon-
des dont l'éclatante liqueur gonfle d'immenses tonneaux.
» De toutes parts, ce lieu célèbre est entouré parles eaux, les
troupeaux y trouvent d'abondants pâturages et y donnent un
lait savoureux. C'est le paradis des chasseurs, le rendez-vous
des oiseaux les plus mélodieux. La Seine y décrit une courbe
de trois milles et s'avance paresseusement dans les cinq et
même dans les huit bras dont se compose son cours. Un seul
de ces bras peut servir à la navigation. Tantôt y écume la ma-
rée montante (la barre); tantôt elle s'arrête et rentre dans son
lit. Le flot y amène les navires et par eux un commerce actif. »
» Presque rien ne manque en cet endroit privilégié, ni ce
qu'on peut porter à pied, ni ce qu'on transporte par des cha-
riots, ni ce dont on charge les navires.
» Là, les anciens avaient établi un camp retranché, mainte*
nents'y alignent les nobles camps de Dieu. Là, gémissent dans
l'attente du Ciel ceux dont les yeux n'auront pas à verser de
larmes dans les flammes vengeresses de l'enfer. Là surtout doit
être exalté le saint dont ces pages redisent la mémoire. Comme
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