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- 1er fascicule - 1er trimestre
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- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
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— 516 —
j'attends lô retour du chef qui veut faire un exemple devant nos qua-
rante travailleurs et expulser de sa case ce vil personnage en lui con-
fisquant certaines marchandises et ses armes, et en lui mettant toutes
ses affaires devant la porte sur la route. i
Ici pas besoin de jugement d'expulsion, nous procédons jnous-mêmes
et quelquefois les armes à la main. Dimanche dernier, nous avons
enterré à Alladah un garde civil mort d'un coup de feu... au champ
d'honneur! Gigla ayant fait enrôler dé force, dans un village, les por-
teurs exigés par le gouvernement, les hoirs ont trouvé la mesure
comble, se sont révoltés, ont pris les armes, et un coup de feu, parti
on ne sait d'où, a tué un garde et en a blessé un autre. N'ayant plus
de troupe à Alladah, les blancs, M."P. .. en tête, désiraient, partir en
expédition, mais mon chef les en a dissuadés, leur disant que, d'après les
renseignements de Gigla, le village révolté faisait grand tam-tam, buvait
du tafia, et qu'on arriverait dans un mauvais moment pour parlementer,
que de plus personne n'avait qualité pour prendre le commandement de
l'expédition, et qu'en somme, comme il n'y avait pas la vie d'un blanc
en jeu, il était inutile de risquer de se faire bêtement tuer. Cet avis a
prévalu et l'on s'est contenté de télégraphier au gouverneur qui a
répondu qu'il ferait le nécessaire : l'affaire en est là depuis huit jours,
et ces gens-là sont fiers de leur victoire. Ah! si le résident dont je vous
ai parlé avait été ici, il serait parti et il aurait incendié le village. J'ai
reçu une dépêche de lui, il est à Carnotville. A l'enterrement du garde
civil, il y avait neuf blancs, les enfants de l'école et une dizaine de
noirs comme curieux. Le sergent, commandant le détachement d'Alla-
dah n'avait pas jugé utile de se rendre à l'inhumation du soldat. La
cérémonie indigène et la mise en bière se sont faites à la case mor-
tuaire et je n'y ai pas assisté. M. jP.'.i, qui nous conduisait, se propo-
sait de dire quelques mots sur la tombe, mais devant l'indifférence des
noirs, il s'est abstenu. Nous sommes restés jusqu'à ce que l'oeuvre des
fossoyeurs fut. terminée, et entre deux pelletées de terre ces noirs
absorbaient du tafia qu'on leur versait dans la bouche à la régalade.
Pas intéressant, une inhumation dans ces conditions.
Je suis allé, vendredi, voir mon ami Gigla et lui porter le fauteuil
que nous lui avions promis depuis si longtemps et qui est enfin arrivé.
C'est un joli meuble ancien Louis XV retapé et redoré (bois doré et
peluche rouge), avec deux médaillons en miniature sur porcelaine.
J'ai assisté à l'installation du postérieur royal sur ce fauteuil et après
avoir trinqué à la France, à mon chef et à Gigla, je suis rentré rendre
compte de cette visite. Une heure après, les ministres venaient en
corps remercier du cadeau et demander à acheter une couverture
pour servir de housse au trône royal. Mon chef leur en a offert une.
Tout est calme autour de moi, je suis dans notre salle à manger, avec
j'attends lô retour du chef qui veut faire un exemple devant nos qua-
rante travailleurs et expulser de sa case ce vil personnage en lui con-
fisquant certaines marchandises et ses armes, et en lui mettant toutes
ses affaires devant la porte sur la route. i
Ici pas besoin de jugement d'expulsion, nous procédons jnous-mêmes
et quelquefois les armes à la main. Dimanche dernier, nous avons
enterré à Alladah un garde civil mort d'un coup de feu... au champ
d'honneur! Gigla ayant fait enrôler dé force, dans un village, les por-
teurs exigés par le gouvernement, les hoirs ont trouvé la mesure
comble, se sont révoltés, ont pris les armes, et un coup de feu, parti
on ne sait d'où, a tué un garde et en a blessé un autre. N'ayant plus
de troupe à Alladah, les blancs, M."P. .. en tête, désiraient, partir en
expédition, mais mon chef les en a dissuadés, leur disant que, d'après les
renseignements de Gigla, le village révolté faisait grand tam-tam, buvait
du tafia, et qu'on arriverait dans un mauvais moment pour parlementer,
que de plus personne n'avait qualité pour prendre le commandement de
l'expédition, et qu'en somme, comme il n'y avait pas la vie d'un blanc
en jeu, il était inutile de risquer de se faire bêtement tuer. Cet avis a
prévalu et l'on s'est contenté de télégraphier au gouverneur qui a
répondu qu'il ferait le nécessaire : l'affaire en est là depuis huit jours,
et ces gens-là sont fiers de leur victoire. Ah! si le résident dont je vous
ai parlé avait été ici, il serait parti et il aurait incendié le village. J'ai
reçu une dépêche de lui, il est à Carnotville. A l'enterrement du garde
civil, il y avait neuf blancs, les enfants de l'école et une dizaine de
noirs comme curieux. Le sergent, commandant le détachement d'Alla-
dah n'avait pas jugé utile de se rendre à l'inhumation du soldat. La
cérémonie indigène et la mise en bière se sont faites à la case mor-
tuaire et je n'y ai pas assisté. M. jP.'.i, qui nous conduisait, se propo-
sait de dire quelques mots sur la tombe, mais devant l'indifférence des
noirs, il s'est abstenu. Nous sommes restés jusqu'à ce que l'oeuvre des
fossoyeurs fut. terminée, et entre deux pelletées de terre ces noirs
absorbaient du tafia qu'on leur versait dans la bouche à la régalade.
Pas intéressant, une inhumation dans ces conditions.
Je suis allé, vendredi, voir mon ami Gigla et lui porter le fauteuil
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C'est un joli meuble ancien Louis XV retapé et redoré (bois doré et
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corps remercier du cadeau et demander à acheter une couverture
pour servir de housse au trône royal. Mon chef leur en a offert une.
Tout est calme autour de moi, je suis dans notre salle à manger, avec
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