Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1915-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1915 01 octobre 1915
Description : 1915/10/01 (A82)-1915/12/31. 1915/10/01 (A82)-1915/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55698754
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières403
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 39
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 61
- .......... Page(s) .......... 85
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 353 -
qu'un mois plus tard nous invitâmes à prendre la parole au
Musée : M. Pierre Nothomb, avocat, attaché au cabinet du
Ministre de la Justice de Belgique.
Le 5 avril, au milieu des oeuvres d'art et objets précieux
-sauvés dans la région de l'Yser, M. Pierre Nothomb nous
parla des cinq villes d'où provenaient ces reliques, devenues
des épaves. Conférence? Non. Lecture mélodieuse — un peu
rapide, — lecture de poète qui, d'une voix douce, émue, berça
son auditoire de phrases chantantes.
Oh! devant ces pieux tableaux, inspirés par une foi chaude
et naïve, près de ces délicates porcelaines, de ces rustiques
instruments de ménage, comme nous sont apparues, vénéra-
bles et charmantes, les églises, les vieilles demeures, les
maisonnettes où nous faisait entrer le poète! Avec lui,'dans
la plaine que traverse paresseusement l'Yser, nous nous som-
mes promenés de ville en ville. Nous avons successivement
admiré : Loo, entouré de murailles, « place forte qui ne fut
- jamais qu'un enclos ; Ypres, dont la cathédrale était « le-
temple de la foi » et dont des halles étaient « le temple de la
liberté »; Dixmude, au béguinage silencieux et fleuri; Nieu-
port, qui exhale une odeur de marée et de goudron; Furnes,
c léger bouquet de tours », que l'on eût pris pour la ville
légendaire du roi Arthur, avant qu'il ne devînt la ville héroïque
du roi Albert.
Car nous avons accompli ce jour-là, en la compagnie du
poète, une promenade de rêve à travers un pays qui n'existait
plus. Ah! certes, reverdiront les prairies flamandes et glisse-
ront de nouveau des péniches sur le canal de l'Yser. Mais les
cathédrales, les églises, les béguinages, les halles des petites
villes pittoresques qui sommeillaient dans la plaine ne sont
plus que des monceaux de décombres. Ces pauvres petites
villes, elles se sont réveillées de leur paisible engourdissement
à la voix formidable des canons. Bombardées par de lourds
obus, elles qui n'étaient protégées que par de jolis et délicats
remparts, elles virent s'écrouler leurs murs, leurs clochers,
leurs tours, mais résistèrent cependant mieux que les plus
puissantes forteresses. Elles sacrifièrent leur antique beauté
à la gloire de nos soldats qui, eu de rudes et sanglantes
: batailles, forgèrent une épopée parmi leurs ruines fumantes.
qu'un mois plus tard nous invitâmes à prendre la parole au
Musée : M. Pierre Nothomb, avocat, attaché au cabinet du
Ministre de la Justice de Belgique.
Le 5 avril, au milieu des oeuvres d'art et objets précieux
-sauvés dans la région de l'Yser, M. Pierre Nothomb nous
parla des cinq villes d'où provenaient ces reliques, devenues
des épaves. Conférence? Non. Lecture mélodieuse — un peu
rapide, — lecture de poète qui, d'une voix douce, émue, berça
son auditoire de phrases chantantes.
Oh! devant ces pieux tableaux, inspirés par une foi chaude
et naïve, près de ces délicates porcelaines, de ces rustiques
instruments de ménage, comme nous sont apparues, vénéra-
bles et charmantes, les églises, les vieilles demeures, les
maisonnettes où nous faisait entrer le poète! Avec lui,'dans
la plaine que traverse paresseusement l'Yser, nous nous som-
mes promenés de ville en ville. Nous avons successivement
admiré : Loo, entouré de murailles, « place forte qui ne fut
- jamais qu'un enclos ; Ypres, dont la cathédrale était « le-
temple de la foi » et dont des halles étaient « le temple de la
liberté »; Dixmude, au béguinage silencieux et fleuri; Nieu-
port, qui exhale une odeur de marée et de goudron; Furnes,
c léger bouquet de tours », que l'on eût pris pour la ville
légendaire du roi Arthur, avant qu'il ne devînt la ville héroïque
du roi Albert.
Car nous avons accompli ce jour-là, en la compagnie du
poète, une promenade de rêve à travers un pays qui n'existait
plus. Ah! certes, reverdiront les prairies flamandes et glisse-
ront de nouveau des péniches sur le canal de l'Yser. Mais les
cathédrales, les églises, les béguinages, les halles des petites
villes pittoresques qui sommeillaient dans la plaine ne sont
plus que des monceaux de décombres. Ces pauvres petites
villes, elles se sont réveillées de leur paisible engourdissement
à la voix formidable des canons. Bombardées par de lourds
obus, elles qui n'étaient protégées que par de jolis et délicats
remparts, elles virent s'écrouler leurs murs, leurs clochers,
leurs tours, mais résistèrent cependant mieux que les plus
puissantes forteresses. Elles sacrifièrent leur antique beauté
à la gloire de nos soldats qui, eu de rudes et sanglantes
: batailles, forgèrent une épopée parmi leurs ruines fumantes.
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