Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1915-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1915 01 octobre 1915
Description : 1915/10/01 (A82)-1915/12/31. 1915/10/01 (A82)-1915/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55698754
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières403
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 39
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 61
- .......... Page(s) .......... 85
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 305 —
il me résuma leur aventure : La reconnaissance sous le feu de
l'ennemi, la fuite à travers champs,-les : haltes derrière les
haies, le retour dans les lignés françaises, les recherches pour
retrouver leur compagnie; enfin le voyage sur les routes, de
Namur jusqu'au Havre, voyage-pendant lequel, la poché vide,
ils avaient mendié du pain et dormi sur l'herbe.
Il parlait d'une voix tranquille et chantante que la fatigue
faisait trembler.
— Votre camarade n'a donc pas de coiffure? lui demandai-je.
— Il en avait une, mais elle s'est envolée lorsque les Alle-
mands tiraient sur nous.
— Mon pauvre garçon, dis-je au soldat, qui nu-tête, les yeux
mi-.clos, ne bougeait point, vous paraissez bien abattu! Cette
guerre atroce...
— Je me: f... de la guerre, interrompit le cycliste belge d'une
voix dolente. Ce qui.m'embête, c'est d'avoir mal aux dents.
Samedis Septembre.— Le communiqué officiel annonce que les
Allemands tentent d'opérer un- mouvement tournant. Ils
assiègent et bombardent Maubeuge qui résiste.
Le Havre se metamorphose en place forte. Pour le défendre,
des régiments de territoriale arrivent tous les jours.'Leurs
soldats, paysans dé Basse-Normandie et de Bretagne, lourds,
barbus et débraillés, rie m'inspirent pas confiance. Ces hom-
mes-là, dès les premiers coups de feu, ne lâcheront-ils pas
pied en criant :« Nous sommes trahis! » (*)
Un régiment d'artilleurs, qui se rendait dans la banlieue,
chantait ce matin La Marseillaise; c'était grotesque et navrant.
_ Ces territoriaux se promènent, mornes, par petits groupes.
Les Anglais se montraient naguère beaucoup plus à leur aise
en notre ville; ils circulaient joyeux, désinvoltes, et le public
les fêtait, les choyait... Mais aujourd'hui les drapeaux ne
claquent plus aux fenêtres; les gens regardent avec inquiétude
les soldats qui défendront Le Havre, et beaucoup s'apprêtent
a partir'".
Cependant les marins du Tennessee — le croiseur américain qui
(*} Ils se sont par la suite battus héroïquement dans le Nord.
il me résuma leur aventure : La reconnaissance sous le feu de
l'ennemi, la fuite à travers champs,-les : haltes derrière les
haies, le retour dans les lignés françaises, les recherches pour
retrouver leur compagnie; enfin le voyage sur les routes, de
Namur jusqu'au Havre, voyage-pendant lequel, la poché vide,
ils avaient mendié du pain et dormi sur l'herbe.
Il parlait d'une voix tranquille et chantante que la fatigue
faisait trembler.
— Votre camarade n'a donc pas de coiffure? lui demandai-je.
— Il en avait une, mais elle s'est envolée lorsque les Alle-
mands tiraient sur nous.
— Mon pauvre garçon, dis-je au soldat, qui nu-tête, les yeux
mi-.clos, ne bougeait point, vous paraissez bien abattu! Cette
guerre atroce...
— Je me: f... de la guerre, interrompit le cycliste belge d'une
voix dolente. Ce qui.m'embête, c'est d'avoir mal aux dents.
Samedis Septembre.— Le communiqué officiel annonce que les
Allemands tentent d'opérer un- mouvement tournant. Ils
assiègent et bombardent Maubeuge qui résiste.
Le Havre se metamorphose en place forte. Pour le défendre,
des régiments de territoriale arrivent tous les jours.'Leurs
soldats, paysans dé Basse-Normandie et de Bretagne, lourds,
barbus et débraillés, rie m'inspirent pas confiance. Ces hom-
mes-là, dès les premiers coups de feu, ne lâcheront-ils pas
pied en criant :« Nous sommes trahis! » (*)
Un régiment d'artilleurs, qui se rendait dans la banlieue,
chantait ce matin La Marseillaise; c'était grotesque et navrant.
_ Ces territoriaux se promènent, mornes, par petits groupes.
Les Anglais se montraient naguère beaucoup plus à leur aise
en notre ville; ils circulaient joyeux, désinvoltes, et le public
les fêtait, les choyait... Mais aujourd'hui les drapeaux ne
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les soldats qui défendront Le Havre, et beaucoup s'apprêtent
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