Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1891-11-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1891 07 novembre 1891
Description : 1891/11/07 (N5). 1891/11/07 (N5).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263206t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — 1° 5 — Samedi 7 Novembre 1891
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
//-fi
l re Année —17 Brumaire An 190 — N° 5.
Le Réveil du
PRIX DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN ÀN six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
Le BUREAU de BIENFAISANCE
Après les discussions, les polémiques et
les publications diverses relatives au Bureau
de bienfaisance, il est permis de dire que le
public est désormais édifié sur cette question.
Lorsque le Conseil municipal fut appelé,
dans la séance du 3 mars 1891, à émettre un
vœu favorable à la laïcisation, les faits portés
à sa connaissance suffisaient amplement pour
justifier la mesure proposée. On se plaça
surtout sur le terrain politique pour de
mander l’adoption de cette réforme promise
aux électeurs par tous les programmes répu
blicains. Il n’y avait là que l’accomplissement
loyale par nos édiles d’une promesse for
melle.
Depuis lors, les critiques générales formu
lées au cours des débats se sont précisées,
des enquêtes ont été faites. De cette instruc
tion laborieuse résulte la justification com
plète des arguments produits par les partisans
de la laïcisation.
Il ne s’agit plus seulement aujourd’hui de
vagues accusations, comme le prétendaient les
soutiens du régime congréganiste. Il s’agit de
griefs de la plus haute gravité et qui sont la
condamnation même des procédés suivis sous
le régime des sœurs.
La laïcisation devient alors une mesure
d’honnêteté financière, nous dirons même de
salubrité, d’assainissement. Et cette apprécia
tion est tellement inévitable, que, pour la
contester, il faut vraiment avoir perdu toute
notion des devoirs qui s'imposent à une
administration publique. La fraude, la dissi
mulation, la fausse comptabilité ne peuvent
être défendues désormais que par les coupa
bles ou les aveugles volontaires.
Ce n’est point que, dans cette longue cam
pagne, on ait épargné les attaques, voire
même les insultes et les outrages, à ceux des
nouveaux administrateurs qui ont voulu
connaître la vérité entière et qui sont par
venus à la rendre éclatante.
Lorsque MM. Pillieux, Flamant et Lan-
drieu ont entrepris cette lourde tâche, ils
prévoyaient qu'onemploieraitcontre eux, pour
les combattre, au besoin pour les discréditer,
toutes les ressources que le jésuitisme met à la
disposition de ses adeptes. Ils s’attendaient
aux invectives de la presse réactionnaire et ils
s’en réjouissaient d’avance, sachant bien qu’il
est bon que des républicains reçoivent sous
cette forme, de leurs adversaires, l’attesta
tion qu’ils font œuvre démocratique.
Ils avaient moins prévu les insinuations
perfides de certaine presse qui se dit répu
blicaine, sans doute par dérision. Mais,
allant au fond des choses, il ont pu recon
naître que le cléricalisme avait plus d’une
entrée de faveur dans la presse en question,
et qu’on avait usé d’influences toutes puis
santes pour leur faire la guerre. Aussi ces
trois honorables administrateurs n’ont-ils pas
attribué d’importance exagérée à ce qu’on
pourrait appeler g ne levée de jupons, chose
moins redoutable qu’une levée de boucliers.
Grâce à eux, le terrain est désormais
déblayé. Ils ont acquis, par ce fait, des titres
inoubliables à la reconnaissance des répu
blicains, en montrant, en dépit des criailleries
réactionnaires et des glapissements cléricaux,
que l’Administration congréganiste du Bu
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE C A S I M I R-P É R I E R , 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
reau de bienfaisance couvrait les agissements
les moins honnêtes qu’on puisse imaginer.
Il ne reste plus maintenant à la commis
sion administative qu’une conclusion à tirer
de cette longue campagne : se hâter de faire
la laïcisation, et de la faire complète.
On nous dit — mais nous refusons d’y
croire — que trois membres de la commis
sion administrative, MM. Dourt, Heu et
Moulia, essaieraient de traîner, quelque
temps encore, les choses en longueur.
En agissant ainsi, ils feraient le jeu de la
réaction, avec laquelle nous aimons à penser
qu’ils n’ont pas d’accointances.
Deux d’entre eux ont promis de faire la
laïcisation, et nous espérons, pour leur hon
neur politique, qu’ils ne laisseront pas pro
tester leur signature : nous voulons parler
de MM. Heu et Dourt, qui ont signé des
programmes comportant cet article, et surtout
de M. Heu, qui a été nommé comme partisan
de la laïcisation après l’avoir votée.
Quant à M. Moulia qui, délégué du ministre
de l’Intérieur, M. Constans, a eu l’impru
dence, dans une circonstance récente, d’offrir
de ses deniers des prix aux écoles libres, nous
comptons bien qu’il saisira l’occasion qui lui est
offerte de réparer une faute commise dans un
moment d’oubli, et qu’il tiendra à ne point
paraître représenter, dans une administration
républicaine, les partisans du trône et de
l’autel.
MARINE MARCHANDE
Dans notre prochain numéro, nous com
mencerons une étude sur La Marine Mar
chande et les officiers du commerce.
Ce sujet, d’une importance nationale, ne
peut manquer d’intéresser tous les inscrits
maritimes.
Au point de vue purement havrais, il
mérite également la plus sérieuse attention.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — L’incident le
pins notable de la semaine est la tournure prise
par la discussion de l’interpellation Ernest Roche,
relative à la mise en liberté de Lafargue, candidat
à Lille.
MM. Millerand et Clémenceau ont fait, à cette
occasion, des déclarations de la plus grande jus
tesse sur l’orientation actuelle de la majorité
républicaine.
Nous ne pouvons que nous associer aux paroles
si serrées de M. Clémenceau, dans la péroraison
de son discours :
« ... Au nom de la cause de la République, je
vous supplie de prendre la décision que commande
l’intérêt de la République. .Je ne vous le demande
pas au nom de M. Paul Lafargue, au nom d’une
fraction quelconque du Parti républicain tout
entier. Puisqu’on réclame de vous la conciliation,
sachez la faire en bons serviteurs de la République,
c’est-à-dire d’abord entre les républicains. Ce
n’est qu’une Duperie d’adresser sans
cesse des paroles de conciliation aux
ennemis de la République. C’est une faute
grave que de refuser les actes qui feraient l’apai
sement dans la République au profit des répu
blicains. » (Vifs applaudissements sur divers
bancs à Gauche).
C’est là le langage d’un républicain.
Il ne faut pas y voir une déclaration de guerre
PERSON NEL DES TABACS
On se souvient de la constitution, au mois
de Mai dernier, d’un syndicat du personnel
des Tabacs (Manufacture et entrepôt). Ce
syndicat, nous le constatons avec plaisir, a
atteint déjà un haut dégré de prospérité,
puisque, sur 338 employés, hommes et
femmes, il comprend aujourd’hui 219 femmes
et 42 hommes.
Les laborieux ouvriers de cette Adminis
tration ont décidé de créer, à côté du syndi
cat, une caisse de secours. On organise, à cet
effet, une tombola qui va être soumise à
l’approbation de l’Administration.
Nous ne pouvons que former, pour cette
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
au cabinet, comme feignent de le croire certains
opportunistes, mais seulement un conseil de main
tenir la concentration à Gauche et de ne pas pac
tiser avec la Droite.
Avis salutaire et digne d’être suivi.
Laïcisation des Ecoles. — La laïcisation
complète des écoles publiques de garçons, ordonnée
par la loi du 30 octobre 1886, est complètement
terminée.
Sur les 24,895 écoles de garçons, il n’en reste
plus que 40 qui ne sont pas encore laïcisées. Ces
40 écoles rentrent dans la catégorie de celles qui
donnent lieu à des contestations pour la propriété
de la maison scolaire.
Quoique la loi de 1886 n’ait pas fixé de délai
pour la laïcisation des écoles de filles, elle stipule
qu’auéune nomination nouvelle d’institutrices
congréganistes ne sera faite dans les départements
où fonctionnera depuis 4 ans une école normale
d’institutrices.
La Seine-Inférieure est dans ce cas, et il n’y a
plus que neuf départements qui ne répondent pas
à cette condition.
Les réactionnaires ont fulminé contre la loi de
1886. Malgré eux cette loi a été exécutée. C’est un
honneur pour la République d’assurer la neutra
lité de l’école. On verra certainement décroître,
grâce à un enseignement plus nationnal de la
jeunesse, les contingents déjà rares du parti
clérical.
Les Souteneurs. — M. Fallières, ministre
de la justice et des cultes, a rédigé un projet de
loi contre la prostitution et les souteneurs.
L’idée est bonne, mais nous croyons que, pour
réprimer la prostitution, les lois actuelles sent
suffisantes.
Décréter la suppression des filles est une belle
chose, sans doute. Mais le législateur doit surtout,
au moyen de lois de protection pour la femme,
fermer l’accès du métier d’horizontale que beau
coup acceptent par besoin, non par goût.
Les Gouthe-Soulardistes. — Un certain
nombre de prélats envoient des adresses chaleu
reuses à leur copain Gouthe-Soulard. Au lieu de
perdre son temps à décacheter les missives assez
peu littéraires de ces candidats au martyre, le
gouvernement ferait mieux de préparer la sépara
tion des Eglises et de l’Etat. Les contribuables y
gagneraient plus de 50 millions qui pourraient
être mieux employés.
ÉTRANGER
Dahomey. — Le gouvernement français a
décidé de ne pas soumettre aux Chambres le traité
avec le Dahomey. C’est là une sage mesure. Il
serait indigne de la représentation nationale d’un
pays qui a fait les Droits de V Homme de signer
une convention qui donne des rentes à un nègre
esclavagiste. Ce n’est qu’une question de police
gouvernementale, et le noir Béhanzin ne mérite
guère les honneurs d’un débat législatif.
Congrès de la Paix. — Le congrès de la
Paix vient de s’ouvrir à Rome. A noter le patrio
tique discours de M. Douville-Maillefeu affirmant
la volonté des démocrates français de s’opposer
à toute restauration du pouvoir temporel du pape.
œuvre vraiment ouvrière, nos vœux les plus
ardents de succès.
Il nous revient de divers côtés, que la
direction des Tabacs au Havre essaie d’en
traver le développement de cette organisation
du personnel. Elle a même essayé de créer
une caisse de secours ayant un caractère
officiel. Ajoutons que cette tentative a piteu
sement échoué.
Si M. Lesage, directeur des Tabacs au
Havre, mérite le nom que ses ancêtres lui
ont légué, il s’abstiendra sagement de s’occu
per de choses qui doivent concerner unique
ment les ouvriers.
JEUX DE PRINCE
Le Prince Gamelle. —
Princes d’Orléans.
M. Jules Siegfried.
M mc Melba. •— Les
- Souvenir local. —
Les feuilles bien pensantes, qui célèbrent chaque
jour les vertus du régime monarchique et les
beautés du gouvernement théocratique, gardent
un silence prudent sur un procès retentissant qui
excite vivement la curiosité de nos voisins les
Anglais.
Une dépêche de Londres nous a fait connaître
les détails d’une aventure qui pourrait mal tourner
pour « Tespoir de la monarchie française. »
*
■¥• M-
M. Louis-Philippe duc d’Orléans, plus connu
sous le nom de u Prince Gamelle”, est cité devant
les tribunaux, sous l’accusation de complicité
d’adultère. M. Armstrong a introduit une demande
dedivorcecontresa femme, Helen Porter Armstrong
dite Mme Melba. Le jeune duc est cité comme
complice, et, ce qu’il y a de lamentable, c’est que
le plaignant lui réclame des dommages-intérêts
qui s’élèvent à la somme de 500,000 fr.
Denier dur à cracher pour un d’Orléans.
•k k
*
Toujours, ce jeune duc éprouve l’incessant
besoin de concentrer sur sa petite personne
l’attention publique : il faut que l’univers s’occupe
de tous ses faits et gestes.
Nous n’avons point oublié les récits de ses ter
ribles chasses dans l’Inde, son voyage audacieux
à Paris, son incarcération à la Conciergerie, ses
excellents repas et ses menus, sa rigoureuse déten
tion à Clairvaux, etc., etc.
Gracié par M. Carnot, il se rend à Londres. Là,
il lâcha bientôt la politique, envoya promener son
gouverneur militaire et son père lui-même, pour
consacrer tous ses instants à sa belle maîtresse.
Un voyage commandé en Amérique ne peut le
guérir de sa violente passion. Au printemps der
nier, il se rend à Paris, déguisé en larbin, pour
suivre son adorée. Les agents de la sûreté générale,
lancés à sa poursuite, le cherchèrent vainement
pendant plusieurs jours.
Il demeura introuvable en France.
Puis il retourne en Angleterre pour continuer
son amoureuse idylle. Mais là, un terrible réveil
l’attend :
Citation de M. Armstrong;
Accusation de complicité d’adultère ;
Demande de 500,000 fr. à titre de dommages-
intérêts.
Jadis l’Assemblée nationale, aux prises avec les
inextricables difficultés du paiement de la dette
de la guerre néfaste de 1870, n’avait point hésité
à leur voter un chiffre respectable de millions,
sous forme de châteaux, domaines et forêts.
L’emploi de ces millions est tout trouvé : « Sub-
» ventionner le triste parti qui voulut déchaîner
» la guerre civile en France, payer les frasques
» de ses jeunes rejetons. ®
Aujourd’hui la guigne noire semble poursuivre
impitoyablement les pauvres d’Orléans.
Déjà en 1886, le Parlement, s’inspirant des véri-
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
//-fi
l re Année —17 Brumaire An 190 — N° 5.
Le Réveil du
PRIX DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN ÀN six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
Le BUREAU de BIENFAISANCE
Après les discussions, les polémiques et
les publications diverses relatives au Bureau
de bienfaisance, il est permis de dire que le
public est désormais édifié sur cette question.
Lorsque le Conseil municipal fut appelé,
dans la séance du 3 mars 1891, à émettre un
vœu favorable à la laïcisation, les faits portés
à sa connaissance suffisaient amplement pour
justifier la mesure proposée. On se plaça
surtout sur le terrain politique pour de
mander l’adoption de cette réforme promise
aux électeurs par tous les programmes répu
blicains. Il n’y avait là que l’accomplissement
loyale par nos édiles d’une promesse for
melle.
Depuis lors, les critiques générales formu
lées au cours des débats se sont précisées,
des enquêtes ont été faites. De cette instruc
tion laborieuse résulte la justification com
plète des arguments produits par les partisans
de la laïcisation.
Il ne s’agit plus seulement aujourd’hui de
vagues accusations, comme le prétendaient les
soutiens du régime congréganiste. Il s’agit de
griefs de la plus haute gravité et qui sont la
condamnation même des procédés suivis sous
le régime des sœurs.
La laïcisation devient alors une mesure
d’honnêteté financière, nous dirons même de
salubrité, d’assainissement. Et cette apprécia
tion est tellement inévitable, que, pour la
contester, il faut vraiment avoir perdu toute
notion des devoirs qui s'imposent à une
administration publique. La fraude, la dissi
mulation, la fausse comptabilité ne peuvent
être défendues désormais que par les coupa
bles ou les aveugles volontaires.
Ce n’est point que, dans cette longue cam
pagne, on ait épargné les attaques, voire
même les insultes et les outrages, à ceux des
nouveaux administrateurs qui ont voulu
connaître la vérité entière et qui sont par
venus à la rendre éclatante.
Lorsque MM. Pillieux, Flamant et Lan-
drieu ont entrepris cette lourde tâche, ils
prévoyaient qu'onemploieraitcontre eux, pour
les combattre, au besoin pour les discréditer,
toutes les ressources que le jésuitisme met à la
disposition de ses adeptes. Ils s’attendaient
aux invectives de la presse réactionnaire et ils
s’en réjouissaient d’avance, sachant bien qu’il
est bon que des républicains reçoivent sous
cette forme, de leurs adversaires, l’attesta
tion qu’ils font œuvre démocratique.
Ils avaient moins prévu les insinuations
perfides de certaine presse qui se dit répu
blicaine, sans doute par dérision. Mais,
allant au fond des choses, il ont pu recon
naître que le cléricalisme avait plus d’une
entrée de faveur dans la presse en question,
et qu’on avait usé d’influences toutes puis
santes pour leur faire la guerre. Aussi ces
trois honorables administrateurs n’ont-ils pas
attribué d’importance exagérée à ce qu’on
pourrait appeler g ne levée de jupons, chose
moins redoutable qu’une levée de boucliers.
Grâce à eux, le terrain est désormais
déblayé. Ils ont acquis, par ce fait, des titres
inoubliables à la reconnaissance des répu
blicains, en montrant, en dépit des criailleries
réactionnaires et des glapissements cléricaux,
que l’Administration congréganiste du Bu
ORGANE RÉPUBLICAIN
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE C A S I M I R-P É R I E R , 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
reau de bienfaisance couvrait les agissements
les moins honnêtes qu’on puisse imaginer.
Il ne reste plus maintenant à la commis
sion administative qu’une conclusion à tirer
de cette longue campagne : se hâter de faire
la laïcisation, et de la faire complète.
On nous dit — mais nous refusons d’y
croire — que trois membres de la commis
sion administrative, MM. Dourt, Heu et
Moulia, essaieraient de traîner, quelque
temps encore, les choses en longueur.
En agissant ainsi, ils feraient le jeu de la
réaction, avec laquelle nous aimons à penser
qu’ils n’ont pas d’accointances.
Deux d’entre eux ont promis de faire la
laïcisation, et nous espérons, pour leur hon
neur politique, qu’ils ne laisseront pas pro
tester leur signature : nous voulons parler
de MM. Heu et Dourt, qui ont signé des
programmes comportant cet article, et surtout
de M. Heu, qui a été nommé comme partisan
de la laïcisation après l’avoir votée.
Quant à M. Moulia qui, délégué du ministre
de l’Intérieur, M. Constans, a eu l’impru
dence, dans une circonstance récente, d’offrir
de ses deniers des prix aux écoles libres, nous
comptons bien qu’il saisira l’occasion qui lui est
offerte de réparer une faute commise dans un
moment d’oubli, et qu’il tiendra à ne point
paraître représenter, dans une administration
républicaine, les partisans du trône et de
l’autel.
MARINE MARCHANDE
Dans notre prochain numéro, nous com
mencerons une étude sur La Marine Mar
chande et les officiers du commerce.
Ce sujet, d’une importance nationale, ne
peut manquer d’intéresser tous les inscrits
maritimes.
Au point de vue purement havrais, il
mérite également la plus sérieuse attention.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — L’incident le
pins notable de la semaine est la tournure prise
par la discussion de l’interpellation Ernest Roche,
relative à la mise en liberté de Lafargue, candidat
à Lille.
MM. Millerand et Clémenceau ont fait, à cette
occasion, des déclarations de la plus grande jus
tesse sur l’orientation actuelle de la majorité
républicaine.
Nous ne pouvons que nous associer aux paroles
si serrées de M. Clémenceau, dans la péroraison
de son discours :
« ... Au nom de la cause de la République, je
vous supplie de prendre la décision que commande
l’intérêt de la République. .Je ne vous le demande
pas au nom de M. Paul Lafargue, au nom d’une
fraction quelconque du Parti républicain tout
entier. Puisqu’on réclame de vous la conciliation,
sachez la faire en bons serviteurs de la République,
c’est-à-dire d’abord entre les républicains. Ce
n’est qu’une Duperie d’adresser sans
cesse des paroles de conciliation aux
ennemis de la République. C’est une faute
grave que de refuser les actes qui feraient l’apai
sement dans la République au profit des répu
blicains. » (Vifs applaudissements sur divers
bancs à Gauche).
C’est là le langage d’un républicain.
Il ne faut pas y voir une déclaration de guerre
PERSON NEL DES TABACS
On se souvient de la constitution, au mois
de Mai dernier, d’un syndicat du personnel
des Tabacs (Manufacture et entrepôt). Ce
syndicat, nous le constatons avec plaisir, a
atteint déjà un haut dégré de prospérité,
puisque, sur 338 employés, hommes et
femmes, il comprend aujourd’hui 219 femmes
et 42 hommes.
Les laborieux ouvriers de cette Adminis
tration ont décidé de créer, à côté du syndi
cat, une caisse de secours. On organise, à cet
effet, une tombola qui va être soumise à
l’approbation de l’Administration.
Nous ne pouvons que former, pour cette
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
au cabinet, comme feignent de le croire certains
opportunistes, mais seulement un conseil de main
tenir la concentration à Gauche et de ne pas pac
tiser avec la Droite.
Avis salutaire et digne d’être suivi.
Laïcisation des Ecoles. — La laïcisation
complète des écoles publiques de garçons, ordonnée
par la loi du 30 octobre 1886, est complètement
terminée.
Sur les 24,895 écoles de garçons, il n’en reste
plus que 40 qui ne sont pas encore laïcisées. Ces
40 écoles rentrent dans la catégorie de celles qui
donnent lieu à des contestations pour la propriété
de la maison scolaire.
Quoique la loi de 1886 n’ait pas fixé de délai
pour la laïcisation des écoles de filles, elle stipule
qu’auéune nomination nouvelle d’institutrices
congréganistes ne sera faite dans les départements
où fonctionnera depuis 4 ans une école normale
d’institutrices.
La Seine-Inférieure est dans ce cas, et il n’y a
plus que neuf départements qui ne répondent pas
à cette condition.
Les réactionnaires ont fulminé contre la loi de
1886. Malgré eux cette loi a été exécutée. C’est un
honneur pour la République d’assurer la neutra
lité de l’école. On verra certainement décroître,
grâce à un enseignement plus nationnal de la
jeunesse, les contingents déjà rares du parti
clérical.
Les Souteneurs. — M. Fallières, ministre
de la justice et des cultes, a rédigé un projet de
loi contre la prostitution et les souteneurs.
L’idée est bonne, mais nous croyons que, pour
réprimer la prostitution, les lois actuelles sent
suffisantes.
Décréter la suppression des filles est une belle
chose, sans doute. Mais le législateur doit surtout,
au moyen de lois de protection pour la femme,
fermer l’accès du métier d’horizontale que beau
coup acceptent par besoin, non par goût.
Les Gouthe-Soulardistes. — Un certain
nombre de prélats envoient des adresses chaleu
reuses à leur copain Gouthe-Soulard. Au lieu de
perdre son temps à décacheter les missives assez
peu littéraires de ces candidats au martyre, le
gouvernement ferait mieux de préparer la sépara
tion des Eglises et de l’Etat. Les contribuables y
gagneraient plus de 50 millions qui pourraient
être mieux employés.
ÉTRANGER
Dahomey. — Le gouvernement français a
décidé de ne pas soumettre aux Chambres le traité
avec le Dahomey. C’est là une sage mesure. Il
serait indigne de la représentation nationale d’un
pays qui a fait les Droits de V Homme de signer
une convention qui donne des rentes à un nègre
esclavagiste. Ce n’est qu’une question de police
gouvernementale, et le noir Béhanzin ne mérite
guère les honneurs d’un débat législatif.
Congrès de la Paix. — Le congrès de la
Paix vient de s’ouvrir à Rome. A noter le patrio
tique discours de M. Douville-Maillefeu affirmant
la volonté des démocrates français de s’opposer
à toute restauration du pouvoir temporel du pape.
œuvre vraiment ouvrière, nos vœux les plus
ardents de succès.
Il nous revient de divers côtés, que la
direction des Tabacs au Havre essaie d’en
traver le développement de cette organisation
du personnel. Elle a même essayé de créer
une caisse de secours ayant un caractère
officiel. Ajoutons que cette tentative a piteu
sement échoué.
Si M. Lesage, directeur des Tabacs au
Havre, mérite le nom que ses ancêtres lui
ont légué, il s’abstiendra sagement de s’occu
per de choses qui doivent concerner unique
ment les ouvriers.
JEUX DE PRINCE
Le Prince Gamelle. —
Princes d’Orléans.
M. Jules Siegfried.
M mc Melba. •— Les
- Souvenir local. —
Les feuilles bien pensantes, qui célèbrent chaque
jour les vertus du régime monarchique et les
beautés du gouvernement théocratique, gardent
un silence prudent sur un procès retentissant qui
excite vivement la curiosité de nos voisins les
Anglais.
Une dépêche de Londres nous a fait connaître
les détails d’une aventure qui pourrait mal tourner
pour « Tespoir de la monarchie française. »
*
■¥• M-
M. Louis-Philippe duc d’Orléans, plus connu
sous le nom de u Prince Gamelle”, est cité devant
les tribunaux, sous l’accusation de complicité
d’adultère. M. Armstrong a introduit une demande
dedivorcecontresa femme, Helen Porter Armstrong
dite Mme Melba. Le jeune duc est cité comme
complice, et, ce qu’il y a de lamentable, c’est que
le plaignant lui réclame des dommages-intérêts
qui s’élèvent à la somme de 500,000 fr.
Denier dur à cracher pour un d’Orléans.
•k k
*
Toujours, ce jeune duc éprouve l’incessant
besoin de concentrer sur sa petite personne
l’attention publique : il faut que l’univers s’occupe
de tous ses faits et gestes.
Nous n’avons point oublié les récits de ses ter
ribles chasses dans l’Inde, son voyage audacieux
à Paris, son incarcération à la Conciergerie, ses
excellents repas et ses menus, sa rigoureuse déten
tion à Clairvaux, etc., etc.
Gracié par M. Carnot, il se rend à Londres. Là,
il lâcha bientôt la politique, envoya promener son
gouverneur militaire et son père lui-même, pour
consacrer tous ses instants à sa belle maîtresse.
Un voyage commandé en Amérique ne peut le
guérir de sa violente passion. Au printemps der
nier, il se rend à Paris, déguisé en larbin, pour
suivre son adorée. Les agents de la sûreté générale,
lancés à sa poursuite, le cherchèrent vainement
pendant plusieurs jours.
Il demeura introuvable en France.
Puis il retourne en Angleterre pour continuer
son amoureuse idylle. Mais là, un terrible réveil
l’attend :
Citation de M. Armstrong;
Accusation de complicité d’adultère ;
Demande de 500,000 fr. à titre de dommages-
intérêts.
Jadis l’Assemblée nationale, aux prises avec les
inextricables difficultés du paiement de la dette
de la guerre néfaste de 1870, n’avait point hésité
à leur voter un chiffre respectable de millions,
sous forme de châteaux, domaines et forêts.
L’emploi de ces millions est tout trouvé : « Sub-
» ventionner le triste parti qui voulut déchaîner
» la guerre civile en France, payer les frasques
» de ses jeunes rejetons. ®
Aujourd’hui la guigne noire semble poursuivre
impitoyablement les pauvres d’Orléans.
Déjà en 1886, le Parlement, s’inspirant des véri-
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