Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1891-11-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 novembre 1891 14 novembre 1891
Description : 1891/11/14 (N6). 1891/11/14 (N6).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632077
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l r ® Année — N° 8 — Samedi 14 Novembre 1891.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 24
— N°6.
il du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS : •
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
FINANCES MUNICIPALES
Conversion et emprunt. — Pénibles négo
ciations. -- Et le décompte général des
Travaux de l’Eure ?
Le retard apporté par l’Administration
municipale à la discussion du Budget et par
l’Etat à l’approbation du Projet d’emprunt,
donne lieu actuellement aux commentaires
les plus variés et les moins flatteurs pour nos
édiles.
Lorsque l’Administration présenta au
Conseil son projet d’emprunt que rendait
nécessaire le gâchis Siegfried-Rispal, et que
la commission des finances fut saisie de la
question, on fit miroiter aux yeux des
membres du Conseil et de la commission la
certitude d’obtenir du Ministre de l'Intérieur
une prompte et complète ratification de la
combinaison proposée.
Depuis de longues semaines, le Conseil et
notre population sont comme sœur Anne. Le
projet est parti pour Paris, mais il ne paraît
pas en revenir.
Cette situation est déplorable à plus d’un
titras ~ Nous savions- le Budget de
1892 se soldait, dans le projet de l'Admi
nistration, par un déficit d’au moins
130,000 fr. Que va-t-il advenir, si la mesure
nécessaire à l’équilibre de ce budget, c'est-à-
dire la conversion et l’emprunt, rencontre de
l’opposition de la part du pouvoir central ?
L’Administration actuelle paraît oublier
que sa principale, nous devrions dire sa
seule raison d’être, consiste dans la tâche
qu’elle avait assumée de réparer les fautes
graves commises par les Administrations
précédentes. Aurait-elle pris le parti de
continuer les déplorables errements suivis à
l’Hôtel-de-Ville depuis 1882 ?
La commission des finances semble avoir
fait à ces engagements formels un large
crédit. Espérons toutefois qu’elle ne se
départira pas de son habitude de consulter
l’intérêt public et non les convenances de
certains administrateurs qui ne veulent rien
changer à des pratiques invétérées qui nous
ont menés où nous en sommes aujourd’hui.
Qu’on ne l’oublie pas, le Conseil muni
cipal a pris l’engagement, non-seulement de
faire la lumière sur les abus financiers des
dernières années, mais d’en rendre le retour
impossible.
Une occasion se présente pour lui de ma
nifester sa ferme volonté, de ne pas se laisser
mener par les auteurs responsables du déficit.
Il serait bon, croyons-nous, de profiter de la
circonstance pour liquider la situation des
grands travaux terminés. Il est vraiment
étrange que l’Administration n’ait encore
pris aucune mesure pour fournir le décompte
général des travaux de l’Eure, où tant de
millions ont été engloutis, parfois sans
utilité.
Comme on le voit, tout ne va pas, au fond,
comme certaines personnes voudraient le
faire supposer, y ayant intérêt.
C’est une raison de plus pour que l’on
redouble d’attention, afin d’éviter une nou
velle crise financière qui pourrait être plus
terrible encore que celle d’où nous sortons.
ADIIMSTMTIOIV & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Elections. — Les scrutins de dimanche der
nier ont été favorables à la République.
L’élection de M. Lafargue, à Lille, était assurée
par ce fait que le gouvernement s’opposait à sa
mise en liberté. Les Lillois ont voulu jouer à
M. Constans ce mauvais tour de nommer un
socialiste. Comment le leur reprocher ?
Sans examiner ici les théories sociales de M.
Lafargue, nous pensons que le socialisme a
droit à une large place au Parlement.
De même, l’élection de M. Doumer, dans
l’Yonne, ne faisait doute pour personne. C’est
une nouvelle victoire pour le parti radical. Les
électeurs ont compris que c’est dans ce sens que
doit être orientée désormais la politique répu
blicaine.
Nos félicitations à M. Doumer, dont la rentrée
au Parlement sera bien accueillie de tous les
partisans des réformes démocratiques.
La Chambre. — Dans la séance de mardi,
M. Camille Pelletan a failli amener la chute de
M. Rouvier, Ministre des finances, sur une ques
tion relative aux travaux scolaires.
Sans être enthousiastes de certains membres du
ministère actuel, nous pensons que, pour l’amener
à s’expliquer sur sa politique générale, il vaut
mieux choisir un terrain propice à une discussion
sérieuse.
UÀ'ù, Tiu 'se prOÜÜiï t; dâïis U .ü qUOSClOIl
de détail, où il s’agissait seulement de dépenses
scolaires.
Le Ministère. — S’il faut en croire les bruits
répandus depuis quelques jours, et qui ont trouvé
un écho jusque dans la presse ministérielle, des
dissentiments graves seraient surveuus au sein
même du cabinet.
M. de Freycinet et M. Constans feraient mau
vais ménage.
Que pensent de tout cela ceux qui veulent faire
croire à leurs lecteurs que ce sont les radicaux qui
renversent les ministères ?
On voit que le jeu des jalousies politiques suffit
à cette tâche.
NOTRE-DÀME-DES-ARMÉES
Nos bons cléricaux ne laissent passer
aucune occasion de faire de la réclame pour
leurs œuvres. On en peut juger par les
efforts qu’ils font pour mettre la main sur
l’armée.
Tous les conscrits du Havre ont été surpris
de recevoir, pour lundi dernier, une convo
cation à ce qu’on appelle une Messe de départ.
Nous passerons sur les pieuses exhortations
des ministres du Très-haut qui se mêlent
aujourd’hui de donner des conseils à nos
troupiers. Bornons-nous à constater qu'on a
fait aux jeunes conscrits une ample distri
bution d’images, de médailles, de brochures.
Il nous a été donné de parcourir une de
ces plaquettes de propagande. Rien n’est
édifiant comme cette lecture. Il y a d’ailleurs
des illustrations de haute fantaisie. On y voit
des grenades enflammées qui essaient de
ressembler au Sacré-cœur, des trophées
guerriers qui encadrent la Vierge, des
officiers agenouillés dans une église, un
aumônier qui bénit les troupes avant le
combat, des soldats qui jouent au billard et
au jacquet chez un prêtre. Toute cette mise
en scène a pour but de recommander à nos
jeunes soldats l’arcbiconfrérie de Notre-
Dame-des-Armées.
Le tout est terminé par des litanies mili
taires où il s’agit de sauver Rome’ et la
France.
Nous recommandons cette brochure à ceux
qui parlent de conciliation avec les cléricaux.
Ils y verront quelles armes nouvelles on forge
dans les sacristies.
'k
* *
Nous lisons dans La Lanterne que les pro
testants se livrent au même embauchage
clérical.
Que vont devenir nos troupiers entre les
œillades de Loyola et celles de Calvin ?
SOCIALISME INTÉGRAL
A partir de mardi dernier, notre confrère
le Petit Rouennais a commencé la publication
d’articles socialistes de Benoît Malon.
Nous ne pouvons que féciliter notre
confrère d’avoir ouvert ses colonnes au
consciencieux et savant auteur du Socialisme
intégral, au vulgarisateur des réformes
méthodiques.
Il est temps enfin de sortir de l’ornière
des théories bourgeoises préconisées par les
économistes de la vieille école.
Comme le dit parfaitement Benoît Malon,
en rappelant un passage célèbre de Louis
Blanc, il faut que la révolution sociale se
fasse. Le mieux est qu’elle soit pacifique.
Le Petit Rouennais continuera, tous les
mardis, la publication des études écrites par
l’éminent socialiste.
LA MARINE MARCHANDE
et
LES OFFICIERS DU COMMERCE
Position de la Question
Sur la question de la Marine marchande
proprement dite, envisagée comme industrie
d’intérêt national, tout le monde en France est
bien près d’être d’accord. On reconnaît généra
lement que la protection en cette matière n’a
rien de contraire aux principes, qu’elle s’applique
à la construction ou à Tarmement.
Mais lorsqu’il s’agit de se prononcer sur les
mesures à adopter pour assurer le recrutement
d’un bon personnel, les opinions diffèrent et les
divergences sont telles qu’il est bon, croyons-
nous, d’élucider une question qui, étant' trop
souvent mal posée, doit être par suite mal
résolue.
Depuis quelques mois, plusieurs journaux et
revues maritimes s’efforcent de traiter ce sujet à
la suite d’un rapport émanant de la Compagnie
Générale Transatlantique, adressé à Monsieur le
Ministre de la Marine.
Le Petit Journal , entr’autres, dans son numéro
du 1 er octobre 1890, formulait ainsi sa manière de
voir : a Ce n’est qu’un cri dans la marine com-
» merciale. Nous manquons de capitaines habiles,
» à la hauteur de leur tâche, et à qui nous
» puissions, en toute confiance, remettre nos
» bâtiments. Il n’est pas de cours professionnels
» pour les former dans les écoles d’hydrogra-
» phie ; car, dans les manuels nautiques, ils ne
» j]euvent trouver qu’une instruction profes-
» sionnelle relativement restreinte ; ils possèdent
» donc de moins en moins l’étendue et la
» variété des .connaissances générales que
» requiert le commandement de nos grands
» navires contemporains. »
Après ce bel exposé, suivent une foule de
considérations générales sur ce que devraient
savoir aujourd'hui les capitaines ; sur ce qu’ils
n’avaient pas besoin de savoir jadis ; sur la
différence qui existe entre la marine actuelle et
l’ancienne, sur l’ancien mode d’instruction destiné
à faire plus tard des capitaines expérimentés.
< Aujourd’hui, dit toujours le même journal,
» on réclame d’un capitaine au long-cours, des
» aptitudes et des connaissances beaucoup plus
» étendues qu’autrefois. Le navire qu’il com-
» mande a, en effet, grandi ; les difficultés de la
» navigation, par suite de l’encombrement des
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
» routes navales ont augmenté ; la concurrence
» ardente, la multiplicité et la diversité des
» marchés, exigent délai une instruction commer-
j> ciale des plus sérieuses. Il ne lui faut pas
1 seulement mener son navire à bon port, mais
» aussi sa cargaison Il doit nouer des
» relations ; amorcer des affaires, se garder des
» rivaux trop nombreux. Pour uue action pareille,
» il lui faut donc, outre son intelligence, une
» éducation et une instruction spéciales qu’il ne
» peut acquérir actuellement. C’est là, la
» lacune qu’il s’agit de combler.
» Autrefois il n'en fallait pas tant, si nous en
» croyons la circulaire ministérielle qui trace
» ainsi la façon intelligente et pratique dont
» l’ancienne marine à voiles se formait un per-
» sonnel approprié à ses exigences. »
Nous reproduisons mot à mot le texte du Petit
Journal, bien à dessein, d’abord, parce qu’on y
trouve résumée uns opinion assez répandue et
aussi afin que ceux qui étudient la question jugent
comment le million de lecteurs de ce journal est
renseigné sur ce sujet, si intéressant pour le
public.
Pour porter un remède à cet état de choses, on
ne trouve rien de mieux que de préconiser des
écoles navales de commeroe autrement, des|écoles
de pilotins.
Le Ministre de la Marine a envoyé à toutes les
Chambres de Commerce une circulaire pour leur
soumettre ses idées sur la matière, en même
temps faire une enquête sur l’opportunité de ces
écoles, et sur leur mode d’installation. Je suis
forcé de constater que Monsieur le Ministre, dans
cette circulaire, parait absolument envisager les
choses comme le Petit Journal, aussi est-ce encore
pour cela que j'en cite un extrait.
« En même temps qu’elle avait des équipages
« marins , elle possédait un effectif de capitaines,
» parfaitement à la hauteur, plus restreinte alors,
» des fonctions qu’elle lui impùspJA.
» nombre d’ailleurs de ces capitaines avaient
» reçu une éducation libérale ; ils provenaient
» en général des pilotins, c’est-à-dire des jeunes
y> gens de familles aisées qui après avoir fait
ï des études, et attirés qu’ils étaient par le
» charme de l’inconnu et des aventures, embar-
» quaient comme pensionnaires à la table du
» capitaine sur les voiliers faisant le long cours. »
(A suivre).
CHRONIQUE LOCALE
LES LOGEMENTS A BON MARCHE
Les prétentions de la Société.
Obstination et ténacité.
Danger permanent pour les contribua
bles. — Hypothèse irréalisable.
Terrains. — Constructions.
Architecte. — Entrepreneurs.
Monsieur le Directeur général. — Les
locataires favorisés.
Un bon conseil.
La très grande majorité des contribuables
havrais, écrasés par des charges locales plus
lourdes que celles qui pèsent sur les habitants de
n’importe quelle ville de la France ou de l’Etran
ger, vient d’éprouver une pénible désillusion.
La société charitable qui poursuit la cons
truction des logements à bon marché, s’obstine
à exiger la garantie financière de la ville. La
petiteépargnene trouve aujourd’hui qu’un modique
intérêt d’environ trois pour cent, mais les géné
reux capitalistes, qui ont fondé cette société,
réclament un minimum d’intérêt de quatre pour
cent garanti.
L’opinion publique s’était vivement émue de
cette prétention : la presse indépendante avait
rigoureusement protesté ; une pétition, renfermant
des arguments qui semblent irréfutables, avait été
adressée à l’administration et au Conseil muni
cipal.
Cette question de garantie par la ville parais
sait définitivement enterrée.
Une communication récente de M. F. Mallet,
publiée dans Le Havre et dans Le Petit Havre ,
nous a démontré notre erreur. Ces messieurs ne
pourront accepter qu’un minimum d’intérêt de
quatre pour cent pour une période de vingt
années. Le succès de cette lucrative conception
suscitera des envieux. De nouveaux capitalistes?
fonderont de nouvelles sociétés qui solliciteront
de nouvelles garanties communales. Par quels
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 24
— N°6.
il du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS : •
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
FINANCES MUNICIPALES
Conversion et emprunt. — Pénibles négo
ciations. -- Et le décompte général des
Travaux de l’Eure ?
Le retard apporté par l’Administration
municipale à la discussion du Budget et par
l’Etat à l’approbation du Projet d’emprunt,
donne lieu actuellement aux commentaires
les plus variés et les moins flatteurs pour nos
édiles.
Lorsque l’Administration présenta au
Conseil son projet d’emprunt que rendait
nécessaire le gâchis Siegfried-Rispal, et que
la commission des finances fut saisie de la
question, on fit miroiter aux yeux des
membres du Conseil et de la commission la
certitude d’obtenir du Ministre de l'Intérieur
une prompte et complète ratification de la
combinaison proposée.
Depuis de longues semaines, le Conseil et
notre population sont comme sœur Anne. Le
projet est parti pour Paris, mais il ne paraît
pas en revenir.
Cette situation est déplorable à plus d’un
titras ~ Nous savions- le Budget de
1892 se soldait, dans le projet de l'Admi
nistration, par un déficit d’au moins
130,000 fr. Que va-t-il advenir, si la mesure
nécessaire à l’équilibre de ce budget, c'est-à-
dire la conversion et l’emprunt, rencontre de
l’opposition de la part du pouvoir central ?
L’Administration actuelle paraît oublier
que sa principale, nous devrions dire sa
seule raison d’être, consiste dans la tâche
qu’elle avait assumée de réparer les fautes
graves commises par les Administrations
précédentes. Aurait-elle pris le parti de
continuer les déplorables errements suivis à
l’Hôtel-de-Ville depuis 1882 ?
La commission des finances semble avoir
fait à ces engagements formels un large
crédit. Espérons toutefois qu’elle ne se
départira pas de son habitude de consulter
l’intérêt public et non les convenances de
certains administrateurs qui ne veulent rien
changer à des pratiques invétérées qui nous
ont menés où nous en sommes aujourd’hui.
Qu’on ne l’oublie pas, le Conseil muni
cipal a pris l’engagement, non-seulement de
faire la lumière sur les abus financiers des
dernières années, mais d’en rendre le retour
impossible.
Une occasion se présente pour lui de ma
nifester sa ferme volonté, de ne pas se laisser
mener par les auteurs responsables du déficit.
Il serait bon, croyons-nous, de profiter de la
circonstance pour liquider la situation des
grands travaux terminés. Il est vraiment
étrange que l’Administration n’ait encore
pris aucune mesure pour fournir le décompte
général des travaux de l’Eure, où tant de
millions ont été engloutis, parfois sans
utilité.
Comme on le voit, tout ne va pas, au fond,
comme certaines personnes voudraient le
faire supposer, y ayant intérêt.
C’est une raison de plus pour que l’on
redouble d’attention, afin d’éviter une nou
velle crise financière qui pourrait être plus
terrible encore que celle d’où nous sortons.
ADIIMSTMTIOIV & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Elections. — Les scrutins de dimanche der
nier ont été favorables à la République.
L’élection de M. Lafargue, à Lille, était assurée
par ce fait que le gouvernement s’opposait à sa
mise en liberté. Les Lillois ont voulu jouer à
M. Constans ce mauvais tour de nommer un
socialiste. Comment le leur reprocher ?
Sans examiner ici les théories sociales de M.
Lafargue, nous pensons que le socialisme a
droit à une large place au Parlement.
De même, l’élection de M. Doumer, dans
l’Yonne, ne faisait doute pour personne. C’est
une nouvelle victoire pour le parti radical. Les
électeurs ont compris que c’est dans ce sens que
doit être orientée désormais la politique répu
blicaine.
Nos félicitations à M. Doumer, dont la rentrée
au Parlement sera bien accueillie de tous les
partisans des réformes démocratiques.
La Chambre. — Dans la séance de mardi,
M. Camille Pelletan a failli amener la chute de
M. Rouvier, Ministre des finances, sur une ques
tion relative aux travaux scolaires.
Sans être enthousiastes de certains membres du
ministère actuel, nous pensons que, pour l’amener
à s’expliquer sur sa politique générale, il vaut
mieux choisir un terrain propice à une discussion
sérieuse.
UÀ'ù, Tiu 'se prOÜÜiï t; dâïis U .ü qUOSClOIl
de détail, où il s’agissait seulement de dépenses
scolaires.
Le Ministère. — S’il faut en croire les bruits
répandus depuis quelques jours, et qui ont trouvé
un écho jusque dans la presse ministérielle, des
dissentiments graves seraient surveuus au sein
même du cabinet.
M. de Freycinet et M. Constans feraient mau
vais ménage.
Que pensent de tout cela ceux qui veulent faire
croire à leurs lecteurs que ce sont les radicaux qui
renversent les ministères ?
On voit que le jeu des jalousies politiques suffit
à cette tâche.
NOTRE-DÀME-DES-ARMÉES
Nos bons cléricaux ne laissent passer
aucune occasion de faire de la réclame pour
leurs œuvres. On en peut juger par les
efforts qu’ils font pour mettre la main sur
l’armée.
Tous les conscrits du Havre ont été surpris
de recevoir, pour lundi dernier, une convo
cation à ce qu’on appelle une Messe de départ.
Nous passerons sur les pieuses exhortations
des ministres du Très-haut qui se mêlent
aujourd’hui de donner des conseils à nos
troupiers. Bornons-nous à constater qu'on a
fait aux jeunes conscrits une ample distri
bution d’images, de médailles, de brochures.
Il nous a été donné de parcourir une de
ces plaquettes de propagande. Rien n’est
édifiant comme cette lecture. Il y a d’ailleurs
des illustrations de haute fantaisie. On y voit
des grenades enflammées qui essaient de
ressembler au Sacré-cœur, des trophées
guerriers qui encadrent la Vierge, des
officiers agenouillés dans une église, un
aumônier qui bénit les troupes avant le
combat, des soldats qui jouent au billard et
au jacquet chez un prêtre. Toute cette mise
en scène a pour but de recommander à nos
jeunes soldats l’arcbiconfrérie de Notre-
Dame-des-Armées.
Le tout est terminé par des litanies mili
taires où il s’agit de sauver Rome’ et la
France.
Nous recommandons cette brochure à ceux
qui parlent de conciliation avec les cléricaux.
Ils y verront quelles armes nouvelles on forge
dans les sacristies.
'k
* *
Nous lisons dans La Lanterne que les pro
testants se livrent au même embauchage
clérical.
Que vont devenir nos troupiers entre les
œillades de Loyola et celles de Calvin ?
SOCIALISME INTÉGRAL
A partir de mardi dernier, notre confrère
le Petit Rouennais a commencé la publication
d’articles socialistes de Benoît Malon.
Nous ne pouvons que féciliter notre
confrère d’avoir ouvert ses colonnes au
consciencieux et savant auteur du Socialisme
intégral, au vulgarisateur des réformes
méthodiques.
Il est temps enfin de sortir de l’ornière
des théories bourgeoises préconisées par les
économistes de la vieille école.
Comme le dit parfaitement Benoît Malon,
en rappelant un passage célèbre de Louis
Blanc, il faut que la révolution sociale se
fasse. Le mieux est qu’elle soit pacifique.
Le Petit Rouennais continuera, tous les
mardis, la publication des études écrites par
l’éminent socialiste.
LA MARINE MARCHANDE
et
LES OFFICIERS DU COMMERCE
Position de la Question
Sur la question de la Marine marchande
proprement dite, envisagée comme industrie
d’intérêt national, tout le monde en France est
bien près d’être d’accord. On reconnaît généra
lement que la protection en cette matière n’a
rien de contraire aux principes, qu’elle s’applique
à la construction ou à Tarmement.
Mais lorsqu’il s’agit de se prononcer sur les
mesures à adopter pour assurer le recrutement
d’un bon personnel, les opinions diffèrent et les
divergences sont telles qu’il est bon, croyons-
nous, d’élucider une question qui, étant' trop
souvent mal posée, doit être par suite mal
résolue.
Depuis quelques mois, plusieurs journaux et
revues maritimes s’efforcent de traiter ce sujet à
la suite d’un rapport émanant de la Compagnie
Générale Transatlantique, adressé à Monsieur le
Ministre de la Marine.
Le Petit Journal , entr’autres, dans son numéro
du 1 er octobre 1890, formulait ainsi sa manière de
voir : a Ce n’est qu’un cri dans la marine com-
» merciale. Nous manquons de capitaines habiles,
» à la hauteur de leur tâche, et à qui nous
» puissions, en toute confiance, remettre nos
» bâtiments. Il n’est pas de cours professionnels
» pour les former dans les écoles d’hydrogra-
» phie ; car, dans les manuels nautiques, ils ne
» j]euvent trouver qu’une instruction profes-
» sionnelle relativement restreinte ; ils possèdent
» donc de moins en moins l’étendue et la
» variété des .connaissances générales que
» requiert le commandement de nos grands
» navires contemporains. »
Après ce bel exposé, suivent une foule de
considérations générales sur ce que devraient
savoir aujourd'hui les capitaines ; sur ce qu’ils
n’avaient pas besoin de savoir jadis ; sur la
différence qui existe entre la marine actuelle et
l’ancienne, sur l’ancien mode d’instruction destiné
à faire plus tard des capitaines expérimentés.
< Aujourd’hui, dit toujours le même journal,
» on réclame d’un capitaine au long-cours, des
» aptitudes et des connaissances beaucoup plus
» étendues qu’autrefois. Le navire qu’il com-
» mande a, en effet, grandi ; les difficultés de la
» navigation, par suite de l’encombrement des
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
» routes navales ont augmenté ; la concurrence
» ardente, la multiplicité et la diversité des
» marchés, exigent délai une instruction commer-
j> ciale des plus sérieuses. Il ne lui faut pas
1 seulement mener son navire à bon port, mais
» aussi sa cargaison Il doit nouer des
» relations ; amorcer des affaires, se garder des
» rivaux trop nombreux. Pour uue action pareille,
» il lui faut donc, outre son intelligence, une
» éducation et une instruction spéciales qu’il ne
» peut acquérir actuellement. C’est là, la
» lacune qu’il s’agit de combler.
» Autrefois il n'en fallait pas tant, si nous en
» croyons la circulaire ministérielle qui trace
» ainsi la façon intelligente et pratique dont
» l’ancienne marine à voiles se formait un per-
» sonnel approprié à ses exigences. »
Nous reproduisons mot à mot le texte du Petit
Journal, bien à dessein, d’abord, parce qu’on y
trouve résumée uns opinion assez répandue et
aussi afin que ceux qui étudient la question jugent
comment le million de lecteurs de ce journal est
renseigné sur ce sujet, si intéressant pour le
public.
Pour porter un remède à cet état de choses, on
ne trouve rien de mieux que de préconiser des
écoles navales de commeroe autrement, des|écoles
de pilotins.
Le Ministre de la Marine a envoyé à toutes les
Chambres de Commerce une circulaire pour leur
soumettre ses idées sur la matière, en même
temps faire une enquête sur l’opportunité de ces
écoles, et sur leur mode d’installation. Je suis
forcé de constater que Monsieur le Ministre, dans
cette circulaire, parait absolument envisager les
choses comme le Petit Journal, aussi est-ce encore
pour cela que j'en cite un extrait.
« En même temps qu’elle avait des équipages
« marins , elle possédait un effectif de capitaines,
» parfaitement à la hauteur, plus restreinte alors,
» des fonctions qu’elle lui impùspJA.
» nombre d’ailleurs de ces capitaines avaient
» reçu une éducation libérale ; ils provenaient
» en général des pilotins, c’est-à-dire des jeunes
y> gens de familles aisées qui après avoir fait
ï des études, et attirés qu’ils étaient par le
» charme de l’inconnu et des aventures, embar-
» quaient comme pensionnaires à la table du
» capitaine sur les voiliers faisant le long cours. »
(A suivre).
CHRONIQUE LOCALE
LES LOGEMENTS A BON MARCHE
Les prétentions de la Société.
Obstination et ténacité.
Danger permanent pour les contribua
bles. — Hypothèse irréalisable.
Terrains. — Constructions.
Architecte. — Entrepreneurs.
Monsieur le Directeur général. — Les
locataires favorisés.
Un bon conseil.
La très grande majorité des contribuables
havrais, écrasés par des charges locales plus
lourdes que celles qui pèsent sur les habitants de
n’importe quelle ville de la France ou de l’Etran
ger, vient d’éprouver une pénible désillusion.
La société charitable qui poursuit la cons
truction des logements à bon marché, s’obstine
à exiger la garantie financière de la ville. La
petiteépargnene trouve aujourd’hui qu’un modique
intérêt d’environ trois pour cent, mais les géné
reux capitalistes, qui ont fondé cette société,
réclament un minimum d’intérêt de quatre pour
cent garanti.
L’opinion publique s’était vivement émue de
cette prétention : la presse indépendante avait
rigoureusement protesté ; une pétition, renfermant
des arguments qui semblent irréfutables, avait été
adressée à l’administration et au Conseil muni
cipal.
Cette question de garantie par la ville parais
sait définitivement enterrée.
Une communication récente de M. F. Mallet,
publiée dans Le Havre et dans Le Petit Havre ,
nous a démontré notre erreur. Ces messieurs ne
pourront accepter qu’un minimum d’intérêt de
quatre pour cent pour une période de vingt
années. Le succès de cette lucrative conception
suscitera des envieux. De nouveaux capitalistes?
fonderont de nouvelles sociétés qui solliciteront
de nouvelles garanties communales. Par quels
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