Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-08-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 août 1893 10 août 1893
Description : 1893/08/10 (N96). 1893/08/10 (N96).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263295t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
2 e Année — N° % — Jeudi 10 Août 1893-
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 22 Thermidor Ad 101 — N° %.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN
SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ADMINISTRATION' & REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les jours
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
M
PROTECTIONNISTE
AVIS
LE
REVEIL DU HAVRE
paraîtra
TOUS LK8 JTOÏJÏ*»
à 7 heures du matin
M. SIEGFRIED ,
PROTECTIONNISTE
Les interets les plus sacrés de tout grand
port de commerce, on l’a dit, répété, démon
tré maintes fois, imposent à ses représentants
la doctrine libre-échangiste. Pour le Havre,
cette proposition ne souffre aucun doute, et
M. Siegfried lui-même, dans son manifeste,
l’admet dans les termes suivants : « De
grands efforts doivent être faits pour aug
menter nos relations commerciales avec les
pays lointains, et créer de nouveaux débou
chés à nos industries, pour le plus grand
profit des travailler/-.: français. »
L'homme qui parle ainsi, semble avoir des
conditions solides, basées sur une sérieuse
étude des intérêts du Havre. Eh bien ! Non !
Cette déclaration, comme toutes les autres du
Manifeste, n’est qu’une vaste plaisanterie !
Libre-échangiste devant les électeurs, M.
Siegfried est protectionniste à la Chambre,
protectionniste à Bolbec.
A la Chambre, sur seize votes faits au scru
tin public par notre représentant pendant la
discussion des tarifs douaniers, deux seule
ment ne sont pas entachés de protectionnisme,
les quatorze autres tendent tous à aggraver
la situation peu brillante, faite au commerce
dPour ne citer que quelques exemples, nous
pouvons mettre à son actif : l’augmentation
des tarifs sur les huiles d’olives, sur le cellu
loïd en masses ou en plaques, sur les brode
rie s à la main et à la machine exécutées sur
tissus et tulles, h f dgable travailleur , M.
Siegfried repousse : l’amendement Burdeau,
tendant à l’admission temporaire des fils de
coton destinés aux tissus d’exportation ; l’a-
rn mdement Leydet, réclamant cette admission
pour les maïs destinés à l’engrais des animaux
d’exportation ; T amendement Burdeau deman
dant la même fa\eur pour les tissus de soie
destinés à être teints, gaufrés et exportés,
etc.... Pendant ce temps, M. Peytral, plus
soucieux de son devoir, réclamait pour Mar
seille, l’admission des raisins secs.
Pour couronner son œuvre, il ne restait
plus àM. Siegfried qu’à voter des deux mains
avec le protectionniste Méline, l’ensemble de
la loi sur les tarifs douaniers.
Cependant, la loi revient du Sénat avec
une question épineuse : celle des pétroles.
M. Siegfried, P infatigable travailleur, alors
qu’il s’agit d’un des principaux intérêts du
Havre, ne prend même pas part au vote ! Et
c’est le même homme qui, dans sa déclaration
audacieuse, nous parle de libre-échangisme
et notamment de la question des pétroles !
Pourquoi donc un tel écart entie les pro
messes et les actes?
C’est que M. Siegfried, libre-échangiste
dans son manifeste, parce que lesHavraispen-
GOMITE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
DES COMMERÇANTS, OUVRIERS & EMPLOYÉS
DENIS GUILLOT
CONSEILLER GÉNÉRAL - CANDIDAT RÉPUBLICAIN
sent ainsi, se croit obligé de protéger les cam
pagnes qui, seules, le peuvent nommer séna
teur. C’est ce que l’ou voit clairement dans la
circulaire suivante, faite à l’occasion des élec
tions cantonales de Bolbec du 28 juillet 1889 :
cc Au point de vue économique, je crois
qu’il convient d’attacher une importance de
plus en plus grande aux intérêts industriels
et agricoles, qui forment la richesse de notre
beau canton, comme celle de la France tout
entière; je ferai donc tous mes efforts pour les
défendre contre la concurrence étrangère, et pour
assurer au travail national la protection auquel
il a droit. »
Après une telle lecture, nous devons com
prendre" qu’il n’est que t::/^ , t ir les. li
vrais de se débarrasser de cet homme néfaste,
qui protège tout, sauf les industries havraises;
de se débarrasser d’un mandataire, qui, non
seulement dans la question des pétroles et
dans celle des lards, ne s’est pas prononcé
pour le Havre, mais encore a essayé de ruiner
la plus importante de nos industries : les cons
truirons navales !
progrès social, autrement qu'en théorie, eût pro
posé une surélévation des salaires des facteurs.
L’insuffisance de ces salaires est évidente avec le
renchérissement de toutes les denrées.
Aussi ne peut-on qu’approuver le sentiment qui
avait dicté à M. Lavy, député, l’amendement pré
senté dans la séance du 9 février 1893, et consis
tant à voter 172,000 fr. en faveur des facteurs de
Paris et des grandes villes.
Nous sommes forcés de constater que dans cette
circonstance encore, M. Siegfried a sacrifié les
intérêts des faibles et des petits. Lui, ministre
des Postes et Télégraphes, qui eût dû se montrer
le protecteur de son personnel, et qui n’avait qu’un
mot à dire pour faire voter cet amendement, a
voté contre. Et les modestes facteurs attendront
longtemps cette augmentation qui n’eût été qu’un
acte de justice.
X.’ANTI-MASCOTTE
On trouve dans le Journal du Havre , mieux
connu sous le nom de l’anti-mascotte, — vu
l’habitude qu’il a prise de porter malheur à ceux
qu’il patronne — le délicieux paragraphe suivant :
« Il y a eu, entre M. Jules Siegfried et nous,
un fossé que les services rendus au pays par le
député sortant, par le candidat actuel, et que
notre indépendance ne pouvaient ne pas com
bler. »
« Notre indépendance » est une véritable
trouvaille.
On sait, en effet, dans le monde financier du
Havre, que M. Siegfried a acquis, il y a quelques
mois, un grand nombre d’actions du Journal du
Havre. Ce n’est peut-être pas une très bonne
affaire, oh non ! Les eaux sont basses sur le quais
d’Orléans, hormis dans les caves.
Les services rendus paraissent donc avoir été
rendus, non au pays, mais à la caisse de i’Anti-
Mascotte.
Ça n’est pas la même chose.
TJ3NTE3
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
Si vous étiez un protecteur sincère des petites
gens et que le hasard fit de vous un Ministre,
quelle serait votre première préoccupation ?
Ce serait évidemment de manifester par des actes
en faveur des pauvres et des déshérités, votre sol
licitude pour eux.
S’il est une classe intéressante, c’est évidemment
celle des facteurs des postes et télégraphes. Rien
n’est plus pénible que leur travail qui doit s’ac
complir avec régularité d’un bout à 1 autre do
l’année, malgré les intempéries. On exige en oujtre
de ces modestes travailleurs la plus grande hon
nêteté et la moindre infraction est sévèrement
réprimée.
Au lieu d’augmenter, comme on le fait cons
tamment, les traitements des hauts for jetionnaires
ou de créer des sinécures grassement r étribuées, un
ministre des Postes et Télégraphes partisan du
L’entrée en scène de m: Denis Guillot a
quelque peu effaré les partisans de M. Siegfried
et ils ont quelque peine à cacher leur profond
dépit. Comment comprendre cela ? Un certain
nombre d’électeurs havrais ont osé toucher à
l’arche sacro-sainte et saper leur idole.
En vérité, disent-ils, M. Denis Guillot est
vraiment bien mal avisé de ne pas vouloir
attendre une vingtaine d’années encore avant
de se présenter à la députation ! Il est impar
donnable de se mettre sur les rangs et d’offrir
à la démocratie le concours de son ardeur et
de ses talents. 11 commet encore cette grosse
faute de se faire patronner et représenter par
djsOuvriers.desCommerçantsetdesEmployés,
petites gens en comparaison du châtelain de
la Côte.
Voilà donc les griefs qu’on lui reproche.
En vérité, ils sont si futile,-, que dès aujour
d’hui, nous osons lui promettre, au candidat
indépendant, un succès complet.
Oui, nous lui prédisons une belle majorité,
car il a pour lui, non-seulement tous les
hommes d’initiative qui savent se faire une
opinion en dehors des feuilles vendues à tel ou
tel candidat, mais encore cette jeune généra
tion d électeurs qui a grandi depuis l'épreuve
cruelle de 1870, et qui, par son acharnement
au travail et à l’étude, a conquis le droit de
parler dans les Assemblées.
Il a pour lui tous les électeurs unico’'-
démocrates qui n’ont jamais
aucune compromission
Ah ! ils 8»*-
II s’est engagé, d’ailleurs, non pas à faire
exclusivement prévaloir ses idées personnelles,
mais bien au contraire à soutenir celles de ses
électeurs. Chaque année il viendra rendre
compte de son mandat, afin de se retremper,
comme il l’a dit, aux sources vives du suf
frage universel, d’en surveiller les évolutions
et de soutenir devant les Chambres toutes les
nouvelles revendications de nos populations si
intéressantes.
On lui reproche ce qu’il n’a pu encore faire,
tandis que l’on pourrait reprocher à son
adversaire tout ce qu’il n’a pas voulu faire.
C’est donc de mauvaise guerre.
Du reste, la lutte est engagée au grand
jour, et il y a lieu d’espérer que jusqu’à la fin
de la période électorale, elle sera courtoise et
digne. Les deux joûteurs sont en présence. Ils
vont développer leurs idées et leurs program
mes.
Les électeurs ne sauraient un instant hési
ter à nommer le vaillant champion qui arbore
hautement le drapeau démocratique, et pour
lequel le progrès social n’est pas un vain mot
d’affiche électorale.
Meus concevons donc piniaiteinent qu’on
tremble dans un certain milieu, dans les co
teries qu’on pourrait nommer, où M. Sieg
fried tient les consciences et les voix par les
liens solides de ses commandites commer
ciales.
Mais les républicains sincères et indépen
dants doivent se réjouir de voir la population
tout entière, unie dans un même effort, pour
secouer un joug qui n’a que trop duré.
IXÆ. SIEGFRIED
ET
LA CAISSE DES ÉCOLES
« Protecteur de renseignement, promoteur de
l’instruction populaire », tels sont les qualificatifs
pompeux dont se décore M. Siegfried dans ces
tètes officielles, où ses amis lui lancent au visage
des encensoirs pesants comme le fameux pavé de
l’Ours, dont parle le fabuliste, et qui écrasait son
homme.
Sur ce point, comme sur les autres, allons au
fond des choses au lieu de nous arrêter aux flatte
ries de courtisans. Voyons les votes du député
sortant.
Le 23 Janvier 1893, la Chambre des députés
adoptait par 280 voix contre 213, un amendement
de M. Sibille augmentant de 50,000 fr. la subven
tion à la caisse des écoles. Rien de plus juste qîî?
cette libéralité du Parlement. La caisse des écoles,
en effet, a un but populaire que tout le mo*’ '
connaît. .,r*
Or, sait-on dans quel sens a ve M “
Il a voté avec la minor; 4 - '
caisse des écoles -
sagnac. <*' '
-Ufi
-«ce,
mêlant «-
ter*" '
intl.
dans v ir
? -cfav-
tous if
Or
un i
la
en n.
'"'eut. £
4 .“ cûip» 14
m main à
S
- oien ce qu’ils font, les élec-
jj r -ri ai s. Ils veulent un député actif,
figent, travailleur, qui ne s’endorme pas
siblc ^ opulence et soutienne envers et contre
. >s intérêts du Havre.
Y 1 re P roc ^ le de ne pas avoir développé
>rogramme plus étendu dans la réunion de
cala. Patience. Il ne peut pas tout dire
u jour. Il saisira toutes les occasions pos-
8 poui discuter avec les électeurs.
-«j M. Siegfried ?
c’est-A
mo Pi on :r* iaur ~ uire contre la
■Ut JVk- - oa voix à celles de Cas»
- ce de Léon Say.
. entendra encore peut-être des hommes
qui s’écrieront, avec un enthousiasme d’autant
plus ridicule qu’il est intéressé : « M. Siegfried
protège l’enseignement du peuple ! »
Singulier libéralisme en vérité que celui d’un
député qui refuse des subsides à une œuvre aussi
digne d’encouragement que l’est la caisse des
écoles ! .
LA RÉUNION DE DEMAIN
Il y a quelques jours, Siegfried jubilait, comme
Félix Faure jubile encore, croyant qu’ils n’auraient
pas d’adversaires.
Le premier a dû être singulièrement déçu, car
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 22 Thermidor Ad 101 — N° %.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN
SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
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15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les jours
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
M
PROTECTIONNISTE
AVIS
LE
REVEIL DU HAVRE
paraîtra
TOUS LK8 JTOÏJÏ*»
à 7 heures du matin
M. SIEGFRIED ,
PROTECTIONNISTE
Les interets les plus sacrés de tout grand
port de commerce, on l’a dit, répété, démon
tré maintes fois, imposent à ses représentants
la doctrine libre-échangiste. Pour le Havre,
cette proposition ne souffre aucun doute, et
M. Siegfried lui-même, dans son manifeste,
l’admet dans les termes suivants : « De
grands efforts doivent être faits pour aug
menter nos relations commerciales avec les
pays lointains, et créer de nouveaux débou
chés à nos industries, pour le plus grand
profit des travailler/-.: français. »
L'homme qui parle ainsi, semble avoir des
conditions solides, basées sur une sérieuse
étude des intérêts du Havre. Eh bien ! Non !
Cette déclaration, comme toutes les autres du
Manifeste, n’est qu’une vaste plaisanterie !
Libre-échangiste devant les électeurs, M.
Siegfried est protectionniste à la Chambre,
protectionniste à Bolbec.
A la Chambre, sur seize votes faits au scru
tin public par notre représentant pendant la
discussion des tarifs douaniers, deux seule
ment ne sont pas entachés de protectionnisme,
les quatorze autres tendent tous à aggraver
la situation peu brillante, faite au commerce
dPour ne citer que quelques exemples, nous
pouvons mettre à son actif : l’augmentation
des tarifs sur les huiles d’olives, sur le cellu
loïd en masses ou en plaques, sur les brode
rie s à la main et à la machine exécutées sur
tissus et tulles, h f dgable travailleur , M.
Siegfried repousse : l’amendement Burdeau,
tendant à l’admission temporaire des fils de
coton destinés aux tissus d’exportation ; l’a-
rn mdement Leydet, réclamant cette admission
pour les maïs destinés à l’engrais des animaux
d’exportation ; T amendement Burdeau deman
dant la même fa\eur pour les tissus de soie
destinés à être teints, gaufrés et exportés,
etc.... Pendant ce temps, M. Peytral, plus
soucieux de son devoir, réclamait pour Mar
seille, l’admission des raisins secs.
Pour couronner son œuvre, il ne restait
plus àM. Siegfried qu’à voter des deux mains
avec le protectionniste Méline, l’ensemble de
la loi sur les tarifs douaniers.
Cependant, la loi revient du Sénat avec
une question épineuse : celle des pétroles.
M. Siegfried, P infatigable travailleur, alors
qu’il s’agit d’un des principaux intérêts du
Havre, ne prend même pas part au vote ! Et
c’est le même homme qui, dans sa déclaration
audacieuse, nous parle de libre-échangisme
et notamment de la question des pétroles !
Pourquoi donc un tel écart entie les pro
messes et les actes?
C’est que M. Siegfried, libre-échangiste
dans son manifeste, parce que lesHavraispen-
GOMITE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
DES COMMERÇANTS, OUVRIERS & EMPLOYÉS
DENIS GUILLOT
CONSEILLER GÉNÉRAL - CANDIDAT RÉPUBLICAIN
sent ainsi, se croit obligé de protéger les cam
pagnes qui, seules, le peuvent nommer séna
teur. C’est ce que l’ou voit clairement dans la
circulaire suivante, faite à l’occasion des élec
tions cantonales de Bolbec du 28 juillet 1889 :
cc Au point de vue économique, je crois
qu’il convient d’attacher une importance de
plus en plus grande aux intérêts industriels
et agricoles, qui forment la richesse de notre
beau canton, comme celle de la France tout
entière; je ferai donc tous mes efforts pour les
défendre contre la concurrence étrangère, et pour
assurer au travail national la protection auquel
il a droit. »
Après une telle lecture, nous devons com
prendre" qu’il n’est que t::/^ , t ir les. li
vrais de se débarrasser de cet homme néfaste,
qui protège tout, sauf les industries havraises;
de se débarrasser d’un mandataire, qui, non
seulement dans la question des pétroles et
dans celle des lards, ne s’est pas prononcé
pour le Havre, mais encore a essayé de ruiner
la plus importante de nos industries : les cons
truirons navales !
progrès social, autrement qu'en théorie, eût pro
posé une surélévation des salaires des facteurs.
L’insuffisance de ces salaires est évidente avec le
renchérissement de toutes les denrées.
Aussi ne peut-on qu’approuver le sentiment qui
avait dicté à M. Lavy, député, l’amendement pré
senté dans la séance du 9 février 1893, et consis
tant à voter 172,000 fr. en faveur des facteurs de
Paris et des grandes villes.
Nous sommes forcés de constater que dans cette
circonstance encore, M. Siegfried a sacrifié les
intérêts des faibles et des petits. Lui, ministre
des Postes et Télégraphes, qui eût dû se montrer
le protecteur de son personnel, et qui n’avait qu’un
mot à dire pour faire voter cet amendement, a
voté contre. Et les modestes facteurs attendront
longtemps cette augmentation qui n’eût été qu’un
acte de justice.
X.’ANTI-MASCOTTE
On trouve dans le Journal du Havre , mieux
connu sous le nom de l’anti-mascotte, — vu
l’habitude qu’il a prise de porter malheur à ceux
qu’il patronne — le délicieux paragraphe suivant :
« Il y a eu, entre M. Jules Siegfried et nous,
un fossé que les services rendus au pays par le
député sortant, par le candidat actuel, et que
notre indépendance ne pouvaient ne pas com
bler. »
« Notre indépendance » est une véritable
trouvaille.
On sait, en effet, dans le monde financier du
Havre, que M. Siegfried a acquis, il y a quelques
mois, un grand nombre d’actions du Journal du
Havre. Ce n’est peut-être pas une très bonne
affaire, oh non ! Les eaux sont basses sur le quais
d’Orléans, hormis dans les caves.
Les services rendus paraissent donc avoir été
rendus, non au pays, mais à la caisse de i’Anti-
Mascotte.
Ça n’est pas la même chose.
TJ3NTE3
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
Si vous étiez un protecteur sincère des petites
gens et que le hasard fit de vous un Ministre,
quelle serait votre première préoccupation ?
Ce serait évidemment de manifester par des actes
en faveur des pauvres et des déshérités, votre sol
licitude pour eux.
S’il est une classe intéressante, c’est évidemment
celle des facteurs des postes et télégraphes. Rien
n’est plus pénible que leur travail qui doit s’ac
complir avec régularité d’un bout à 1 autre do
l’année, malgré les intempéries. On exige en oujtre
de ces modestes travailleurs la plus grande hon
nêteté et la moindre infraction est sévèrement
réprimée.
Au lieu d’augmenter, comme on le fait cons
tamment, les traitements des hauts for jetionnaires
ou de créer des sinécures grassement r étribuées, un
ministre des Postes et Télégraphes partisan du
L’entrée en scène de m: Denis Guillot a
quelque peu effaré les partisans de M. Siegfried
et ils ont quelque peine à cacher leur profond
dépit. Comment comprendre cela ? Un certain
nombre d’électeurs havrais ont osé toucher à
l’arche sacro-sainte et saper leur idole.
En vérité, disent-ils, M. Denis Guillot est
vraiment bien mal avisé de ne pas vouloir
attendre une vingtaine d’années encore avant
de se présenter à la députation ! Il est impar
donnable de se mettre sur les rangs et d’offrir
à la démocratie le concours de son ardeur et
de ses talents. 11 commet encore cette grosse
faute de se faire patronner et représenter par
djsOuvriers.desCommerçantsetdesEmployés,
petites gens en comparaison du châtelain de
la Côte.
Voilà donc les griefs qu’on lui reproche.
En vérité, ils sont si futile,-, que dès aujour
d’hui, nous osons lui promettre, au candidat
indépendant, un succès complet.
Oui, nous lui prédisons une belle majorité,
car il a pour lui, non-seulement tous les
hommes d’initiative qui savent se faire une
opinion en dehors des feuilles vendues à tel ou
tel candidat, mais encore cette jeune généra
tion d électeurs qui a grandi depuis l'épreuve
cruelle de 1870, et qui, par son acharnement
au travail et à l’étude, a conquis le droit de
parler dans les Assemblées.
Il a pour lui tous les électeurs unico’'-
démocrates qui n’ont jamais
aucune compromission
Ah ! ils 8»*-
II s’est engagé, d’ailleurs, non pas à faire
exclusivement prévaloir ses idées personnelles,
mais bien au contraire à soutenir celles de ses
électeurs. Chaque année il viendra rendre
compte de son mandat, afin de se retremper,
comme il l’a dit, aux sources vives du suf
frage universel, d’en surveiller les évolutions
et de soutenir devant les Chambres toutes les
nouvelles revendications de nos populations si
intéressantes.
On lui reproche ce qu’il n’a pu encore faire,
tandis que l’on pourrait reprocher à son
adversaire tout ce qu’il n’a pas voulu faire.
C’est donc de mauvaise guerre.
Du reste, la lutte est engagée au grand
jour, et il y a lieu d’espérer que jusqu’à la fin
de la période électorale, elle sera courtoise et
digne. Les deux joûteurs sont en présence. Ils
vont développer leurs idées et leurs program
mes.
Les électeurs ne sauraient un instant hési
ter à nommer le vaillant champion qui arbore
hautement le drapeau démocratique, et pour
lequel le progrès social n’est pas un vain mot
d’affiche électorale.
Meus concevons donc piniaiteinent qu’on
tremble dans un certain milieu, dans les co
teries qu’on pourrait nommer, où M. Sieg
fried tient les consciences et les voix par les
liens solides de ses commandites commer
ciales.
Mais les républicains sincères et indépen
dants doivent se réjouir de voir la population
tout entière, unie dans un même effort, pour
secouer un joug qui n’a que trop duré.
IXÆ. SIEGFRIED
ET
LA CAISSE DES ÉCOLES
« Protecteur de renseignement, promoteur de
l’instruction populaire », tels sont les qualificatifs
pompeux dont se décore M. Siegfried dans ces
tètes officielles, où ses amis lui lancent au visage
des encensoirs pesants comme le fameux pavé de
l’Ours, dont parle le fabuliste, et qui écrasait son
homme.
Sur ce point, comme sur les autres, allons au
fond des choses au lieu de nous arrêter aux flatte
ries de courtisans. Voyons les votes du député
sortant.
Le 23 Janvier 1893, la Chambre des députés
adoptait par 280 voix contre 213, un amendement
de M. Sibille augmentant de 50,000 fr. la subven
tion à la caisse des écoles. Rien de plus juste qîî?
cette libéralité du Parlement. La caisse des écoles,
en effet, a un but populaire que tout le mo*’ '
connaît. .,r*
Or, sait-on dans quel sens a ve M “
Il a voté avec la minor; 4 - '
caisse des écoles -
sagnac. <*' '
-Ufi
-«ce,
mêlant «-
ter*" '
intl.
dans v ir
? -cfav-
tous if
Or
un i
la
en n.
'"'eut. £
4 .“ cûip» 14
m main à
S
- oien ce qu’ils font, les élec-
jj r -ri ai s. Ils veulent un député actif,
figent, travailleur, qui ne s’endorme pas
siblc ^ opulence et soutienne envers et contre
. >s intérêts du Havre.
Y 1 re P roc ^ le de ne pas avoir développé
>rogramme plus étendu dans la réunion de
cala. Patience. Il ne peut pas tout dire
u jour. Il saisira toutes les occasions pos-
8 poui discuter avec les électeurs.
-«j M. Siegfried ?
c’est-A
mo Pi on :r* iaur ~ uire contre la
■Ut JVk- - oa voix à celles de Cas»
- ce de Léon Say.
. entendra encore peut-être des hommes
qui s’écrieront, avec un enthousiasme d’autant
plus ridicule qu’il est intéressé : « M. Siegfried
protège l’enseignement du peuple ! »
Singulier libéralisme en vérité que celui d’un
député qui refuse des subsides à une œuvre aussi
digne d’encouragement que l’est la caisse des
écoles ! .
LA RÉUNION DE DEMAIN
Il y a quelques jours, Siegfried jubilait, comme
Félix Faure jubile encore, croyant qu’ils n’auraient
pas d’adversaires.
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