Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1936-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1936 01 août 1936
Description : 1936/08/01 (N118)-1936/08/31. 1936/08/01 (N118)-1936/08/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k982756g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
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Dixième Année.— N u 118
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
CONFEDERATION GENERALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue ‘ d’utilité publique)
AOUT 1936
RW l !5ffW?ÎS?î!!5ïîî?!?!W ! !Svl! , ?S5ffWff^!W^^^W
n«^CvCM»»viC/w •** 'X*™*
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à - côté- du Printemps
LE MIEUX AUORTÏ'ZZZZ
en MONTRE! ET BIJOUX
•• . y
* Qcmijc IO °/o à nos Jociéfaires
Publicité : IYI. CÂNDELLIER
5, Rue des Etoupiéres - LE HAVRE
(*. : k '
v
Se A. Gt. NO 3702
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laïques
Rédactionj/m. PI MO N T Téu* wftî
t (9, pue de .fTourneville —*'•
HAVRE
J‘nsi dent actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupiéres - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél 76-80
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél- 66-51
Téléphone 46.38
Clièdiaes Postaux Rouen 62.34
SecvéLr&ml admit
r 'Ecole de
Rue Dauphine HAVRE
Ivoire iJorurstal
Pour des raisons diverses, des Âmicalistes
se plaignent de ne pas recevoir leur Journal
eu de ne l’avoir qu’avec un assez long retard.
A partir du MOIS DE JANVIER, « Les Pe
tites A » ne seront plus expédiées en rou
leaux à partager. Notre Secrétariat l’adres
sera directement SOUS BANDE ET A DOMI
CILE aux Membres des Amicales et Œuvres
laïques DONT LA LISTE nous sera fournie
par les soins des Présidents et Présidentes.
Nous pensons être ainsi agréables aux lec
teurs, tout en soulageant les Secrétariats par
ticuliers des Sociétés. Cette liste devra évi
demment correspondre au nombre de Cartes
confédérales prises par ces Sociétés.
Il est entendu que le service aux annon
ceurs, aux membres honoraires et membres
du C- A. fédéral continuera comme par le
passé.
Cette décision est applicable au supplé
ment « Les Petites A Sportives ».
Comment les Femmes
comprennent la Démocratie
CONFÉRENCE DE MADAME SCHAWB,
présidente de
l’Action démocratique et laïque des Femmes,
donnée au Havre, le 21 Mai 1936
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d’abord remercier votre Pré
sident, M. Arnaudtizon, de ses trop aimables
paroles ; je dis bien trop aimables, pour une
modeste conférencière, car, lorsqu’on est
annoncée en de tels termes, on ne peut que
causer une déception.
Permettez-moi de vous dire à mon tour
très sincèrement combien je suis heureuse
d’être invitée ici par la Fédération havraise,
comme je le suis toujours d’aller porter la
bonne parole au sein des Fédérations laï
ques des divers départements. Est-il d’ail
leurs besoin de justifier la présence d’une
femme dans un Congrès de la Ligue de l’En
seignement. Elle nous accueille comme elle
accueille les hommes, nous fait la même pla
ce qu’aux hommes ; nous lui en savons gré.
Il y a une chose que nous, femmes, nous
ne pouvons oublier : la République a donné
à ce pays l’Ecole primaire gratuite, Laïque,
obligatoire pour tous et toutes ; cela, c’est
le grand bienfait de la 3 me République ; et,
nous regrettons seulement que les vieux
Républicains qui ont fait cette Ecole laïque
pour les filles comme pour les garçons,
n’aient pas pensé à en prolonger l’œuvre
au-delà de l’Ecole par l’éducation civique de
l’homme et de la femme.
J’arrive au sujet qu’on m’a demandé de
traiter ici ; « Comment les Femmes com
prennent la Démocratie ».
Permettez-moi de diviser un peu cette
question. Je ne suis pas ici pour faire l’apo
logie de la femme et pour parler de la né
cessité immédiate de lui donner le droit de
suffrage ; seulement, sur la question de prin
cipe, il n’est pas possible de se dire démo
crate ou républicain, si l’on trouve que les
femmes doivent rester en dehors d’une Dé
mocratie. Sur ce point, je crois que nous
sommes tous d’accord. Le suffrage n’est pas
universel quand la moitié du peuple d’un
pays en est exclue.
La justice exige que les femmes aient leur
place dans une République. Le bon sens
exige que dans une déclaration comme celle
des Droits de l’Homme, le mot citoyen ne
signifie pas homme et femme quand il s’agit
de payer l’impôt, et homme seulement quand
il s’agit de gérer les intérêts du pays ?
Je connais bien le grand argument contre
le vote des femmes ; il est tiré précisément
TRAVAUX & PRODUITS
pour
AMATEURS PHOTOGRAPHES
la ««LLBT
112 et 11U, rue Maréchal-Joffre
+■
Développement du Film. Ifr.
6/0
8 poses
la plupart du temps des raisons qui nous
réunissent ici ; c’est-à-dire de la nécessité
de défendre la cause laïque, l’idéal laïque.
Il faut pourtant se garder de croire que
les femmes sont d’un côté et les hommes de
l’autre. N’avons-nous pas entendu dire tou
jours que les femmes d’Espagne étaient sous
la tutelle du clergé ; il y a quatre -ans, lors
du vote qui donna la majorité à la droite,
on mit ce résultat sur le compte du vote
des femmes. Depuis, il y a eu de nouvelles
élections ; on a vu triompher un front popu
laire espagnol ; on n’a pas dit : c’est à cause
des femmes.
La vérité, c’est qu’il y a, à certaines heu
res, dans un pays de grands courants popu
laires qui poussent les hommes et les fem
mes dans une direction donnée. Et je dis
que nous sommes bien capables de prendre
place dans une démocratie.
Je voudrais entrer dans l’examen du con
tenu de l’idée « Démocratie », et vous dire
ce que ce mot représente pour nous autres,
femmes. Je voudrais vous indiquer ce que
nous mettons sous ce mot et ce que nous
ferions au sein du gouvernement.
Nous pouvons reprendre pour cette étude
la vieille inscription qui orne le fronton de
nos monuments publics : « Liberté, Egalité,
Fraternité ».
La liberté ! oui, nous la voulons pour tous
les individus, en la comprenant comme il
convient.
Nous ne sommes pas de ceux qui admet
tent un dictateur quelconque, exerçant ane
tyrannie sur les hommes et les esprits.
Nous voulons la liberté de parole, d’opi
nion, la liberté d’écrire, la liberté de savoir
ce qui est vrai et, par exemple de ne pas
être empoisonnés par une grande presse qui
se laisse acheter et qui souvent vient trou
bler et fausser les esprits ;
La liberté de la Radio, car il est tout de
même extraordinaire que nous assistions à
toutes sortes d’auditions mais que le Fran
çais de pensée libre puisse difficilement
entendre exprimer son idéal ;
La liberté syndicale dont certains journaux
nous racontent encore deux ou trois fois par
semaine qu’elle est illégale pour les fonc
tionnaires ;
Le droit pour ceux-ci d’être des citoyens
totaux et non des citoyens diminués :
La liberté de conscience, il m’appartient
je crois dans ce milieu laïque de préciser
une fois de plus ce que nous entendons
par là.
Nous entendons par liberté de conscience,
la neutralité absolue de l’Ecole. Nous vou
lons que l’Ecole soit laïque pour sauvegar
der l’indépendance de tous les esprits et de
toutes les tendances. Nous reconnaissons
parfaitement que chacun a le droit de croire
ce qu’il veut. Ce que nous ne voulons pas.
c’est qu’une Eglise quelconque s’arroge le
droit de profiter de ce qu’elle est un centre
d’action spirituelle, pour agir sur les esprits
en vue d’un certain but politique.
Nous réclamons aussi l’égalité en sachant
combien elle est difficile à atteindre. La na
ture elle-même, dès la naissance, se charge
de nous rendre inégaux. Mais la Démocratie
peut réussir à limiter l’inégalité, en recon
naissant :
l’Egalité de toutes les nations, grandes et
petites, car tous les Etats ont droit à la vie ;
l’Egalité des sexes, je serais mal fondée à
ne pas la réclamer ;
l’Egalité des races. Nous savons trop com
bien, au nom des races soi-disant supérieu
res, on peut dans certaines régions commet
tre d’injustices et retourner à la barbarie ;
l’Egalité de toutes les races. Nous la sou
haitons sans excepter des races dites arrié
rées, ou demeurées dans une condition infé
rieure.
Cette égalité entraîne pour nous la néces
sité d’une fraternité véritable, et c’est bien
à cela que nous autres, femmes, nous nous
intéressons spécialement.
Je crois à la Démocratie et je ne nie pas
ce que les hommes ont fait depuis que nous
sommes en République. Mais, tout de même,
la lutte contre certains fléaux eût été plus
poussée, si les femmes avaient pu y colla
borer : la lutte centre les maladies « tuber
culose, syphilis, cancer », la lutte contre les
taudis* pour qu’on ne voie plus ce qui dé
shonore la France : dans certains quartiers
de nos grandes villes, des petits qui couchent
par terre, dans des chambres où n’entre ja
mais le soleil.
Si nous avions voix au chapitre, croyez
bien que nous nous attacherions d’abord à
résoudre ce problème-là. Nous nous occupe
rions des enfants pour qu’ils aient partout
des écoles claires, ensoleillées, pour qu’ils
aient des vacances, qu’ils connaissent tous
les joies de la montagne et de la mer. Il
n’est pas digne d’une Démocratie que cha
cun n’ait pas au moins ce minimum.
Enfin, les démocraties ne sont-elles pas
toutes désireuses de voir régner la paix ?
Je vous disais que nous autres, femmes, nous
n^us attacherions à lutter contre les fléaux
sociaux ; le pire fléau, ne croyez-vous pas
que c’est la guerre ? Ne croyez-vous pas
qu’il y ait quelque chose de pire que les
villes détruites : la douleur d’une mère qui
pleure son enfant ? Peüt-être les hommes ne
réussiront-ils jamais seuls à tuer la guerre.
Ce n’est pas seulement parce qu’ils Fo'nt
dans le sang, non, mais peut-être parce que
certains d’entre eux se jugeraient déshonorés
de sembler manquer de courage. Et je dis
que nous autres, femmes, ce qui nous dé
shonore, c’est de ne pas lutter pour sauver
la vie de nos enfants. La guerre, voyez-vous,
est indigne des hommes, et parce que, jus
qu’à présent, ils ont eu cette folie de s’achar
ner à s’entre-détruire, il faut que nous, nous
les aidions à conserver la paix. Je ne place
pas la question sur le plan sentimental, car
je sais très bien que ce n’ést pas ainsi qu’elle
peut être résolue. Nous sommes de toute
notre âme en faveur de la Société des Na
tions, d’une Société des Nations rénovée,
fortifiée, une société des peuples et non des
gouvernements, d’une collaboration loyale et
non un consortium d’intérêts, pour la sau
vegarde, pour le développement de la paix.
Dans cette lutte, nous sommes à vos côtés,
croyez-le.
Naturellement, nous sommes aussi pour
tous les moyens — puisqu’on ne peut pas
tuer la guerre d’un seul coup — pour tous
les moyens qui continueront à la rendre
plus difficile et plus rare, d’abord pour ce
premier moyen qui consiste à tuer la fabri
cation poussée des armes de guerre. S’il n’y
avait pas de gens pour profiter de la guerre
en vendant des armes, il y aurait peut-être
moins de possibilités de guerre. Nous som
mes pour un désarmement général, et con
trôlé, naturellement. Nous sommes pour tout
ce qui rendra plus difficile la naissance des
guerres, en attendant de voir luire l’aube
d’un monde pacifié.
A ce programme, je ne veux rien ajouter
pour ne pas être trop longue et je passe à
la deuxième partie de mon exposé.
Voici ce que je crois que nous pouvons
faire. Nous ne devons pas penser que notre
foyer est une fin en soi. Les femmes qui
sont avant tout des êtres créés pour la fa
mille ont plus ou moins tendance à s’imagi
ner que le cercle fermé que constituent le
mari et les enfants doit suffire à l’activité
d’une femme. Or, ce foyer participe à la
vie de l’Etat qui lui impose des obligations
et des sacrifices. Par conséquent, il est in
dispensable que la femme participe à la mar
che générale et à la conduite de l’Etat.
Les femmes ne doivent pas s’imaginer
qu’elles ne devront s’intéresser à la vie po
litique que lorsqu’elles voteront et dire qu’en
attendant, cela leur est indifférent.
J’ai ouï dire que les électeurs de 1848,
mal instruits de leur nouveau rôle, ont rendu
possible un coup d’Etat qui n’a pas été fort
heureux.
Les femmes françaises ont passé par l’E
cole obligatoire, beaucoup par l’Ecole laïque,
mais la complexité des questiens ost telle,
qu’il faut les connaître, les étudier, même
si l’on n’a pas à voter. Nous devons, dès
maintenant nous intéresser à la démocratie
d’une façon effective, car en face on se grou
pe en vue du vote des femmes. Nous n’i
gnorons pas qu’il existe une société qui.
s’appelle « L’Action féminine catholique des
Françaises », incorporée à la Ligue Patrio
tique des Françaises qui a 2.600.000 mem
bres. On les groupe dans des associations
de ce genre pour les habituer à venir rece
voir des mots d’ordre et à voter selon des
directives imposées. Il est d’ailleurs assez
curieux de voir préparer les femmes par
des gens dont les principes sont opposés aux
principes démocratiques.
Nous ne voulons pas voter demain d’une
façon passive et insuffisante. Ce que je vous
demande, donc, c’est de penser à la néces
sité de constituer des groupements féminins
d’Education civique et laïque. On objectera :
« Pourquoi un parti de femmes ? ». Je ré
ponds qu’un groupement féminin n’est pas
un parti anti-hommes. Ce qui est souhaita
ble, c’est que la collaboration de l’homme
et de la femme permette de diriger la Cité,
comme elle dirige la famille. Jamais les
femmes n’iront en masse s’inscrire dans les
partis politiques. Celles qui vont dans les
Syndicats le font pour défendre leurs inté
rêts professionnels.
Or, auprès de qui importe-t-il de faire de
l’éducation ? Près des femmes non organi
sées, évidemment. En France, il y a une
immense majorité de femmes qui n’enten
dent rien aux questions politiques simple
ment parce qu’elles ne sont pas habituées
à en discuter. Parce que trop souvent le
mari dit à sa femme : « Moi, je vais à ma
réunion, cela ne t’intéresse pas ».
Il faut éduquer ces petites bourgeoises, ces
paysannes, ces employées, ces femmes dont
le bon sens gère la maison familiale. C’est
pourquoi je fais appel aux femmes qui sont
déjà instruites et affranchies. Il y a différen
tes façons d’agir : soit par des causeries un
peu élevées dans les milieux cultivés, soit
par des causeries élémentaires pour les fem
mes du peuple qui n’ont jamais eu l’occa
sion de s’informer ou de penser aux questions
qui nous préoccupent.
Une Directrice d’Ecole normale me racon
tait que dans son département il y avait des
fermières qui ignoraient quel est actuelle
ment le gouvernement de la France, et ne
s’imaginaient pas que nous sommes en Ré
publique ! C’est un témoignage irréfutable
et je voudrais qu’il vous permît de mesurer
ce que nous avons à faire.
Laisserons-nous les adversaires de la laï
cité rallier cette masse et l’endoctriner ? Il
faut donc que nous formions des groupes
qui agiront non seulement par des causeries,
mais par la création de centres d’informa
tions. Nous avons des sections en France ad
mirablement organisées. Une petite perma
nence est ouverte le jour du marché : on
prête des livres, des brochures, des • jour
naux, qui créent dans l’élément féminin une
espèce d’évolution qui ne se serait jamais
produite si nous ne nous en étions pas occu
pées. Les femmes doivent penser aussi à
l’éducation de la jeunesse. Nous n’écartons
personne. Chacun peut venir à nous. Soyez
sûrs que ceux qui ont un idéal clérical ou
fasciste ne viendront pas nous donner leur
adhésion.
Notre œuvre nous paraît d’autant plus
indispensable que le danger • est encore plus
grand qu'il ne semble. Ce qu’il y a de grave
pour l’idée laïque, c’est qu’elle n’est pas
combattue seulement du dehors, mais aussi
du dedans. Ce n’est pas dans ce milieu que
j’aurai à dire l’action néfaste des davidées
et des jécistes sur l’école primaire. Mais il
faut proclamer la nécessité de réagir sans
tarder dans les Lycées, les E. P. S. et tous
les établissements du second degré. Dans ces
établissements, où des élèves apportent de
petites revues, entraînent leurs amies au
wm
cercle du jeudi, il se forme'
térieur même de nos écoles. C^üi^SliPrseï-
gnantes qu’il appartient de prendre la di
rection d’un mouvement qui les amène à
nous, nos enfants, et les arrache à ce noyau
tage contraire à leur émancipation.
Les femmes souhaitent, avant même de
voter, pour mieux défendre leurs intérêts,
leur foyer, leurs enfants, d’aider à réaliser
une nouvelle démocratie où il y ait un ni
veau supérieur de vie matérielle et spiri
tuelle. La démocratie est en perpétuel mou
vement. Nous avons l’impression que nous
pouvons mener l’humanité vers plus de bon
heur, simplement par le progrès de la rai
son et des idées d’émancipation de tous ceux
qui rêvent de Liberté, d’Egalité et de Fra
ternité.
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Ilotes sur le Congrès de Vichy
Le 52 me Congrès de la Ligue nationale de
l’Enseignement s’est déroulé à Vichy, du 28
au 31 Mai 1936, sous la présidence de M.
Guernut, ministre de l’Education nationale.
La Seine-Inférieure était représentée par
4 délégués : M. Candellier, délégué au Con
seil général ; M. Beauville, délégué à l’U.F.
O.L.E.P. ; Mme Candelliér, déléguée à l’U.F.
O. L.E.A. ; M. Utz, délégué aux Fêtes de la
Jeunesse.
Notre département participait : 1° à la
finale de Basket-ball féminin, avec une sé
lection P.L.H.-A.M. ; 2° au Championnat
d’Education physique, avec une sélection
P. L.G. - P.L.E. - A.L.M. ; 3° au Gala artisti
que du Grand Casino, avec la troupe d’Opé-
rette du P.L.E.
L’Assemblée générale eut lieu à l’Hôtel
Radio, sous la présidence de M. Barrier, ins
pecteur général.
ELECTION DU CONSEIL GÉNÉRAL. —
Le tiers sortant comprenait 21 noms.
Ont été élus ou réélus :
Mlle Angles, MM. Blique, capitaine Echard,
Galibert, Famin, Paul Gers, Giron, secré
taire de la Commission de défense laïque du
S. N. des Instituteurs, Mmes Grenebeau,
Ballin, MM. Lapaiche, Lebrun,- Le Foyer,
Gaston Martin, Docteur Matry, Anfos Mar
tin, Marceau-Pivert, Jean Piot, Mme Rebour,
secrétaire générale de l’Action laïque et dé
mocratique des femmes, MM. Sallée, Seguin,
Soleil.
Le Bureau sortant fut ensuite réélu par
acclamations.
Le président de la Ligue, restant M. Bre-
nier ; M. Truchet (Bouches-du-Rhône) rem
place M. Estèbe, décédé, comme vice-prési
dent ; M. Belliot (Seine-et-Oise) remplace M.
Giay, comme secrétaire général ; M. Seguin
devient secrétaire-adjoint ; M. Aimot (Rhô
ne) est adjoint au trésorier, M. Paul Gers.
Les nouveaux administrateurs de la Con
fédération sont M. Candellier et Mme Mas-
cart.
'L’U.F.O.L.E.P. (Education physique), scus
la- présidence de M. Gornet, a spécialement
demandé la création d’un organisme de l’é
ducation physique auprès du ministère" de
l’Education nationale, organisme qui sera
i assuré du concours entier de l’U.F.O L.E.P.
| et du Syndicat national des Instituteurs,
' pour une action d’ensemble appuyée sur l’E
cole et la post-école.
Quant aux relations avec la F.S.G.T., la
«sæïzscss
Horlogerie
GALIBERT
CHOIX UNIQUE
PRIX SÉRIEUX
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lUM6.pl. de l’Hôtei-de-VIlle -1, rue J.-Slegfrled
Succursale : 275 & 277, rue A.-Briand - LE HAVRE
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LA FARGE-MAROQUIN IER
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24, Place de l’Hôtel-de-Ville —
L.E HAVRE
Remise aux Amicalistes
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Dixième Année.— N u 118
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
CONFEDERATION GENERALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue ‘ d’utilité publique)
AOUT 1936
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à - côté- du Printemps
LE MIEUX AUORTÏ'ZZZZ
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* Qcmijc IO °/o à nos Jociéfaires
Publicité : IYI. CÂNDELLIER
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v
Se A. Gt. NO 3702
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laïques
Rédactionj/m. PI MO N T Téu* wftî
t (9, pue de .fTourneville —*'•
HAVRE
J‘nsi dent actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupiéres - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél 76-80
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél- 66-51
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r 'Ecole de
Rue Dauphine HAVRE
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Pour des raisons diverses, des Âmicalistes
se plaignent de ne pas recevoir leur Journal
eu de ne l’avoir qu’avec un assez long retard.
A partir du MOIS DE JANVIER, « Les Pe
tites A » ne seront plus expédiées en rou
leaux à partager. Notre Secrétariat l’adres
sera directement SOUS BANDE ET A DOMI
CILE aux Membres des Amicales et Œuvres
laïques DONT LA LISTE nous sera fournie
par les soins des Présidents et Présidentes.
Nous pensons être ainsi agréables aux lec
teurs, tout en soulageant les Secrétariats par
ticuliers des Sociétés. Cette liste devra évi
demment correspondre au nombre de Cartes
confédérales prises par ces Sociétés.
Il est entendu que le service aux annon
ceurs, aux membres honoraires et membres
du C- A. fédéral continuera comme par le
passé.
Cette décision est applicable au supplé
ment « Les Petites A Sportives ».
Comment les Femmes
comprennent la Démocratie
CONFÉRENCE DE MADAME SCHAWB,
présidente de
l’Action démocratique et laïque des Femmes,
donnée au Havre, le 21 Mai 1936
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d’abord remercier votre Pré
sident, M. Arnaudtizon, de ses trop aimables
paroles ; je dis bien trop aimables, pour une
modeste conférencière, car, lorsqu’on est
annoncée en de tels termes, on ne peut que
causer une déception.
Permettez-moi de vous dire à mon tour
très sincèrement combien je suis heureuse
d’être invitée ici par la Fédération havraise,
comme je le suis toujours d’aller porter la
bonne parole au sein des Fédérations laï
ques des divers départements. Est-il d’ail
leurs besoin de justifier la présence d’une
femme dans un Congrès de la Ligue de l’En
seignement. Elle nous accueille comme elle
accueille les hommes, nous fait la même pla
ce qu’aux hommes ; nous lui en savons gré.
Il y a une chose que nous, femmes, nous
ne pouvons oublier : la République a donné
à ce pays l’Ecole primaire gratuite, Laïque,
obligatoire pour tous et toutes ; cela, c’est
le grand bienfait de la 3 me République ; et,
nous regrettons seulement que les vieux
Républicains qui ont fait cette Ecole laïque
pour les filles comme pour les garçons,
n’aient pas pensé à en prolonger l’œuvre
au-delà de l’Ecole par l’éducation civique de
l’homme et de la femme.
J’arrive au sujet qu’on m’a demandé de
traiter ici ; « Comment les Femmes com
prennent la Démocratie ».
Permettez-moi de diviser un peu cette
question. Je ne suis pas ici pour faire l’apo
logie de la femme et pour parler de la né
cessité immédiate de lui donner le droit de
suffrage ; seulement, sur la question de prin
cipe, il n’est pas possible de se dire démo
crate ou républicain, si l’on trouve que les
femmes doivent rester en dehors d’une Dé
mocratie. Sur ce point, je crois que nous
sommes tous d’accord. Le suffrage n’est pas
universel quand la moitié du peuple d’un
pays en est exclue.
La justice exige que les femmes aient leur
place dans une République. Le bon sens
exige que dans une déclaration comme celle
des Droits de l’Homme, le mot citoyen ne
signifie pas homme et femme quand il s’agit
de payer l’impôt, et homme seulement quand
il s’agit de gérer les intérêts du pays ?
Je connais bien le grand argument contre
le vote des femmes ; il est tiré précisément
TRAVAUX & PRODUITS
pour
AMATEURS PHOTOGRAPHES
la ««LLBT
112 et 11U, rue Maréchal-Joffre
+■
Développement du Film. Ifr.
6/0
8 poses
la plupart du temps des raisons qui nous
réunissent ici ; c’est-à-dire de la nécessité
de défendre la cause laïque, l’idéal laïque.
Il faut pourtant se garder de croire que
les femmes sont d’un côté et les hommes de
l’autre. N’avons-nous pas entendu dire tou
jours que les femmes d’Espagne étaient sous
la tutelle du clergé ; il y a quatre -ans, lors
du vote qui donna la majorité à la droite,
on mit ce résultat sur le compte du vote
des femmes. Depuis, il y a eu de nouvelles
élections ; on a vu triompher un front popu
laire espagnol ; on n’a pas dit : c’est à cause
des femmes.
La vérité, c’est qu’il y a, à certaines heu
res, dans un pays de grands courants popu
laires qui poussent les hommes et les fem
mes dans une direction donnée. Et je dis
que nous sommes bien capables de prendre
place dans une démocratie.
Je voudrais entrer dans l’examen du con
tenu de l’idée « Démocratie », et vous dire
ce que ce mot représente pour nous autres,
femmes. Je voudrais vous indiquer ce que
nous mettons sous ce mot et ce que nous
ferions au sein du gouvernement.
Nous pouvons reprendre pour cette étude
la vieille inscription qui orne le fronton de
nos monuments publics : « Liberté, Egalité,
Fraternité ».
La liberté ! oui, nous la voulons pour tous
les individus, en la comprenant comme il
convient.
Nous ne sommes pas de ceux qui admet
tent un dictateur quelconque, exerçant ane
tyrannie sur les hommes et les esprits.
Nous voulons la liberté de parole, d’opi
nion, la liberté d’écrire, la liberté de savoir
ce qui est vrai et, par exemple de ne pas
être empoisonnés par une grande presse qui
se laisse acheter et qui souvent vient trou
bler et fausser les esprits ;
La liberté de la Radio, car il est tout de
même extraordinaire que nous assistions à
toutes sortes d’auditions mais que le Fran
çais de pensée libre puisse difficilement
entendre exprimer son idéal ;
La liberté syndicale dont certains journaux
nous racontent encore deux ou trois fois par
semaine qu’elle est illégale pour les fonc
tionnaires ;
Le droit pour ceux-ci d’être des citoyens
totaux et non des citoyens diminués :
La liberté de conscience, il m’appartient
je crois dans ce milieu laïque de préciser
une fois de plus ce que nous entendons
par là.
Nous entendons par liberté de conscience,
la neutralité absolue de l’Ecole. Nous vou
lons que l’Ecole soit laïque pour sauvegar
der l’indépendance de tous les esprits et de
toutes les tendances. Nous reconnaissons
parfaitement que chacun a le droit de croire
ce qu’il veut. Ce que nous ne voulons pas.
c’est qu’une Eglise quelconque s’arroge le
droit de profiter de ce qu’elle est un centre
d’action spirituelle, pour agir sur les esprits
en vue d’un certain but politique.
Nous réclamons aussi l’égalité en sachant
combien elle est difficile à atteindre. La na
ture elle-même, dès la naissance, se charge
de nous rendre inégaux. Mais la Démocratie
peut réussir à limiter l’inégalité, en recon
naissant :
l’Egalité de toutes les nations, grandes et
petites, car tous les Etats ont droit à la vie ;
l’Egalité des sexes, je serais mal fondée à
ne pas la réclamer ;
l’Egalité des races. Nous savons trop com
bien, au nom des races soi-disant supérieu
res, on peut dans certaines régions commet
tre d’injustices et retourner à la barbarie ;
l’Egalité de toutes les races. Nous la sou
haitons sans excepter des races dites arrié
rées, ou demeurées dans une condition infé
rieure.
Cette égalité entraîne pour nous la néces
sité d’une fraternité véritable, et c’est bien
à cela que nous autres, femmes, nous nous
intéressons spécialement.
Je crois à la Démocratie et je ne nie pas
ce que les hommes ont fait depuis que nous
sommes en République. Mais, tout de même,
la lutte contre certains fléaux eût été plus
poussée, si les femmes avaient pu y colla
borer : la lutte centre les maladies « tuber
culose, syphilis, cancer », la lutte contre les
taudis* pour qu’on ne voie plus ce qui dé
shonore la France : dans certains quartiers
de nos grandes villes, des petits qui couchent
par terre, dans des chambres où n’entre ja
mais le soleil.
Si nous avions voix au chapitre, croyez
bien que nous nous attacherions d’abord à
résoudre ce problème-là. Nous nous occupe
rions des enfants pour qu’ils aient partout
des écoles claires, ensoleillées, pour qu’ils
aient des vacances, qu’ils connaissent tous
les joies de la montagne et de la mer. Il
n’est pas digne d’une Démocratie que cha
cun n’ait pas au moins ce minimum.
Enfin, les démocraties ne sont-elles pas
toutes désireuses de voir régner la paix ?
Je vous disais que nous autres, femmes, nous
n^us attacherions à lutter contre les fléaux
sociaux ; le pire fléau, ne croyez-vous pas
que c’est la guerre ? Ne croyez-vous pas
qu’il y ait quelque chose de pire que les
villes détruites : la douleur d’une mère qui
pleure son enfant ? Peüt-être les hommes ne
réussiront-ils jamais seuls à tuer la guerre.
Ce n’est pas seulement parce qu’ils Fo'nt
dans le sang, non, mais peut-être parce que
certains d’entre eux se jugeraient déshonorés
de sembler manquer de courage. Et je dis
que nous autres, femmes, ce qui nous dé
shonore, c’est de ne pas lutter pour sauver
la vie de nos enfants. La guerre, voyez-vous,
est indigne des hommes, et parce que, jus
qu’à présent, ils ont eu cette folie de s’achar
ner à s’entre-détruire, il faut que nous, nous
les aidions à conserver la paix. Je ne place
pas la question sur le plan sentimental, car
je sais très bien que ce n’ést pas ainsi qu’elle
peut être résolue. Nous sommes de toute
notre âme en faveur de la Société des Na
tions, d’une Société des Nations rénovée,
fortifiée, une société des peuples et non des
gouvernements, d’une collaboration loyale et
non un consortium d’intérêts, pour la sau
vegarde, pour le développement de la paix.
Dans cette lutte, nous sommes à vos côtés,
croyez-le.
Naturellement, nous sommes aussi pour
tous les moyens — puisqu’on ne peut pas
tuer la guerre d’un seul coup — pour tous
les moyens qui continueront à la rendre
plus difficile et plus rare, d’abord pour ce
premier moyen qui consiste à tuer la fabri
cation poussée des armes de guerre. S’il n’y
avait pas de gens pour profiter de la guerre
en vendant des armes, il y aurait peut-être
moins de possibilités de guerre. Nous som
mes pour un désarmement général, et con
trôlé, naturellement. Nous sommes pour tout
ce qui rendra plus difficile la naissance des
guerres, en attendant de voir luire l’aube
d’un monde pacifié.
A ce programme, je ne veux rien ajouter
pour ne pas être trop longue et je passe à
la deuxième partie de mon exposé.
Voici ce que je crois que nous pouvons
faire. Nous ne devons pas penser que notre
foyer est une fin en soi. Les femmes qui
sont avant tout des êtres créés pour la fa
mille ont plus ou moins tendance à s’imagi
ner que le cercle fermé que constituent le
mari et les enfants doit suffire à l’activité
d’une femme. Or, ce foyer participe à la
vie de l’Etat qui lui impose des obligations
et des sacrifices. Par conséquent, il est in
dispensable que la femme participe à la mar
che générale et à la conduite de l’Etat.
Les femmes ne doivent pas s’imaginer
qu’elles ne devront s’intéresser à la vie po
litique que lorsqu’elles voteront et dire qu’en
attendant, cela leur est indifférent.
J’ai ouï dire que les électeurs de 1848,
mal instruits de leur nouveau rôle, ont rendu
possible un coup d’Etat qui n’a pas été fort
heureux.
Les femmes françaises ont passé par l’E
cole obligatoire, beaucoup par l’Ecole laïque,
mais la complexité des questiens ost telle,
qu’il faut les connaître, les étudier, même
si l’on n’a pas à voter. Nous devons, dès
maintenant nous intéresser à la démocratie
d’une façon effective, car en face on se grou
pe en vue du vote des femmes. Nous n’i
gnorons pas qu’il existe une société qui.
s’appelle « L’Action féminine catholique des
Françaises », incorporée à la Ligue Patrio
tique des Françaises qui a 2.600.000 mem
bres. On les groupe dans des associations
de ce genre pour les habituer à venir rece
voir des mots d’ordre et à voter selon des
directives imposées. Il est d’ailleurs assez
curieux de voir préparer les femmes par
des gens dont les principes sont opposés aux
principes démocratiques.
Nous ne voulons pas voter demain d’une
façon passive et insuffisante. Ce que je vous
demande, donc, c’est de penser à la néces
sité de constituer des groupements féminins
d’Education civique et laïque. On objectera :
« Pourquoi un parti de femmes ? ». Je ré
ponds qu’un groupement féminin n’est pas
un parti anti-hommes. Ce qui est souhaita
ble, c’est que la collaboration de l’homme
et de la femme permette de diriger la Cité,
comme elle dirige la famille. Jamais les
femmes n’iront en masse s’inscrire dans les
partis politiques. Celles qui vont dans les
Syndicats le font pour défendre leurs inté
rêts professionnels.
Or, auprès de qui importe-t-il de faire de
l’éducation ? Près des femmes non organi
sées, évidemment. En France, il y a une
immense majorité de femmes qui n’enten
dent rien aux questions politiques simple
ment parce qu’elles ne sont pas habituées
à en discuter. Parce que trop souvent le
mari dit à sa femme : « Moi, je vais à ma
réunion, cela ne t’intéresse pas ».
Il faut éduquer ces petites bourgeoises, ces
paysannes, ces employées, ces femmes dont
le bon sens gère la maison familiale. C’est
pourquoi je fais appel aux femmes qui sont
déjà instruites et affranchies. Il y a différen
tes façons d’agir : soit par des causeries un
peu élevées dans les milieux cultivés, soit
par des causeries élémentaires pour les fem
mes du peuple qui n’ont jamais eu l’occa
sion de s’informer ou de penser aux questions
qui nous préoccupent.
Une Directrice d’Ecole normale me racon
tait que dans son département il y avait des
fermières qui ignoraient quel est actuelle
ment le gouvernement de la France, et ne
s’imaginaient pas que nous sommes en Ré
publique ! C’est un témoignage irréfutable
et je voudrais qu’il vous permît de mesurer
ce que nous avons à faire.
Laisserons-nous les adversaires de la laï
cité rallier cette masse et l’endoctriner ? Il
faut donc que nous formions des groupes
qui agiront non seulement par des causeries,
mais par la création de centres d’informa
tions. Nous avons des sections en France ad
mirablement organisées. Une petite perma
nence est ouverte le jour du marché : on
prête des livres, des brochures, des • jour
naux, qui créent dans l’élément féminin une
espèce d’évolution qui ne se serait jamais
produite si nous ne nous en étions pas occu
pées. Les femmes doivent penser aussi à
l’éducation de la jeunesse. Nous n’écartons
personne. Chacun peut venir à nous. Soyez
sûrs que ceux qui ont un idéal clérical ou
fasciste ne viendront pas nous donner leur
adhésion.
Notre œuvre nous paraît d’autant plus
indispensable que le danger • est encore plus
grand qu'il ne semble. Ce qu’il y a de grave
pour l’idée laïque, c’est qu’elle n’est pas
combattue seulement du dehors, mais aussi
du dedans. Ce n’est pas dans ce milieu que
j’aurai à dire l’action néfaste des davidées
et des jécistes sur l’école primaire. Mais il
faut proclamer la nécessité de réagir sans
tarder dans les Lycées, les E. P. S. et tous
les établissements du second degré. Dans ces
établissements, où des élèves apportent de
petites revues, entraînent leurs amies au
wm
cercle du jeudi, il se forme'
térieur même de nos écoles. C^üi^SliPrseï-
gnantes qu’il appartient de prendre la di
rection d’un mouvement qui les amène à
nous, nos enfants, et les arrache à ce noyau
tage contraire à leur émancipation.
Les femmes souhaitent, avant même de
voter, pour mieux défendre leurs intérêts,
leur foyer, leurs enfants, d’aider à réaliser
une nouvelle démocratie où il y ait un ni
veau supérieur de vie matérielle et spiri
tuelle. La démocratie est en perpétuel mou
vement. Nous avons l’impression que nous
pouvons mener l’humanité vers plus de bon
heur, simplement par le progrès de la rai
son et des idées d’émancipation de tous ceux
qui rêvent de Liberté, d’Egalité et de Fra
ternité.
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Ilotes sur le Congrès de Vichy
Le 52 me Congrès de la Ligue nationale de
l’Enseignement s’est déroulé à Vichy, du 28
au 31 Mai 1936, sous la présidence de M.
Guernut, ministre de l’Education nationale.
La Seine-Inférieure était représentée par
4 délégués : M. Candellier, délégué au Con
seil général ; M. Beauville, délégué à l’U.F.
O.L.E.P. ; Mme Candelliér, déléguée à l’U.F.
O. L.E.A. ; M. Utz, délégué aux Fêtes de la
Jeunesse.
Notre département participait : 1° à la
finale de Basket-ball féminin, avec une sé
lection P.L.H.-A.M. ; 2° au Championnat
d’Education physique, avec une sélection
P. L.G. - P.L.E. - A.L.M. ; 3° au Gala artisti
que du Grand Casino, avec la troupe d’Opé-
rette du P.L.E.
L’Assemblée générale eut lieu à l’Hôtel
Radio, sous la présidence de M. Barrier, ins
pecteur général.
ELECTION DU CONSEIL GÉNÉRAL. —
Le tiers sortant comprenait 21 noms.
Ont été élus ou réélus :
Mlle Angles, MM. Blique, capitaine Echard,
Galibert, Famin, Paul Gers, Giron, secré
taire de la Commission de défense laïque du
S. N. des Instituteurs, Mmes Grenebeau,
Ballin, MM. Lapaiche, Lebrun,- Le Foyer,
Gaston Martin, Docteur Matry, Anfos Mar
tin, Marceau-Pivert, Jean Piot, Mme Rebour,
secrétaire générale de l’Action laïque et dé
mocratique des femmes, MM. Sallée, Seguin,
Soleil.
Le Bureau sortant fut ensuite réélu par
acclamations.
Le président de la Ligue, restant M. Bre-
nier ; M. Truchet (Bouches-du-Rhône) rem
place M. Estèbe, décédé, comme vice-prési
dent ; M. Belliot (Seine-et-Oise) remplace M.
Giay, comme secrétaire général ; M. Seguin
devient secrétaire-adjoint ; M. Aimot (Rhô
ne) est adjoint au trésorier, M. Paul Gers.
Les nouveaux administrateurs de la Con
fédération sont M. Candellier et Mme Mas-
cart.
'L’U.F.O.L.E.P. (Education physique), scus
la- présidence de M. Gornet, a spécialement
demandé la création d’un organisme de l’é
ducation physique auprès du ministère" de
l’Education nationale, organisme qui sera
i assuré du concours entier de l’U.F.O L.E.P.
| et du Syndicat national des Instituteurs,
' pour une action d’ensemble appuyée sur l’E
cole et la post-école.
Quant aux relations avec la F.S.G.T., la
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