Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 31 juillet 1892 31 juillet 1892
Description : 1892/07/31. 1892/07/31.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959564n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 31 Juillet 189^
JOURNAL DU m
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
M. Burdeau.
A la suite d’une interpellation sur le
Dahomey, à la date du 11 juillet, M. Gode
froy Gavaignac, ministre de la marine,
mis en minorité par la Chambre, a donné
sa démission. Sa succession a été offerte à
M. Burdeau, l’éminent rapporteur général
du budget, qui avait dû à l’origine faire
partie du cabinet présidé par M. Loubet,
en qualité de ministre des travaux publics.
Vice-président de la Chambre, le député
de Lyon est un travailleur infatigable; c’est
en outre un homme aimable et conciliant
qui compte à la Chambre et au Sénat de
nombreux amis. M. Burdeau est né à Lyon,
le 10 septembre 1851. Agrégé de philoso
phie, ancien élève de l’école normale supé
rieure, engagé volontaire en 1870, décoré
pour sa belle conduite devant l’ennemi, il
a été successivement professeur de philo
sophie à Saint-Etienne, à Nancy et au
lycée Louis-le-Grand. Il fut chef de cabinet
de M. Paul Bert, au ministère de l’instruc
tion publique.
Élu député en 1885, il a été nommé rap
porteur du budget de l’instruction publique
en 1886 et 1887, et rapporteur général
de la commission du budget en 1889.
Ses travaux littéraires ont été fort remarqués
dans la Revue des Deux Mondes et dans la Revue
philosophique. On lui doit en outre une traduction
d’un des principaux ouvrages de Schopenhauer.
M. Burdeau est doué d’un esprit supérieur dont
les aptitudes, on le voit, sont aussi souples que
variées. Sa nomination a rallié tous les suffrages.
Catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains.
Un cataclysme effroyable et qui fait penser à
quelques scènes du déluge, vient de ruiner une
des stations thermales
les plus suivies de la
Savoie: l’établissement
des bains de Saint-Ger-
vais.
Saint-Gervais est un
chef-lieu de canton de
la Haute-Savoie ; la
commune compte 2,000
habitants environ, mais
le bourg est lui-même
peu important; la po
pulation est répartie
dans un grand nombre
de hameaux disséminés
dans la montagne ou
au fond de la gorge du
Bonnant, traversée par
le torrent du même
nom.
Cette gorge n’a pas
une lieue de dévelop
pement, mais elle est
fort étroite : on dirait
que le Bonnant a scié
le rocher au-dessous
du village de Saint-Ger
vais.
C’est dans ce site', au
pied de hautes parois,
que l’on découvrit,
peu d’années, sa femme lui succéda. Elle a
succombé dans la catastrophe.
L’établissement se composait de deux
grands corps de bâtiments parallèles, de
deux ou trois étages; ils étaient reliés
entre eux par un troisième corps de bâti
ments et figuraient ainsi assez exactement
un H majuscule. Deux cents baigneurs
pouvaient y trouver place aisément.
Une vaste cour toujours fort animée était
encadrée par les bâtiments où l’on remar
quait, au rez-de-chaussée, des salles de
réunion, de bal, de concert, et une belle
bibliothèque. Tout un côté des bâtiments
était construit en bordure du lit même
du Bonnant qui forme, au-dessus des bains,
une cascade de dix mètres de hauteur.
Beaucoup de baigneurs affectionnaient les
chambres qui donnaient de ce côté, trou
vaient du charme au grondement berçant
et continu des eaux tumultueuses.
Dans la nuit du lundi au mardi (11-12
juillet), vers deux heures du matin, un bruit
formidable réveilla plusieurs personnes.
Peu après, un tourbillon furieux d’eau et
de boue, charriant de formidables quartiers
de rocs et des débris de toutes sortes, se
précipita dans la gorge. Une bourrasque
d’air chassée par la masse d’eau souffla.
Cela ne dura pas plus de cinq minutes,
d’après le récit des témoins qui ont survécu;
mais cela suffit pour renverser de fond en
comble trois bâtiments et pour en détruire un
autre à moitié.
Il faut renoncer à peindre l’épouvante de ceux
qui furent épargnés par cette formidable trombe,
et qui n’ont été sauvés que par miracle. A l’heure
actuelle, le nombre exact des victimes n’est pas
encore connu. Le flot a tout ravagé sur un par
cours de plus de dix kilomètres, et les cadavres et
les épaves ont été emportés par une coulée
de boue vaseuse où roulaient des quartiers de
roches d’unedimension
énorme.
Le désastre, produit
par l’éboulement d’un
glacier, a commencé
très haut dans la mon
tagne, et grâce àlacarte
que nousreproduisons,
on pourra en suivre la
marche et l’étendue.
Presque aux sources
du torrent qui appor
tent les eaux du gla
cier du Bionnassay au
Bonnant, l'une des pre
mières victimes a été
une bergère qui setrou-
vait au chalet de la
Pierre. Ce chalet a été
emporté avec tout ce
qu’il contenait. Un
moulin et une scierie,
qui se trouvaient un
peu plus bas, ont eu le
même sort. A partir du
Bionnassay, le torrent
est encaissé entre de
formidables rochers où
la masse, grossie par
les eaux du glacier et
par les terres qu’il char-
M. BURDEAU, nouveau ministre de la marine.
en 1806, les eaux thermales de Saint-Gervais.
L’établissement de bains de Saint-Gervais a été
fondé, ou du moins considérablement amélioré
par un docteur du nom de Demay. Il eut, dès son
origine, un très grand succès ; en mourant,
Demay le légua à un jeune homme qui appar
tenait à l’ordre des dominicains.
Ceux-ci, en effet, le possédèrent et l’administrè
rent à peu près jusqu’à l’époque des décrets, puis
ils le vendirent à la Société générale des eaux ther
males et bains de mer. L’administrateur en fut
d’abord M. Fauron. A sa mort, survenue il y a
Village de Bionnay.
JOURNAL DU m
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
M. Burdeau.
A la suite d’une interpellation sur le
Dahomey, à la date du 11 juillet, M. Gode
froy Gavaignac, ministre de la marine,
mis en minorité par la Chambre, a donné
sa démission. Sa succession a été offerte à
M. Burdeau, l’éminent rapporteur général
du budget, qui avait dû à l’origine faire
partie du cabinet présidé par M. Loubet,
en qualité de ministre des travaux publics.
Vice-président de la Chambre, le député
de Lyon est un travailleur infatigable; c’est
en outre un homme aimable et conciliant
qui compte à la Chambre et au Sénat de
nombreux amis. M. Burdeau est né à Lyon,
le 10 septembre 1851. Agrégé de philoso
phie, ancien élève de l’école normale supé
rieure, engagé volontaire en 1870, décoré
pour sa belle conduite devant l’ennemi, il
a été successivement professeur de philo
sophie à Saint-Etienne, à Nancy et au
lycée Louis-le-Grand. Il fut chef de cabinet
de M. Paul Bert, au ministère de l’instruc
tion publique.
Élu député en 1885, il a été nommé rap
porteur du budget de l’instruction publique
en 1886 et 1887, et rapporteur général
de la commission du budget en 1889.
Ses travaux littéraires ont été fort remarqués
dans la Revue des Deux Mondes et dans la Revue
philosophique. On lui doit en outre une traduction
d’un des principaux ouvrages de Schopenhauer.
M. Burdeau est doué d’un esprit supérieur dont
les aptitudes, on le voit, sont aussi souples que
variées. Sa nomination a rallié tous les suffrages.
Catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains.
Un cataclysme effroyable et qui fait penser à
quelques scènes du déluge, vient de ruiner une
des stations thermales
les plus suivies de la
Savoie: l’établissement
des bains de Saint-Ger-
vais.
Saint-Gervais est un
chef-lieu de canton de
la Haute-Savoie ; la
commune compte 2,000
habitants environ, mais
le bourg est lui-même
peu important; la po
pulation est répartie
dans un grand nombre
de hameaux disséminés
dans la montagne ou
au fond de la gorge du
Bonnant, traversée par
le torrent du même
nom.
Cette gorge n’a pas
une lieue de dévelop
pement, mais elle est
fort étroite : on dirait
que le Bonnant a scié
le rocher au-dessous
du village de Saint-Ger
vais.
C’est dans ce site', au
pied de hautes parois,
que l’on découvrit,
peu d’années, sa femme lui succéda. Elle a
succombé dans la catastrophe.
L’établissement se composait de deux
grands corps de bâtiments parallèles, de
deux ou trois étages; ils étaient reliés
entre eux par un troisième corps de bâti
ments et figuraient ainsi assez exactement
un H majuscule. Deux cents baigneurs
pouvaient y trouver place aisément.
Une vaste cour toujours fort animée était
encadrée par les bâtiments où l’on remar
quait, au rez-de-chaussée, des salles de
réunion, de bal, de concert, et une belle
bibliothèque. Tout un côté des bâtiments
était construit en bordure du lit même
du Bonnant qui forme, au-dessus des bains,
une cascade de dix mètres de hauteur.
Beaucoup de baigneurs affectionnaient les
chambres qui donnaient de ce côté, trou
vaient du charme au grondement berçant
et continu des eaux tumultueuses.
Dans la nuit du lundi au mardi (11-12
juillet), vers deux heures du matin, un bruit
formidable réveilla plusieurs personnes.
Peu après, un tourbillon furieux d’eau et
de boue, charriant de formidables quartiers
de rocs et des débris de toutes sortes, se
précipita dans la gorge. Une bourrasque
d’air chassée par la masse d’eau souffla.
Cela ne dura pas plus de cinq minutes,
d’après le récit des témoins qui ont survécu;
mais cela suffit pour renverser de fond en
comble trois bâtiments et pour en détruire un
autre à moitié.
Il faut renoncer à peindre l’épouvante de ceux
qui furent épargnés par cette formidable trombe,
et qui n’ont été sauvés que par miracle. A l’heure
actuelle, le nombre exact des victimes n’est pas
encore connu. Le flot a tout ravagé sur un par
cours de plus de dix kilomètres, et les cadavres et
les épaves ont été emportés par une coulée
de boue vaseuse où roulaient des quartiers de
roches d’unedimension
énorme.
Le désastre, produit
par l’éboulement d’un
glacier, a commencé
très haut dans la mon
tagne, et grâce àlacarte
que nousreproduisons,
on pourra en suivre la
marche et l’étendue.
Presque aux sources
du torrent qui appor
tent les eaux du gla
cier du Bionnassay au
Bonnant, l'une des pre
mières victimes a été
une bergère qui setrou-
vait au chalet de la
Pierre. Ce chalet a été
emporté avec tout ce
qu’il contenait. Un
moulin et une scierie,
qui se trouvaient un
peu plus bas, ont eu le
même sort. A partir du
Bionnassay, le torrent
est encaissé entre de
formidables rochers où
la masse, grossie par
les eaux du glacier et
par les terres qu’il char-
M. BURDEAU, nouveau ministre de la marine.
en 1806, les eaux thermales de Saint-Gervais.
L’établissement de bains de Saint-Gervais a été
fondé, ou du moins considérablement amélioré
par un docteur du nom de Demay. Il eut, dès son
origine, un très grand succès ; en mourant,
Demay le légua à un jeune homme qui appar
tenait à l’ordre des dominicains.
Ceux-ci, en effet, le possédèrent et l’administrè
rent à peu près jusqu’à l’époque des décrets, puis
ils le vendirent à la Société générale des eaux ther
males et bains de mer. L’administrateur en fut
d’abord M. Fauron. A sa mort, survenue il y a
Village de Bionnay.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.47%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.47%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k959564n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k959564n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k959564n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k959564n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k959564n
Facebook
Twitter