Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse...Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 7 Août 4892
JOURNAL DU
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ÎO cent.
ILLUSTRÉ
BUREAUX 9 — Quai d’Orléans — 9
Journal du Havre
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HEBDOMADAIRE
HAVRE
M. Léon CLADEL, mort le 22 juillet. NOS GRAVURES
M. Léon Cladel. Le laborieux et original écrivain qui vient de succomber à une longue maladie dont il souffrait
depuis deux années, était entré dans sa cinquante- septième année. Fils d’un artisan de Montauban, Cladel fit ses études au collège de Toulouse, mais dès qu’il eut atteint sa vingtième année, il vint à Paris qui l’attirait irrésistiblement. Ses débuts furent on ne peut plus modestes. Nous le trouvons d’abord homme d’équipe dans une gare, puis employé aux abattoirs. Les relations lui vinrent néanmoins, et bien tôt, protégé par Baudelaire, par Albert Colli- gnon et par Etienne Carjat qui favorisèrent ses débuts, il écrivit son premier livre : Les Martyrs ridicules. Il collabora ensuite à différents journaux où l’on apprécia fort ses tableaux populaires. La plupart des œuvres de Cladel ont été réunies sous ce titre général: Les Va-nu-pieds. Les autres portent des noms à tout le moins aussi bizarres. Relevons dans cette longue liste: Une Maudite, Le Bouscassié, La Fête Votive de Saint Bartholomée, Porte-Glaive, Pierre Patient, Ompdrailles, Le tombeau des lut teurs, N'a qu'un œil, etc. En raison de son amour de l’indépendance, Cladel a toujours fui tout espèce de poste lucratif. Il avait obtenu, au lendemain de la chute de l’Empire, de modestes fonctions dans l’assistance publique; mais ce républicain farouche n’avait qu’un bonheur, au lendemain d’un succès de librairie, c’était de retourner pendant quelque temps à la sauvagerie natale, au fond de son cher Quercy. Très simple, très doux, très bon, surtout très travailleur, Cladel, en dépit de ses fréquentations,
avait conservé quelque chose de rustique et de fruste qui transpirait jusque dans sa mise. Son labeur incessant ne lui a pas été d’un grand profit, et ce littérateur curieux et plein de saveur est mort dans un état voisin de la gêne.
SAINT-CLOUD. — Ruines du chateau. — Vue de la cour d’honneur.
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