Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-07-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 24 juillet 1892 24 juillet 1892
Description : 1892/07/24. 1892/07/24.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9595638
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 24 Juillet 1892
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
hebdomadaire:
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 0
HAVRE
RÉSERVOIRS DE MONTROUGE. — Vue du bassin supérieur.
NOS GRAVURES
L’eau potable de Paris.
Chaque année, à l’époque des grandes chaleurs,
se renouvellent les doléances du public au sujet
de la pénurie des eaux de source. Cet été, en rai
son de la sécheresse du printemps, on se plaint
plus bruyamment que jamais et, s’il fallait en
croire les mécontents, Paris ne serait pas loin de
mourir de la pépie.
En réalité cette grande disette ne s’est jusqu’ici
traduite que par la substitution successive de l’eau
de Seine à l’eau de Vanne dans deux arrondisse
ments sur vingt. C’est déjà trop puisque ces chan
gements ne vont pas sans dommage pour l’hygiène
publique, mais si l’on compare la situation actuelle
à ce quelle était autrefois, on se sent l’âme pleine
de miséricorde pour nos édiles.
En effet, sans remonter jusqu’au Paris gallo-
romain, mérovingien et carlovingien qui ne buvait
que les eaux fangeuses puisées à même le fleuve,
le long des rives de la cité — l’aqueduc d’Arcueil
n’ayant jamais servi qu’à l’alimentation privée des
thermes de l’empereur Julien — on voit que jus
qu’au xvmo siècle nos pères n’avaient pour s’abreu
ver que les sources de Belleville et des Prés-Saint-
Gervais, canalisées par les moines pour le service
de leurs monastères, et utilisées à titre gracieux
pour le fonctionnement d’un certain nombre de
fontaines publiques. A cette époque, chaque mai
son possédait bien un puits, et il était facile, au
moins sur la rive droite, de trouver l’eau sans
creuser trop profondément, mais ces puits étaient
souillés par les infiltrations des eaux ménagères
répandues à la surface du sol. Mieux valait encore
le liquide douteux recueilli dans la Seine et élevé,
pour la distribution des quartiers bas, par les
pompes de la Samaritaine, de Notre-Dame, de
Chaillot et du Gros-Caillou.
Nous aurons suffisamment caractérisé l’état pré
caire dans lequel se trouvait la capitale au com
mencement de ce siècle en disant qu’elle comptait
alors 547,755 habitants et que la distribution des
eaux ne montait par tête qu’à un peu moins de
14 litres, tant pour le service public que pour le
service privé. Actuellement, on dispose de 220 litres
par tête d’habitant, et nous trouvons moyen de
nous plaindre. Jugez si nos ancêtres devaient
souffrir de la soif.
C’est au xix° siècle seulement que furent entre
pris les grands travaux de canalisation qui devaient
changer la face des choses. Ces travaux sont la
construction des canaux de l’Ourcq et de Saint-
Denis exécutés sous le premier Empire et la Res
tauration, l’adduction de la Dhuis, œuvre du second
Empire, et la dérivation de la Vanne accomplie
par la République actuelle.
Les canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis avaient
autant pour but le développement de la navigation
intérieure que le ravitaillement des fontaines pari
siennes.
L’eau de l’Ourcq conduite au bassin de la Villette
à une altitude de 52 mètres, fut utilisée dès le
début pour le service des quartiers de la rive droite
situés à la même hauteur. Mais d’une part, on
s’aperçut, en pratique, qu’elle ne pouvait être dis
tribuée que jusqu’à 42 mètres d’élévation et que
souillée par les déjections des mariniers, elle lais
sait beaucoup à désirer comme pureté; d’autre
part, l’analyse révéla qu’elle était beaucoup trop
chargée de sels, de chaux et de sulfates et franche
ment, mauvaise pour la consommation.
Il fallut donc chercher autre chose, et après de
longues années d’études on se décida à capter la
Dhuis, charmante rivière d’un débit régulier et
résistant aux grandes sécheresses, qui prend sa
source dans les terrains tertiaires lacustres de la
Brie. L’aqueduc est, dans la vallée de la Dhuis, à
l’altitude de 128 mètres, et arrive au réservoir de
Ménilmontant à la cote 108. Sa longueur totale est
de 1 3i,i62 mètres, et sa pente en dehors des
syphons de 10 centimètres par kilomètre. Il a
coûté 18 millions de francs, y compris l’achat des
sources. Malheureusement son débit n’est que de
20.000 mètres cubes par jour, et si les quartiers
hauts de la rive droite se trouvaient désormais
pourvus, on ne pouvaient oublier l’ancien Paris et
le condamner éternellement à boire les eaux du
canal de l’Ourcq.
De là la reprise du projet de dérivation des
sources de la Vanne, déclaré d’utilité publique en
1866. Les travaux commencés l’année suivante,
furent interrompus pendant la guerre de 1870 à
1871, recommencés en 1872 et terminés en 1874.
La Vanne qui alimente actuellement le plus
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
hebdomadaire:
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 0
HAVRE
RÉSERVOIRS DE MONTROUGE. — Vue du bassin supérieur.
NOS GRAVURES
L’eau potable de Paris.
Chaque année, à l’époque des grandes chaleurs,
se renouvellent les doléances du public au sujet
de la pénurie des eaux de source. Cet été, en rai
son de la sécheresse du printemps, on se plaint
plus bruyamment que jamais et, s’il fallait en
croire les mécontents, Paris ne serait pas loin de
mourir de la pépie.
En réalité cette grande disette ne s’est jusqu’ici
traduite que par la substitution successive de l’eau
de Seine à l’eau de Vanne dans deux arrondisse
ments sur vingt. C’est déjà trop puisque ces chan
gements ne vont pas sans dommage pour l’hygiène
publique, mais si l’on compare la situation actuelle
à ce quelle était autrefois, on se sent l’âme pleine
de miséricorde pour nos édiles.
En effet, sans remonter jusqu’au Paris gallo-
romain, mérovingien et carlovingien qui ne buvait
que les eaux fangeuses puisées à même le fleuve,
le long des rives de la cité — l’aqueduc d’Arcueil
n’ayant jamais servi qu’à l’alimentation privée des
thermes de l’empereur Julien — on voit que jus
qu’au xvmo siècle nos pères n’avaient pour s’abreu
ver que les sources de Belleville et des Prés-Saint-
Gervais, canalisées par les moines pour le service
de leurs monastères, et utilisées à titre gracieux
pour le fonctionnement d’un certain nombre de
fontaines publiques. A cette époque, chaque mai
son possédait bien un puits, et il était facile, au
moins sur la rive droite, de trouver l’eau sans
creuser trop profondément, mais ces puits étaient
souillés par les infiltrations des eaux ménagères
répandues à la surface du sol. Mieux valait encore
le liquide douteux recueilli dans la Seine et élevé,
pour la distribution des quartiers bas, par les
pompes de la Samaritaine, de Notre-Dame, de
Chaillot et du Gros-Caillou.
Nous aurons suffisamment caractérisé l’état pré
caire dans lequel se trouvait la capitale au com
mencement de ce siècle en disant qu’elle comptait
alors 547,755 habitants et que la distribution des
eaux ne montait par tête qu’à un peu moins de
14 litres, tant pour le service public que pour le
service privé. Actuellement, on dispose de 220 litres
par tête d’habitant, et nous trouvons moyen de
nous plaindre. Jugez si nos ancêtres devaient
souffrir de la soif.
C’est au xix° siècle seulement que furent entre
pris les grands travaux de canalisation qui devaient
changer la face des choses. Ces travaux sont la
construction des canaux de l’Ourcq et de Saint-
Denis exécutés sous le premier Empire et la Res
tauration, l’adduction de la Dhuis, œuvre du second
Empire, et la dérivation de la Vanne accomplie
par la République actuelle.
Les canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis avaient
autant pour but le développement de la navigation
intérieure que le ravitaillement des fontaines pari
siennes.
L’eau de l’Ourcq conduite au bassin de la Villette
à une altitude de 52 mètres, fut utilisée dès le
début pour le service des quartiers de la rive droite
situés à la même hauteur. Mais d’une part, on
s’aperçut, en pratique, qu’elle ne pouvait être dis
tribuée que jusqu’à 42 mètres d’élévation et que
souillée par les déjections des mariniers, elle lais
sait beaucoup à désirer comme pureté; d’autre
part, l’analyse révéla qu’elle était beaucoup trop
chargée de sels, de chaux et de sulfates et franche
ment, mauvaise pour la consommation.
Il fallut donc chercher autre chose, et après de
longues années d’études on se décida à capter la
Dhuis, charmante rivière d’un débit régulier et
résistant aux grandes sécheresses, qui prend sa
source dans les terrains tertiaires lacustres de la
Brie. L’aqueduc est, dans la vallée de la Dhuis, à
l’altitude de 128 mètres, et arrive au réservoir de
Ménilmontant à la cote 108. Sa longueur totale est
de 1 3i,i62 mètres, et sa pente en dehors des
syphons de 10 centimètres par kilomètre. Il a
coûté 18 millions de francs, y compris l’achat des
sources. Malheureusement son débit n’est que de
20.000 mètres cubes par jour, et si les quartiers
hauts de la rive droite se trouvaient désormais
pourvus, on ne pouvaient oublier l’ancien Paris et
le condamner éternellement à boire les eaux du
canal de l’Ourcq.
De là la reprise du projet de dérivation des
sources de la Vanne, déclaré d’utilité publique en
1866. Les travaux commencés l’année suivante,
furent interrompus pendant la guerre de 1870 à
1871, recommencés en 1872 et terminés en 1874.
La Vanne qui alimente actuellement le plus
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.31%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9595638/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9595638/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9595638/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9595638
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9595638
Facebook
Twitter