Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1891-12-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 13 décembre 1891 13 décembre 1891
Description : 1891/12/13. 1891/12/13.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959531g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 13 Décembre 1891
JOURNAL
Prix du Numéro. . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRE
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
Jeanne d’Arc à la Légion d’honneur.
Jeudi dernier, 26 novembre, a
eu lieu, à la Maison d’éducation
de la Légion d’honneur, à Saint-
Denis, l’inauguration de la statue
de Jeanne d’Arc libératrice par
M. Chatrousse. Cette belle figure,
très remarquée au Salon de 1887,
avait été achetée simultanément
par la ville de Paris, qui va en
ériger prochainement une épreuve
surune de sesplaces publiques(i),
et par l’Etat. A la demande du
général Février, grand-chancelier
de la Légion d’honneur, et sur la
proposition de M. Larroumet,
alors directeur des Beaux-Arts, le
ministre de l’instruction publique
décidait, il y a quelques mois,
que l’œuvre de M. Chatrousse se
rait placée à la Maison de Saint-
Denis.
La cérémonie d’inauguration a
été à la fois très simple et d’un
grand caractère. Strictement pri
vée, elle ne comptait comme assis
tants que le grand-chancelier et
M me Février, le général Rousseau,
secrétaire-général de la Légion
d’honneur et M m# Rousseau,
M. Larroumet, membre de l’Ins
titut, directeur honoraire des
Beaux-Arts, l’auteur de la statue
et sa famille, M m » Ryckebush,
surintendante des maisons d’édu
cation de la Légion d’honneur, le
personnel enseignant et les cinq
cents élèves de Saint-Denis.
' La statue est placée dans le
vestibule d’honneur en forme de
rotonde que les élèves traversent
plusieurs fois chaque jour, pen
dant leurs exercices. Ainsi l’œuvre
sera continuellement devant leurs
yeux et elles recevront sans cesse
la leçon de grandeur d’âme et de
patriotisme qu’elle doit leur don
ner. Jeudi dernier, cette rotonde
était ornée de massifs de verdure,
de drapeaux tricolores et d’écus
sons portant la croix et la devise
de la Légion d’honneur: Honneur
et Patrie. Les élèves, dans leur
costume noir de forme ancienne,
traversé de bandes de couleur
différente, selon la classe dont
elles font partie, étaient rangées
sur des bancs en gradins. Devant
la statue se tenait M me la surinten
dante Ryckebush, portant en sau
toir le grand-cordon de la Légion
d’honneur, et les dames du corps
(1) On érige actuellement cette
statue boulevard Saint-Marcel, à l’a-
n.orce de la rue Jeanne-Darc.
Jeanne d’Arc libératrice. —
Statue de M. Emile Chatrousse.
administratif ou enseignant, cha
cune avec la décoration distinctive
de son grade, c’est-à-dire les insi
gnes de commandeur, d’officier ou
de chevalier. Ce rouge vif de la
Légion d’honneur, tranchant sur
des robes de femme, est d’un sin
gulier et puissant effet.
Le général Février a pris le pre
mier la parole, pour retracer à
grands traits la glorieuse carrière
de Jeanne d’Arc. Sobre, vigou
reuse, colorée, toute vibrante de
patriotisme, la harangue du gé
néral a produit sur son jeune au
ditoire une profonde impression.
Avec sa figure énergique, marquée
à la joue d’une profonde blessure,
son allure martiale, le tour bref
de sa phrase et de son accent, il
faisait involontairement songer à
un de ces rudes compagnons de
Jeanne, à un La Hire, sauf les
jurons, ou à un Xaintrailles, ren
dant témoignage sur les vertus
militaires de la « bonne Lorraine ».
Il a tiré de ce caractère et de cette
existence l’enseignement qui s’en
dégagent, en disant aux pupilles
de la Légion d’honneur que la
grande pensée d’où leur institu
tion est sortie, la devise qui en
résume l’esprit et les devoirs
qu’elle impose, avaient été traduits
par Jeanne d’Arc, dès les pre
miers jours où la notion de la
Patrie française commençait à
remplacer celles de la société féo
dale et royale.
Sur l’invitation du grand-chan
celier, M. Larroumet a prononcé,
lui aussi, une courte allocution.
Il a caractérisé l’œuvre de M. Cha
trousse, qui prend place digne
ment, a-t-il dit, dans cette série
d’images par lesquelles nos sta
tuaires contemporains ont élevé
leur art à la hauteur de la recon
naissance nationale, envers celle
qui, après avoir sauvé et à jamais
honoré la France, demeure sa
plus chère fierté. C’est, assuré
ment, le plus bel éloge que l’on
puisse faire de l’œuvre ; après
Chapu, Paul Dubois et Frémiet,
M. Chatrousse incarne, à son
tour, un aspect original et vrai de
l’héroïne. M. Larroumet a terminé
en rappelant quelques traits du
culte national rendu à J eanne d’Arc
et les hommages que son souvenir
impose non seulement aux étran
gers, mais à nos ennemis eux-
mêmes ; ainsi en 1870, lorsque
les troupes prussiennes traver
saient Domrémy, leurs chefs firent
présenter les armes devant l’hum
ble chaumière de Jeanne d’Arc.
Inaugurée le 26 novembre à la maison de la Légion d’honneur, à Saint-Denis.
JOURNAL
Prix du Numéro. . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRE
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
Jeanne d’Arc à la Légion d’honneur.
Jeudi dernier, 26 novembre, a
eu lieu, à la Maison d’éducation
de la Légion d’honneur, à Saint-
Denis, l’inauguration de la statue
de Jeanne d’Arc libératrice par
M. Chatrousse. Cette belle figure,
très remarquée au Salon de 1887,
avait été achetée simultanément
par la ville de Paris, qui va en
ériger prochainement une épreuve
surune de sesplaces publiques(i),
et par l’Etat. A la demande du
général Février, grand-chancelier
de la Légion d’honneur, et sur la
proposition de M. Larroumet,
alors directeur des Beaux-Arts, le
ministre de l’instruction publique
décidait, il y a quelques mois,
que l’œuvre de M. Chatrousse se
rait placée à la Maison de Saint-
Denis.
La cérémonie d’inauguration a
été à la fois très simple et d’un
grand caractère. Strictement pri
vée, elle ne comptait comme assis
tants que le grand-chancelier et
M me Février, le général Rousseau,
secrétaire-général de la Légion
d’honneur et M m# Rousseau,
M. Larroumet, membre de l’Ins
titut, directeur honoraire des
Beaux-Arts, l’auteur de la statue
et sa famille, M m » Ryckebush,
surintendante des maisons d’édu
cation de la Légion d’honneur, le
personnel enseignant et les cinq
cents élèves de Saint-Denis.
' La statue est placée dans le
vestibule d’honneur en forme de
rotonde que les élèves traversent
plusieurs fois chaque jour, pen
dant leurs exercices. Ainsi l’œuvre
sera continuellement devant leurs
yeux et elles recevront sans cesse
la leçon de grandeur d’âme et de
patriotisme qu’elle doit leur don
ner. Jeudi dernier, cette rotonde
était ornée de massifs de verdure,
de drapeaux tricolores et d’écus
sons portant la croix et la devise
de la Légion d’honneur: Honneur
et Patrie. Les élèves, dans leur
costume noir de forme ancienne,
traversé de bandes de couleur
différente, selon la classe dont
elles font partie, étaient rangées
sur des bancs en gradins. Devant
la statue se tenait M me la surinten
dante Ryckebush, portant en sau
toir le grand-cordon de la Légion
d’honneur, et les dames du corps
(1) On érige actuellement cette
statue boulevard Saint-Marcel, à l’a-
n.orce de la rue Jeanne-Darc.
Jeanne d’Arc libératrice. —
Statue de M. Emile Chatrousse.
administratif ou enseignant, cha
cune avec la décoration distinctive
de son grade, c’est-à-dire les insi
gnes de commandeur, d’officier ou
de chevalier. Ce rouge vif de la
Légion d’honneur, tranchant sur
des robes de femme, est d’un sin
gulier et puissant effet.
Le général Février a pris le pre
mier la parole, pour retracer à
grands traits la glorieuse carrière
de Jeanne d’Arc. Sobre, vigou
reuse, colorée, toute vibrante de
patriotisme, la harangue du gé
néral a produit sur son jeune au
ditoire une profonde impression.
Avec sa figure énergique, marquée
à la joue d’une profonde blessure,
son allure martiale, le tour bref
de sa phrase et de son accent, il
faisait involontairement songer à
un de ces rudes compagnons de
Jeanne, à un La Hire, sauf les
jurons, ou à un Xaintrailles, ren
dant témoignage sur les vertus
militaires de la « bonne Lorraine ».
Il a tiré de ce caractère et de cette
existence l’enseignement qui s’en
dégagent, en disant aux pupilles
de la Légion d’honneur que la
grande pensée d’où leur institu
tion est sortie, la devise qui en
résume l’esprit et les devoirs
qu’elle impose, avaient été traduits
par Jeanne d’Arc, dès les pre
miers jours où la notion de la
Patrie française commençait à
remplacer celles de la société féo
dale et royale.
Sur l’invitation du grand-chan
celier, M. Larroumet a prononcé,
lui aussi, une courte allocution.
Il a caractérisé l’œuvre de M. Cha
trousse, qui prend place digne
ment, a-t-il dit, dans cette série
d’images par lesquelles nos sta
tuaires contemporains ont élevé
leur art à la hauteur de la recon
naissance nationale, envers celle
qui, après avoir sauvé et à jamais
honoré la France, demeure sa
plus chère fierté. C’est, assuré
ment, le plus bel éloge que l’on
puisse faire de l’œuvre ; après
Chapu, Paul Dubois et Frémiet,
M. Chatrousse incarne, à son
tour, un aspect original et vrai de
l’héroïne. M. Larroumet a terminé
en rappelant quelques traits du
culte national rendu à J eanne d’Arc
et les hommages que son souvenir
impose non seulement aux étran
gers, mais à nos ennemis eux-
mêmes ; ainsi en 1870, lorsque
les troupes prussiennes traver
saient Domrémy, leurs chefs firent
présenter les armes devant l’hum
ble chaumière de Jeanne d’Arc.
Inaugurée le 26 novembre à la maison de la Légion d’honneur, à Saint-Denis.
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