Presse et revues
4 pages
Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1891-12-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 20 décembre 1891 20 décembre 1891
Description : 1891/12/20. 1891/12/20.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959532v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
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Dimanche 20 Décembre 189.!
JOURNAL DU HAVRE
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre
»
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
Mort de dom Pedro.
L’ex-empereur du Brésil, dom Pedro, atteint
depuis quelques jours d une congestion pulmonaire,
s’est doucement éteint dans la nuit du 4 décembre
dernier à l’hôtel Bedford,
entouré des membres de sa
famille, le comte et la com
tesse d’Eu, sa fille, de son
petit-fils Antoine de Saxe-
Cobourg, arrivé hier.
Dom Pedro II d’Alcan-
tara, fils de dom Pedro I or
et de l’archiduchesse Léo-
poldine d’Autriche, était né
le 2 décembre 1825. A l’âge
de six ans, il succédait à son
père, en vertu de l’acte d’ab
dication de celui-ci, et ré
gnait sous tutelle jusqu’au
25 juillet 1840. Il fut cou
ronné le 14 juillet 1846. 11
épousa, le 4 septembre 1843,
la princesse Thérèse, des
Bourbons de Naples, qui
mourut au commencement
de l’année dernière, dans
l’exil, à Lisbonne.
De ce mariage est issue
une fille, la princesse Isa
belle, mariée en 1864 au
comte d’Eu, fils du duc de
Nemours, auquel elle a
donné trois fils : Pierre,
Louis et Antoine.
Agé de soixante-six ans,
il était le doyen des souve
rains vivants lorsque, ; u
bout de cinquante-huit ans
de règne, une révolution
opérée par l’armée et la ma
rine brésiliennes, au nom de
la nation, le renversa, en
novembre 1889, sans coup
férir, et lui fit retraverser,
comme exilé, l’Atlantiqus
qu’il avait tant de fois t a-
versé pour visiter l’Europe
en voyageur curieux d’art,
de science et de progrès.
Sous le gouvernement
constitutionnel de dom Pe
dro, le Brésil fit des progrès
importants. En i85o, la
traite des esclaves fut abolie,
et vingt ans plus tard, sept
ans après les États-Unis, le
Brésil, abolissant l’esclavage en principe (21 avril
1871), affranchissait tous les enfants à naître doré
navant sur son sol, et préparait l’affranchissement
graduel de tous les esclaves vivants.
L’émancipation fut accélérée et devint complète
en 1885-
Dom Pedro avait introduit au Brésil le système
métrique, avait décidé l’établissement d un câble
électrique pour être relié avec l’ancien continent,
et avait favorisé, pendant toute la durée de son
règne, le développement de l'instruction.
I.a révolution du 1 5 novembre 1889, qui proclama
la République, le déposséda de sa couronne. Il
revint alors demander à la France l’hospitalité pour
le monarque vaincu.
S. M. DOM PEDRO, Ex-Empereur du Brésil.
M. le baron de Murituba, chambellan de la cour
impériale du Brésil, est venu le matin même au
palais de l’Élysée pour annoncer au président de
la République la mort de l’empereur dom Pedro.
Le président de la République, qui avait appris
la nouvelle dans la nuit, avait, avant de partir pour
les L.aumes, chargé M. le colonel Chamoin de
présenter ses compliments de condoléance à la
famille du défunt.
La mort de l’ex-empereur du Brésil a causé un»
vive émotion dans tout Paris. On savait bien dom
Pedro gravement malade depuis quelque temps,
mais on ne s’attendait pas à une fin si prompte.
Un grand nombre de personnes sont venues
s’inscrire sur les registres déposés à cet effet à
l’hôtel Bedford. Nous avons
relevé les noms de tous les
membres de la maison mili
taire du président, de la
République : le général Bru-
gère, le lieutenant-colonel
Chamoin, le commandant
Pistor, le capitaine de vais
seau Jauréguiberry, le com
mandant Courtès, M. le gé
néral Lambert, M. le comte
de Mun, M. de Rothschild,
le vice-amiral Coupvent des
Bois, le comte de Sartigues,
M 11 * Louise Abema, etc., u 1
grand nombre de membres
de la colonie brésilienne.
Des la première heure,
plus de cent dépêches ont
été envoyées dans le mond*"
entier pour annoncer la
triste nouvelle ; les diffé
rentes cours d’Europe ont
été prévenues télégraphi
quement. De nombreuses
dépêches et cartes-télé
grammes de condoléance
ont été reçues à l’adresse
des parents du défunt.
L’empereur reposait sur
un lit de milieu, sa su
perbe tête blanche sur un
oreiller légèrement rehaus
sé. La face était calme, les
yeux fermés, les mains join
tes ; le drap du lit remontait
jusqu’à la barbe.
De chaque côté du lit, par
terre, on avait placé deux
cierg;s allumés. Au pied, à
droite de l’empereur, est un
autel improvisé, le pape en
avant autorisé exceptionnel
lement l’installation. Sur
l’autel se trouvent un cru
cifix et un cierge.
Le lendemain matin, une
messe a été dite dans la
chambre du défunt par
M. l’abbé Le Rebours, curé
de la Madeleine. Le médecin
légiste est venu constater la
mo t de dom Pedro; à une heure, une seconde
messe a été célébrée.
L’après-midi, la tête del’empereur a été moulée,
et aussitôt après on appris les dispositions pour
embaumer le corps, qui a été exposé le lendemain
dans la chambre mortuaire convertie en chapelle
ardente.
Le lundi 7, le corps a été transporté à l’église de
la Madeleine, où une cérémonie funèbre a eu lieu.
f
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Dimanche 20 Décembre 189.!
JOURNAL DU HAVRE
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HAVRE
NOS GRAVURES
Mort de dom Pedro.
L’ex-empereur du Brésil, dom Pedro, atteint
depuis quelques jours d une congestion pulmonaire,
s’est doucement éteint dans la nuit du 4 décembre
dernier à l’hôtel Bedford,
entouré des membres de sa
famille, le comte et la com
tesse d’Eu, sa fille, de son
petit-fils Antoine de Saxe-
Cobourg, arrivé hier.
Dom Pedro II d’Alcan-
tara, fils de dom Pedro I or
et de l’archiduchesse Léo-
poldine d’Autriche, était né
le 2 décembre 1825. A l’âge
de six ans, il succédait à son
père, en vertu de l’acte d’ab
dication de celui-ci, et ré
gnait sous tutelle jusqu’au
25 juillet 1840. Il fut cou
ronné le 14 juillet 1846. 11
épousa, le 4 septembre 1843,
la princesse Thérèse, des
Bourbons de Naples, qui
mourut au commencement
de l’année dernière, dans
l’exil, à Lisbonne.
De ce mariage est issue
une fille, la princesse Isa
belle, mariée en 1864 au
comte d’Eu, fils du duc de
Nemours, auquel elle a
donné trois fils : Pierre,
Louis et Antoine.
Agé de soixante-six ans,
il était le doyen des souve
rains vivants lorsque, ; u
bout de cinquante-huit ans
de règne, une révolution
opérée par l’armée et la ma
rine brésiliennes, au nom de
la nation, le renversa, en
novembre 1889, sans coup
férir, et lui fit retraverser,
comme exilé, l’Atlantiqus
qu’il avait tant de fois t a-
versé pour visiter l’Europe
en voyageur curieux d’art,
de science et de progrès.
Sous le gouvernement
constitutionnel de dom Pe
dro, le Brésil fit des progrès
importants. En i85o, la
traite des esclaves fut abolie,
et vingt ans plus tard, sept
ans après les États-Unis, le
Brésil, abolissant l’esclavage en principe (21 avril
1871), affranchissait tous les enfants à naître doré
navant sur son sol, et préparait l’affranchissement
graduel de tous les esclaves vivants.
L’émancipation fut accélérée et devint complète
en 1885-
Dom Pedro avait introduit au Brésil le système
métrique, avait décidé l’établissement d un câble
électrique pour être relié avec l’ancien continent,
et avait favorisé, pendant toute la durée de son
règne, le développement de l'instruction.
I.a révolution du 1 5 novembre 1889, qui proclama
la République, le déposséda de sa couronne. Il
revint alors demander à la France l’hospitalité pour
le monarque vaincu.
S. M. DOM PEDRO, Ex-Empereur du Brésil.
M. le baron de Murituba, chambellan de la cour
impériale du Brésil, est venu le matin même au
palais de l’Élysée pour annoncer au président de
la République la mort de l’empereur dom Pedro.
Le président de la République, qui avait appris
la nouvelle dans la nuit, avait, avant de partir pour
les L.aumes, chargé M. le colonel Chamoin de
présenter ses compliments de condoléance à la
famille du défunt.
La mort de l’ex-empereur du Brésil a causé un»
vive émotion dans tout Paris. On savait bien dom
Pedro gravement malade depuis quelque temps,
mais on ne s’attendait pas à une fin si prompte.
Un grand nombre de personnes sont venues
s’inscrire sur les registres déposés à cet effet à
l’hôtel Bedford. Nous avons
relevé les noms de tous les
membres de la maison mili
taire du président, de la
République : le général Bru-
gère, le lieutenant-colonel
Chamoin, le commandant
Pistor, le capitaine de vais
seau Jauréguiberry, le com
mandant Courtès, M. le gé
néral Lambert, M. le comte
de Mun, M. de Rothschild,
le vice-amiral Coupvent des
Bois, le comte de Sartigues,
M 11 * Louise Abema, etc., u 1
grand nombre de membres
de la colonie brésilienne.
Des la première heure,
plus de cent dépêches ont
été envoyées dans le mond*"
entier pour annoncer la
triste nouvelle ; les diffé
rentes cours d’Europe ont
été prévenues télégraphi
quement. De nombreuses
dépêches et cartes-télé
grammes de condoléance
ont été reçues à l’adresse
des parents du défunt.
L’empereur reposait sur
un lit de milieu, sa su
perbe tête blanche sur un
oreiller légèrement rehaus
sé. La face était calme, les
yeux fermés, les mains join
tes ; le drap du lit remontait
jusqu’à la barbe.
De chaque côté du lit, par
terre, on avait placé deux
cierg;s allumés. Au pied, à
droite de l’empereur, est un
autel improvisé, le pape en
avant autorisé exceptionnel
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Le lendemain matin, une
messe a été dite dans la
chambre du défunt par
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de la Madeleine. Le médecin
légiste est venu constater la
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