Titre : Le Patriote : organe français libre
Éditeur : (Le Havre)
Date d'édition : 1944-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833905k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 48 Nombre total de vues : 48
Description : mai 1944 mai 1944
Description : 1944/05 (N18). 1944/05 (N18).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k877735b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (277)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
A. la veille Je l’invasion
Si nous faisons un tour d’horizon de
la situation de l’Allemagne, nous re
marquons qu’elle a singulièrement
empiré ces dernières semaines.
A l’est, l’armée russe libère non seu
lement l’Ukraine du sud, mais encore
pénètre profondément en Roumanie et
à travers le sud de la Pologne, atteint
la Tchéco-Slovaquie.
Depuis quelques jours les Allemands
semblent vouloir arrêter cette ruée for
midable par de fortes contre attaques
mais le front russe s’avère solide ;
pourtant, pour l’Allemagne, toute nou
velle retraite risque de se muer en ca
tastrophe, tant au point de vue straté
gique que des resources qu'elle relire
des régions immédiatement menacées.
En effet, le front actuel de Pologne
met en jeu les pétroles de Galicie et la
poussée russe en Roumanie menace
ceux de Ploesti. La perte de ces ré
gions obligerait le Reich à puiser de
suite dans les réserves qu’il vient d’en
lever aux pays des Balkans pour sou
tenir un effort de guerre chaque jour
plus épuisant.
A l’ouest, les Alliés lui font suppor
ter une guerre aérienne accrue, exécu
tant en celà les trois phases prélimi
naires de l'invasion,
1" ) Pilonnage intensif des usines
aéronautiques du Reich et des pays
occupés pour réduire la production al
lemande de chasseurs afin de dimi
nuer les risques du débarquement.
En avril, cette production devient
inférieure à celle d'août 1942, alors
que le Reich l’avait doublé en juillet
1943 et qu’il se proposait de le qua
drupler en ce mois d’avril.
2” ) Puissantes attaques des gares et
embranchements vitaux de France, de
Belgique et d'Allemagne afin d’entra
ver ses mouvements de troupes.
3* ) Destruction méthodique des ou
vrages militaires allemands en France.
En Italie, les Alliés ont atteint leur
but, à savoir : posséder des bases aéri
ennes leur permettant d’attaquer les
communications et objectifs impor
tants des Balkans et par là. aider les
Russes S ur leur front sud.
Donc, en peu de temps, I Allemagne
reçoit des coups qui la blessent dange
reusement ; et si nous ajoutons à celà.
comme le redoute tant I agence D.N.B.
la probabilité d’une offensive russe
simultanée avec celle de I invasion
proche à l’ouest et 1 action efficace des
armées de résistance yougo-slave et
polonaise bientôt suivie de celle des
pays de l'ouest, la blessure semble de
voir s’envenimer rapidement avant de
devenir mortelle.
-ÉVACUATION-
o
“ Wir Rind Keine Barbaren!” Nous
ne sommes pas des barbares ! Qui de
nous ne se rappelle les premiers sol
dats Allemands (ceux de 1940) arrivant
fringants et grands seigneursdansleur
victoire: révérences aux dames . souri
res aux enfants, respect aux vieillards!
“ Populations abandonnées faites con
fiance au soldat Allemand !” Et le bon
Français moyen (ou au dessous de la
moyenne) tout épanoui, heureusement
surpris, de confier à son voisin:» l!sne
sont pas si méchants que celà, ils pa
yent bien » sans penser à ceux qui dé
jà, étaient chassés de chez eux, à ceux
qui déjà, étaient pillés, aux Alsaciens
Lorrains indignement exilés. Les Rus
ses déportent et ce sont des barbares,
les Allemands déportent et sont “ Kei
ne barbaren ! ”
Aujourd'hui le masqne est tombé, le
verni gratté: et, dans le dépit de la
guerre peédue. dans la colère de la
défaite prochaine, le Prussien de tou
jours réparait.
Femmes, enfants, vieillards, sont
indignement jetés à la rue, les mai
sons démantelées, meubles et plan
chers brûlés, les jardins, les forêts
saccagés.
Nécessités militaires ? Oui!" La
Fertung Europa, ” conception gigan
tesque et absurde, qui n'a pu naitre
que du génie malfaisant et fumeux de
l'état major germanique, et dont on
verra d’ici peu l’inanité; telle la ligne
Hindenbourg en 1918.
Précaution humanitaire ? Allons
donc ! La plupart deces pauvres gens
préféreraient le risque de mourir chez
eux à cette transplantation en pavs in
connu, et quasi sans ressource ! Que
l’on réserves des possibilités d’un repli
à ceux qui le désirent soit ! c’est même
un devoir ! Mais qu’on oblige les vieux
à quitter leur foyer, qu’on disloque les
familles, qu’on sépare avec prémédita
tion parents et enfants, frères et sœurs
maris et femmes, c’est peut-être ger
manique. ce n'est pas français : Vous
êtes des barbares : Ihr seid barbaren!
UNE 101, PARUE EN 1939,
PRÉVOYAIT LA PEINE DE
MORT POUR LES PILLARDS...
... elle est toujours en ,
vigueur que je sache!
La guerre approche de sa phase
terminale. Ce sera probablement la
plus dure. Il importe, plus que jamais,
que tous les Français se tiennent les
coudes. Nous y veillerons.
Qu’on le sache, les Patriotes ont des
yeux partout; ils voient tout, ils enten
dent tout ! Ce n'est pas parce qu'actu-
ellement ils se taisent ou garde l'ano
nymat que l’éponge sera passée, tes
Allemands sont encore les plus forts
— pour un temps bien limité mainte
nant — mais demain, ils seront partis:
l’heure de la justice sonnera.
Dans toutes les professions, dans
toutes les classes sociales, nous avons
nos observateurs-
Un comniisaire de police communi
que-t-il à la Gestapo des dossiers com
promettants pour des Français ? Nous
le savons ! Un inspecteur met-il un zè
le coupable à rechercher les réfractai
res ? Nous le savons ! Un commerçant
vend-t-il aux Allemands ce qu’il refuse
à ses concitoyens ? Nous le savons !
Un agriculteur livre-t-il du beurre à
120 ,r la livre à l'occupant quand il en
voie promener les réfugiés ? Nous le
savons ! Un médecin prête-t-il toute
l’aide souhaitable à la déportation et
à l'évacuation ? Cela ne nous échappe
pas ! Un journaliste met-il sa plume au
service de l'ennemi ? Nous le notons !
Une femme se compromet-elle avec
l'envahisseur ? Elle est repérée !
Nous connaissons aussi ceux qui
font leur devoir et qui, sans bruit, dans
le silence et parfois le danger, aident
et protègent les Français.
Tout celà est noté et enregistré. Si
leur conscience et l’amour du pays ne
suffisent pas à certains pour faire leur
devoir, que la crainte du châtiment les
y contraignent.
A bon entendeur... salut !
UN K RÉFLEXION
IDIOTE >
Cest celle qu’on entend trop souvent
autour de soi :
« Des enfants, ah non ! merci ! il n’en
faut pas! pour cequ’on en fait! de la
chair à canon ! »
Imbéciles ! S'il y avait eu 80 millions
de Français, au lieu de 40, nous n'en
serions pas là. Ceux qui tiennent ce
raisonnement inepte et coupable sont
généralement ceux qui, n’ayant pas
voulu d’enfants, trouvaient très bien
que ceux des autres aillent se fairent
casser la g... pour défendre leur cof
fre fort...
Mais vous ne leur ferez pas avouer !
Si nous faisons un tour d’horizon de
la situation de l’Allemagne, nous re
marquons qu’elle a singulièrement
empiré ces dernières semaines.
A l’est, l’armée russe libère non seu
lement l’Ukraine du sud, mais encore
pénètre profondément en Roumanie et
à travers le sud de la Pologne, atteint
la Tchéco-Slovaquie.
Depuis quelques jours les Allemands
semblent vouloir arrêter cette ruée for
midable par de fortes contre attaques
mais le front russe s’avère solide ;
pourtant, pour l’Allemagne, toute nou
velle retraite risque de se muer en ca
tastrophe, tant au point de vue straté
gique que des resources qu'elle relire
des régions immédiatement menacées.
En effet, le front actuel de Pologne
met en jeu les pétroles de Galicie et la
poussée russe en Roumanie menace
ceux de Ploesti. La perte de ces ré
gions obligerait le Reich à puiser de
suite dans les réserves qu’il vient d’en
lever aux pays des Balkans pour sou
tenir un effort de guerre chaque jour
plus épuisant.
A l’ouest, les Alliés lui font suppor
ter une guerre aérienne accrue, exécu
tant en celà les trois phases prélimi
naires de l'invasion,
1" ) Pilonnage intensif des usines
aéronautiques du Reich et des pays
occupés pour réduire la production al
lemande de chasseurs afin de dimi
nuer les risques du débarquement.
En avril, cette production devient
inférieure à celle d'août 1942, alors
que le Reich l’avait doublé en juillet
1943 et qu’il se proposait de le qua
drupler en ce mois d’avril.
2” ) Puissantes attaques des gares et
embranchements vitaux de France, de
Belgique et d'Allemagne afin d’entra
ver ses mouvements de troupes.
3* ) Destruction méthodique des ou
vrages militaires allemands en France.
En Italie, les Alliés ont atteint leur
but, à savoir : posséder des bases aéri
ennes leur permettant d’attaquer les
communications et objectifs impor
tants des Balkans et par là. aider les
Russes S ur leur front sud.
Donc, en peu de temps, I Allemagne
reçoit des coups qui la blessent dange
reusement ; et si nous ajoutons à celà.
comme le redoute tant I agence D.N.B.
la probabilité d’une offensive russe
simultanée avec celle de I invasion
proche à l’ouest et 1 action efficace des
armées de résistance yougo-slave et
polonaise bientôt suivie de celle des
pays de l'ouest, la blessure semble de
voir s’envenimer rapidement avant de
devenir mortelle.
-ÉVACUATION-
o
“ Wir Rind Keine Barbaren!” Nous
ne sommes pas des barbares ! Qui de
nous ne se rappelle les premiers sol
dats Allemands (ceux de 1940) arrivant
fringants et grands seigneursdansleur
victoire: révérences aux dames . souri
res aux enfants, respect aux vieillards!
“ Populations abandonnées faites con
fiance au soldat Allemand !” Et le bon
Français moyen (ou au dessous de la
moyenne) tout épanoui, heureusement
surpris, de confier à son voisin:» l!sne
sont pas si méchants que celà, ils pa
yent bien » sans penser à ceux qui dé
jà, étaient chassés de chez eux, à ceux
qui déjà, étaient pillés, aux Alsaciens
Lorrains indignement exilés. Les Rus
ses déportent et ce sont des barbares,
les Allemands déportent et sont “ Kei
ne barbaren ! ”
Aujourd'hui le masqne est tombé, le
verni gratté: et, dans le dépit de la
guerre peédue. dans la colère de la
défaite prochaine, le Prussien de tou
jours réparait.
Femmes, enfants, vieillards, sont
indignement jetés à la rue, les mai
sons démantelées, meubles et plan
chers brûlés, les jardins, les forêts
saccagés.
Nécessités militaires ? Oui!" La
Fertung Europa, ” conception gigan
tesque et absurde, qui n'a pu naitre
que du génie malfaisant et fumeux de
l'état major germanique, et dont on
verra d’ici peu l’inanité; telle la ligne
Hindenbourg en 1918.
Précaution humanitaire ? Allons
donc ! La plupart deces pauvres gens
préféreraient le risque de mourir chez
eux à cette transplantation en pavs in
connu, et quasi sans ressource ! Que
l’on réserves des possibilités d’un repli
à ceux qui le désirent soit ! c’est même
un devoir ! Mais qu’on oblige les vieux
à quitter leur foyer, qu’on disloque les
familles, qu’on sépare avec prémédita
tion parents et enfants, frères et sœurs
maris et femmes, c’est peut-être ger
manique. ce n'est pas français : Vous
êtes des barbares : Ihr seid barbaren!
UNE 101, PARUE EN 1939,
PRÉVOYAIT LA PEINE DE
MORT POUR LES PILLARDS...
... elle est toujours en ,
vigueur que je sache!
La guerre approche de sa phase
terminale. Ce sera probablement la
plus dure. Il importe, plus que jamais,
que tous les Français se tiennent les
coudes. Nous y veillerons.
Qu’on le sache, les Patriotes ont des
yeux partout; ils voient tout, ils enten
dent tout ! Ce n'est pas parce qu'actu-
ellement ils se taisent ou garde l'ano
nymat que l’éponge sera passée, tes
Allemands sont encore les plus forts
— pour un temps bien limité mainte
nant — mais demain, ils seront partis:
l’heure de la justice sonnera.
Dans toutes les professions, dans
toutes les classes sociales, nous avons
nos observateurs-
Un comniisaire de police communi
que-t-il à la Gestapo des dossiers com
promettants pour des Français ? Nous
le savons ! Un inspecteur met-il un zè
le coupable à rechercher les réfractai
res ? Nous le savons ! Un commerçant
vend-t-il aux Allemands ce qu’il refuse
à ses concitoyens ? Nous le savons !
Un agriculteur livre-t-il du beurre à
120 ,r la livre à l'occupant quand il en
voie promener les réfugiés ? Nous le
savons ! Un médecin prête-t-il toute
l’aide souhaitable à la déportation et
à l'évacuation ? Cela ne nous échappe
pas ! Un journaliste met-il sa plume au
service de l'ennemi ? Nous le notons !
Une femme se compromet-elle avec
l'envahisseur ? Elle est repérée !
Nous connaissons aussi ceux qui
font leur devoir et qui, sans bruit, dans
le silence et parfois le danger, aident
et protègent les Français.
Tout celà est noté et enregistré. Si
leur conscience et l’amour du pays ne
suffisent pas à certains pour faire leur
devoir, que la crainte du châtiment les
y contraignent.
A bon entendeur... salut !
UN K RÉFLEXION
IDIOTE >
Cest celle qu’on entend trop souvent
autour de soi :
« Des enfants, ah non ! merci ! il n’en
faut pas! pour cequ’on en fait! de la
chair à canon ! »
Imbéciles ! S'il y avait eu 80 millions
de Français, au lieu de 40, nous n'en
serions pas là. Ceux qui tiennent ce
raisonnement inepte et coupable sont
généralement ceux qui, n’ayant pas
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