Titre : Le Patriote : organe français libre
Éditeur : (Le Havre)
Date d'édition : 1944-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833905k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 48 Nombre total de vues : 48
Description : mars 1944 mars 1944
Description : 1944/03 (N16,EDSPECIALE). 1944/03 (N16,EDSPECIALE).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k877733k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (277)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
UN RAYON DE
• LUMIERE
On nage dans la 'cochonnerie. Le
terme est cru, mais il ne faut pas avoir
peur des mots : marché noir, système
D. collaboration, dénonciation : par
tout c'est la nuit. Les âmes partent à
la dérive et cherchent quelque part un
rayon de lumière où s'accrocher.
Ne verra-t-on pas surgir quelque
figure épique, un Albert l ,r , un Georges
de Serbie, un cardinal Mercier, pour
racheter l'humanité en décomposi
tion ? Où trouver le tonique nécessai
re pour oc pas désespérer ? Où trou
ver cet influx bienfaisant qui fait battre
le cœur, lever la tète, briller le regard ?.
Ce n'est pas difficile. Il n'est que
d'ouvrir sa bibliothèque et d’y pren
dre le livre des «Souvenirs 1914-1918»,
de la Princesse de Croy. L’héroïsme en
sort à chaque page, mais le livre est
interdit par les Nazis !. Naturellement.
Qu’à cela ne tienne, le PATRIOTE le
possède, il l'a lu et relu, en connait
des passages par cœur et cela lui
permet de narguer la Gestapo. Il vou
drait le mettre tout entier sous les
yeux de ses lecteurs. Hélas, il faut se
limiter.
Que va-t-il leur présenter au
jourd'hui ?.
Le guide Beyns, un modeste homme
du peuple qui, sous les fils électriques,
passa 85 fois la frontière ? ; Miss Cavell,
qui paya de sa vie l'aide apportée aux
prisonniers ? : La Princesse de Croy,
elle même, noble dans tous les sens
du mot, charitable et digne jusqu'à
l'extrême, jetée dans les cachots du
Reich ? : L’architecte Baucq. père de
famille, condamné à mort et cachant
l'affreuse vérité à sa femme venue
l'embrasser?.
De ce récit tragique et grandiose,
nous extrayons comme la plus poi
gnante et la plus belle, la lettre que
l'héroïque Achille de Backer, écrivit à
la veille de son exécution .
Gand, 19 Mars 1918.
A ma bien aimée épouse,
Voila donc la terrü’le décision : mon
recours en grâce est r j . C est que
Dieu l'a voulu ainsi, que sa volonté
soit faite ! Quand tu recevras cette
dernière lettre, tu seras veuve et nos
chers enfants, orphelins de leur per e .
(suite en troisième page!
TOUS LES DÉTAILS SUR
l'évasion du Général GIRAUD
TEXTE DE L’INTERVIEW ACCORDÉ PAR LE GÉNÉRAL GIRAUD
- - ' - - — AUX CORRESPONDANTS DU • DAILY MAIL »
Voici pour la première fois racontée en entier, la plus belle
histoire d’évasion de cette guerre. On dirait un scénario
de film. Rien n’a été inventé dans ce récit, bien plus,
chaque mot est vrai, chaque mot est l'expression d'un fait.
L’histoire commence en 1941. La
scène est le château historique de
Kcenigsten, en Allemagne, construit
sur les* bords d'un précipice de 50
mètres de fond.
Le rôle principal est tenu par Henri
Honoré Giraud, héros de la dernière
guèrre, deux fois prisonnier des Alle
mands ; deux fois évadé de guerre,
une fois pendant la dernière guerre et
une fois pendant la guerre actuelle.
Maintenant, il a mis sur pied une armée
et combat une troisième fois contre
les Allemands.
C'est en 1910, pendant la bataille de
France, qu’il a été fait prisonnier par
l'armée de Rommel. Mais voici Giraud
qui parle :
« Pendant 8 mois, après être tombé
aux mains des Allemands, mes blessu
res m’ont rendu boiteux et j’ai marché
sur deux cannes. Mais en Janvier 1941,
j’ai commencé à préparer mon évasion.
Mes camarades prisonniers et moi
étions autorisés à nous promener cha
que jour à certaines heures, dans les
jardins du château. Du haut du para
pet, le regard plongeait sur un préci
pice de 30 mètres de fond, couvert de
buissons. Je découvris un coin du
jardin que la sentinelle ne pouvait
observer de sa place, dans la tour du
guet. C'est naturellement l'endroit que
je choisis pour mon évasion.
Je commençais méthodiquement à
faire mes plans, ce qui me prit une
année entière. Pendant des mois, je
collectionnais tous les petits bouts de
corde et de ficelle qui me tombaient
sous la main, afin d'en faire une longue
corde. Je ne pouvais travailler que le
soir et je passais mon temps à nouer
et à tresser les différents bouts dont je
disposais, pour en fabriquer une corde
à neuf brins de l’épaisseur de deux
doigts.
Dès qu’un morceau de corde d’une
longueur de 1 m. 50 environ était
achevé, je le cachais soigneusement
dans un coin du jardin.
Il devint bientôt évident que je ne
pourrais jamais fabriquer une corde
assez solide pour supporter mes 83
kilogs. Heureusement, j'avais en Fran
ce un vieil ami avec qui j'avais conve
nu d'un code secret pour notre corres
pondance, au cas ou je serais fait
prisonnier. Je in'en servis pour lui
demander de m'envoyer, cachée dans
des pots de confiture, une certaine
quantité de fils téléphoniques en cui
vre isolé. A mesure que le til métalli
que me parvenait, j’en garnissais ma
corde pour la renforcer et lui donner
une meilleure prise.
En même temps, je demandais à ma
femme de m’envoyer à des intervalles
fréquents, de' grandes quantités de
chocolat. Elle ne s'imaginait pas que
je me proposais de le vendre à moitié
prix aux Allemands par l’intermé
diaire d'un autre prisonnier. C'est de
cette façon que je me procurais' la
somme de <>00 marks pour mon
évasion.
Avec une partie de cet argent, je pus
achetei à un civil une vieille paire de
pantalons et un imperméable usagé
que je cachais dans ma cellule. Entre
temps, j'employais mon code pour
arranger des mois à l’avance, un
rendez-vous avec un agent Français
audacieux qui devrait me trouver à
quelques kilomètres de Koenigsten.au
jour choisi pour mon évasion.
Je parvins aussi à me procurer une
carte d'identié allemande en blanc. Je
la remplis moi-même en me donnant
la qualité de représentant de commer
ce en soie artificielle.
Grâce aux paquets que je recevais,
j'avais pu mellre-de côté une quantité
d'aliments suffisante pour me nourrir
pendant trois jours. J'avais dis bis
cuits, du fromage, du sucre et une
bouteille de cognac.
Enfin, la date fixée arriva. Il fallait
que je risque mon coup en plein jour,
car il m'était Impossible d'atteindre le
(suite en detrlème page)
• LUMIERE
On nage dans la 'cochonnerie. Le
terme est cru, mais il ne faut pas avoir
peur des mots : marché noir, système
D. collaboration, dénonciation : par
tout c'est la nuit. Les âmes partent à
la dérive et cherchent quelque part un
rayon de lumière où s'accrocher.
Ne verra-t-on pas surgir quelque
figure épique, un Albert l ,r , un Georges
de Serbie, un cardinal Mercier, pour
racheter l'humanité en décomposi
tion ? Où trouver le tonique nécessai
re pour oc pas désespérer ? Où trou
ver cet influx bienfaisant qui fait battre
le cœur, lever la tète, briller le regard ?.
Ce n'est pas difficile. Il n'est que
d'ouvrir sa bibliothèque et d’y pren
dre le livre des «Souvenirs 1914-1918»,
de la Princesse de Croy. L’héroïsme en
sort à chaque page, mais le livre est
interdit par les Nazis !. Naturellement.
Qu’à cela ne tienne, le PATRIOTE le
possède, il l'a lu et relu, en connait
des passages par cœur et cela lui
permet de narguer la Gestapo. Il vou
drait le mettre tout entier sous les
yeux de ses lecteurs. Hélas, il faut se
limiter.
Que va-t-il leur présenter au
jourd'hui ?.
Le guide Beyns, un modeste homme
du peuple qui, sous les fils électriques,
passa 85 fois la frontière ? ; Miss Cavell,
qui paya de sa vie l'aide apportée aux
prisonniers ? : La Princesse de Croy,
elle même, noble dans tous les sens
du mot, charitable et digne jusqu'à
l'extrême, jetée dans les cachots du
Reich ? : L’architecte Baucq. père de
famille, condamné à mort et cachant
l'affreuse vérité à sa femme venue
l'embrasser?.
De ce récit tragique et grandiose,
nous extrayons comme la plus poi
gnante et la plus belle, la lettre que
l'héroïque Achille de Backer, écrivit à
la veille de son exécution .
Gand, 19 Mars 1918.
A ma bien aimée épouse,
Voila donc la terrü’le décision : mon
recours en grâce est r j . C est que
Dieu l'a voulu ainsi, que sa volonté
soit faite ! Quand tu recevras cette
dernière lettre, tu seras veuve et nos
chers enfants, orphelins de leur per e .
(suite en troisième page!
TOUS LES DÉTAILS SUR
l'évasion du Général GIRAUD
TEXTE DE L’INTERVIEW ACCORDÉ PAR LE GÉNÉRAL GIRAUD
- - ' - - — AUX CORRESPONDANTS DU • DAILY MAIL »
Voici pour la première fois racontée en entier, la plus belle
histoire d’évasion de cette guerre. On dirait un scénario
de film. Rien n’a été inventé dans ce récit, bien plus,
chaque mot est vrai, chaque mot est l'expression d'un fait.
L’histoire commence en 1941. La
scène est le château historique de
Kcenigsten, en Allemagne, construit
sur les* bords d'un précipice de 50
mètres de fond.
Le rôle principal est tenu par Henri
Honoré Giraud, héros de la dernière
guèrre, deux fois prisonnier des Alle
mands ; deux fois évadé de guerre,
une fois pendant la dernière guerre et
une fois pendant la guerre actuelle.
Maintenant, il a mis sur pied une armée
et combat une troisième fois contre
les Allemands.
C'est en 1910, pendant la bataille de
France, qu’il a été fait prisonnier par
l'armée de Rommel. Mais voici Giraud
qui parle :
« Pendant 8 mois, après être tombé
aux mains des Allemands, mes blessu
res m’ont rendu boiteux et j’ai marché
sur deux cannes. Mais en Janvier 1941,
j’ai commencé à préparer mon évasion.
Mes camarades prisonniers et moi
étions autorisés à nous promener cha
que jour à certaines heures, dans les
jardins du château. Du haut du para
pet, le regard plongeait sur un préci
pice de 30 mètres de fond, couvert de
buissons. Je découvris un coin du
jardin que la sentinelle ne pouvait
observer de sa place, dans la tour du
guet. C'est naturellement l'endroit que
je choisis pour mon évasion.
Je commençais méthodiquement à
faire mes plans, ce qui me prit une
année entière. Pendant des mois, je
collectionnais tous les petits bouts de
corde et de ficelle qui me tombaient
sous la main, afin d'en faire une longue
corde. Je ne pouvais travailler que le
soir et je passais mon temps à nouer
et à tresser les différents bouts dont je
disposais, pour en fabriquer une corde
à neuf brins de l’épaisseur de deux
doigts.
Dès qu’un morceau de corde d’une
longueur de 1 m. 50 environ était
achevé, je le cachais soigneusement
dans un coin du jardin.
Il devint bientôt évident que je ne
pourrais jamais fabriquer une corde
assez solide pour supporter mes 83
kilogs. Heureusement, j'avais en Fran
ce un vieil ami avec qui j'avais conve
nu d'un code secret pour notre corres
pondance, au cas ou je serais fait
prisonnier. Je in'en servis pour lui
demander de m'envoyer, cachée dans
des pots de confiture, une certaine
quantité de fils téléphoniques en cui
vre isolé. A mesure que le til métalli
que me parvenait, j’en garnissais ma
corde pour la renforcer et lui donner
une meilleure prise.
En même temps, je demandais à ma
femme de m’envoyer à des intervalles
fréquents, de' grandes quantités de
chocolat. Elle ne s'imaginait pas que
je me proposais de le vendre à moitié
prix aux Allemands par l’intermé
diaire d'un autre prisonnier. C'est de
cette façon que je me procurais' la
somme de <>00 marks pour mon
évasion.
Avec une partie de cet argent, je pus
achetei à un civil une vieille paire de
pantalons et un imperméable usagé
que je cachais dans ma cellule. Entre
temps, j'employais mon code pour
arranger des mois à l’avance, un
rendez-vous avec un agent Français
audacieux qui devrait me trouver à
quelques kilomètres de Koenigsten.au
jour choisi pour mon évasion.
Je parvins aussi à me procurer une
carte d'identié allemande en blanc. Je
la remplis moi-même en me donnant
la qualité de représentant de commer
ce en soie artificielle.
Grâce aux paquets que je recevais,
j'avais pu mellre-de côté une quantité
d'aliments suffisante pour me nourrir
pendant trois jours. J'avais dis bis
cuits, du fromage, du sucre et une
bouteille de cognac.
Enfin, la date fixée arriva. Il fallait
que je risque mon coup en plein jour,
car il m'était Impossible d'atteindre le
(suite en detrlème page)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.72%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.72%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k877733k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k877733k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k877733k/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k877733k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k877733k
Facebook
Twitter