Titre : Le Patriote : organe français libre
Éditeur : (Le Havre)
Date d'édition : 1944-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833905k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 48 Nombre total de vues : 48
Description : février 1944 février 1944
Description : 1944/02 (N15). 1944/02 (N15).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8777326
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (277)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
2'"'' Année — N* IT>
SANCTIONS
Il en faudra, car il y a eu trop crimes contre la patrie et de trop
grands. Mais ne convient-il pas d'y
réfléchir dès maintenant pour ne pas
frapper aveuglément, pour que « le
remède ne soit pas pire que le mal ! ».
Avant tout, il importera que la France
soit unie après guerre, cela suppose
qu’on éternise ni les rancunes, ni les
vengeances. Après chacune de nos
grandes crises, la valeur de nos gou
vernements a été jugée non par la
sévérité avec laquelle ils ont punis,
mais par l'habileté qu'ils ont déployé à
pacifier et reconstruire.
Napoléon, ouvrant la porte aux émi
grés et signant le Concordat, servait
mieux sa cause et celle de la France
que les Ultras Royalistes exigeant en
1815, l'exécution de Ney et de l.abé-
doyère.
liien entendu, certaines fautes 11e
peuvent pas rester sans châtiments.
Qui et comment faudra-t-il punir ?
Qui ? Tous ceux qui, sciemment et
volontairement poussés par l'ambition,
l'appat du gain ou la lâcheté, se sont
fait les complices de l’ennemi ; plus
particuliérement ceux qui se sont
rendus coupables de ce méfait abomi
nable : dénoncer leurs compatriotes et
les livrer à une police sans pitié et
les chefs haut placés qui ont donné au
monde le spectacle déshonorant d'une
France avilie. Mais aussi ceux qui sont
responsables du désastre. Pas seule
ment ceux qui l'ont exploité, ceux qui
l'ont préparé Les gouvernements in
sensés qui ont semé la discorde parmi
les Français, voté contre les crédits
militaires et abandonné nos gages,
livré notre matériel aux voisins et qui
avant guerre,agissaient pour le compte
de l’étranger, parfois même réfugiés
chez lui. prétendraient maintenant
donneraux autres des leçons de patio-
tisme !
Punir les uns en épargnant les autres
serait une iniquité et préparerait un
lendemain plus sombres que les jours
actuels.
Comment ? sévèrement mais vite.
Rien 11'est préjudiciable a une société
comme la faiblesse, mais rien comme
la prolongation des 1 aucunes. Les
meilleurs éducateurs parmi les parents
sont ceux qui ne laissent pas impunis
de fautes graves, mais passent l’éponge
une fois la sanction appliquée. Il en
est de mêm • pour les états. On I a bien
vu en 11118, ou le fameux procès des
criminel* de guerre n a jamais abouti
parce qu’il traînait en longueur et
manquait de vigueur.
E
)' ''U
W — V V v Æti
)RGANE LIBRE DE LA FRANCE ENCHAH^S^'
A" .
w * *
11IS
Février 19-14
1irf
Résumons-nous : tant avant guerre
que depuis l'invasion, un très grand
nombre de Français ont fauté. Il serait
impossible de les châtier tous et dan
gereux de le vouloir. Beaucoup d’entre
eux n’ont pêché que par ignorance ou
faiblesse, parce que de mauvais ber
gers les aveuglaient, ou que des in
justices sociales les blessaient.
A ceux là, le pardon ; comme sanc
tions, les inviter seulement à plus de
pudeur et les prier d’élever un peu
moins la voix quand il. s'agit de
politique.
Quand aux autres, les vrais coupa
bles. politiciens ou chefs militaires
d'avant guerre, mouchards, charo
gnards qui ont piétine la France à
terre, que justice soit faite à leur
égard, équitablement et sans pitié !
Four que la France se redresse ne
se souvenant plus de ces mauvais
jours, que pour y puiser des leçons et
qu'elle renaisse dans l'union de tous ;
elle compte assez de braves gens
pour cela !.
Leur Générosité
(Simple réflexion)
Farce qu’ils n’ont pas tué tous les
civils, mais se sont contentés de fu
siller pas mal d'otages ;
Parce qu'ils ont libéré de nombreux
prisonniers moyennant la déportation
et le travail forcé d'hommes plus nom
breux encore ;
Farce qu'ils n'ont pas mis le feu
partout, ni pillé toutes les maisons,
mais se sont contentés d'écraser quel
ques villes et de saccager certains
quartiers ;
Parce qu'ils ne prennent pas tout
brutalement mais avec le sourire, des
saluts et des billets de banque qu'ils
se font distribuer gratuitement et lar
gement.
Nos bons collaborateurs de s’extasier
sur leur générosité : ils auraient pu
faire bien pire. Ils sont les maîtres, les
plus forts, ils pourraient tout prendre,
nous tuer tous, on les a provoqué, ils
se conduisent avec magnimité
A ce compte là, nous aussi en 1918
nous étions les plus forts ! Nous aussi
en 1918 nous aurions pu les exterminer
et brûler toutes leurs villes, nous aussi
on nous avait provoqué !
Et pourtant, ni eux ni leurs valets
11e font jamais allusion à notre géné
rosité en 1918, toujours la même
chose, deux poids, deux mesures et
toujours en faveur du même.
Au surplus, la question reste posée,
la force donne-t-elle tous les droits ?
Encore une baudruche qu'il faut dé
gonfler.
LES TRAITRES
TREMBLENT
Depuis quelques temps, nos plus
zélés collaborateurs s*>nt « un peu
refroidis », (en attendant de l'être com
plètement), ils font des manières, ergo
tent et tergiversent à tout propos et
s'efforcent par tous les moyens de se
justifier aux yeux de leurs concitoyens.
Ils prétendent se rapprocher des
nazis uniquement dans un but louable:
les Allemands étant les plus foris, il
fallait temporiser disaient-ils. Four
berie que tout cela vous allez le voir
et pour cela, passons un peu en revue
la situation générale de la France.
Sous la protection de Fétain, vieux
Maréchal de France, dont le nom en
1914-18 faisait la gloire de son pays,
mais qu’aucun Français aujourd'hui
ne peut plus entendre, un pseudo
gouvernement s'étaft tant bien que mal
constitué.
Sous la direction de Laval, l'homme
à la cravate blanche mais à l'âme
noire, ce gouvernement, au lieu de
défendre les intérêts de la France
blessée, se plut à ne reconnaître qu'un
seul maître : l'Allemand, et c'est à qui
ferait le plus de courbettes et arriverait
le premier pour lui lécher ses bottes.
Ce gouvernement a tout donné à
l'ennemi, notre industrie, nos armes,
nos réserves de vivres.de vêtements,
de combustible si précieux en ces
temps d'hiver, il a livré un millier
cinq cent mille personnes, il a organisé
la déportation en masse des Français,
véritable traite des blancs, il a laisse
occuper tout le pays sans protester le
11/11,1942, il traque sans pitié les
patriotes rebelles à la déportation, il
laisse torturer, arrêter, massacrer les
otages sans rien dire et a l'audace
de crier â l'assassin quand la R.A.F.
bombarde une de nos usines occupées
par l'ennemi.
Bref, ayant tout donné et voyant que
malgré tous leurs efforts et leurs in
famies la guerre tourne contre eux, ils
ont institué une milice soit-disant
pour maintenir l'ordre, niais en réalité
pour assurer la protection de leurs
précieuses personnes' CAR ILS ONT
PEUR.
Vous savez tous que MM. Lemoine,
secrétaire d'Elat ; Üarnand, secrétaire
général au maintien de l'ordre ; Par
mentier. directeur de la police natio
nale. viennent d’être élus. Pourquoi ?
Parce que le Ministère de l'Intérieur
est réorganise et renforcé.
SANCTIONS
Il en faudra, car il y a eu trop
grands. Mais ne convient-il pas d'y
réfléchir dès maintenant pour ne pas
frapper aveuglément, pour que « le
remède ne soit pas pire que le mal ! ».
Avant tout, il importera que la France
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vengeances. Après chacune de nos
grandes crises, la valeur de nos gou
vernements a été jugée non par la
sévérité avec laquelle ils ont punis,
mais par l'habileté qu'ils ont déployé à
pacifier et reconstruire.
Napoléon, ouvrant la porte aux émi
grés et signant le Concordat, servait
mieux sa cause et celle de la France
que les Ultras Royalistes exigeant en
1815, l'exécution de Ney et de l.abé-
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Qui et comment faudra-t-il punir ?
Qui ? Tous ceux qui, sciemment et
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rendus coupables de ce méfait abomi
nable : dénoncer leurs compatriotes et
les livrer à une police sans pitié et
les chefs haut placés qui ont donné au
monde le spectacle déshonorant d'une
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responsables du désastre. Pas seule
ment ceux qui l'ont exploité, ceux qui
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les Français, voté contre les crédits
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tisme !
Punir les uns en épargnant les autres
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lendemain plus sombres que les jours
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Comment ? sévèrement mais vite.
Rien 11'est préjudiciable a une société
comme la faiblesse, mais rien comme
la prolongation des 1 aucunes. Les
meilleurs éducateurs parmi les parents
sont ceux qui ne laissent pas impunis
de fautes graves, mais passent l’éponge
une fois la sanction appliquée. Il en
est de mêm • pour les états. On I a bien
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criminel* de guerre n a jamais abouti
parce qu’il traînait en longueur et
manquait de vigueur.
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Février 19-14
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Résumons-nous : tant avant guerre
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A ceux là, le pardon ; comme sanc
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Quand aux autres, les vrais coupa
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qu'elle renaisse dans l'union de tous ;
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pour cela !.
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Parce qu'ils ont libéré de nombreux
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breux encore ;
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mais se sont contentés d'écraser quel
ques villes et de saccager certains
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Parce qu'ils ne prennent pas tout
brutalement mais avec le sourire, des
saluts et des billets de banque qu'ils
se font distribuer gratuitement et lar
gement.
Nos bons collaborateurs de s’extasier
sur leur générosité : ils auraient pu
faire bien pire. Ils sont les maîtres, les
plus forts, ils pourraient tout prendre,
nous tuer tous, on les a provoqué, ils
se conduisent avec magnimité
A ce compte là, nous aussi en 1918
nous étions les plus forts ! Nous aussi
en 1918 nous aurions pu les exterminer
et brûler toutes leurs villes, nous aussi
on nous avait provoqué !
Et pourtant, ni eux ni leurs valets
11e font jamais allusion à notre géné
rosité en 1918, toujours la même
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toujours en faveur du même.
Au surplus, la question reste posée,
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Depuis quelques temps, nos plus
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11/11,1942, il traque sans pitié les
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otages sans rien dire et a l'audace
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par l'ennemi.
Bref, ayant tout donné et voyant que
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pour maintenir l'ordre, niais en réalité
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