Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1909-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 janvier 1909 31 janvier 1909
Description : 1909/01/31 (A18,N941). 1909/01/31 (A18,N941).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388810r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
Dix-JUiilitnie Année - N." 941
Le Numéro GeuUntts
DiraanAto 31 JêJK. ljMfL
LE TRAVAILLEUR HAÏRAIS
, j
ORGANE REPUBLICAIN
0
de la Saine-Inférieure, de l'Eure et dn ail",,,
PARAISSANT LE DIMANCHE
INSERTIONS :
AM**nces Ittligie «fir-M
Avis dMahumAtloii.. - lfr. »
ftédàm - *fr. »
ftéiâcttom 1 AdminittraUoia :
70, Rae laipaln, ROUEN
Binatu a* Iim :
Rae Jean-Baptiste Eyriès
94pu : VACHER, 6. plaoo eauboua
Les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1" et 16 de chaque mois.
ABONNEMENT*
Stiac-Jnfléckore,$*tm et
dipuicttfsti Un|tr«|àMi.. 4 fr. o
Antres dépftrtaatntt d tr. »
JttX MOIS
Selae-Iuférieure, Eure et
départements limitrophes.. |ISr.99
1
Autres dêparUmeata. S Cf. T
Toute la correspondu occ coaeer*
nant le journal *1 oit être a4reaaéf
à M. le Directeur du l'ravail
il- or
Normand.
LA QUESTION
DBB
Salaires Mes Âmeiiiles
AU SÉNAT
Le Sénat s'est occupé d'une
loi qui dort depuis longtemps
dans ses cartons et qui a pour
objet de soumettre à certaines
régies le pavement des salaires
dus aux ouvriers et employés.
Un débat des plus graves
s'est élevé sur un article de la
proposition, celui qui concerne
les amendes, ou, comme on dit
- - -. tII
en langage pai lemenuure, les
« retenues disci plin aires ». La
commission proposait de main-
tenir les amendes ; elle se con-
tentait d'en fixer le maximum
au quart du montant du salaire,
d'exiger qu'elles fussent prévues
depuis un mois au moins par
le règlement d'atelier affiché
dans les locaux de travail
et déposé au Conseil des
frud'homiiies, et d'en affecter
e produit à des œuvres inté-
ressant le personnel.
M. le ministre du travail de-
mandait au contraire, que les
amendes fussent supprimées.
Pour soutenir cette opinion,
M. Viviani a donné des raisons
plus théoriques que pratiques.
Il n'est pas très sérieux de
prétendre que l'amende est
dangereuse parce qu'elle peut
entraîner un ouvrier à des em-
prunts. Si le salaire est de 5 fr.
par jour, la retenue ne pourra
dépasser 1 fr. 25 ; elle ne risque
pas de mettre entre les mains
des usuriers celui qui l'aura
subie.
On ne voit pas non plus
c'est un autre argument de M.
Viviani pourquoi la dignité
du travailleur serait en cause.
Une amende n est pas plus hu-
miliante qu'une réprimande ;
elle l'est plutôt moins. Sans
doute, comme le dit le ministre,
elle sera infligée par le contre-
maître, et non par le patron ;
mais celui-ci ne peut pourtant
pas être présent partout à la
fois; il a autre chose à faire que
de surveiller l'atelier, et il est
bien naturel que le contrôle de
la régularité du travail soit con-
fié à un employé, le plus sou-
vent ancien ouvrier lui-même.
Il est vrai que, d'après une
enquête faite par l'Office du
Travail, un très grand nom-
bre d'établissements industriels
n'appliquent pas le système des
amendes et recourent de pré-
férence à d'autres moyens. C'est
leur affaire, et personne ne
songe à rendre ce système obli-
gatoire. Mais pourquoi l'inter-
dire à ceux qui le jugenf néces-
saire et préférable?
Une considération domine
toutes les autres ; M. Maxime
Lecomte, et après lui M.Touron,
l'ont mise en vive lumière :
cest que les amendes sont une
sauvegarde pour l'ouvrier.
« Toute entreprise humaine,
M. Viviani lui-même en con-
vint, doit re poser sur un pacte
étroit de discipline », et, pour
que la discipline soit possible,
il faut que celui qui dirige le
travail ait à sa disposition le
moyen. de faire respecter le
bon ordre. Qu'arrivera-t-il si
l'amende est interdite? Inévita-
blement, on sera contraint de
la remplacer par autre chose,
- non pas seulement par le blâme
ou l'uvertissenlcnt, qui est sou-
vent inefficace, mais par la
mise à pied, le renvoi tempo-
raire.
On a essayé d'apitoyer le
Sénat sur le sort des femmes et
des enfants de l'ouvrier frappé
d'une amende. Seront-ils moins
à plaindre si le mari ou le père
est exclu de l'atelier pendant
un jour et perd le salaire tout
entier au lieu d'en perdre le
quart ?
La Chambre a, il est vrai,
volé, il y a quelques années,
l'interdiction de la mise à pied.
Personne, pas même M. Viviani,
n'a demandé au Sénat d'aller
jusque IÚ. Et si, quelque jour,
on votait une loi assez dérai-
sonnable pour supprimer cette
peine disciplinaire, il ne reste-
rait qu'une sanction, le renvoi
définitjf.
Maintenant n quels ouvriers
et employés s*adresse-l-on?
Le rapporteur du projet dé-
clare ceci : « Il faut prendre le
terme « employé » dans son
sens le plus général ; il com-
prend tous les salariés qui sont
appelés employés, qui ont con-
tracté d'après les règles du con-
trat de louage. » -
Sur ce, le Sénat décide que
les salaires des ouvriers et em-
ployés devront être payés en
monnaie métallique ou en mon-
naie fiduciaire ayant cours
légal.
L'article 2 ordonne que les
salaires des ouvriers soient
payés « au moins deux fois par
mois, à seize jours au plusd in-
tervalle » et que ceux des em-
ployés le soient « au moins une
fois par mois ».
M. Guillier ayant déposé un
amendement disant que : Les
dispositions de la présente loi
ne sont point applicables aux
ouvriers agricoles; le Sénat ap-
pludit et paraît n'en pas vou-
loir pour le monde de l'agri-
culture.
Est-ce que le monde indus-
triel et commercial n'aurait pas
droit à une bienveillance égale?
La haute Assemblée a paru
s'indigner en songeant aux
amendes, aux pénalités allant
jusqu'à l'emprisonnement, par
lesquelles on réprimerait des
contraventions.
Est-ce qu'un peu de cette lé-
gitime révolte ne pourrait bé-
néficier aux industriels et aux
commerçants? Ou bien doivent-
ils être traités en parias ?
Il est juste de noter que le
Sénat, aussitôt après sa déci-
sion sur l'article 2, a refusé
d'accorder au ministre du tra-
vail la suppression des amen-
des.
Le Sénat résiste énergique-
ment aux protestations de M.
Viviani, ministre du travail, il
nous semble que dans ce débat
ont eut dû rencontrer égale-
ment le ministre du commerce
et de l'industrie qui aurait pu
rappeler à son collègue que ce
n'est pas au gouvernement de
se mêler du fonctionnement des
industries et de l'organisation
du travail dans les ateliers.
Exproprier de leur direction
les chefs d'entreprise, et se subs-
tituer à l'action patronale, voilà
qui n est pas lait pour donner
confiance aux capitaux indus-
triels, il appartient aux pou-
voirs publics de frotégpr itos
ouvriers, mais cette protection
doit se concilier avec l'intérêt
général.
Jean MESNIL
La Semaine Politique
Les retraites ouvrières
Au cours de la réunion de la Com-
mission des retraites ouvrières, M.
Viviani a développé le projet du gou-
vernement en insistant sur trois
points spéciaux :
Le premier a trait à l'élévation à
12 fr. de la contribution patronale et
du prélèvement sur le salaire de l'ou-
vrier.
En second lieu, le ministre a dé-
fendu l'institution d'une caisse spé-
ciale dans laquelle les versements du
patron seraient intégralement versés
dès la première année, de façon à ca-
pitaliser les excédents.
Enfin, il a insisté sur le système
qui consisterait à obliger le patron
à faire lui-même la retenue sur le sa-
laire de l'ouvrier et à en effectuer le
versement pour le compte de celui-ci.
Après avoir longuement délibéré,
la commission a maintenu sur ces
trois points ses résolutions antérieu-
res :
1° Fixant la contribution patronale
à 9 fr. pour les adultes et à 4 fr. 50
pour les ouvriers au-dessous de 18
ans, ces contributions étant exigibles
par mois, en matière de contribu-
tion directe :
2° En décidant que les ouvriers
devraient effectuer eux-mêmes leurs
versements aux différentes institu-
tions visées par la loi ;
3° Enfin en maintenant le système
de la répartition des versements pa-
tronaux dans les conditions de son
texte primitif.
Conseil des Ministres
Le Conseil des ministres s'est
réuni mardi matin à l'Elysée sous la
présidence de M. Fallières.
Pl s'est longuement occcupé de la
question des retraites ouvrières.
La question des élections législa-
tives partielles est définitivement ré-
glée. Les départements ou il y a des
sièges de députés vacants comme
conséquence du renouvellement sé-
natorial seront groupés à peu
près en trois séries égales et les.
dates de convocation des électeurs
sont fixées d'une manière ferme aux
21 février, 7 et 21 mars.
Au Ministère de la Marine
Dans une circulaire importante
adressée aux autorités maritimes
dans les ports et les établissements
de la marine, M. Picard fait connaî-
tre qu'en étudiant le fonctionne-
ment de l'administration maritime,
il a été frappé de la complication
des écritures et de la comptabilité
résultant d'une centralisation exa-
gérée.
Le ministre estime qu'on tel état
de choses n'est pas nécessaire pour
la garantie d'une parfaite correction
des actes administratifs et il croit
utile de réduire les écritures, de
simplifier la comptabilité et aussi de
diminuer la centralisation des affai-
res. Dans ce but, il demande qu'un
examen soit conduit parallèlement
dans l'administration centrale et
dans les ports en vue de rechercher
tout ce qui peut être réduit dans la
paperasse, de passer en revue les
affaires qui sont actuellement trans-
mises à l'administration centrale et
pourraient être réglées dans les
ports. Il invite les autorités à lui faire
connaitre leur avis sur la" répartition
qu'elles jugeront la meilleure du tra-
vail entre le ministère et les admi-
nistrations locales.
Nos Parlementaires
Ea prenant possession de la pré-
sidence de la gauche démocratique,
y. Siegfried a prononcé une allocu-
tion dans laquelle nous relevons les
paroles suivantes :
« Notre groupe tient parmi les
forces de la gauche de la Chambre
une place importante. Ennemi des
surenchères démagogiques que nous
jugeons fatales à la République,
comme à la patrie, la révolution et
l'antimilitarisme marquent, pour
nous, à gauche une limite que nous
ne voulons pas franchir. »
Plus loin, M. Siegfried dit qu'il
faut faire aboutir, avant la lin de la
législature, les retraites ouvrières et
l'impôt sur le revenu. Four les re-
traites, il estime que l'obligation doit
laisser intacte la liberté des moyens.
Pour l'impôt sur le revenu, il dé-
clare qu'on doit défendre le contri-
buable contre l'arbitraire, la vexa-
lion et les taux excessifs.
L'impôt sur le revenu
Après avoir entendu l'exposé de la
question de l'impôt sur les revenus
par M. Renard, la gauche radicale u
accepté le principe d'un impôt com-
plémentaire et a décidé de demander
que l'application du projet de loi en
discussion ne puisse avoir lieu qu'a-
I rès le dépôt et le vote u'un projet de
oi remaniant 1rs centimes départe-
mentaux et communaux, de manière
à faire concorder ces taxes avec
l'impôt sur les revenus.
Elections Législatives
Le Journal officiel publie cette se-
maine, un décret convoquant pour
le 21 février prochain les électeurs de
t. des circonscriptions dont les dépu-
tés ont élus sénateurs.
Ces circonscriptions sont les sui-
vantes :
Bouches-du-Rhône. 6* circons-
cription de Marseille.
Pas-de-Calais. -1 re circonscription
de Saint-Omer.
Savoie (Haute). Arrondissement
de Thonon.
Var.-- 28 circonscription de Toulon.
Vienne (Haute). Arrondisse-
ment de Bellac.
Arrondissement de Rochechouart.
La seconde série sera convoquée
pour le 7 mars et la troisième et der-
nière pour le 21 mars.
Chronique du Dimanche
La fièvre des expositions d'étrennes
est à peine disparue qu'une nouvelle
effervescence règne dans les magasins
de notre ville.
L'époque des traditionnelles expo-
sitions de blanc remet d'actualité la
splendeur des étalages artistiques.
A ce sujet, je constate que celle
coutume est avancée tous les ans et
que le temps est proche où nos com-
merçants fusionnereront les réclames
de jouets et les réclames de blanc.
A mon humble avist ils sont dans
Terreur, Les bourses déjà bien appla-
ties par les cadeaux du premier de
fan s'ouvrent moins facilement pour
tachai de mille choses utiles, et le
commerce en général, doit s'en res-
sentir passablement.
il est vrai qu'il y a la terrible coii-
tÇiirrvvïor, et c'est d qui montrera le
premier et dans le plus joli cadre,
les nouveautés de la saison.
Cette année encore, leë premiers
arrivés se sont surpassés et ont échu-
faudé de véritables merveilles,
Des combles au l'tz-de..rllaufjll,.)
les comptoirs sont « chambardés •
et quantité de mains fines et experte*
ont confectionné une multitude de.
rosaces, d'tlégailles guirlandes avec
des matériaux les plus inattendus ;
minuscules mouchoirst adorables ser-
viettes à thé, etc.
Ces petits chefs-d'œuvres ornemen-
tés d'un exquis fouillis de dentelle*,
sont d'un effet dés plus ravis-
sants.
Une âme d'artiste s'est révélée dans
chaque « midinette », et les « calicots »
ont fait à l'aide de lourdes pièces
d'étoffes des prodiges éfarchilec-
ture 1
Chacun a mis la muin à iceuvre
avec un esprit d'émulation qui mérite
de nombreux éloges.
Les promeneurs ne s'en plaignent pas,
au contraire, l'éblouissulltt blancheur
des étalages change un peu l aspect
de nos rues monotones, et puis, i,'t,l-
ce pas un passse-temps délicieux pour
nos élégantes rouennaises que de s'ar-
rèter un instant devant ces choses
merveilleusement disposées : ravis-
santes chemisettes, mouchoirs de fine
baptiste, dentelles, rubans, tous ces
mille riens insignifiants, mais si hl-
cessaires d la femme.
Tout cela scintille comme le givre,
à la clarté des globes ilectriquei, et
nos jolies promeneuses, tout emmi-
toufflées de fourrures, viennent irré-
sistiblemert attirées vers les vitrine.
par le chatoiement des étoffes et le ru-
lilement des ors.
GÉO.
LA GUILLOTINE
Le président de la République a
commué les peines de mort p"
noncées par la cour d'assises des
Bouches-du-Rhône contre Clamajore
et Rizi et par la cour d'assises die la
Seine contre Labache. Par contre,
il n'a pas signé la grâce de Rémy
Danvers, ce valet de ferme qui, dans
la nuit du 31 janvier au 181' février
de l'année dernière, tua pour les vo-
ler ses maîtres, les époux MariUs,
Donat, demeurant à La Palud (Vaut*
cluse). La guillotine est partie dmnê.
la nuit de samedi à dimanche potir
Carpentras où Danvers a été exécuté
mardi malin.
Avis important
Nous rappelons : MftjL
nos < orrespondants que
la copie doit nous par-
venir le vendredi matin»
a la première levet ait
plus tard.
Carnet d'un Flâneur
De tous cdtés. en ce moment, def
hommes de grand cœur, cherchent
par leur propagande d défendre les
petits et les faibles. ces pauvres créa-
tures qui sont la proie des grands et
des forts.
Ce but, le plus noble qui existe, est
digne de l'admiration de tous, màri
avant de combattre l'rxploitation, ne
faiidrait-il pas en rechercher le
source.
Eli bit Il, la source de ce mai c'est
(ie le dis au risque de recevoir sur la
tète les foudres de l'humanité), c'est.
la civilisation.
Prenoll m homme des bois, un
Le Numéro GeuUntts
DiraanAto 31 JêJK. ljMfL
LE TRAVAILLEUR HAÏRAIS
, j
ORGANE REPUBLICAIN
0
de la Saine-Inférieure, de l'Eure et dn ail",,,
PARAISSANT LE DIMANCHE
INSERTIONS :
AM**nces Ittligie «fir-M
Avis dMahumAtloii.. - lfr. »
ftédàm - *fr. »
ftéiâcttom 1 AdminittraUoia :
70, Rae laipaln, ROUEN
Binatu a* Iim :
Rae Jean-Baptiste Eyriès
94pu : VACHER, 6. plaoo eauboua
Les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1" et 16 de chaque mois.
ABONNEMENT*
Stiac-Jnfléckore,$*tm et
dipuicttfsti Un|tr«|àMi.. 4 fr. o
Antres dépftrtaatntt d tr. »
JttX MOIS
Selae-Iuférieure, Eure et
départements limitrophes.. |ISr.99
1
Autres dêparUmeata. S Cf. T
Toute la correspondu occ coaeer*
nant le journal *1 oit être a4reaaéf
à M. le Directeur du l'ravail
il- or
Normand.
LA QUESTION
DBB
Salaires Mes Âmeiiiles
AU SÉNAT
Le Sénat s'est occupé d'une
loi qui dort depuis longtemps
dans ses cartons et qui a pour
objet de soumettre à certaines
régies le pavement des salaires
dus aux ouvriers et employés.
Un débat des plus graves
s'est élevé sur un article de la
proposition, celui qui concerne
les amendes, ou, comme on dit
- - -. tII
en langage pai lemenuure, les
« retenues disci plin aires ». La
commission proposait de main-
tenir les amendes ; elle se con-
tentait d'en fixer le maximum
au quart du montant du salaire,
d'exiger qu'elles fussent prévues
depuis un mois au moins par
le règlement d'atelier affiché
dans les locaux de travail
et déposé au Conseil des
frud'homiiies, et d'en affecter
e produit à des œuvres inté-
ressant le personnel.
M. le ministre du travail de-
mandait au contraire, que les
amendes fussent supprimées.
Pour soutenir cette opinion,
M. Viviani a donné des raisons
plus théoriques que pratiques.
Il n'est pas très sérieux de
prétendre que l'amende est
dangereuse parce qu'elle peut
entraîner un ouvrier à des em-
prunts. Si le salaire est de 5 fr.
par jour, la retenue ne pourra
dépasser 1 fr. 25 ; elle ne risque
pas de mettre entre les mains
des usuriers celui qui l'aura
subie.
On ne voit pas non plus
c'est un autre argument de M.
Viviani pourquoi la dignité
du travailleur serait en cause.
Une amende n est pas plus hu-
miliante qu'une réprimande ;
elle l'est plutôt moins. Sans
doute, comme le dit le ministre,
elle sera infligée par le contre-
maître, et non par le patron ;
mais celui-ci ne peut pourtant
pas être présent partout à la
fois; il a autre chose à faire que
de surveiller l'atelier, et il est
bien naturel que le contrôle de
la régularité du travail soit con-
fié à un employé, le plus sou-
vent ancien ouvrier lui-même.
Il est vrai que, d'après une
enquête faite par l'Office du
Travail, un très grand nom-
bre d'établissements industriels
n'appliquent pas le système des
amendes et recourent de pré-
férence à d'autres moyens. C'est
leur affaire, et personne ne
songe à rendre ce système obli-
gatoire. Mais pourquoi l'inter-
dire à ceux qui le jugenf néces-
saire et préférable?
Une considération domine
toutes les autres ; M. Maxime
Lecomte, et après lui M.Touron,
l'ont mise en vive lumière :
cest que les amendes sont une
sauvegarde pour l'ouvrier.
« Toute entreprise humaine,
M. Viviani lui-même en con-
vint, doit re poser sur un pacte
étroit de discipline », et, pour
que la discipline soit possible,
il faut que celui qui dirige le
travail ait à sa disposition le
moyen. de faire respecter le
bon ordre. Qu'arrivera-t-il si
l'amende est interdite? Inévita-
blement, on sera contraint de
la remplacer par autre chose,
- non pas seulement par le blâme
ou l'uvertissenlcnt, qui est sou-
vent inefficace, mais par la
mise à pied, le renvoi tempo-
raire.
On a essayé d'apitoyer le
Sénat sur le sort des femmes et
des enfants de l'ouvrier frappé
d'une amende. Seront-ils moins
à plaindre si le mari ou le père
est exclu de l'atelier pendant
un jour et perd le salaire tout
entier au lieu d'en perdre le
quart ?
La Chambre a, il est vrai,
volé, il y a quelques années,
l'interdiction de la mise à pied.
Personne, pas même M. Viviani,
n'a demandé au Sénat d'aller
jusque IÚ. Et si, quelque jour,
on votait une loi assez dérai-
sonnable pour supprimer cette
peine disciplinaire, il ne reste-
rait qu'une sanction, le renvoi
définitjf.
Maintenant n quels ouvriers
et employés s*adresse-l-on?
Le rapporteur du projet dé-
clare ceci : « Il faut prendre le
terme « employé » dans son
sens le plus général ; il com-
prend tous les salariés qui sont
appelés employés, qui ont con-
tracté d'après les règles du con-
trat de louage. » -
Sur ce, le Sénat décide que
les salaires des ouvriers et em-
ployés devront être payés en
monnaie métallique ou en mon-
naie fiduciaire ayant cours
légal.
L'article 2 ordonne que les
salaires des ouvriers soient
payés « au moins deux fois par
mois, à seize jours au plusd in-
tervalle » et que ceux des em-
ployés le soient « au moins une
fois par mois ».
M. Guillier ayant déposé un
amendement disant que : Les
dispositions de la présente loi
ne sont point applicables aux
ouvriers agricoles; le Sénat ap-
pludit et paraît n'en pas vou-
loir pour le monde de l'agri-
culture.
Est-ce que le monde indus-
triel et commercial n'aurait pas
droit à une bienveillance égale?
La haute Assemblée a paru
s'indigner en songeant aux
amendes, aux pénalités allant
jusqu'à l'emprisonnement, par
lesquelles on réprimerait des
contraventions.
Est-ce qu'un peu de cette lé-
gitime révolte ne pourrait bé-
néficier aux industriels et aux
commerçants? Ou bien doivent-
ils être traités en parias ?
Il est juste de noter que le
Sénat, aussitôt après sa déci-
sion sur l'article 2, a refusé
d'accorder au ministre du tra-
vail la suppression des amen-
des.
Le Sénat résiste énergique-
ment aux protestations de M.
Viviani, ministre du travail, il
nous semble que dans ce débat
ont eut dû rencontrer égale-
ment le ministre du commerce
et de l'industrie qui aurait pu
rappeler à son collègue que ce
n'est pas au gouvernement de
se mêler du fonctionnement des
industries et de l'organisation
du travail dans les ateliers.
Exproprier de leur direction
les chefs d'entreprise, et se subs-
tituer à l'action patronale, voilà
qui n est pas lait pour donner
confiance aux capitaux indus-
triels, il appartient aux pou-
voirs publics de frotégpr itos
ouvriers, mais cette protection
doit se concilier avec l'intérêt
général.
Jean MESNIL
La Semaine Politique
Les retraites ouvrières
Au cours de la réunion de la Com-
mission des retraites ouvrières, M.
Viviani a développé le projet du gou-
vernement en insistant sur trois
points spéciaux :
Le premier a trait à l'élévation à
12 fr. de la contribution patronale et
du prélèvement sur le salaire de l'ou-
vrier.
En second lieu, le ministre a dé-
fendu l'institution d'une caisse spé-
ciale dans laquelle les versements du
patron seraient intégralement versés
dès la première année, de façon à ca-
pitaliser les excédents.
Enfin, il a insisté sur le système
qui consisterait à obliger le patron
à faire lui-même la retenue sur le sa-
laire de l'ouvrier et à en effectuer le
versement pour le compte de celui-ci.
Après avoir longuement délibéré,
la commission a maintenu sur ces
trois points ses résolutions antérieu-
res :
1° Fixant la contribution patronale
à 9 fr. pour les adultes et à 4 fr. 50
pour les ouvriers au-dessous de 18
ans, ces contributions étant exigibles
par mois, en matière de contribu-
tion directe :
2° En décidant que les ouvriers
devraient effectuer eux-mêmes leurs
versements aux différentes institu-
tions visées par la loi ;
3° Enfin en maintenant le système
de la répartition des versements pa-
tronaux dans les conditions de son
texte primitif.
Conseil des Ministres
Le Conseil des ministres s'est
réuni mardi matin à l'Elysée sous la
présidence de M. Fallières.
Pl s'est longuement occcupé de la
question des retraites ouvrières.
La question des élections législa-
tives partielles est définitivement ré-
glée. Les départements ou il y a des
sièges de députés vacants comme
conséquence du renouvellement sé-
natorial seront groupés à peu
près en trois séries égales et les.
dates de convocation des électeurs
sont fixées d'une manière ferme aux
21 février, 7 et 21 mars.
Au Ministère de la Marine
Dans une circulaire importante
adressée aux autorités maritimes
dans les ports et les établissements
de la marine, M. Picard fait connaî-
tre qu'en étudiant le fonctionne-
ment de l'administration maritime,
il a été frappé de la complication
des écritures et de la comptabilité
résultant d'une centralisation exa-
gérée.
Le ministre estime qu'on tel état
de choses n'est pas nécessaire pour
la garantie d'une parfaite correction
des actes administratifs et il croit
utile de réduire les écritures, de
simplifier la comptabilité et aussi de
diminuer la centralisation des affai-
res. Dans ce but, il demande qu'un
examen soit conduit parallèlement
dans l'administration centrale et
dans les ports en vue de rechercher
tout ce qui peut être réduit dans la
paperasse, de passer en revue les
affaires qui sont actuellement trans-
mises à l'administration centrale et
pourraient être réglées dans les
ports. Il invite les autorités à lui faire
connaitre leur avis sur la" répartition
qu'elles jugeront la meilleure du tra-
vail entre le ministère et les admi-
nistrations locales.
Nos Parlementaires
Ea prenant possession de la pré-
sidence de la gauche démocratique,
y. Siegfried a prononcé une allocu-
tion dans laquelle nous relevons les
paroles suivantes :
« Notre groupe tient parmi les
forces de la gauche de la Chambre
une place importante. Ennemi des
surenchères démagogiques que nous
jugeons fatales à la République,
comme à la patrie, la révolution et
l'antimilitarisme marquent, pour
nous, à gauche une limite que nous
ne voulons pas franchir. »
Plus loin, M. Siegfried dit qu'il
faut faire aboutir, avant la lin de la
législature, les retraites ouvrières et
l'impôt sur le revenu. Four les re-
traites, il estime que l'obligation doit
laisser intacte la liberté des moyens.
Pour l'impôt sur le revenu, il dé-
clare qu'on doit défendre le contri-
buable contre l'arbitraire, la vexa-
lion et les taux excessifs.
L'impôt sur le revenu
Après avoir entendu l'exposé de la
question de l'impôt sur les revenus
par M. Renard, la gauche radicale u
accepté le principe d'un impôt com-
plémentaire et a décidé de demander
que l'application du projet de loi en
discussion ne puisse avoir lieu qu'a-
I rès le dépôt et le vote u'un projet de
oi remaniant 1rs centimes départe-
mentaux et communaux, de manière
à faire concorder ces taxes avec
l'impôt sur les revenus.
Elections Législatives
Le Journal officiel publie cette se-
maine, un décret convoquant pour
le 21 février prochain les électeurs de
t. des circonscriptions dont les dépu-
tés ont élus sénateurs.
Ces circonscriptions sont les sui-
vantes :
Bouches-du-Rhône. 6* circons-
cription de Marseille.
Pas-de-Calais. -1 re circonscription
de Saint-Omer.
Savoie (Haute). Arrondissement
de Thonon.
Var.-- 28 circonscription de Toulon.
Vienne (Haute). Arrondisse-
ment de Bellac.
Arrondissement de Rochechouart.
La seconde série sera convoquée
pour le 7 mars et la troisième et der-
nière pour le 21 mars.
Chronique du Dimanche
La fièvre des expositions d'étrennes
est à peine disparue qu'une nouvelle
effervescence règne dans les magasins
de notre ville.
L'époque des traditionnelles expo-
sitions de blanc remet d'actualité la
splendeur des étalages artistiques.
A ce sujet, je constate que celle
coutume est avancée tous les ans et
que le temps est proche où nos com-
merçants fusionnereront les réclames
de jouets et les réclames de blanc.
A mon humble avist ils sont dans
Terreur, Les bourses déjà bien appla-
ties par les cadeaux du premier de
fan s'ouvrent moins facilement pour
tachai de mille choses utiles, et le
commerce en général, doit s'en res-
sentir passablement.
il est vrai qu'il y a la terrible coii-
tÇiirrvvïor, et c'est d qui montrera le
premier et dans le plus joli cadre,
les nouveautés de la saison.
Cette année encore, leë premiers
arrivés se sont surpassés et ont échu-
faudé de véritables merveilles,
Des combles au l'tz-de..rllaufjll,.)
les comptoirs sont « chambardés •
et quantité de mains fines et experte*
ont confectionné une multitude de.
rosaces, d'tlégailles guirlandes avec
des matériaux les plus inattendus ;
minuscules mouchoirst adorables ser-
viettes à thé, etc.
Ces petits chefs-d'œuvres ornemen-
tés d'un exquis fouillis de dentelle*,
sont d'un effet dés plus ravis-
sants.
Une âme d'artiste s'est révélée dans
chaque « midinette », et les « calicots »
ont fait à l'aide de lourdes pièces
d'étoffes des prodiges éfarchilec-
ture 1
Chacun a mis la muin à iceuvre
avec un esprit d'émulation qui mérite
de nombreux éloges.
Les promeneurs ne s'en plaignent pas,
au contraire, l'éblouissulltt blancheur
des étalages change un peu l aspect
de nos rues monotones, et puis, i,'t,l-
ce pas un passse-temps délicieux pour
nos élégantes rouennaises que de s'ar-
rèter un instant devant ces choses
merveilleusement disposées : ravis-
santes chemisettes, mouchoirs de fine
baptiste, dentelles, rubans, tous ces
mille riens insignifiants, mais si hl-
cessaires d la femme.
Tout cela scintille comme le givre,
à la clarté des globes ilectriquei, et
nos jolies promeneuses, tout emmi-
toufflées de fourrures, viennent irré-
sistiblemert attirées vers les vitrine.
par le chatoiement des étoffes et le ru-
lilement des ors.
GÉO.
LA GUILLOTINE
Le président de la République a
commué les peines de mort p"
noncées par la cour d'assises des
Bouches-du-Rhône contre Clamajore
et Rizi et par la cour d'assises die la
Seine contre Labache. Par contre,
il n'a pas signé la grâce de Rémy
Danvers, ce valet de ferme qui, dans
la nuit du 31 janvier au 181' février
de l'année dernière, tua pour les vo-
ler ses maîtres, les époux MariUs,
Donat, demeurant à La Palud (Vaut*
cluse). La guillotine est partie dmnê.
la nuit de samedi à dimanche potir
Carpentras où Danvers a été exécuté
mardi malin.
Avis important
Nous rappelons : MftjL
nos < orrespondants que
la copie doit nous par-
venir le vendredi matin»
a la première levet ait
plus tard.
Carnet d'un Flâneur
De tous cdtés. en ce moment, def
hommes de grand cœur, cherchent
par leur propagande d défendre les
petits et les faibles. ces pauvres créa-
tures qui sont la proie des grands et
des forts.
Ce but, le plus noble qui existe, est
digne de l'admiration de tous, màri
avant de combattre l'rxploitation, ne
faiidrait-il pas en rechercher le
source.
Eli bit Il, la source de ce mai c'est
(ie le dis au risque de recevoir sur la
tète les foudres de l'humanité), c'est.
la civilisation.
Prenoll m homme des bois, un
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