Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1909-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1909 01 octobre 1909
Description : 1909/10/01 (A76)-1909/12/31. 1909/10/01 (A76)-1909/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6112552s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières407
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
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- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 115
- .......... Page(s) .......... 125
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 292 —
sa soeur, presque de son âge, la compagne de ses jeux et la
première confidente de ses travaux, à sa mère, dont la longue
vie fut pour ainsi dire soudée à la sienne, qu'il prodiguait les
trésors de tendresse dont son âme était remplie. Si sa corres-
pondance, si le témoignage de ceux qui eurent le bonheur de
vivre dans son intimité n'en faisaient foi, on ne soupçonnerait
pas quelle exquise sensibilité se cachait sous son écorce rude
et sa truculence rabelaisienne.
Ce barbare, comme il s'appelle lui-même, aux yeux verts, à
la haute taille, aux larges épaules, aux moustaches rudes et
tombantes, dont les éclats de voix s'accompagnaient de gestes
à la Frederick Lemaître, était au demeurant le fils le plus ten-
dre, le frère le plus aimant, le parent le plus dévoué. Quand il
perd cette soeur qu'il chérissait tant, il faut lire la lettre poi-
gnante en sa douleur contenue qu'il écrit à son ami Maxime
Ducamp. Il faut le voir, quelques années plus tard, pour rem-
placer auprès de sa nièce la mère absente, se faire, lui, l'homme
déjà célèbre, humble instituteur et, sans impatience, amou-
reusement, ouvrira l'étude l'âme de l'enfant, former son goût,
l'armer contre les frivoles séductions de la vie. Lorsqu'il l'a
mariée, pour sauver de la ruine son mari, il abandonne tout
son avoir et se condamne à ne plus vivre que d'une rente
qu'elle lui fait et du produit peu rémunérateur de ses oeuvres.
Quant à sa vieille mère, il ne savait rien lui refuser. Alors
que le soin de sa gloire eût voulu qu'il résidât d'ordinaire à
Paris, pour calmer ses inquiétudes chimériques, il se condam-
nait à n'y faire que de courtes apparitions et consentait à
demeurer près d'elle, en sa propriété de Croisset, dérobant au
travail dans le jour, pour les lui consacrer, des heures qu'il rat-
trapait en prolongeant fort avant ses veilles dans la nuit. Et
lorsque la pauvre femme, après être longtemps demeurée
infirme et paralysée, l'eut enfin quitté, tout ce qui lui avait
appartenu il le conservait et le vénérait. « Un grand chapeau
de paille noire, nous dit sa nièce, que portait ma grand'mère,
éveillait en mon oncle une émotion profonde; il prenait au clou
la relique, la considérait en silence; ses yeux s'humectaient et
respectueusement il la replaçait. »
Si j'insiste sur ces détails, c'est que, trompés par les appa-
rences, bon nombre de ses contemporains ont voulu faire de
sa soeur, presque de son âge, la compagne de ses jeux et la
première confidente de ses travaux, à sa mère, dont la longue
vie fut pour ainsi dire soudée à la sienne, qu'il prodiguait les
trésors de tendresse dont son âme était remplie. Si sa corres-
pondance, si le témoignage de ceux qui eurent le bonheur de
vivre dans son intimité n'en faisaient foi, on ne soupçonnerait
pas quelle exquise sensibilité se cachait sous son écorce rude
et sa truculence rabelaisienne.
Ce barbare, comme il s'appelle lui-même, aux yeux verts, à
la haute taille, aux larges épaules, aux moustaches rudes et
tombantes, dont les éclats de voix s'accompagnaient de gestes
à la Frederick Lemaître, était au demeurant le fils le plus ten-
dre, le frère le plus aimant, le parent le plus dévoué. Quand il
perd cette soeur qu'il chérissait tant, il faut lire la lettre poi-
gnante en sa douleur contenue qu'il écrit à son ami Maxime
Ducamp. Il faut le voir, quelques années plus tard, pour rem-
placer auprès de sa nièce la mère absente, se faire, lui, l'homme
déjà célèbre, humble instituteur et, sans impatience, amou-
reusement, ouvrira l'étude l'âme de l'enfant, former son goût,
l'armer contre les frivoles séductions de la vie. Lorsqu'il l'a
mariée, pour sauver de la ruine son mari, il abandonne tout
son avoir et se condamne à ne plus vivre que d'une rente
qu'elle lui fait et du produit peu rémunérateur de ses oeuvres.
Quant à sa vieille mère, il ne savait rien lui refuser. Alors
que le soin de sa gloire eût voulu qu'il résidât d'ordinaire à
Paris, pour calmer ses inquiétudes chimériques, il se condam-
nait à n'y faire que de courtes apparitions et consentait à
demeurer près d'elle, en sa propriété de Croisset, dérobant au
travail dans le jour, pour les lui consacrer, des heures qu'il rat-
trapait en prolongeant fort avant ses veilles dans la nuit. Et
lorsque la pauvre femme, après être longtemps demeurée
infirme et paralysée, l'eut enfin quitté, tout ce qui lui avait
appartenu il le conservait et le vénérait. « Un grand chapeau
de paille noire, nous dit sa nièce, que portait ma grand'mère,
éveillait en mon oncle une émotion profonde; il prenait au clou
la relique, la considérait en silence; ses yeux s'humectaient et
respectueusement il la replaçait. »
Si j'insiste sur ces détails, c'est que, trompés par les appa-
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