Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1909-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1909 01 octobre 1909
Description : 1909/10/01 (A76)-1909/12/31. 1909/10/01 (A76)-1909/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6112552s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières407
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 115
- .......... Page(s) .......... 125
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 309 —
serai pas toujours retenu par le terre-à-terre d'une histoire
nauséabonde. La fable est si vaste et d'une époque si obscure,
que j'y pourrai tout faire entrer, sans qu'on m'assomme
d'observations. Enfin je vais donc pouvoir gueuler à mon
aise. »
En vérité, et malgré qu'il en eût, c'était encore un roman
réaliste, qu'il allait donner. Il va visiter Carthage, la Tunisie,
comme il était allé s'installer, un mois à Tôles. Il observe à
travers les ruines et les livres la civilisation antique et se défend
d'y rien mêler qui ne soit avoué par les historiens grecs et
latins ou, à leur défaut, par les auteurs bibliques.
Son sujet, c'est la guerre inexpiable, cette guerre des merce-
naires, qui mit Carthage à deux doigts de sa perte, et se ter-
mina dans le défilé de la Hache par la mort horrible des révol-
tés réduits à s'entre-dévorer. Liez à ce thème l'histoire, quelque
peu modifiée, de Judith et Holopherne, jetez sur le tout l'éclat
du plus merveilleux talent d'évocation qui fut peut-être jamais,
et vous aurez le roman de Flaubert.
Il n'y faut point chercher la psychologie profonde qui fait
l'un des mérites, et non des moindres, de Madame Bovary. Les
passions de ces peuples lointains n'ont pas le raffiné que revê-
tent les nôtres; élémentaires, brutales, tout en dehors, si l'on
peut parler ainsi, c'est par des caprices bizarres, des supersti-
tions et des cruautés monstrueuses qu'elles se manifestent.
Les singularités dans le costume, l'ameublement, le luxe; ce
délire dans la joie, ces tremblements à la pensée de la colère
des dieux, cette âpre volupté dans la vengeance, voilà ce qu'il
fallait saisir, si l'on voulait nous faire connaître leurs âmes,
frustes encore sous un faux vernis de civilisation. Et c'est ce qu'a
fait Gustave Flaubert; c'est ce qu'il a rendu, un peu longuement
peut-être, — l'oeuvre n'a pas l'allure rapide et dégagée de
Madame Bovary — mais avec quelle intense vérité! quelle pres-
tigieuse magie de style!
Relisez, Mesdames et Messieurs, ou plutôt contemplez, car il
vit sous vos yeux, le tableau par lequel s'ouvre le roman, le
banquet des Mercenaires dans les jardins d'Hamilcar. Regar-
dez-les ivres, courant à l'ergastule délivrer les esclaves, s'amu-
sant à percer de leurs flèches les lions dans leurs fosses, muti-
lant les éléphants, jetant dans l'eau bouillante les poissons
serai pas toujours retenu par le terre-à-terre d'une histoire
nauséabonde. La fable est si vaste et d'une époque si obscure,
que j'y pourrai tout faire entrer, sans qu'on m'assomme
d'observations. Enfin je vais donc pouvoir gueuler à mon
aise. »
En vérité, et malgré qu'il en eût, c'était encore un roman
réaliste, qu'il allait donner. Il va visiter Carthage, la Tunisie,
comme il était allé s'installer, un mois à Tôles. Il observe à
travers les ruines et les livres la civilisation antique et se défend
d'y rien mêler qui ne soit avoué par les historiens grecs et
latins ou, à leur défaut, par les auteurs bibliques.
Son sujet, c'est la guerre inexpiable, cette guerre des merce-
naires, qui mit Carthage à deux doigts de sa perte, et se ter-
mina dans le défilé de la Hache par la mort horrible des révol-
tés réduits à s'entre-dévorer. Liez à ce thème l'histoire, quelque
peu modifiée, de Judith et Holopherne, jetez sur le tout l'éclat
du plus merveilleux talent d'évocation qui fut peut-être jamais,
et vous aurez le roman de Flaubert.
Il n'y faut point chercher la psychologie profonde qui fait
l'un des mérites, et non des moindres, de Madame Bovary. Les
passions de ces peuples lointains n'ont pas le raffiné que revê-
tent les nôtres; élémentaires, brutales, tout en dehors, si l'on
peut parler ainsi, c'est par des caprices bizarres, des supersti-
tions et des cruautés monstrueuses qu'elles se manifestent.
Les singularités dans le costume, l'ameublement, le luxe; ce
délire dans la joie, ces tremblements à la pensée de la colère
des dieux, cette âpre volupté dans la vengeance, voilà ce qu'il
fallait saisir, si l'on voulait nous faire connaître leurs âmes,
frustes encore sous un faux vernis de civilisation. Et c'est ce qu'a
fait Gustave Flaubert; c'est ce qu'il a rendu, un peu longuement
peut-être, — l'oeuvre n'a pas l'allure rapide et dégagée de
Madame Bovary — mais avec quelle intense vérité! quelle pres-
tigieuse magie de style!
Relisez, Mesdames et Messieurs, ou plutôt contemplez, car il
vit sous vos yeux, le tableau par lequel s'ouvre le roman, le
banquet des Mercenaires dans les jardins d'Hamilcar. Regar-
dez-les ivres, courant à l'ergastule délivrer les esclaves, s'amu-
sant à percer de leurs flèches les lions dans leurs fosses, muti-
lant les éléphants, jetant dans l'eau bouillante les poissons
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