» çons de leur âge, où presque toujours elles perdent leur inno- » cence, les maire et échevins, de concert avec les dames de » la Miséricorde qui prennent soin des pauvres honteux, vou- » loient se prêter à l'établissement d'écoles-publiques-pour faire » apprendre gratuitement à ces jeunes filles à faire de la den-: » telle et ce, sous la direction de M. Rouzée, prêtre de cette » ville, qui pendant très longtemps a été chargé du soin de la » distribution des aumônes et de la visite des malades de la » Miséricorde et qui avoit d'ailleurs la confiance dé quantité de » personnes charitables qui vouloient bien contribuer à cet » établissement ; M. Rouzée n'a pu obtenir à ce sujet l'agrément » de M. le curé. Il paroit aussi que rétablissement projette de » faire venir des soeurs capables pour l'instruction des petites. » filles n'étoit pas de son goût, et on a lieu de croire que celuy » des frères de Saint-Yon pour les garçons, le seroit encore » moins. On prend la liberté d'observer qu'aucune ville cepen- » dant n'auroit plus besoin d'instruction que eelle-cy, puisque » à la réserve des dimanches de l'Avent et d'une partie du ca- » rême, il n'y a jamais icy ny catéchisme, ny remontrances. (1 )»
Cette critique à regard du curé produisit-elle l'effet attendu, et l'école de dentelle fut-elle créée malgré l'hostilité de ce sin- gulier prêtre? Il est permis de le croire, car on verra plus loin qu'en 4761,1a fabrication de la dentelle était enseignée avec succès aux jeunes filles pauvres.
III
L'ARCHEVÊQUE DE ROUEN PROTECTEUR DE L'ÉCOLE.
Le 28 juillet 1759, Monseigneur Dominique de la Rochefou- cauld prit possession du trône archiépiscopal de Rouen et peu après, ii se montra un digne émule de saint Vincent-dePaul.
Or, réminent prélat témoigna pour la ville du Havre une sympathie particulière qui s'affirma en 1761, et dont voici tout au long les intéressantes circonstances :
Lors de sa visite pastorale au Havre, le bon archevêque s'était
(1) Arch. de la mairie du Havre : Canevas de la requête.
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