Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1915-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1915 01 octobre 1915
Description : 1915/10/01 (A82)-1915/12/31. 1915/10/01 (A82)-1915/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55698754
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières403
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 39
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 61
- .......... Page(s) .......... 85
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 299 -
Le.tramway se mit en marche rempli de ces pitoyables et
sublimes voyageurs.
J'allais m'éloigner lorsque les soldats de faction présentèrent
lés armes : des voitures d'ambulance et des automobiles de la
Croix-Rouge sortaient de la gare. Hélas 1 quels douloureux
mystères renfermaient-elles? Chacun les suivait du regard, le
coeur serré. Leurs rideaux de cuir et leurs vitres de verre
dépoli ne laissaient rien apercevoir; hermétiquement closes,
elles emportaient vers les hôpitaux leur charge de souffrance,
leurs invisibles civières...
Dans la soirée, à la porte d'un de nos collèges, j'ai pu
contempler quelques-unes de ces civières. Elles emplissaient
des voitures de déménagement; des infirmiers les en tiraient
l'une après l'autre, empoignaient maladroitement leurs bran-
cards. Les civières, à demi suspendues dans le vide, ■s'incli-
naient et, pendant quelques secondes, risquaient de chavirer.
Enfin, un homme par devant, un homme par derrière, elles
passaient devant moi avec leur blessé inerte, très pâle, les yeux
entr'ouverts, dont seule la tête émergeait d'une couverture
étendue sur son corps.
Je ne connaissais encore dé la guerre que les départs fleuris,
au son des clairons ou des fifres. J'en connais maintenant les
tristes retours; et les épaves humaines rapportées des champs
de bataille m'en ont fait entrevoir toute la sanglante horreur;
Lundi5t Août. — Les Allemands progressent dans la région
de La Fère. Un de leurs aéroplanes est venu jeter des bombes
sur Paris : tel un oiseau de mauvais: augure, il a plané hier dans
le ciel de notre capitale.
Les nouvelles sont de plus eh plus alarmantes et le péril
grandit chaque jour.
Verrons-nous les Prussiens au Havre? Je commence à le
craindre, car les Anglais nous abandonnent... Où vont-ils? A
Sàint-Nazaire, dit-on. Leurs grands camions automobiles
transportent à la gare le matériel des camps. Ils enlèvent, tout,
les tentes, les caisses, les-planches, les pieux, les armes,-les
harnais et les outils. Après s'être établis dans notre banlieue
comme pour y rester plusieurs années, au bout d'un mois ils
déménagent en toute hâte.
Le.tramway se mit en marche rempli de ces pitoyables et
sublimes voyageurs.
J'allais m'éloigner lorsque les soldats de faction présentèrent
lés armes : des voitures d'ambulance et des automobiles de la
Croix-Rouge sortaient de la gare. Hélas 1 quels douloureux
mystères renfermaient-elles? Chacun les suivait du regard, le
coeur serré. Leurs rideaux de cuir et leurs vitres de verre
dépoli ne laissaient rien apercevoir; hermétiquement closes,
elles emportaient vers les hôpitaux leur charge de souffrance,
leurs invisibles civières...
Dans la soirée, à la porte d'un de nos collèges, j'ai pu
contempler quelques-unes de ces civières. Elles emplissaient
des voitures de déménagement; des infirmiers les en tiraient
l'une après l'autre, empoignaient maladroitement leurs bran-
cards. Les civières, à demi suspendues dans le vide, ■s'incli-
naient et, pendant quelques secondes, risquaient de chavirer.
Enfin, un homme par devant, un homme par derrière, elles
passaient devant moi avec leur blessé inerte, très pâle, les yeux
entr'ouverts, dont seule la tête émergeait d'une couverture
étendue sur son corps.
Je ne connaissais encore dé la guerre que les départs fleuris,
au son des clairons ou des fifres. J'en connais maintenant les
tristes retours; et les épaves humaines rapportées des champs
de bataille m'en ont fait entrevoir toute la sanglante horreur;
Lundi5t Août. — Les Allemands progressent dans la région
de La Fère. Un de leurs aéroplanes est venu jeter des bombes
sur Paris : tel un oiseau de mauvais: augure, il a plané hier dans
le ciel de notre capitale.
Les nouvelles sont de plus eh plus alarmantes et le péril
grandit chaque jour.
Verrons-nous les Prussiens au Havre? Je commence à le
craindre, car les Anglais nous abandonnent... Où vont-ils? A
Sàint-Nazaire, dit-on. Leurs grands camions automobiles
transportent à la gare le matériel des camps. Ils enlèvent, tout,
les tentes, les caisses, les-planches, les pieux, les armes,-les
harnais et les outils. Après s'être établis dans notre banlieue
comme pour y rester plusieurs années, au bout d'un mois ils
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