Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1915-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1915 01 octobre 1915
Description : 1915/10/01 (A82)-1915/12/31. 1915/10/01 (A82)-1915/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55698754
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières403
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 39
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 61
- .......... Page(s) .......... 85
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 298 —
Vosges... » De la Somme aux Vosges!... Je lisais et relisais ce
matin la dépêche, abasourdi, frappé de stupeur.
J'ai précipitamment ouvert un atlas pour me convaincre du
recul effrayant de nos armées, recul que le communiqué nous
annonce corhrue une chose toute naturelle.
Ainsi les Allemands occupent le Nord de la France et se
dirigent sur Paris. Nos armées se replient sans combattre :
fuient-elles en déroute ou bien exécutent-elles une manoeuvre
stratégique?... Je veux croire, comme on nous l'affirme, qu'elles
sont intactes, mais néanmoins je ne suis pas rassuré.
Pour dissiper un peu mes inquiétudes, j'ai flâné toute la
journée dans les rues. Ma promenade ne me procura, malheu-
reusement, aucune distraction, car je fus attristé, sur le cours
de la République, par un lamentable spectacle.
Des tramways stationnaient devant les grilles de la gare aux
marchandises. Une foule curieuse, maintenue à distance par
des soldats et des agents de police, garnissait les trottoirs. Je
m'approchai.
A ce moment, un groupe de blessés apparut. Vêtus de capotes
boueuses et fripées où pendait un carton, le képi cassé, ils
s'avançaient doucement, la figure tirée, les joues barbues, le
regard fixe, les yeux brillants. Ils ne ressemblaient guère à
ces jolis soldats que nous avions vus partir au commencement
du mois! Certains avaient un bras en écharpe, qui sortait de
leur manche décousue et qui s'allongeait raide dans une
gouttière. D'autres marchaient, clopin-clopant, le pied bandé;
courbés comme des vieillards, ils s'appuyaient sur un bâton
ou sur l'épaule d'un camarade. Plusieurs relevaient leur tête
emmaillotée pour regarder devant eux d'un oeil ébloui de
borgne.
Des brins de paille traînaient dans leur dos. Leurs linges
blancs étaient maculés de taches rouges. Un petit chasseur à
pied grelottait de fièvre; des lignards chancelaient de fatigue;
un zouave grimaçait de douleur.
Le groupe se dirigea vers un tramway. La plupart des blessés
y montèrent avec de lentes précautions; quelques-uns durent
exécuter de pénibles rétablissements pour se hisser sur la
plate-forme et n'y parvinrent que soutenus, poussés, tirés.
Vosges... » De la Somme aux Vosges!... Je lisais et relisais ce
matin la dépêche, abasourdi, frappé de stupeur.
J'ai précipitamment ouvert un atlas pour me convaincre du
recul effrayant de nos armées, recul que le communiqué nous
annonce corhrue une chose toute naturelle.
Ainsi les Allemands occupent le Nord de la France et se
dirigent sur Paris. Nos armées se replient sans combattre :
fuient-elles en déroute ou bien exécutent-elles une manoeuvre
stratégique?... Je veux croire, comme on nous l'affirme, qu'elles
sont intactes, mais néanmoins je ne suis pas rassuré.
Pour dissiper un peu mes inquiétudes, j'ai flâné toute la
journée dans les rues. Ma promenade ne me procura, malheu-
reusement, aucune distraction, car je fus attristé, sur le cours
de la République, par un lamentable spectacle.
Des tramways stationnaient devant les grilles de la gare aux
marchandises. Une foule curieuse, maintenue à distance par
des soldats et des agents de police, garnissait les trottoirs. Je
m'approchai.
A ce moment, un groupe de blessés apparut. Vêtus de capotes
boueuses et fripées où pendait un carton, le képi cassé, ils
s'avançaient doucement, la figure tirée, les joues barbues, le
regard fixe, les yeux brillants. Ils ne ressemblaient guère à
ces jolis soldats que nous avions vus partir au commencement
du mois! Certains avaient un bras en écharpe, qui sortait de
leur manche décousue et qui s'allongeait raide dans une
gouttière. D'autres marchaient, clopin-clopant, le pied bandé;
courbés comme des vieillards, ils s'appuyaient sur un bâton
ou sur l'épaule d'un camarade. Plusieurs relevaient leur tête
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borgne.
Des brins de paille traînaient dans leur dos. Leurs linges
blancs étaient maculés de taches rouges. Un petit chasseur à
pied grelottait de fièvre; des lignards chancelaient de fatigue;
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Le groupe se dirigea vers un tramway. La plupart des blessés
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