Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1915-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1915 01 avril 1915
Description : 1915/04/01 (A82)-1915/06/30. 1915/04/01 (A82)-1915/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5569869d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 149 —
Déjà des officiers avaient recouvert leur képi d'une coiffe
bleue. Sur le boulevard de Strasbourg, fiers et souriants, ils
semblaient tenir leur sabre d'une main plus ferme qu'à l'ordi-
naire. Ils répondaient aux saluts avec une chevaleresque cour-
toisie.
Des automobiles, conduites par des soldats, allaient et
venaient. Rapides estafettes, elles filaient dans tous les sens,
comme si de leur vitesse eussent dépendu les destinées du
pays. Elles étaient les rouages visibles de l'immense machine
de guerre qui se mettait en action.
Sur les murs étaient collées des affiches blanches. Encore
toutes fraîches, avec leurs deux petits drapeaux tricolores,
elles n'apprenaient rien à ceux qui s'arrêtaient pour les lire
attentivement.
On entendait les hommes se dire les uns aux autres : « Je
pars cette nuit. — Je pars demain. — Bonne chance ! — Au
revoir!» Et l'on n'aurait jamais cru qu'ils allaient partir pour la
guerre. Les plus émus, peut-être n'étaient-ils qu'abasourdis,
répétaient à mi-voix : « Ça y est : » résumant ainsi leurs
appréhensions justifiées et leurs espoirs déçus. Mais presque
tous étaient enjoués, ou du moins ils affectaient l'insouciance,
la désinvolture. Ils se donnaient en plaisantant des allures de
héros. Résolus et blagueurs, ils n'avaient point l'air de pren-
dre la chose au sérieux : « Nous vous enverrons des cartes
postales de Berlin ! »
Depuis que la mobilisation était décrétée, on respirait plus
librement, on redoutait moins le danger. Implacables, les évé-
nements étaient venus comme la foudre bouleverser l'exis-
tence, et leur choc ébranlait les esprits.
Le coeur légèrement serré, la tête vide, chacun acceptait
l'épreuve sans avoir la force d'y réfléchir.
Que s'était-il donc passé de nouveau en Europe? Un trou-
blant mystère enveloppait l'ordre fatal. Quoi qu'il en fût, l'heure
était décisive : il fallait que toute la nation s'armât!
Alors la ville, exaltée, émue, fut soudain transportée d'ad-
miration et grisée de sympathie pour les soldats. L'armée
incarnait à présent tous les espoirs, elle suscitait toutes les
ferveurs. Elle prenait la première place dans le pays dent elle
allait décider du sort. Personne, ce jour-là, ne douta d'elle. En
Déjà des officiers avaient recouvert leur képi d'une coiffe
bleue. Sur le boulevard de Strasbourg, fiers et souriants, ils
semblaient tenir leur sabre d'une main plus ferme qu'à l'ordi-
naire. Ils répondaient aux saluts avec une chevaleresque cour-
toisie.
Des automobiles, conduites par des soldats, allaient et
venaient. Rapides estafettes, elles filaient dans tous les sens,
comme si de leur vitesse eussent dépendu les destinées du
pays. Elles étaient les rouages visibles de l'immense machine
de guerre qui se mettait en action.
Sur les murs étaient collées des affiches blanches. Encore
toutes fraîches, avec leurs deux petits drapeaux tricolores,
elles n'apprenaient rien à ceux qui s'arrêtaient pour les lire
attentivement.
On entendait les hommes se dire les uns aux autres : « Je
pars cette nuit. — Je pars demain. — Bonne chance ! — Au
revoir!» Et l'on n'aurait jamais cru qu'ils allaient partir pour la
guerre. Les plus émus, peut-être n'étaient-ils qu'abasourdis,
répétaient à mi-voix : « Ça y est : » résumant ainsi leurs
appréhensions justifiées et leurs espoirs déçus. Mais presque
tous étaient enjoués, ou du moins ils affectaient l'insouciance,
la désinvolture. Ils se donnaient en plaisantant des allures de
héros. Résolus et blagueurs, ils n'avaient point l'air de pren-
dre la chose au sérieux : « Nous vous enverrons des cartes
postales de Berlin ! »
Depuis que la mobilisation était décrétée, on respirait plus
librement, on redoutait moins le danger. Implacables, les évé-
nements étaient venus comme la foudre bouleverser l'exis-
tence, et leur choc ébranlait les esprits.
Le coeur légèrement serré, la tête vide, chacun acceptait
l'épreuve sans avoir la force d'y réfléchir.
Que s'était-il donc passé de nouveau en Europe? Un trou-
blant mystère enveloppait l'ordre fatal. Quoi qu'il en fût, l'heure
était décisive : il fallait que toute la nation s'armât!
Alors la ville, exaltée, émue, fut soudain transportée d'ad-
miration et grisée de sympathie pour les soldats. L'armée
incarnait à présent tous les espoirs, elle suscitait toutes les
ferveurs. Elle prenait la première place dans le pays dent elle
allait décider du sort. Personne, ce jour-là, ne douta d'elle. En
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
- Auteurs similaires Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 43/92
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5569869d/f43.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5569869d/f43.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5569869d/f43.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5569869d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5569869d
Facebook
Twitter