Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-04-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 28 avril 1888 28 avril 1888
Description : 1888/04/28 (A1,N34)-1888/05/05. 1888/04/28 (A1,N34)-1888/05/05.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545712g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNEE; N° h'4. CINQ CENTIMES Du 28 Av, AU 5 MAI 1SSS.
* r
HOURRAH ! *
Tandis que les français s'amusent "*
aux bagalellesboulangistes,les Rou- 1
mains, eux, font de la bonne beso- s
.gne. 1
Toutes les campagnes sont soûle- A
vé'es ; partout les travailleurs des *■
champs sont debout ! La vérité sur r
ces formidables événements est te- c
nue cachée, mais le peu qui perce 1
.dans les journaux bourgeois nous en
dénote 1'imporlance. t
Des armes '? Les paysans en ont f
trouvé en quantité dans les dépôts
.de district ; el ceux qui n'ont pas de f
Xusils ont pris lcxirs fourches, ein- <
manche leurs faulx à un bâton ! 1
C'est comme ça que les peuples *
marchent contre leurs oppresseurs ; <
tout sert dans ces grandes occasions ' ]
— ut la foule furieuse se rue en élé-
ment sur ses maitres — les proprié- <
taires el les gouvernants. ]
lïourrah pour les Roumains, dont <
l'énergique audace nous montre la '
routé à suivre !
.',. Gette révolte, .inattendue par les '
.bourgeoisj qui éclate soudaine, et '<
prompte comme une yejigeaneplpn-
guemeiit mûrie et méditée, est le pré- (
inier.grpndein.ent de la, gigantesque
guerre sociale, qui demain boulé-'
versera l'Europe- ,:-; K .,,-.-,. .•.-
.Ah, .riches et ventrus, si vous étiez \
. cl.airvoyauts, comme vous amièz la j
colique'.! • ■•: ')■-■.-. : ■- • ;-{ :;;.:
Vous vous rassurez en songeant à
.l'infinité de notre propagande. ; vous '
. croyez..quelepataclysme, est loindans;
ravenir;et; que vous ypouyez,faire]
. bpnibances et .ripailles, sans.'piiâin^el
que votre digestion soit troublée par
les lueurs de.; l'incendie.,pu les im-
. précations de vos esclaves révoltés.
..Erreur! •; . r;,.;:y ;,'.V;Ï,'.',
; En .Roumanie: il y avait, certes (on
peut' l'assurer sans , le démontrer
. exactement) inpins d'agitation socia- ;
liste qu'en France. '..;"
Et pourtant les paysans se:,sont *
leyes .terribles ;et implacables: .'■■,'
,Oh,;c'pstquela propagande ai'est' :
. pas tout. — II- y a dans l'humanité ;
..dés fprees cachées, qui.ue sé.maiVi-î
; festint;;qu'à; certaines epp quçs et qiii; ;
déconcertent la pédante logique des y
roublards. fi
Et puis, est-ce qu'il ya besoin d'à- li
voir use ses fonds de culotte sur les h
bancs de l'école communale, pour
se rendre compte qu'on travaille tout h
le temps, qu'on est mal nourri, mal c
vêtu, qu'on a aucun plaisir et tou- 8
tes les misères — et cela pour per- r
mettre à quelques beaux messieurs c
de parader comme des paons orgueil- 1
leux ?
Un travail énorme s'accomplit dans
tous les esprits ; une colère sourde,
fermente dans les plaines de France.
Il faut entendre les menaces pro- *
férées par les ouvriers des champs,
que la misère pousse sur les routes.
Ils vont de ferme on ferme, quêtant
un travail horrible — ou à défaut une
croûte de pain et un coin dans la (
■ paille pour dormir. (
Etcettecroùteestdonnée,lagrange i
ouverte à regret. Le gros fermier a j
peur, met une sourdine à sa brus- ]
quoiie, crainte de voir un'beau ma- j
tin flamber ses écuries. : <
Il faut surprendre les-lueurs liai- i
neuses qui brillent ^dans les yeux de i
ces vagabonds, quand ils passent de-
vant vos châteaux, longent vos parcs
el vos chasses.
■ Et dans les auberges, le dimanche, :
les paroles; d?espoir, brusques et vi- ■
: brantes, puis les fatiguants labeurs, :
: lés déceptions.cruelles: : ;
« La terre ne rapporte.plus;.!;..—
\ Nous sommes mangés-par l'hypo- <
thèque !•-»■•■-■;■."
« Ce qu'il faut, c'est: un nouveau
93 » dit un vieux ;..,.« La Commune ;
j seule peut nous sauver » dit un
>j jeune. ' • j
•■ .93 ! .74...! Ces clatesprpnQnç^s.ainsi ;.
. sbnhentUé glas ;de;iâ bourgeoisie, ■
ont la môme-signification que pour .
^lés-pïpl'êtâù^dëB-^ilIôs^vle'mot'-Ilé-.
i voiùtiôh Spcialetvr:;-^ j; ■ u ^: ;' ; <
: ' Alléz^iibs maîtres; le'moment est ;
-, ; proche où là guerreéclatera sinistre. <
II- y à de plus puissants propagan- :
t (.distes que. nous; c'est vous. !^ ..
I C'est ;votrë seélécatésséy votre;ra-, :
t' pacité atroce '; ' vôtre soif insatiable
î -de la sueur/dé'la Vie dé vps esclaves
-! qui déchaînera la Révolte; •;
i : Quand l'heure spiinera,-sans qu'il'
y ait besoin d'un moj; d'ordre, un
frémissement passera d'un bout de
la Gaule à l'autre; spontanément lès
hommes de la terre se'lèveront.
Et les déchaînements de cet océan
humain seront,gigantesques : les in-
cendies des charlrieLsét châteaux de
89, le pétrole do la Gommune ne se-
ront que des feux de la Saint Jean.,
co mparés au x en ormes brasiers q u 'al-
lumeroril les nouveaux Jacques ! '
.«_-
SOLUTION DE LA.
QUESTION SOCIALE
v
— SUITE —
Or. une fois ce premier pas fait
dans la voie du fétichisme, nous per-
drions peu à peu ce qui nous reste-
rait d'initiative et de volonté person-
nelle, c'esl-à-dh e : d'anarchiste.
Nous finirions par "ne plus oser,
môme en l'absence de nos dieux,
émettre la moindre pensée, com-
mettre le moindre acte que nous n'$
j soyons au préalable certains de ne
pas •encourir la désapprobation,- ; lé
blâme, peut-être la disgrâce pleine
et entière du Maitre. Souvent même,
; pour avoir mal saisi le sens véritable
des paroles de celui-ci, le valet sou-
: tiendrait; les opinions les pLus ab-
surdesj les plus ridieulps,,les plus
ineptes, tout eh étant très fermement
s convaincu du manque de. bon sens,
de la crasse ignorance oude lapasse
, envie de qiuçprji.que émettrait un avis
i contraire à. rppinipn; supposée de
ToracleinfailUble. ; -^/r^ . ., ■
. Le: plus fâcheux, c'est^que les cé-
:. lébrités ne. doutent pas .que l'appror
batioiv permanente que leurs prppp-
. sitiops reçoivent dan s • les groupes,,
est due à.'l.a- justesse urrêfutable de
; /léu'i'S: raisbnnemBnts. Le epri-pllaire
; qu'ils soudent à-, cette/; pensée -doit
; être ■ cette • autre : c'est qu'ils.. ont
• : affaire à'"des.•travailleurs d'élite qui
' n'ont, pas:...besoin qu'pu le.ùr fasse
-, dé .longs/discours, ni, dé niinutieu-
s sôs( démonstrations,.bourr;ées: de syl-
; logismes, jjour se.pénétrer des vé-
: rites .'qu'eux,, isavan,ts,, leur. ensei-
L: gnent'.;. qu'on conséquence pii ^peut
* r
HOURRAH ! *
Tandis que les français s'amusent "*
aux bagalellesboulangistes,les Rou- 1
mains, eux, font de la bonne beso- s
.gne. 1
Toutes les campagnes sont soûle- A
vé'es ; partout les travailleurs des *■
champs sont debout ! La vérité sur r
ces formidables événements est te- c
nue cachée, mais le peu qui perce 1
.dans les journaux bourgeois nous en
dénote 1'imporlance. t
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trouvé en quantité dans les dépôts
.de district ; el ceux qui n'ont pas de f
Xusils ont pris lcxirs fourches, ein- <
manche leurs faulx à un bâton ! 1
C'est comme ça que les peuples *
marchent contre leurs oppresseurs ; <
tout sert dans ces grandes occasions ' ]
— ut la foule furieuse se rue en élé-
ment sur ses maitres — les proprié- <
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lïourrah pour les Roumains, dont <
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routé à suivre !
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Et pourtant les paysans se:,sont *
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Et puis, est-ce qu'il ya besoin d'à- li
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bancs de l'école communale, pour
se rendre compte qu'on travaille tout h
le temps, qu'on est mal nourri, mal c
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tous les esprits ; une colère sourde,
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vant vos châteaux, longent vos parcs
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