Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-04-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 07 avril 1888 07 avril 1888
Description : 1888/04/07 (A1,N31)-1888/04/14. 1888/04/07 (A1,N31)-1888/04/14.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545704x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE, N° 31. :'■ . GIN 0 CENT I'.M E S Du 7 AU 14AVRIL, 1888, ^
LA POLITIQUE
Quoique méprisant profondément
la politique, il nous faut bien penser
à elle ; elle s'immisce trop dans notre
evistence journalière, nous occa-
sionne trop de maux, pour nouslais-
seT indifférents.
Yu la saison, la Chambre pourrie
qui nous ronge, a tenu à nous servir
un poisson d'Avril -— ou des oeufs
de Pâques si vous préférez — sous
forme de crise ministérielle. Il y a
si longtemps que nous n'avions eu
le plaisir d'en avoir, quenousserions
mal venusànousDlaindredu cadeau.
Ces dégringolades nous mettent
en joie. Ne sont-elles pas la preuve
dé nos affirmations hebdomadaires?
la constatation de l'impuissance ré-
formatrice de tout gouvernement ?
iAujourdhui, eest un ministère
Floquet que nous avons, et ce qui
est mieux, un ministère vraiment
radical. La prise de possession du
pouvoir par cette fraction est désor-
mais indéniable. Resieà voir les nou-
veaux gouvernants à l'oeuvre. Per-
sonnellement nous avons la convic-
tion qu'ils ne feront que suivre la
voie tracée par leurs devanciers; pié-
tiner sur place.
Auraient-ils une forte .dose dé
bonne volonté qu'elle serait rapide-
ment neutralisée ; ils ne s'appartien-
nent pas, dépendant avant tout de
laBourgeoisie;qu'ilsse gardent donc
d'essayer d'appliquer la plus mince
partie de leur programme — pour-
tant si bénin — s'ils veulent durer
quelques semaines. Le mieux pour
eux est délaisser les choses en l'état,
de louvoyer pour gagner du temps,
de maintenir le statu quo.
Ils marcheront sur les traces dé
ceux qui les ont précédés et sont ab-
solumentincapables d'autre besogne.
Tous les partis politiques en sont
là, aussi longtemps qu'ils sont de
l'opposition, ils promettent monts et
merveilles, prennent des engage-
ments solennels, se déclarent prêts
$ réaliser toutes les réformes — sans
tenir compte de leur opportunité —
et arborent un programme de miro-
bolante longueur.
A peine ont-ils décroché la timbale
qu'ils ne songent plus à leurs pro-
messes. Ils violent, sans scrupule,
les engagements solennels, qui aux
yeux de leurs électeurs, étaient la
soûle raison de siéger au parlement.
Leur préoccupation est d'éloigner
de la discussion toutesles questions
brûlantes ; la conservation de leurs
portefeuilles étant désormais leur
seul objectif.
; Quant aux réformes àrchi-promx-
ses, autant en emporte le vent !
No us sommes d'ailleuTseoutumiers
de pareil spectacle. Les opportunis-
tes '— aujourd'hui aussi ùsès,; corn-
comme parti de gouvernement, que
tes prôneurs de la moftarcliie noré-
ditaire — n'ont-ils pas remis en po-
che le fameux programme de 1869
— principale cause de leur popularité
■r— le jour où ils sont arrivés au pou-
voir?
Ce programme, les radicaux l'a-
vaient lait leur. Voici qu'à peine maî-
tres delà situation,eux aussi, décla-
rent que son application n'est pas
opportune. Le seul point bien précis
dans la proclamation du nouveau
président du conseil est le paragra-
phe où il rejette aux calendes grec-
ques la révision de la Constitution.
Quant à la séparation des Églises et
de l'État, il s'en occupera dès que le
moment lui paraîtra propice.
Certes, ce n'est pas nous qui ré-
clamerons jamais la réalisation de
ces menteuses réformes, nous ne
prenons pas ces vessies pour dès
lanternes et nous savons que leur
réalisation immédiate ne ■. changerait
au sort précaire des travailleurs. Mais
il yen a qui, malheureusement, se
passionnent pour ces billevesées et
délaissent leurs véritables intérêts ;
nous nous sommes donnés poui tâche
leur crier gare ! Notre joie est de ne
pas prêcher dans le désert.
L'illusion sera de courte durée ;
ce qui à fait jusqu'ici la force des ra-
dicaux, venant à leur manquer —
l'espoir qu'ils s'attelleraient aux ré-
formes inscrites à leur programme
— que fera le peurle ?
Le parlementarisme aura expéri-
mentalement démontré son impuis-
sance. Ufés, les hommes de l'ordre
moral, les opportunistes, enfin, les
radicaux ! Revenir à l'empire ou h
la royauté ; mais no sait on pas ce
qu'ils ont fait hier !
Le principe d'autorité est acculé
à un aveu d'impuissance qui devrait
le perdre sans rémission etc'est peut-
être cela même qui le sauvera pour
un temps — très court espérons-le 1
Fatigué des oiseuses discussions
des bavards, il est à craindre que le
peuple ne se jette dans les bras d'un
général, messie sauveur, chargé de
faire le bonheur du troupeau qui se
donne à lui.. Le principe d'autorité^
anéanti par le parlementarisme ga-
gnerart à ce suicidé populaire uae
nouvelle vigueur.
A côté de cette solution terrible
•; dans ses conséquences* il en est une
autre qui a pour elle la logique his-
torique.
Que le prolétariat désabusé ne
s'en remette à personne de faire son
bonheur; qu'ilcomprenheenfin qné
les réformes tant promises ne sont
que d'énormes bourdes pour lut
faire prendre patience et qu'il entre
dans la seule route où il trouvera le
salut : la Révolution Sociale.
L'Odyssée du Vagabond
JV-A-TIVIxib
D'aucuns ont un pleur charitable
Pour Jésus né dans une étable.
Je.sais un sort plus lamentable.
Je sais un enfant ramasse,
Un jour de décembre glacé,
Nu comme un ver dans un fossé.
Il est nuit. Pas une voisine
N'offre sa grange ou sa cuisine
A la pauvre mère en gésine.
Malgré sa mine et son danger,
Qui donc voudrait se déranger ?
Elle est en pays étranger.
Donc, depuis l'étape dernière,
Se traînant d'ornière en ornière
Elle va, bête sans lanière,
LA POLITIQUE
Quoique méprisant profondément
la politique, il nous faut bien penser
à elle ; elle s'immisce trop dans notre
evistence journalière, nous occa-
sionne trop de maux, pour nouslais-
seT indifférents.
Yu la saison, la Chambre pourrie
qui nous ronge, a tenu à nous servir
un poisson d'Avril -— ou des oeufs
de Pâques si vous préférez — sous
forme de crise ministérielle. Il y a
si longtemps que nous n'avions eu
le plaisir d'en avoir, quenousserions
mal venusànousDlaindredu cadeau.
Ces dégringolades nous mettent
en joie. Ne sont-elles pas la preuve
dé nos affirmations hebdomadaires?
la constatation de l'impuissance ré-
formatrice de tout gouvernement ?
iAujourdhui, eest un ministère
Floquet que nous avons, et ce qui
est mieux, un ministère vraiment
radical. La prise de possession du
pouvoir par cette fraction est désor-
mais indéniable. Resieà voir les nou-
veaux gouvernants à l'oeuvre. Per-
sonnellement nous avons la convic-
tion qu'ils ne feront que suivre la
voie tracée par leurs devanciers; pié-
tiner sur place.
Auraient-ils une forte .dose dé
bonne volonté qu'elle serait rapide-
ment neutralisée ; ils ne s'appartien-
nent pas, dépendant avant tout de
laBourgeoisie;qu'ilsse gardent donc
d'essayer d'appliquer la plus mince
partie de leur programme — pour-
tant si bénin — s'ils veulent durer
quelques semaines. Le mieux pour
eux est délaisser les choses en l'état,
de louvoyer pour gagner du temps,
de maintenir le statu quo.
Ils marcheront sur les traces dé
ceux qui les ont précédés et sont ab-
solumentincapables d'autre besogne.
Tous les partis politiques en sont
là, aussi longtemps qu'ils sont de
l'opposition, ils promettent monts et
merveilles, prennent des engage-
ments solennels, se déclarent prêts
$ réaliser toutes les réformes — sans
tenir compte de leur opportunité —
et arborent un programme de miro-
bolante longueur.
A peine ont-ils décroché la timbale
qu'ils ne songent plus à leurs pro-
messes. Ils violent, sans scrupule,
les engagements solennels, qui aux
yeux de leurs électeurs, étaient la
soûle raison de siéger au parlement.
Leur préoccupation est d'éloigner
de la discussion toutesles questions
brûlantes ; la conservation de leurs
portefeuilles étant désormais leur
seul objectif.
; Quant aux réformes àrchi-promx-
ses, autant en emporte le vent !
No us sommes d'ailleuTseoutumiers
de pareil spectacle. Les opportunis-
tes '— aujourd'hui aussi ùsès,; corn-
comme parti de gouvernement, que
tes prôneurs de la moftarcliie noré-
ditaire — n'ont-ils pas remis en po-
che le fameux programme de 1869
— principale cause de leur popularité
■r— le jour où ils sont arrivés au pou-
voir?
Ce programme, les radicaux l'a-
vaient lait leur. Voici qu'à peine maî-
tres delà situation,eux aussi, décla-
rent que son application n'est pas
opportune. Le seul point bien précis
dans la proclamation du nouveau
président du conseil est le paragra-
phe où il rejette aux calendes grec-
ques la révision de la Constitution.
Quant à la séparation des Églises et
de l'État, il s'en occupera dès que le
moment lui paraîtra propice.
Certes, ce n'est pas nous qui ré-
clamerons jamais la réalisation de
ces menteuses réformes, nous ne
prenons pas ces vessies pour dès
lanternes et nous savons que leur
réalisation immédiate ne ■. changerait
au sort précaire des travailleurs. Mais
il yen a qui, malheureusement, se
passionnent pour ces billevesées et
délaissent leurs véritables intérêts ;
nous nous sommes donnés poui tâche
leur crier gare ! Notre joie est de ne
pas prêcher dans le désert.
L'illusion sera de courte durée ;
ce qui à fait jusqu'ici la force des ra-
dicaux, venant à leur manquer —
l'espoir qu'ils s'attelleraient aux ré-
formes inscrites à leur programme
— que fera le peurle ?
Le parlementarisme aura expéri-
mentalement démontré son impuis-
sance. Ufés, les hommes de l'ordre
moral, les opportunistes, enfin, les
radicaux ! Revenir à l'empire ou h
la royauté ; mais no sait on pas ce
qu'ils ont fait hier !
Le principe d'autorité est acculé
à un aveu d'impuissance qui devrait
le perdre sans rémission etc'est peut-
être cela même qui le sauvera pour
un temps — très court espérons-le 1
Fatigué des oiseuses discussions
des bavards, il est à craindre que le
peuple ne se jette dans les bras d'un
général, messie sauveur, chargé de
faire le bonheur du troupeau qui se
donne à lui.. Le principe d'autorité^
anéanti par le parlementarisme ga-
gnerart à ce suicidé populaire uae
nouvelle vigueur.
A côté de cette solution terrible
•; dans ses conséquences* il en est une
autre qui a pour elle la logique his-
torique.
Que le prolétariat désabusé ne
s'en remette à personne de faire son
bonheur; qu'ilcomprenheenfin qné
les réformes tant promises ne sont
que d'énormes bourdes pour lut
faire prendre patience et qu'il entre
dans la seule route où il trouvera le
salut : la Révolution Sociale.
L'Odyssée du Vagabond
JV-A-TIVIxib
D'aucuns ont un pleur charitable
Pour Jésus né dans une étable.
Je.sais un sort plus lamentable.
Je sais un enfant ramasse,
Un jour de décembre glacé,
Nu comme un ver dans un fossé.
Il est nuit. Pas une voisine
N'offre sa grange ou sa cuisine
A la pauvre mère en gésine.
Malgré sa mine et son danger,
Qui donc voudrait se déranger ?
Elle est en pays étranger.
Donc, depuis l'étape dernière,
Se traînant d'ornière en ornière
Elle va, bête sans lanière,
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