Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-04-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 14 avril 1888 14 avril 1888
Description : 1888/04/14 (A1,N32)-1888/04/21. 1888/04/14 (A1,N32)-1888/04/21.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55457075
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIERS ANNÉE, N° 32. CINQ CENTIMES Du 14 AU 21 AVRIL. 1SSS. _
A NOS DÉPOSITAIRES
il nouveau, nous prions ~nos dépositaires
en retard, de bien vouloir nous solder au
plus loi, ayant absolument besoin de ren-
trer dans nos fonds.
NOS LUTTES"
Nous n'avons d'espoir qu'en la
Révolution, sanglant orage qui doii^
nera la liberté et l'égalité à tous les
êtres humains ; elle est cour nous
l'idéal rêvé et entrevu qui fait sup-
porter sans trop de rage les angoisr
«es de l'heure présente^ Gette
révolution, nous la souhaitons forint
dablè et violente, car nous la vou-
lons efficace. 11 est nécessaire que
dans cette lutte s'entrechoquent jus-
qu'à extermination de l'un des partis
belligérants, exploiteurs et exploi-
tés, gouvernants et gouvernés.
L'issue, la logique nous l'indique ;
des revers momentanés pourront
affaiblir le Prolétariat, la victoire
sera plus ou moins disputée, mais
elle lui restera définitivement. Il
peut être battu, mais non vaincu :
il est la force vive de l'Humanité, la
source de toute existence, par con-
séquent ne peut périr, — la Bour-
geoisie, au contraire, vivant aux
crochets des travailleurs, a pour li-
mite extrême de sa durée, le temps
qui leur est indispensable pour ac-
quérir la consciencede l'exploitation
qu'ils endurent.
Oui, nous sommes des révolu-
tionnaires ! Ce n'est pourtant pas
pour faire du genre et attirer l'at-
tention sur nous par l'excentricité
de nos théories. Ce n'est pas sans
butet sans idée que nous le sommes,
ce n'est pas par amour du cham-
bardement et dn tapage ; mais bien
pareequ'il y a pour nous nécessité
inéluctable, si nous tenons à ne pas
croupir indéfiniment dans la même
.. situation inférieure qui nous est
faite.
Nous savons le sort qui un jour
ou. l'autre nous est réservé. Fati-
guée de nos criailleries et voyant le
danger grossir, la Bourgeoisie nous
baillonneraetnous mettra àl'ombre.
Et déjà nos convictions n'entrain ent-
elles pas de ihinces déboires ? Il
nous faut travailler afin de' vivre,
par conséquent être sous la coupe
des patrons ; vus de mauvais oeil
par eux, ou même flanqués dehors.
Nous ne parlons ici que de nous.
Mais combien de braves coeurs qui
s'étaient adonnés ardemment à la
propagande des idées anarchistes,
ont trouvé la mort sur leséchafauds,
ou la longue agonie dans lés bagnes
de tous pays.
Et demain à l'heure des.premières
escarmouches çlo la.guerre civile,
grand plaisir de se. faire trouer la
peau t Et: si J^eurô^vtrop prémàtu>
; rêeV Faction^ nrefet paSi dëeisivé> l'as^
suranee-^ si:dans la bataille nous
n'avons pas laissé nos os, — de nous
savoir voués d'avance aux exécu-
tions sommaires, ou fout au moins ;
aux pontons ou aux déportations.
Il faut donc une conviction forte,/
basée sur de puissantes raisons,
pour s'engager dans la voie révolu-
tionnaire. Il faut avoir acquis la cer-
titude que c'est le seul moyen dont
nous disposons pour remédier à
nos maux. Il faut par une sérié de
déceptions cruelles avoir reconnu là
vanité de toutes les panacées ré-
formatrices, s'être convaincu que
tous les palliatifs prônés par des
journalistes à gages sont illusoires.
Ce travail d'élimination de tous
les lieux communs, ne s'est pas chez
la plupart d'entre nous spontané-
ment accompli. Atouteidée, comme
à tout organisme, il faut une gesta-
tion préalable. Ce n'est que petit à
petit, notre clairvoyance augmen-
tant graduellement, que nous nous
sommes élevés à la notion révolu-
tionnaire.
Émergeant de l'enfance, la plu-
part d'entre nous ont appartenu à
toutes les nuances du parti républi-
cain — qui opportunistes, qui radi-
caux. Mais au fur et à mesure que
tous ces partis mentaient à leurs
programmes, tournaient dans le.
vide parlementaire, n'ayant.d'autre
visée que d'atteindre l'assiette au
beurre, nous avons réfléchi. Puis
quand par ci par là une loi votée,
autour de laquelle grand tapage avait
été fait, nous a laissés gros jeans
comme devant, nous avons entrevu
le ereux de nos espérances. Nous
avons compris que la politique n'était
qu'un leurre, qu'une pomme de dis-
corde jetée entre les travailleurs
pour les éloigner des questions uti-
les, leur faire éparpiller leurs forces
à se chamailler mutuellement pour
un tas de scélérats qui ne méritent
que la corde.
Et notre activité a changé de di-
rection : sous la pression des diffi-
cultés de l'existence ; à l'examen de
la vie précaire^ et incertaine faite
aux prolétaires ; Gomparant le la-
beur épouvantable au salaire déri-
soire qui est censé en être lé rénu-
mèrateur ; outrés des vexations-
patronales — nous avons entrevu
l'antagonisme de l'ouvrier et du pa-
tron etlesconséquencesdésastreusés
de l'esclavage économique sous le-
quel râle le Prolétariat.
Alors adhérents aux chambres
syndicales et autresgrqupes ouvriers,
avec une infatigable ténacité nous
avons tenté de combattre sur le ter-
rain économique avec les armes
légales, le véritable ennemi — le ca-
pitaliste. Mais cette lutte du pot de
terre contre le pot de fer que pou-
vait-elle donner ? Faibles et nus
nous partions en guerre contre des
ennemis qui disposaient de tout l'ar-
senal gouvernemental, et qui grâce
à l'instrument législatif pouvaient
se forger de nouvelles armes, au fur
et à mesure des besoins. Et puis,
dans le désordre social actuel, nous
dépendons de ces ennemis, ce sont
eux qui en retour d'un travail de
galériens nous donnent le pain jour-
nalier.
Et nous nous étions imposés non
de déraciner le mal, mais d'en atté-
nuer les ravages. Nous ne cherchions
pas à détruire lespriviléges de classe,
qui font la puissance de la Bour-
geoisie, mais à obtenir ses garanties.
C'était une oeuvre impossible que
celle-là, d'autant plus que nous nous
étions interdits la seule tactique
efficace, les moyens extra-légaux.
D'efforts impuissants, le découra-
, gement est né. Ensuite, de nouvelles
A NOS DÉPOSITAIRES
il nouveau, nous prions ~nos dépositaires
en retard, de bien vouloir nous solder au
plus loi, ayant absolument besoin de ren-
trer dans nos fonds.
NOS LUTTES"
Nous n'avons d'espoir qu'en la
Révolution, sanglant orage qui doii^
nera la liberté et l'égalité à tous les
êtres humains ; elle est cour nous
l'idéal rêvé et entrevu qui fait sup-
porter sans trop de rage les angoisr
«es de l'heure présente^ Gette
révolution, nous la souhaitons forint
dablè et violente, car nous la vou-
lons efficace. 11 est nécessaire que
dans cette lutte s'entrechoquent jus-
qu'à extermination de l'un des partis
belligérants, exploiteurs et exploi-
tés, gouvernants et gouvernés.
L'issue, la logique nous l'indique ;
des revers momentanés pourront
affaiblir le Prolétariat, la victoire
sera plus ou moins disputée, mais
elle lui restera définitivement. Il
peut être battu, mais non vaincu :
il est la force vive de l'Humanité, la
source de toute existence, par con-
séquent ne peut périr, — la Bour-
geoisie, au contraire, vivant aux
crochets des travailleurs, a pour li-
mite extrême de sa durée, le temps
qui leur est indispensable pour ac-
quérir la consciencede l'exploitation
qu'ils endurent.
Oui, nous sommes des révolu-
tionnaires ! Ce n'est pourtant pas
pour faire du genre et attirer l'at-
tention sur nous par l'excentricité
de nos théories. Ce n'est pas sans
butet sans idée que nous le sommes,
ce n'est pas par amour du cham-
bardement et dn tapage ; mais bien
pareequ'il y a pour nous nécessité
inéluctable, si nous tenons à ne pas
croupir indéfiniment dans la même
.. situation inférieure qui nous est
faite.
Nous savons le sort qui un jour
ou. l'autre nous est réservé. Fati-
guée de nos criailleries et voyant le
danger grossir, la Bourgeoisie nous
baillonneraetnous mettra àl'ombre.
Et déjà nos convictions n'entrain ent-
elles pas de ihinces déboires ? Il
nous faut travailler afin de' vivre,
par conséquent être sous la coupe
des patrons ; vus de mauvais oeil
par eux, ou même flanqués dehors.
Nous ne parlons ici que de nous.
Mais combien de braves coeurs qui
s'étaient adonnés ardemment à la
propagande des idées anarchistes,
ont trouvé la mort sur leséchafauds,
ou la longue agonie dans lés bagnes
de tous pays.
Et demain à l'heure des.premières
escarmouches çlo la.guerre civile,
grand plaisir de se. faire trouer la
peau t Et: si J^eurô^vtrop prémàtu>
; rêeV Faction^ nrefet paSi dëeisivé> l'as^
suranee-^ si:dans la bataille nous
n'avons pas laissé nos os, — de nous
savoir voués d'avance aux exécu-
tions sommaires, ou fout au moins ;
aux pontons ou aux déportations.
Il faut donc une conviction forte,/
basée sur de puissantes raisons,
pour s'engager dans la voie révolu-
tionnaire. Il faut avoir acquis la cer-
titude que c'est le seul moyen dont
nous disposons pour remédier à
nos maux. Il faut par une sérié de
déceptions cruelles avoir reconnu là
vanité de toutes les panacées ré-
formatrices, s'être convaincu que
tous les palliatifs prônés par des
journalistes à gages sont illusoires.
Ce travail d'élimination de tous
les lieux communs, ne s'est pas chez
la plupart d'entre nous spontané-
ment accompli. Atouteidée, comme
à tout organisme, il faut une gesta-
tion préalable. Ce n'est que petit à
petit, notre clairvoyance augmen-
tant graduellement, que nous nous
sommes élevés à la notion révolu-
tionnaire.
Émergeant de l'enfance, la plu-
part d'entre nous ont appartenu à
toutes les nuances du parti républi-
cain — qui opportunistes, qui radi-
caux. Mais au fur et à mesure que
tous ces partis mentaient à leurs
programmes, tournaient dans le.
vide parlementaire, n'ayant.d'autre
visée que d'atteindre l'assiette au
beurre, nous avons réfléchi. Puis
quand par ci par là une loi votée,
autour de laquelle grand tapage avait
été fait, nous a laissés gros jeans
comme devant, nous avons entrevu
le ereux de nos espérances. Nous
avons compris que la politique n'était
qu'un leurre, qu'une pomme de dis-
corde jetée entre les travailleurs
pour les éloigner des questions uti-
les, leur faire éparpiller leurs forces
à se chamailler mutuellement pour
un tas de scélérats qui ne méritent
que la corde.
Et notre activité a changé de di-
rection : sous la pression des diffi-
cultés de l'existence ; à l'examen de
la vie précaire^ et incertaine faite
aux prolétaires ; Gomparant le la-
beur épouvantable au salaire déri-
soire qui est censé en être lé rénu-
mèrateur ; outrés des vexations-
patronales — nous avons entrevu
l'antagonisme de l'ouvrier et du pa-
tron etlesconséquencesdésastreusés
de l'esclavage économique sous le-
quel râle le Prolétariat.
Alors adhérents aux chambres
syndicales et autresgrqupes ouvriers,
avec une infatigable ténacité nous
avons tenté de combattre sur le ter-
rain économique avec les armes
légales, le véritable ennemi — le ca-
pitaliste. Mais cette lutte du pot de
terre contre le pot de fer que pou-
vait-elle donner ? Faibles et nus
nous partions en guerre contre des
ennemis qui disposaient de tout l'ar-
senal gouvernemental, et qui grâce
à l'instrument législatif pouvaient
se forger de nouvelles armes, au fur
et à mesure des besoins. Et puis,
dans le désordre social actuel, nous
dépendons de ces ennemis, ce sont
eux qui en retour d'un travail de
galériens nous donnent le pain jour-
nalier.
Et nous nous étions imposés non
de déraciner le mal, mais d'en atté-
nuer les ravages. Nous ne cherchions
pas à détruire lespriviléges de classe,
qui font la puissance de la Bour-
geoisie, mais à obtenir ses garanties.
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