Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-03-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 17 mars 1888 17 mars 1888
Description : 1888/03/17 (A1,N28)-1888/03/24. 1888/03/17 (A1,N28)-1888/03/24.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545647b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE; N° c28.
CINQ. CENTIMES
DO 17 AU24 MARS 1838.
LE18MARS.
LR !8 Mars est lu fêle des prolé-
taires de tons pays ; aujourd'hui
d'un bout, du monde à l'autre, en
Amérique, ou Australie, de môme
qu'en Europe ; dans tous les cen-
tres, industriels ou agricoles, gran-
des capitales ou petites villes, les
hommes qui sentent sur leurs épau-
les le poids énorme de l'exploitation
bourgeoise el; subissentJo joug'avec
rageuse réunissent en l'honneur du
glorieux anniversaire.
Quelle que soit l;i contrée où le
hasard les a. fuit naih'e, Les travail-
leurs sont reconnaissants à Paris de
son énergique audace du 18 Mars.
Ils savent que ce jour là le peuple
se soulevait sous 'l'impulsion d'une
idée généreuse et combattait pour
ses destinées à. lui. — et par cela
même pour celles de l'Humanité en-
tière.
Ce qu'il poursuivait — sans, il
faut l'avouer, connaître exactement
toutes les données du problême
qu'il voulait résoudre — c'était la
suppression radicale de ioule classe
d'eyp'oileurs ; nielire à la. disposi-
tion de eh.IOUM l'instrument de tra-
vail ' .issurer à tous les êtres hu-
nia'ai.-* leur conservation matérielle
et leur développement intolic'-iuel
et. n.ioral. Puis rendre l'individu à
lui-même, aiiu que dans le groupe
— corporatif ou au Ire — il fui son
propre, maître Par l'autonomie■_ de
iy commune mettre les intéressés à
même de géier eu pleine liberté
p>ms affaire:, extérieures et inté-
rieure P.
Ce sont ces aspirations grandio-
ses qui font de cette date l'anni-
versaire du pi oiélariaf universel.
Ces!; pour cola que nous saluons
son retour auneei et envoyons à
tous \c< e.-uuarade- oui aujourd'hui
se ri'unisM nt. -- ■ songeant avant la
mile de di-main, a colle d'hier —
,,os révolu donnai ros sahil.cd.ions.
Espérons que le jour dey repré-
sailles n'est pas éloigné — et pré-
parons-nous à refouler toute piiië
pour venger nos prédécesseurs qui
vainqueurs le 18 Mars 1871, furent
vaincus en Mai !
Le caractère principal de la jour-
née du 18 Mars est sa spontanéité et
son ànonymité. Cèpe, fut point un
de ces coups de force mené, par
quelques chefs, mais uu mouve-
ment général qui éclata sans mot
d'ordre, sans organisation,, ni pré-
paration.
Le peuple de Paris .avait des ar-
mes, chèrement payées ; ses maîtres
voulurent, les lui reprendre. Le peu-
ple comprenant que la République
bourgeoise qu'il, avait, ne ferait pas
davantage pour lui que l'empire
mort six mois avant, se fâcha de-
vant les oxhorbiluntes prétentions
de la bourgeoisie. Ces. armes, non
seulement il ne voulut pas les ren-
dre, mais il s'en servit pour assurer
ce qu'on lui refusait, l'émancipation
sociale.
Grâce à la spontanéité de ce
mouvement révolutionnaire Le peu-
ple agit énergupiement et bien. Sa
première besogne fut excellente :
l'cj-éculion ilcsdcu.v généraux LccomU
(,l GlcHicul Tliotiio.* ! s'il eut conti-
nué son uiiivre révolutionnaire et
ne s'en fut remis à aucun comité
de ce soin,il est probable que la Ré-
volution eut eu une autre, issue !
Ce qui a toujours perdu le peu-
ple dans les grandes périodes insur-
rectionnelles, c'est qu'il se tic rare-
ment à son bon sens. Il écoute i"Op
j facilement un tas, d'individus—-qui
sont peut-être de bonne foi, dange-
reux, et qui se mettant à. sa télé, se
prétendent seuls aptes à le. diriger
el à lui désigner les mesures à pren-
dre.
Le 18 Mars il n'en l'ut heureuse-
ment par- ainsi . aussi avous-nou> à
enr'gislrer l'exécution do doux en-
nemis d\[ peuple, justement haïs.
Mais le lendemain cette spontanéité
était déjà éteinte ; an groupe d'hom-
mes s'était emparé, de l'ÏIôtel-de-
Yille et là discutaillait, parlemen-
tait et décrétait à porte de vue. Dès
lors la Commune "était condamnée
à périr, son .agonie n'était qu'une
all'aire de temps.
imbus des vieux préjugés gouver-
nementaux, les élus socialistes de
l'Hôtel-de-Ville, . croyaient accom-
plir la taansformation sociale par
des mesures autoritaires. Mais eux-
mêmes' étaient, en petit nombre;
alors comme toujours Jes nullités
les plus crasses étaient sorties des
boites électorales, la plupart igno-
raient les premiers éléments do la
question économique.
Du moment qu'ils cherchaient à
faire acte do gouvernement ils ne
pouvaient qu'èire néfastes à la Ré-
volution. L'est ce qui eut lieu ; ils
isolèrent Paris dit reste du monde
et deux mois et demi après la gran-
de victoire du 18 Mars le Proléta-
riat était à nouveau écrasé,
Les mesures les plus élémentai-
res furent négligées ; que servait
d'être maîtres de Paris, si pour sa.
défense on n'osait se servir de tou-
tes les richesses -que la boumeoisio
y a accumulées. Et il faliatt non
seulement assurer la. défense maté-
rielle delà Révolution, mais encore
el principalement sa défense mo-
rale.
Pour cela, il oui fallu, qu'humé-
diaj.euisut après l'expulsion des
scélérats qui voulaient dompter ies
parisiens, le plus obtus des prolé-
taires î'ulforeo par les /'ails do recon-
nailrc qu'il y availaméijoration dans
sou sort, el qua le R) Mars il avait
plus rie bien-être que le 17, C'est
l'intérêt qui mène ies hommes; Iou-
le-s les rodomontades idéalistes ne
valent pas bonne pitance cl bon lo-
gis. Se (aire trouer la peau, ou gue.
I nillos et le ventre creux, pour un0
f idée dont la réalisation est indéiin;
CINQ. CENTIMES
DO 17 AU24 MARS 1838.
LE18MARS.
LR !8 Mars est lu fêle des prolé-
taires de tons pays ; aujourd'hui
d'un bout, du monde à l'autre, en
Amérique, ou Australie, de môme
qu'en Europe ; dans tous les cen-
tres, industriels ou agricoles, gran-
des capitales ou petites villes, les
hommes qui sentent sur leurs épau-
les le poids énorme de l'exploitation
bourgeoise el; subissentJo joug'avec
rageuse réunissent en l'honneur du
glorieux anniversaire.
Quelle que soit l;i contrée où le
hasard les a. fuit naih'e, Les travail-
leurs sont reconnaissants à Paris de
son énergique audace du 18 Mars.
Ils savent que ce jour là le peuple
se soulevait sous 'l'impulsion d'une
idée généreuse et combattait pour
ses destinées à. lui. — et par cela
même pour celles de l'Humanité en-
tière.
Ce qu'il poursuivait — sans, il
faut l'avouer, connaître exactement
toutes les données du problême
qu'il voulait résoudre — c'était la
suppression radicale de ioule classe
d'eyp'oileurs ; nielire à la. disposi-
tion de eh.IOUM l'instrument de tra-
vail ' .issurer à tous les êtres hu-
nia'ai.-* leur conservation matérielle
et leur développement intolic'-iuel
et. n.ioral. Puis rendre l'individu à
lui-même, aiiu que dans le groupe
— corporatif ou au Ire — il fui son
propre, maître Par l'autonomie■_ de
iy commune mettre les intéressés à
même de géier eu pleine liberté
p>ms affaire:, extérieures et inté-
rieure P.
Ce sont ces aspirations grandio-
ses qui font de cette date l'anni-
versaire du pi oiélariaf universel.
Ces!; pour cola que nous saluons
son retour auneei et envoyons à
tous \c< e.-uuarade- oui aujourd'hui
se ri'unisM nt. -- ■ songeant avant la
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,,os révolu donnai ros sahil.cd.ions.
Espérons que le jour dey repré-
sailles n'est pas éloigné — et pré-
parons-nous à refouler toute piiië
pour venger nos prédécesseurs qui
vainqueurs le 18 Mars 1871, furent
vaincus en Mai !
Le caractère principal de la jour-
née du 18 Mars est sa spontanéité et
son ànonymité. Cèpe, fut point un
de ces coups de force mené, par
quelques chefs, mais uu mouve-
ment général qui éclata sans mot
d'ordre, sans organisation,, ni pré-
paration.
Le peuple de Paris .avait des ar-
mes, chèrement payées ; ses maîtres
voulurent, les lui reprendre. Le peu-
ple comprenant que la République
bourgeoise qu'il, avait, ne ferait pas
davantage pour lui que l'empire
mort six mois avant, se fâcha de-
vant les oxhorbiluntes prétentions
de la bourgeoisie. Ces. armes, non
seulement il ne voulut pas les ren-
dre, mais il s'en servit pour assurer
ce qu'on lui refusait, l'émancipation
sociale.
Grâce à la spontanéité de ce
mouvement révolutionnaire Le peu-
ple agit énergupiement et bien. Sa
première besogne fut excellente :
l'cj-éculion ilcsdcu.v généraux LccomU
(,l GlcHicul Tliotiio.* ! s'il eut conti-
nué son uiiivre révolutionnaire et
ne s'en fut remis à aucun comité
de ce soin,il est probable que la Ré-
volution eut eu une autre, issue !
Ce qui a toujours perdu le peu-
ple dans les grandes périodes insur-
rectionnelles, c'est qu'il se tic rare-
ment à son bon sens. Il écoute i"Op
j facilement un tas, d'individus—-qui
sont peut-être de bonne foi, dange-
reux, et qui se mettant à. sa télé, se
prétendent seuls aptes à le. diriger
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Le 18 Mars il n'en l'ut heureuse-
ment par- ainsi . aussi avous-nou> à
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Mais le lendemain cette spontanéité
était déjà éteinte ; an groupe d'hom-
mes s'était emparé, de l'ÏIôtel-de-
Yille et là discutaillait, parlemen-
tait et décrétait à porte de vue. Dès
lors la Commune "était condamnée
à périr, son .agonie n'était qu'une
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l'Hôtel-de-Ville, . croyaient accom-
plir la taansformation sociale par
des mesures autoritaires. Mais eux-
mêmes' étaient, en petit nombre;
alors comme toujours Jes nullités
les plus crasses étaient sorties des
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raient les premiers éléments do la
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Du moment qu'ils cherchaient à
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pouvaient qu'èire néfastes à la Ré-
volution. L'est ce qui eut lieu ; ils
isolèrent Paris dit reste du monde
et deux mois et demi après la gran-
de victoire du 18 Mars le Proléta-
riat était à nouveau écrasé,
Les mesures les plus élémentai-
res furent négligées ; que servait
d'être maîtres de Paris, si pour sa.
défense on n'osait se servir de tou-
tes les richesses -que la boumeoisio
y a accumulées. Et il faliatt non
seulement assurer la. défense maté-
rielle delà Révolution, mais encore
el principalement sa défense mo-
rale.
Pour cela, il oui fallu, qu'humé-
diaj.euisut après l'expulsion des
scélérats qui voulaient dompter ies
parisiens, le plus obtus des prolé-
taires î'ulforeo par les /'ails do recon-
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sou sort, el qua le R) Mars il avait
plus rie bien-être que le 17, C'est
l'intérêt qui mène ies hommes; Iou-
le-s les rodomontades idéalistes ne
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