Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-03-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 24 mars 1888 24 mars 1888
Description : 1888/03/24 (A1,N29)-1888/03/31. 1888/03/24 (A1,N29)-1888/03/31.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55456495
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE. JN° '29.
CINQ CENT IM Ë S
Du 24 AU31MARS1S8S.
A P P E L
Avec ce numéro, sept mois se se-
ront écoulés depuis la création de
Vidée Ouvrière.
Sept mois pendant lesquels nous
avons vu successsivement se grou-
per autour de notre oeuvre nom-
bre de bonnes volontés et de dé-
sintéressements.
Mais si d'un côté un petit noyau
d'hommes conscients a soutenu la
lutte avec la conviction profonde et
l'énergie inébranlable qui font le ré-
volutionnaire, il en est d'autres que
les exigences maiériélles des con-
ditions d'existence ont mis dans
l'impossibilité de pouvoir nous se-
conder comme ils l'auraient voulu,
pour la propagation des idées qui
devront faire sortir du tournoi gi-
gantesque qui se livrera bien tôt en Ire
ceux qui souffrent et ceux qui re-'
gorgent de tout, victorieux le Pro-
létariat Universel.
Ce que nous avons fait, il nous
est inutile de le dire ici ; chacun de
nos lecteurs le sait.
Sept mois de lutte, pris sur un sa-
laire quotidien aussi mesquin que
dérisoire, ne laissera aucun doute
sur ce que nous avons dû nous im-
poser pour arriver à ce résultat.
Mais nous restons quelques-uns
que les nécessités de la lutte ne dé-
couragent pas, et nous venons faire
appel "a tous les hommes de coeur
— ceux qu'on n'endort pas avec des
phrases et des promesses — sans
lesquels nous ne pouvons rien, et
qui ont conscience de la besogne
que nous avons encore à faire pour
arriver au but que nous voulons at
teindre.
L'existence de Vidée Ouvrière ne
tient plus qu'à un fil : celui de la so-
lidarité !
Que ceux qui sont véritablement
convaincus, et qui voient derrière
les sottes querelles et les malsaines
ambitions de quelques bonshom-
mes, le rempart — agonisant il est
vrai, mais nous étreignant encore
de toutes parts — de la féodalité
capitaliste, prouvent qu'elle n'est
pas un vain mot, et que quand le
moment est venu de faire acte, la
solidarité Prolétarienne sait répon-
dre : Présent !
PARU NOUVEAU
Boulanger est le grand homme du
jour ; toutes les mesures prises par
les crétins ministériels pour atténuer
sa popularité, n'ont servi qu'à l'ac-
croître. Imbéciles que la peur d'être
renversés affole. Dans cette lutte
entre dirigeants, si la bataille ne se
réglait en définitive sur notre dos,
nous resterions froids, enchantés de
voir des scélérats s'ehtredévorer.
Malheureusement nous sommes l'en-
jeu convoité, il nous faut prendre
parti.
Notre rôle est tout d'expectative.
Ce n'est pas telle ou telle forme gou-
vernementale que sapent nos criti-
ques, mais la cause qui les engen-
dre : le Principe d'autorité. Quelque
anodin que paraisse un gouverne-
ment, nous le combattrons, par cela
seul qu'il est gouvernement. Pour
durer il lui faut être conservateur
du passé, arrêter ou entraver la
marche en avant ; amoindrir la li-
berté des individus, les morigéner
constamment et par d'adroites me-
sures, augmenter leur dépendance
afin de les dominer de plus haut.
Qu'importe leur origine à tous !
Les plus révolutionnaires sont aussi
dangereux que les autres. Toujours
ils se prétendent respectueux de la
souveraineté populaire myte absurde,
et cela pour restreindre ou suspen-
dre la souveraineté individuelle, sur
le réelle.
Un gouvernement émanant du
suffrage universel, le plus directe-
ment pratiqué, n'a rien à envier en
fait de despolisme à un régime mo-
narchique. Qu'importe le mode de
recueillir les volontés populaires ;
l'existence d'un gouvernement im-
pliquant la division d'un peuple en
classes distinctes, divisées d'inté-
rêts, il y a tiraillements : majorité
et minorité — et fatalement écra-
sement de la minorité.
L'organisme politique est une su-
perfétation ; il peut disparaître sans
qu'un peuple en pâtisse, n'étant
guère que la cinquième roue d'un
carpsse. Il n'y a d'essentiel dans
une société que l'organisme écono-
mique, le réseau vital qui entretient
le mouvement, pondère la consom-
mation, la production et là circula-
tion.
Le Boulangisme a jeté au loin le
faux nez dont il s'était affublé, il se
pose comme l'adversaire et le suc-
cesseur du parlementarisme im-
puissant, s'affirme parti nouveau —■
par antiphrase car il est rudement
vieux et nous vient de la Rome
pourrie d'il y a dix-huit siècles.
Il a ses organes officiels, dégui-
sant peu leurs tendances ; Paul de
Cassagnac pourrait sans se démen-
tir y collaborer. L'écoeurement, la
fatigue, amenés par les chinoiseries
parlementaires, sont pour beaucoup
dans sa force ; il n'est puissant que
de la faiblesse de ses adversaires.
C'est en outre, un parti bourgeois.
Les questions économiq ues deve-
naient prépondérantes et risquaient
d'éliminer l'illusion politique. Vite
un dérivatif, un brandon de discor-
de, qui sème la division entre les
travailleurs ; leur fasse oublierleurs
véritables intérêts, et les rejette pal-
pitants dans l'arène politique qu'ils
avaient abandonnée. Le temps qu'ils
passeront à s'y chamailler et à y
brailler, ils ne l'emploieron pas &
refléchir sur leur infériorité sociale.
(Une preuve ; le bailleur de fonds
du journal officiel du Boulaugisme
est assure-t-on le patron d'un des
grands bagnes commerciaux de Pa-
ris, Hériot, le propriétaire des ma-
gasins du Louvre, ancien officier et
ami de Boulanger. Quel amour ce
i milliardaire peut avoir pour les pro-
létaires ? Celui de l'ogre pour la
chair fraîche !)
Le Boulangisme entretient la pers-
pective delà guerre étrangère, exalte
le chauvinisme de deux peuples
qui aveuglés oublient leur servi-
tude commune, l'identité de leurs
intérêts et ne pensent qu'à s'échar-
per, tandis qu'ils devraient s'unir
CINQ CENT IM Ë S
Du 24 AU31MARS1S8S.
A P P E L
Avec ce numéro, sept mois se se-
ront écoulés depuis la création de
Vidée Ouvrière.
Sept mois pendant lesquels nous
avons vu successsivement se grou-
per autour de notre oeuvre nom-
bre de bonnes volontés et de dé-
sintéressements.
Mais si d'un côté un petit noyau
d'hommes conscients a soutenu la
lutte avec la conviction profonde et
l'énergie inébranlable qui font le ré-
volutionnaire, il en est d'autres que
les exigences maiériélles des con-
ditions d'existence ont mis dans
l'impossibilité de pouvoir nous se-
conder comme ils l'auraient voulu,
pour la propagation des idées qui
devront faire sortir du tournoi gi-
gantesque qui se livrera bien tôt en Ire
ceux qui souffrent et ceux qui re-'
gorgent de tout, victorieux le Pro-
létariat Universel.
Ce que nous avons fait, il nous
est inutile de le dire ici ; chacun de
nos lecteurs le sait.
Sept mois de lutte, pris sur un sa-
laire quotidien aussi mesquin que
dérisoire, ne laissera aucun doute
sur ce que nous avons dû nous im-
poser pour arriver à ce résultat.
Mais nous restons quelques-uns
que les nécessités de la lutte ne dé-
couragent pas, et nous venons faire
appel "a tous les hommes de coeur
— ceux qu'on n'endort pas avec des
phrases et des promesses — sans
lesquels nous ne pouvons rien, et
qui ont conscience de la besogne
que nous avons encore à faire pour
arriver au but que nous voulons at
teindre.
L'existence de Vidée Ouvrière ne
tient plus qu'à un fil : celui de la so-
lidarité !
Que ceux qui sont véritablement
convaincus, et qui voient derrière
les sottes querelles et les malsaines
ambitions de quelques bonshom-
mes, le rempart — agonisant il est
vrai, mais nous étreignant encore
de toutes parts — de la féodalité
capitaliste, prouvent qu'elle n'est
pas un vain mot, et que quand le
moment est venu de faire acte, la
solidarité Prolétarienne sait répon-
dre : Présent !
PARU NOUVEAU
Boulanger est le grand homme du
jour ; toutes les mesures prises par
les crétins ministériels pour atténuer
sa popularité, n'ont servi qu'à l'ac-
croître. Imbéciles que la peur d'être
renversés affole. Dans cette lutte
entre dirigeants, si la bataille ne se
réglait en définitive sur notre dos,
nous resterions froids, enchantés de
voir des scélérats s'ehtredévorer.
Malheureusement nous sommes l'en-
jeu convoité, il nous faut prendre
parti.
Notre rôle est tout d'expectative.
Ce n'est pas telle ou telle forme gou-
vernementale que sapent nos criti-
ques, mais la cause qui les engen-
dre : le Principe d'autorité. Quelque
anodin que paraisse un gouverne-
ment, nous le combattrons, par cela
seul qu'il est gouvernement. Pour
durer il lui faut être conservateur
du passé, arrêter ou entraver la
marche en avant ; amoindrir la li-
berté des individus, les morigéner
constamment et par d'adroites me-
sures, augmenter leur dépendance
afin de les dominer de plus haut.
Qu'importe leur origine à tous !
Les plus révolutionnaires sont aussi
dangereux que les autres. Toujours
ils se prétendent respectueux de la
souveraineté populaire myte absurde,
et cela pour restreindre ou suspen-
dre la souveraineté individuelle, sur
le réelle.
Un gouvernement émanant du
suffrage universel, le plus directe-
ment pratiqué, n'a rien à envier en
fait de despolisme à un régime mo-
narchique. Qu'importe le mode de
recueillir les volontés populaires ;
l'existence d'un gouvernement im-
pliquant la division d'un peuple en
classes distinctes, divisées d'inté-
rêts, il y a tiraillements : majorité
et minorité — et fatalement écra-
sement de la minorité.
L'organisme politique est une su-
perfétation ; il peut disparaître sans
qu'un peuple en pâtisse, n'étant
guère que la cinquième roue d'un
carpsse. Il n'y a d'essentiel dans
une société que l'organisme écono-
mique, le réseau vital qui entretient
le mouvement, pondère la consom-
mation, la production et là circula-
tion.
Le Boulangisme a jeté au loin le
faux nez dont il s'était affublé, il se
pose comme l'adversaire et le suc-
cesseur du parlementarisme im-
puissant, s'affirme parti nouveau —■
par antiphrase car il est rudement
vieux et nous vient de la Rome
pourrie d'il y a dix-huit siècles.
Il a ses organes officiels, dégui-
sant peu leurs tendances ; Paul de
Cassagnac pourrait sans se démen-
tir y collaborer. L'écoeurement, la
fatigue, amenés par les chinoiseries
parlementaires, sont pour beaucoup
dans sa force ; il n'est puissant que
de la faiblesse de ses adversaires.
C'est en outre, un parti bourgeois.
Les questions économiq ues deve-
naient prépondérantes et risquaient
d'éliminer l'illusion politique. Vite
un dérivatif, un brandon de discor-
de, qui sème la division entre les
travailleurs ; leur fasse oublierleurs
véritables intérêts, et les rejette pal-
pitants dans l'arène politique qu'ils
avaient abandonnée. Le temps qu'ils
passeront à s'y chamailler et à y
brailler, ils ne l'emploieron pas &
refléchir sur leur infériorité sociale.
(Une preuve ; le bailleur de fonds
du journal officiel du Boulaugisme
est assure-t-on le patron d'un des
grands bagnes commerciaux de Pa-
ris, Hériot, le propriétaire des ma-
gasins du Louvre, ancien officier et
ami de Boulanger. Quel amour ce
i milliardaire peut avoir pour les pro-
létaires ? Celui de l'ogre pour la
chair fraîche !)
Le Boulangisme entretient la pers-
pective delà guerre étrangère, exalte
le chauvinisme de deux peuples
qui aveuglés oublient leur servi-
tude commune, l'identité de leurs
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