Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-01-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 14 janvier 1888 14 janvier 1888
Description : 1888/01/14 (A1,N19)-1888/01/21. 1888/01/14 (A1,N19)-1888/01/21.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545587h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIERS ANNÉE, N° 19. ' G;ft'Q ,&Ë;f t I M E S Du U AU 21 JANVIER 188»
—ramriTIlIfll—TWMr-'-i'" ^t»i.,.~—■—1,1,1 ■■uwaHKnugBgnw
M I MÀULT
Allons tout va bien, la moutarde
monte au nez clts volés. Encore un
qui le revolver au poing a protesté
contre l'iniquité bourgeoise. C'est,
un exploiteur spolié ; c'est bon signe
que ce refus de se soumettre à la
totalité ; combien il y en a qui dé-
pouillés sont morts sur un grabat,
ou un lit d'hôpital — maudissant,
mais ne se révoltant pas,
On connaît ies faits, après bien
des efforts, le rêve tant caressé par
Mimault était devenu, réalité : il te-
nait son appareil a transmissions
simultanées. Quelle joie ! mais de
tourte durée. L'orlùi manquait pour
le double but a atteindre : acheter ]
de-!?, protections et enfanter son in-
vention.
Ce qu'il ne peut faire, un autre le
fait en lui volant sa découverte : Bau-
dot appuyé de Raynaud fait, accep-
ter comme son oeuvre l'appareil de
Mimault. Puis viennent les reven-
dications du volé ; pendant des an-
nées il va de juridiction en juridic-
tion et ce n'est qu'harassé de ses
infructueux efforts qu'il se résout à
employer les moyens énergiques.
C'est par là qu'il eut dû commencer,
maisainsien est-il toujours de nous;
ce n'est qu'après avoir reconnu ex-
périmentalement l'inanité de toutes
les solutions pacifiques et parle-
mentaires, que nous en arrivons aux
solutions violentes — les seules ef-
ficaces.
Il s'est vengé, bravo ! nous ap-
plaudissons de coeur. Il n'avait cer-
tes en tirant ses six coups de revol-
ver aucune arrière-pensée révolu-
tionnaire ; il agissait sous l'empire
de l'exaspération, ne voyait que sa
vengeance et rien au delà. A peine
sait-il probablement qu'il y a des
révolutionnaires, que partout fer-
mentent des idées de destruction et
en même temps d'élaboration so-
ciale. Ses préoccupations scientifi-
ques ont dû le laisser en dehors de
toutes les discussions.
Est-ce à dire que son acte n'est
pas celui d'un Révolté ?
Quelles sont nos aspirations? Nous
voulons l'individu libre ; débarrassé
de toutes les autorités qui l'écrasent
et l'annihilent ; mis à même d'user
de toutes les richesses tant maté-
rielles que scientifiques, léguées
par les générations! passées ; à même
d'évoluer sans contrainte, de se dé-
velopper suivant ses tendances et
ses goûts ; nous voulons le renver-
sement des barrières économiques
eiui parquent les uns parmi les
deshérités — habituellement les
plus aptes à la lutte, les plus intel-
ligents — et les autres dans la co-
hue des jouisseurs.
Celui cjui se trouvant à l'étroit erir
caqué dans l'infernale société qu'il
faut subirV comprimé, étoûiïély râle
dans l'ombre ; se sentant des forces
herculéennes, une activité prodi-
gieuse à dépense^, se relevé lituMnè'
et se venge protestant conlce toutes,
les imbéciles fatalités et les jésuiti-
ques et roublardes spoliations, ce-
lui-là ne serait pas un Révolté'?
Allons-donc !
On a dit, il est fou ! C'est la ré-
ponse à tout aujourd'hui. A bien ex-
aminer l'Humanité entière a un
grain de folie, c'est ce qui la fait
vivre et durer. Mais admettons l'ex-
actitude du racontar, c]iie Mimault
soit fou, en quoi la question se
trouve-t-elle déplacée ? Niais qui ne
voyez pas que cette folie n'est
qu'une aggravation du crime social
commis à son égard.
Est-ce que son esprit se. serait dé-,
traqué s'il s'était trouvé entouré
d'égaux et non de scélérats ; s'il eut
vécu dans un milieu social où tou-
tes les idées pusseni se faire jour
sans difficulté, toutes les inventions
se réaliser sans tiraillements. Dans j
une société telle que nous l'apper-
cevons dans l'avenir où les ins-
tincts félins de l'animal humain
n'auront plus de raison et auront
cessé d'être.
TÈTES DESIGNÉES I ! !
Lorsqu'on essaye d'analyser la so-
ciété actuelle, il est bien dift^cilede
réprimer sa colère et son indignation
en voyant les monstrueuses anoma-
lies dont elle est composée.
On est tout d'abord trappe de co
fait nuque, conlraue au moindre
sentiment de justice et d'humanité :
la nclKsse aiism excessive que horK
teuse de la classe qui possède tout,
sans 1 ion produitryeoiifuista'ïït avec
la do-elanie misère, dans laquelle
nail, végète et ctèvo, la classe qui
produit tout et nirinque des choses
tes plus nécessaires a la MC.
El quand ou voit que celte der-
nière pourrait être la plus ibrto
puisi] d'elle O6.t30 lois, plus nombreuse
que -on antagoniste direct, la classe
possédante, il semble, tellement la
chose sernt simple, qu'elle n'aurait
qu'à vouloir pour faire disparaître
toute celte pourriture sociale pour
laquelle elle sue sang et larmes, pour
laquelle elle se tue do travail et lie
pm al ions, pour laquelle elle a tou-
jours lutté.
Il semble quo tous les prolétaires,
tous ceux qui traînent le lourd bou-
let de la misère, tous ceux qui sè-
meront leurs cadavres sur laroute
qui mène leurs exploiteurs à 'là-for-
tune, il semble, aisons-nous, que
tous les affamés, tous les spoliés,
n'auraient qu'à dire à leurs ennemis
naturels, les bourgeois capitalistes :
Vous nous avez assez volés, nous
sommes las d'édifier vos fortunes
scandaleuses et de recevoir en
échange le morceau de pain amer
que vous nous jetez à regret ! Nous
voulons entïn avoir notre part inté-
grale des produits de nos pénibles
labeurs. Nous ne voulons plus ver-
ser notre sang, vampires, nous ne
voulons plus entendre les doulou-
. reux gémissements que la faim ar-
rache des entrailles de nos femmes
et de nos enfants, tandis que vous,
lâches jouisseurs, parasites de plé-
thore dans les somptueuses demeu-
res que nous avons bâties, nous les
sans-gite, nous les sans pain!
Il faut que cette horrible inéga-
lité disparaisse, il faut enfin que lé
peuple puisse se venger des siè-
cles de duuleur, de misère et d'op-
pression qu'il a subis. Il faut que la
justicedevienne désormais l'équité,
c'est-à-dire le droit égal de chacun,
et non plus cette inqualifiable co-
—ramriTIlIfll—TWMr-'-i'" ^t»i.,.~—■—1,1,1 ■■uwaHKnugBgnw
M I MÀULT
Allons tout va bien, la moutarde
monte au nez clts volés. Encore un
qui le revolver au poing a protesté
contre l'iniquité bourgeoise. C'est,
un exploiteur spolié ; c'est bon signe
que ce refus de se soumettre à la
totalité ; combien il y en a qui dé-
pouillés sont morts sur un grabat,
ou un lit d'hôpital — maudissant,
mais ne se révoltant pas,
On connaît ies faits, après bien
des efforts, le rêve tant caressé par
Mimault était devenu, réalité : il te-
nait son appareil a transmissions
simultanées. Quelle joie ! mais de
tourte durée. L'orlùi manquait pour
le double but a atteindre : acheter ]
de-!?, protections et enfanter son in-
vention.
Ce qu'il ne peut faire, un autre le
fait en lui volant sa découverte : Bau-
dot appuyé de Raynaud fait, accep-
ter comme son oeuvre l'appareil de
Mimault. Puis viennent les reven-
dications du volé ; pendant des an-
nées il va de juridiction en juridic-
tion et ce n'est qu'harassé de ses
infructueux efforts qu'il se résout à
employer les moyens énergiques.
C'est par là qu'il eut dû commencer,
maisainsien est-il toujours de nous;
ce n'est qu'après avoir reconnu ex-
périmentalement l'inanité de toutes
les solutions pacifiques et parle-
mentaires, que nous en arrivons aux
solutions violentes — les seules ef-
ficaces.
Il s'est vengé, bravo ! nous ap-
plaudissons de coeur. Il n'avait cer-
tes en tirant ses six coups de revol-
ver aucune arrière-pensée révolu-
tionnaire ; il agissait sous l'empire
de l'exaspération, ne voyait que sa
vengeance et rien au delà. A peine
sait-il probablement qu'il y a des
révolutionnaires, que partout fer-
mentent des idées de destruction et
en même temps d'élaboration so-
ciale. Ses préoccupations scientifi-
ques ont dû le laisser en dehors de
toutes les discussions.
Est-ce à dire que son acte n'est
pas celui d'un Révolté ?
Quelles sont nos aspirations? Nous
voulons l'individu libre ; débarrassé
de toutes les autorités qui l'écrasent
et l'annihilent ; mis à même d'user
de toutes les richesses tant maté-
rielles que scientifiques, léguées
par les générations! passées ; à même
d'évoluer sans contrainte, de se dé-
velopper suivant ses tendances et
ses goûts ; nous voulons le renver-
sement des barrières économiques
eiui parquent les uns parmi les
deshérités — habituellement les
plus aptes à la lutte, les plus intel-
ligents — et les autres dans la co-
hue des jouisseurs.
Celui cjui se trouvant à l'étroit erir
caqué dans l'infernale société qu'il
faut subirV comprimé, étoûiïély râle
dans l'ombre ; se sentant des forces
herculéennes, une activité prodi-
gieuse à dépense^, se relevé lituMnè'
et se venge protestant conlce toutes,
les imbéciles fatalités et les jésuiti-
ques et roublardes spoliations, ce-
lui-là ne serait pas un Révolté'?
Allons-donc !
On a dit, il est fou ! C'est la ré-
ponse à tout aujourd'hui. A bien ex-
aminer l'Humanité entière a un
grain de folie, c'est ce qui la fait
vivre et durer. Mais admettons l'ex-
actitude du racontar, c]iie Mimault
soit fou, en quoi la question se
trouve-t-elle déplacée ? Niais qui ne
voyez pas que cette folie n'est
qu'une aggravation du crime social
commis à son égard.
Est-ce que son esprit se. serait dé-,
traqué s'il s'était trouvé entouré
d'égaux et non de scélérats ; s'il eut
vécu dans un milieu social où tou-
tes les idées pusseni se faire jour
sans difficulté, toutes les inventions
se réaliser sans tiraillements. Dans j
une société telle que nous l'apper-
cevons dans l'avenir où les ins-
tincts félins de l'animal humain
n'auront plus de raison et auront
cessé d'être.
TÈTES DESIGNÉES I ! !
Lorsqu'on essaye d'analyser la so-
ciété actuelle, il est bien dift^cilede
réprimer sa colère et son indignation
en voyant les monstrueuses anoma-
lies dont elle est composée.
On est tout d'abord trappe de co
fait nuque, conlraue au moindre
sentiment de justice et d'humanité :
la nclKsse aiism excessive que horK
teuse de la classe qui possède tout,
sans 1 ion produitryeoiifuista'ïït avec
la do-elanie misère, dans laquelle
nail, végète et ctèvo, la classe qui
produit tout et nirinque des choses
tes plus nécessaires a la MC.
El quand ou voit que celte der-
nière pourrait être la plus ibrto
puisi] d'elle O6.t30 lois, plus nombreuse
que -on antagoniste direct, la classe
possédante, il semble, tellement la
chose sernt simple, qu'elle n'aurait
qu'à vouloir pour faire disparaître
toute celte pourriture sociale pour
laquelle elle sue sang et larmes, pour
laquelle elle se tue do travail et lie
pm al ions, pour laquelle elle a tou-
jours lutté.
Il semble quo tous les prolétaires,
tous ceux qui traînent le lourd bou-
let de la misère, tous ceux qui sè-
meront leurs cadavres sur laroute
qui mène leurs exploiteurs à 'là-for-
tune, il semble, aisons-nous, que
tous les affamés, tous les spoliés,
n'auraient qu'à dire à leurs ennemis
naturels, les bourgeois capitalistes :
Vous nous avez assez volés, nous
sommes las d'édifier vos fortunes
scandaleuses et de recevoir en
échange le morceau de pain amer
que vous nous jetez à regret ! Nous
voulons entïn avoir notre part inté-
grale des produits de nos pénibles
labeurs. Nous ne voulons plus ver-
ser notre sang, vampires, nous ne
voulons plus entendre les doulou-
. reux gémissements que la faim ar-
rache des entrailles de nos femmes
et de nos enfants, tandis que vous,
lâches jouisseurs, parasites de plé-
thore dans les somptueuses demeu-
res que nous avons bâties, nous les
sans-gite, nous les sans pain!
Il faut que cette horrible inéga-
lité disparaisse, il faut enfin que lé
peuple puisse se venger des siè-
cles de duuleur, de misère et d'op-
pression qu'il a subis. Il faut que la
justicedevienne désormais l'équité,
c'est-à-dire le droit égal de chacun,
et non plus cette inqualifiable co-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.35%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.35%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5545587h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5545587h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5545587h/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5545587h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5545587h
Facebook
Twitter