Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1887-12-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 10 décembre 1887 10 décembre 1887
Description : 1887/12/10 (A1,N14)-1887/12/17. 1887/12/10 (A1,N14)-1887/12/17.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545566b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
t*B;ÈMiÈfiE ANNÉE, N° 14.
C I î^ft;rt.;C.vEj|^;i'M E S
DuiÔAui7DÉe.l^
A NOS LECTEURS
Noué sommes heureux d'an-
noncer à nos amis la collabora-
tion assidue àT « Idée Ouvriè-
re » de là citoyenne Louise Mi-
chel, la vaillante révolutionnaire
dont le profond dévouement à
la cause dés déshérités est connu
dé chacun.
BOUC ÉMISSAÏBE
Depiiis bon rionibrë d'années les
socialistes è'égoëitlëm pour rendre
fiëiÏJïèi au peuplëïà cdrruptiohKdùr-;
j|ëoiie. Tàiii (ju'ilâ ont été seuls à
mettre lé doigt/-sur là plaiëf lès iritê-f
rëssês, pour conserver intact le
pjréstigè nécessaire à toute caste
dirigeante ont dit pis que pendre de
leurs détracteurs ; leurs racontars
n'étaient que sornettes, billevesées
dé cerveaux malades ; illusions dé
névrosés.
Mais Un jour, un bourgeois Sacri-
fiant à des querelles de boutique,
le grand intérêt, de la classe, â mis
l'opinion publique sur la voie de
nombre de choses pas propres. Dès
lors, il était sensible pour Un cha-
cun, combien les assertions dfis so-
cialistes étaient fondées. N'empêche
que rares sont ceux qui ont songé à
rer.dre justice à leur perspicace lo-
gique. Ils s'étaient bornés à démon-
trer, en S'appuyant surtout le passé
de l'Humanité, "que le privilège cor-
rompt et déprave les individus et
que les privilégiés roulent rapide-
ment dans la fange ; citant des faits,
et pour plus ample informé en ap-
pelant à l'observation individuelle.
Les accidents tertiaires qui ron-
gent la bourgeoisie, désormais ébrui-
tés, demandaient un prompt traite-
ment. Mais au lieu de pratiquer l'o-
pération radicale, réclamée par nous ;
opération profitable au peuple seul
— attendu qu'il exige la suppres-
sion du malade eh même temps
que dû mai, nos maîtres ont essayé
d'un vieux remède, indiqué il y a
force siècles dans un vieux bouquin
par un nommé Moïse ; remède d'ail-
leurs récomniandâblé par la simpji-;
cité de sa recette: « Prendre un
bouc, le charger — tout comme un
âne — des malédictions qu'on veut
détourner de sur les bourgeois et le
renvoyer dans le village où il est
né. »
Pas malin ! le principal à se pro-
curer était le bouc. Justement en Is-
raël il y tvait un bouc et son gendre
tout indiquée pour la circonstance.
Gendre et beau père étant passables
ment contaminés, on a fait retomber
sur eux toutes lès responsabilités/
ils ont été accusés d'avoir aidé àft'.
dêvélbppenléhtdè la purulente ièpré
et d'eii avoir,sans vergogne tiré pro-
fit. Ceux qui ./liée accusaient avaient
siir la: vèonsèiëiijbe;; .uiss^ èiïbrmëa j
peccadilles' ;, raison: de plus pôuii
crier fort, s'indigner, afin qû'èçrà-
sés soùs là réprobation universeliëy
les deux victimes restent sur le bar-
reau. Heureux d'avëir détourné îât-
tehtiôh sur le, voisin, ils portent là
tête haute et fière se glorifiant de
leur pureté problématique. ;
Grévy, auréolé d'intégrité pendant
un demt-Siècle est à bas. Çarribt —
encore Un intègre ! — vient s'asseoir
sur la chaise encore moite de son
prédécesseur. Et pour un fait si sim-
ple, important seulement pour les
sinécuristës et les budgétivores,
ceux qui font profession de mentir
au peuplé, crient à l'ère nouvelle,
proclament l'âge d'or arrivé.
Il n'en est rien, ne nous laissons
pas prendre à piège si grossier.
Qu'importe qu'un trop compromet-
tant tripoteur ait été conspué 1 Ils
sont légion, ceux qui restent, sang-
sues voraces collées aux, flancs du
f>euplë. Ils se font les poches mutuet-
ement il est vrai, mais aux dépens
de la poche dû prolétaire toujours à
sec. C'est nous qui payons leurs ma-
quignonages, achetons les décora-
tions de monsieur un tel, édifions
le palais de tel autre, entretenons
les maîtresses ou les mignons des
vieux beaux.
Que les radicaux se réjouissent,
c'est leur affaire ! Lès opportunis-
tes étant définitivement impossibles
c'est à eux que revient le pouvoir.
Le pouvoir; qu'ils couvent des yeux
depuis si longtemps, ité vont enfin
le posséder ! Ils ont les dents lon-
gues, des appétits d'affamés; Tàê-
siéttè au beurre se faisait attend^.
Et derrière eux on entend le godai!;-
lement de leurs créatures j âpres à
la curée, débouclant leur ceinture
trop serrée sur un ventre creux ; on
va s'en fourrer à gueule que vèux-tu !
Quant à nous la comédie politique
ne nous intéresse que parce qu'elle
se joue sur notre dos. Que nous fait
d'être gouvernés par tels ou tels,
en serions-rnous moins! gouvernés
pour cela te L'important n'est pas
de savoir çomméiit nou3>-sèrOns
mangés, ïritë pu xôl^ Op â^ l^sauce?
■ maisVdë n^tre pas.',-; ■màB'i^SK^ftiliP*1^' -■
Lés radicaux ont fait, dé mirobo-
lantes proniéèsëi, (^'jd)|vsontirtèà-
pables de tenir ; mais le poîiirâient-
ils que ces réformes n'améliëreraient
en rien le sort dé& tr|y£iiïéùrs. La
solution est àiîlëiiirs et ce n'est pas
eux qui nous aideront dans notre
oeuvre émàncipatrice. Au contraire î
ils sont conservateurs au même*
titre que les pires royalistes, et nous
le prouverons le jour où' riëus essaie-
rons de secouer le joug qui nous
écrase.
Laissons-les donc s'agiter dans
leurs parlottes, et travaillons à be-
sogne sérieuse. Préparons-nous pour
l'oeuvre révolutionnaire à accomplir.
Que chacun dans son milieu se ren-
de compte de la tâche utile qui lui
incombera ; qu'il sache où gîtent les
ennemis, où se trouvent les choses
utiles à détruire, où sont déposées
les armes et autres engins meurtriers
et dévastateurs, et que le jour venu
il n'attende pour agir aucun mot
d'ordre.
L'abonnement de trois mois étant
expiré avec le dernier numéro, nous
prions eeux de nos lecteurs q\ùi ne
voudraient pas éprouver d'interrup-
tion dans le service dii journal de bien
vouloir nous adresser au plus tôt leur
nouvel abonnémenti
C I î^ft;rt.;C.vEj|^;i'M E S
DuiÔAui7DÉe.l^
A NOS LECTEURS
Noué sommes heureux d'an-
noncer à nos amis la collabora-
tion assidue àT « Idée Ouvriè-
re » de là citoyenne Louise Mi-
chel, la vaillante révolutionnaire
dont le profond dévouement à
la cause dés déshérités est connu
dé chacun.
BOUC ÉMISSAÏBE
Depiiis bon rionibrë d'années les
socialistes è'égoëitlëm pour rendre
fiëiÏJïèi au peuplëïà cdrruptiohKdùr-;
j|ëoiie. Tàiii (ju'ilâ ont été seuls à
mettre lé doigt/-sur là plaiëf lès iritê-f
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dirigeante ont dit pis que pendre de
leurs détracteurs ; leurs racontars
n'étaient que sornettes, billevesées
dé cerveaux malades ; illusions dé
névrosés.
Mais Un jour, un bourgeois Sacri-
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le grand intérêt, de la classe, â mis
l'opinion publique sur la voie de
nombre de choses pas propres. Dès
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cun, combien les assertions dfis so-
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que rares sont ceux qui ont songé à
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gique. Ils s'étaient bornés à démon-
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rompt et déprave les individus et
que les privilégiés roulent rapide-
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tés, demandaient un prompt traite-
ment. Mais au lieu de pratiquer l'o-
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— attendu qu'il exige la suppres-
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bouc, le charger — tout comme un
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Pas malin ! le principal à se pro-
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Gendre et beau père étant passables
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Il n'en est rien, ne nous laissons
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Qu'importe qu'un trop compromet-
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sont légion, ceux qui restent, sang-
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c'est à eux que revient le pouvoir.
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