Titre : La Science à la maison et l'industrie en chambre : journal populaire illustré
Éditeur : Imprimerie du XXe siècle (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45108212t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 521 Nombre total de vues : 521
Description : 01 février 1917 01 février 1917
Description : 1917/02/01 (A5,N79)-1917/02/28. 1917/02/01 (A5,N79)-1917/02/28.
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54012496
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-66646
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2008
La Science à la Maison et l'Industrie en Chambre, 3 7, rue Volta'ixe — Le Havre
8(i
G.A.XJSERIB
LA. OURE_DE SCIAGE
Autrefois, au temps où n'existaient ni les machines
à vapeur, ni les moteurs à pétrole, ni les dynamos,
ni les ascenseurs, ni les automobiles et antres miri-
fiques inventions contemporaines, les hommes étaient
forcés, pour satisfaire leurs besoins, leurs plaisirs,
(le se servir infiniment plus qu'aujourd'hui de leurs
membres que Dieu leur avait précisément donnés
pour cela.
Dans les pays comme la libre Amérique, où l'on
a poussé le plus loin cette domestication de la méca-
nique, où depuis la méthode ïaylor à l'usage du
modeste ouvrier jusqu'à la machine à ouvrir le cour-
rier utilisée par le richissime banquier, tout concourt
à économiser du temps — « Times is Money ! » •—
et à diminuer la dépense humaine, on s'est vite
aperçu que se faire servir entièrement par la vapeur
et l'électricité n'allait pas sans de sérieux incon-
vénients. Telle la machine d'acier qui se rouille
et se détériore à ne plus fonctionner, la machine
humaine, à trop épargner le jeu de ses membres,
non seulement en enkilose les muscles moteurs, mais
apporte dans l'ensemble de son organisme les plus
graves perturbations capables de tout détraquer.
.1 oindre les repas plantureux au manque d'acti-
vité, c'est incruster de sel la chaudière ; allier à
une aération insuffisante une orgie de combustible,
c'est bientôt l'encrassement de lai cheminée et la
suppression dti tirage, ("est alors tout le cortège des
infirmités et des tares : constipation, dispepsie, gas-
tralgie, a.rtério-sclérose. Par peur de l'user, on met
ainsi le moteur interne hors de service. Gavé, sur-
saturé, il craque de congestion, d'apoplexie.
Aussi, a-t-on été amené à reconnaître que ce temps
si ingénieusement gagné en dévorant la route avec
une 35-chevaux et en ascensionnant les étages en
un clin d'oeil, il était, absolument indispensable,
pour se bien porter, de le reperdre en agitation per-
sonnelle. De là vient l'habitude de certains milliar-
daires de suivre à pied leur automobile, de se faire
les poings sur la poitrine ou la face d'un ami, de
se fortifier les jambes au football. Tous sports et
gymnastiques très en usage également et avec juste
raison chez le commun des mortels qui, victime aussi
du progrès universel, partage les mêmes dangers que
les riches.
11 y a quelques années, un habile médecin, dont
la clientèle se recrutait parmi d'heureux mortels
dont le seul mal venait d'être affligés de trop de rentes,
institua pour eux la cure de sciage. Moyennant une
forte pension, il recevait ses malades dans une vaste
propriété à la campagne et là, chaque jour, une scie
à la main, ceux-ci devaient scier une certaine quantité
de rondins de bois. Cette cure fit merveille, les
patients se rétablirent à vue d'oeil, et le praticien fit
fortune, d'autant plus qu'à son établissement théra-
peutique, il avait annexé un commerce de bois de
chauffage, de ce bois que sciaient ses distingués ou-
vriers et ouvrières. On rapporte que le Kaiser, individu
pourtant fort remuant, qui trouvait déjà, dans ses
changements constants de costumes, sa fabrication de
pots de Cadimen, son élevage- de porcs, etc., bien
assez d'exercices, ayant eu connaissance de cette
nouvelle médication, tint à l'essaye.]' sur lui-même
et sur son .kronprinz de fils, pour lequel le maniement
de la scie n'a pas de secret, ayant appris, comme on
le sait, l'état de menuisier... dans la crainte d'un
revers de fortune !
Tous mes aimables lecteurs et, en particulier, ceux
qui, toute la journée,- sont assis dans un bureau,
feront bien, après le repas du soir, de se livrer à cette
cure de sciage. Ils y trouveront de multiples avan-
tages : d'abord, celui de préparer du bois pour
l'allumage du feu, le lendemain ; puis, par ces
temps de froid et de crise de .combustible, cet exercice
leur apportera un surcroît de calorique naturel et
sera autant d'économisé sur l'artificiel ; ensuite, scier
faisant admirablement agir tous les muscles du corps,
est souverain pour les maintenir en bonne forme ;
enfin, ces mouvements salutaires, facilitent la
digestion, enlèvent toute fatigue intellectuelle et pré-
servent de l'insomnie.
Comme raboter, limer, clouer, percer, tourner,
produisent sur l'organisme les mêmes excellents ré-
sultats, les amateurs qui se créeront un petit ateliei
de menuiserie ou de mécanique y posséderont un<
source de distractions illimitées en même temps que
le plus précieux gage d'une parfaite santé.
A ceux qui ne sont pas habitués à « mette l:i
main à la pâte », qui ne connaissent que le porteplumc
ou le clavier de la machine à écrire, et pensent qu'r
ne sied pas de s'allourdir la main dans la manoeuvre
d'un outil grossier, je pourrais citer des personne?
les plus distinguées, des directeurs de grandes usine;
qui ne sont jamais plus heureux que pendant le:
instants où ils oublient les tracas et les responsabilité!
de leur charge, dans le façonnage du bibelot utile ;
leur ménage ou la construction du joujou réclann
par leur dernier né. Lk Coin.
rJinsrousTFOEE eist ch^i^br.e
Oonseils généraux [suite)
Présentation des 'produits. Nom, Marque de Fabrique.
Savoir présenter 'avantageusement les produits de son
industrie, les objets que l'on a fabriqués est chose très
importante. Pour vendre, il est. indispensable d'attirer
les regards et d'exciter le désir du client éventuel ;
c est pourquoi il faudra donner à tout ce qui sortira
de vos mains, ce fini commercial qui plaît, flatte l'oeil
i't fait sortir la bourse de la poche.
S'il s'agit d'une machine, d'un instrument ne lésine/,
pas sur le poli, le vernis, la peinture qui parent si
bien et semblent décupler la valeur de l'objet brut.
Que la parlie utile ne soit pas non plus négligée. Il
n'y a qu'une manière de faire c'est de faire bien. Une
pièce grossièrement ébauchée, mal ajustée, un assem-
blage ou une combinaison illogique, un non sens, une
roue ou une pièce circulaire ne tournant pas rond, sont
immédiatement critiqués jrar le premier venu.
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G.A.XJSERIB
LA. OURE_DE SCIAGE
Autrefois, au temps où n'existaient ni les machines
à vapeur, ni les moteurs à pétrole, ni les dynamos,
ni les ascenseurs, ni les automobiles et antres miri-
fiques inventions contemporaines, les hommes étaient
forcés, pour satisfaire leurs besoins, leurs plaisirs,
(le se servir infiniment plus qu'aujourd'hui de leurs
membres que Dieu leur avait précisément donnés
pour cela.
Dans les pays comme la libre Amérique, où l'on
a poussé le plus loin cette domestication de la méca-
nique, où depuis la méthode ïaylor à l'usage du
modeste ouvrier jusqu'à la machine à ouvrir le cour-
rier utilisée par le richissime banquier, tout concourt
à économiser du temps — « Times is Money ! » •—
et à diminuer la dépense humaine, on s'est vite
aperçu que se faire servir entièrement par la vapeur
et l'électricité n'allait pas sans de sérieux incon-
vénients. Telle la machine d'acier qui se rouille
et se détériore à ne plus fonctionner, la machine
humaine, à trop épargner le jeu de ses membres,
non seulement en enkilose les muscles moteurs, mais
apporte dans l'ensemble de son organisme les plus
graves perturbations capables de tout détraquer.
.1 oindre les repas plantureux au manque d'acti-
vité, c'est incruster de sel la chaudière ; allier à
une aération insuffisante une orgie de combustible,
c'est bientôt l'encrassement de lai cheminée et la
suppression dti tirage, ("est alors tout le cortège des
infirmités et des tares : constipation, dispepsie, gas-
tralgie, a.rtério-sclérose. Par peur de l'user, on met
ainsi le moteur interne hors de service. Gavé, sur-
saturé, il craque de congestion, d'apoplexie.
Aussi, a-t-on été amené à reconnaître que ce temps
si ingénieusement gagné en dévorant la route avec
une 35-chevaux et en ascensionnant les étages en
un clin d'oeil, il était, absolument indispensable,
pour se bien porter, de le reperdre en agitation per-
sonnelle. De là vient l'habitude de certains milliar-
daires de suivre à pied leur automobile, de se faire
les poings sur la poitrine ou la face d'un ami, de
se fortifier les jambes au football. Tous sports et
gymnastiques très en usage également et avec juste
raison chez le commun des mortels qui, victime aussi
du progrès universel, partage les mêmes dangers que
les riches.
11 y a quelques années, un habile médecin, dont
la clientèle se recrutait parmi d'heureux mortels
dont le seul mal venait d'être affligés de trop de rentes,
institua pour eux la cure de sciage. Moyennant une
forte pension, il recevait ses malades dans une vaste
propriété à la campagne et là, chaque jour, une scie
à la main, ceux-ci devaient scier une certaine quantité
de rondins de bois. Cette cure fit merveille, les
patients se rétablirent à vue d'oeil, et le praticien fit
fortune, d'autant plus qu'à son établissement théra-
peutique, il avait annexé un commerce de bois de
chauffage, de ce bois que sciaient ses distingués ou-
vriers et ouvrières. On rapporte que le Kaiser, individu
pourtant fort remuant, qui trouvait déjà, dans ses
changements constants de costumes, sa fabrication de
pots de Cadimen, son élevage- de porcs, etc., bien
assez d'exercices, ayant eu connaissance de cette
nouvelle médication, tint à l'essaye.]' sur lui-même
et sur son .kronprinz de fils, pour lequel le maniement
de la scie n'a pas de secret, ayant appris, comme on
le sait, l'état de menuisier... dans la crainte d'un
revers de fortune !
Tous mes aimables lecteurs et, en particulier, ceux
qui, toute la journée,- sont assis dans un bureau,
feront bien, après le repas du soir, de se livrer à cette
cure de sciage. Ils y trouveront de multiples avan-
tages : d'abord, celui de préparer du bois pour
l'allumage du feu, le lendemain ; puis, par ces
temps de froid et de crise de .combustible, cet exercice
leur apportera un surcroît de calorique naturel et
sera autant d'économisé sur l'artificiel ; ensuite, scier
faisant admirablement agir tous les muscles du corps,
est souverain pour les maintenir en bonne forme ;
enfin, ces mouvements salutaires, facilitent la
digestion, enlèvent toute fatigue intellectuelle et pré-
servent de l'insomnie.
Comme raboter, limer, clouer, percer, tourner,
produisent sur l'organisme les mêmes excellents ré-
sultats, les amateurs qui se créeront un petit ateliei
de menuiserie ou de mécanique y posséderont un<
source de distractions illimitées en même temps que
le plus précieux gage d'une parfaite santé.
A ceux qui ne sont pas habitués à « mette l:i
main à la pâte », qui ne connaissent que le porteplumc
ou le clavier de la machine à écrire, et pensent qu'r
ne sied pas de s'allourdir la main dans la manoeuvre
d'un outil grossier, je pourrais citer des personne?
les plus distinguées, des directeurs de grandes usine;
qui ne sont jamais plus heureux que pendant le:
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de leur charge, dans le façonnage du bibelot utile ;
leur ménage ou la construction du joujou réclann
par leur dernier né. Lk Coin.
rJinsrousTFOEE eist ch^i^br.e
Oonseils généraux [suite)
Présentation des 'produits. Nom, Marque de Fabrique.
Savoir présenter 'avantageusement les produits de son
industrie, les objets que l'on a fabriqués est chose très
importante. Pour vendre, il est. indispensable d'attirer
les regards et d'exciter le désir du client éventuel ;
c est pourquoi il faudra donner à tout ce qui sortira
de vos mains, ce fini commercial qui plaît, flatte l'oeil
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S'il s'agit d'une machine, d'un instrument ne lésine/,
pas sur le poli, le vernis, la peinture qui parent si
bien et semblent décupler la valeur de l'objet brut.
Que la parlie utile ne soit pas non plus négligée. Il
n'y a qu'une manière de faire c'est de faire bien. Une
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blage ou une combinaison illogique, un non sens, une
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