Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-01-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 janvier 1932 29 janvier 1932
Description : 1932/01/29 (N281). 1932/01/29 (N281).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571568j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
K
-
T ANNEE. — N 9 28ï
LE NUMERO t 40 CENTIMES.
VENDREDI 29 JANVIER 1932.
lurtmand
Organe Régional C J • « • •
du Bloc Ouvrier et Paysan UF)àX\aXÜXv
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-RQUEN
Adresser le montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90, R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s'adresser au * PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2®
étage).
JEZéjpo^ cte la RéwoMmiioÆi
Karl Liebknecht, Rosa Luxembourg, Lénine
L’a?ç»a??iqat de Luebjçqecfyti
Le dimanche 12 janvier 1919, les com
bats de Berlin sont terminés au préjudice de
la Révolution prolétarienne. La police lance
ses limiers sur la trace des vaincus.
C’est surtout aux chefs qu’on en veut,
Karl et Rosa. Dans l’après-midi du 13 jan
vier, la garde civique pénètre dans la mai
son où Karl s’est réfugié chez un ami. Ar
rêté, il est emmené en auto à l’hôtel Eden.
Après un bref interrogatoire, on décide de
le transférer à la prison de Moabit. A sa
sortie de, l’hôtel, une brute inconsciente, le
soldat Runge, le frappe à la tête avec la
crosse de son fusil. Fout sanglant, à demi
évanoui, on l’installe dans une auto : quatre
jeunes officiers, browning au poing, pren
nent place à ses côtés. 11 est dix heures du
soir. L’auto s’engage dans le Tiergarten (bois
de Boulogne berlinois).. Tout à coup, un ar
rêt : l’auto « aurait eu » une panne. Tout
le monde descend. Que se passe-t-il? Au
bout de quelques instants, Karl, la tête trouée
d’une balle, mort, est rechargé dans l’auto
qui le transporte au prochain poste de se
cours. Il y est déposé comme inconnu... Les
4 officiers assassins ont été acquittés...
L’as?s??inat de Rosa
Elle avait été arrêtée une demi-heure après
Karl et conduite également à l’hôtel Eden...
Voici le témoignage d’un soldat : il se trou
vait à l’hôtel Eden le 15 au soir. Il vit sor
tir Rosa. Devant l’hôtel, pas un civil. Quinze
à vingt militaires, officiers, aspirants, qui
entouraient l’auto. A F instant où Rosa fran
chit le seuil, la sentinelle à l’entrée leva son
fusil et asséna un coup de crosse sur Rosa,
qui tomba en arrière. La sentinelle asséna un
second coup et voulut en donner un troisiè
me ; mais déjà le corps inanimé avait été
porté dans l’auto, qui partit. A ce moment,
un soldat sauta sur l’auto, par derrière, et,
penché sur Rosa évanouie, la frappa avec un
j révolver. L’auto était à cent mètres, quand
| un coup de feu retentit... Le corps ne fut
1 retrouvé que quelques jours plus tard...
Ep pleine güerre
C’est le 2 décembre 1914, au Reichstag,
que Karl Liebknecht, seul, vola contre les
crédits de guerre, et lut la célèbre déclara
tion dont voici un extrait :
« Cette guerre, qu’aucun des peuples qui
y sont engagés n’a voulue, n’a pas éclaté
pour le bien du peuple allemand, ni d’aucun
autre peuple. Il s’agit d’une guerre impéria
liste, d’une guerre pour la domination capi
taliste sur le marché mondial, pour la domi
nation politique de territoires considérables
où prendrait pied le capital industriel et ban
caire... Par protestation contre la guerre,
contre ceux qui en portent la responsabilité,
contre ceux qui la dirigent, contre la politi
que capitaliste dont elle est sortie, contre les
fins capitalistes qu’elle poursuit., je re
pousse les crédits de guerre demandés ».
Soüs le drapeau de Lépine
Le plan quinquennal en 4 ans
Lénine nous a recommandé de profiter du
« moment de répit » survenu après la guerre
civile pour renforcer et étendre les positions
acquises pendant les journées d’octobre, pour
émanciper notre pays de la dépendance étran
gère dans le domaine technique et économi
que. Lénine a souligné que « seule la gran
de industrie mécanique, qui est capable de
réorganiser l’agriculture, peut constituer la
base matérielle du socialisme ». Lénine a
appris au parti que « seulement lorsque le
pays sera électrifié, lorsque l’industrie, l’a
griculture et les transports recevront la base
technique d’une grande industrie moderne, ce
n’est qu’alors que nous vaincrons définitive
ment ».
Ce plan stratégique, ces instructions de
LA DÉFENSE DES CHOMEURS
Ïjîi mauvaise route
Le développement du chômage dans notre
région prend des proportions considérables.
La bourgeoisie manœuvre pour enrayer
la lutte des sans-travail, pour les détourner
vers la pratique exclusive de l’aumône et
des secours en nature. Le Congrès régional
des chômeurs de Rouen a condamné de
telles méthodes. Huit cents chômeurs de
Rouen réunis en assemblée générale ont
refusé de voter une motion présentée par
les camarades minoritaires et qui tentait,
par des moyens détournés, de faire accep
ter aux chômeurs une telle conception.
No’ s pensions que de tels avertissements
devaient ramener dans une juste compréhen
sion de l’intérêt de classe les camarades qui
se trompaient.
Il n’en est malheureusement pas ainsi.
Le Repas du Chômeur de Rouen, ouvert par
la bourgeoisie, sous la poussée des masses,
est un des moyens employés par elle pour
détourner les chômeurs de la lutte pour les
12 francs accordés à tous sans aucune
exception.
Que le Comité des Chômeurs de Rouen
réclame f comme c’est son devoir, le con
trôle sur cette œuvre de la bourgeoisie,
comme sur tout ce qu’elle entreprend en
faveur des chômeurs, entièrement d’accord.
Mais entre ce contrôle pour empêcher
toute manœuvre de l’ennemi capitaliste et
la collaboration pratiquée par Engler dans
le comité du repas du chômeur de Rouen,
il y a un abîme.
Cet abîme, c’est le fossé de la lutte des
classes qu’Engler vient de franchir aux ap
plaudissements des capitalistes de Rouen.
Au lieu d’indiquer que cette initiative de
la bourgeoisie sera inopérante, que les 300
repas (dont la régularité est d’ailleurs assez
problématique) ne peuvent donner à mgn-
ger aux milliers de chômeurs de Rouen et
que les chômeurs doivent surtout lutter
pour les 12 francs par jour, l’exonération
de$ loyEVS ) deS impôR, le§ ldgis pouf teS
sans-abri, Engler fait la déclaration sui
vante ainsi résumée par la « Dépêche de
Rouen » que nous citons textuellement :
« Après avoir constaté l’intérêt que l’on
« portait aux chômeurs, il (Engler) a dé-
« claré qu’il ne rougirait jamais d’avoir
« collaboré avec des hommes généreux à
« l’égard de ceux qui peinent et qui souf-
« frent sans l’avoir voulu.
« Lui aussi espère en des jours meilleurs.
« Mais il espère aussi que la classe ouvrière
« qui aura trouvé aide et protection saura se
« souvenir de quel côté elle a trouvé ses
« défenseurs. »
Une telle déclaration sert les desseins de
la bourgeoisie contre les intérêts des tra
vailleurs.
Ainsi Engler demande de reconnaître
comme défenseurs de la classe ouvrière les
gros patrons et mercantis de Rouen et
(Métayer qui fit assommer les chômeurs par
sa police et emprisonner Rivière.
Il dit cela aux applaudissements de la
bourgeoisie, aux côtés du commissaire cen
tral. Il est approuvé par les politiciens An-
quetil — exploiteur des ouvriers des Comp
toirs Frigorifiques H. Lebossé et de la So
ciété Villette et Cie, dont il est administra
teur — et Blondel, ex-a ’mrnistrateur du
Crédit Rouennais (1923 à 1926) et actuelle
ment administrateur de trois autres socié
tés capitalistes.
Les chômeurs de Rouen et les travailleurs
du port en particulier ne seront pas dupes
des manœuvres de la bourgeoisie. Ils ne
suivront pas Engler dans la mauvaise route
où il s’est engagé et qui est celle de l’Union
sacrée.
Tout en profitant du Repas du Chômeur,
ils mèneront la lutte pour leurs revendica
tions contre la bourgeoisie responsable de
la crise et démasqueront sans faiblesse ceux
qui, directement ou indirectement, lui prê
tent leur appui.
R. Barette.
Lénine sont exécutés avec toute 1 énergie et
l’esprit de suite voulus par la classe ouvrière
de Russie et sous la direction de son Parti
et de son Comité Central. L’Uinion Soviéti
que progresse verticalement.
La question « Qui vaincra ?» a été déci
dée sans appel en notre faveur non seulement
à la ville mais aussi à la campagne. Par là,
la justesse de la thèse de Lénine qu’il est
possible d’instaurer le socialisme dans un seul
pays a été confirmée une fois de plus.
0 Provda du 9/1/32)
La paî)$ aü)ç peuple?
Le gouvernement soviétique doit immé
diatement proposer à toutes les nations belli
gérantes (c’est-à-dire simultanément à leurs
gouvernements et aux masses ouvrières et
paysannes) de conclure sur le champ la paix
générale à des conditions démocratiques, et
de conclure immédiatement un armistice.
La condition principale d’une paix démo
cratique est la renonciation aux annexions,
renonciation qui ne doit pas être comprise
dans le sens erroné que toutes puissances re
couvrent ce qu’elles ont perdu, mais dans le
seul sens juste qui est que chaque nationa
lité sans exception en Europe et dans les co
lonies, obtienne la liberté,et la possibilité de
décider elle-même si e!Ïe veut former un
Etat distinct
(LÉNINE - 26 septembre 1917)
lllISEIIIIimilIIBIIII&IIIIIISIIIIIIlIIlBIEiailllllll
EST-CE BIENTOT
LA GÜERRE?
On ne parle que de guerre, à l'atelier, au
restaurant, dans le train, à ïa boutique, dans
la rue.
D’où est sortie cette rumeur qui enfle?
Elle a été lancée par les milieux dirigeants
de la bourgeoisie, par le gouvernement?
Et pourquoi?
Afin de créer le courant favorable à l’U
nion Sacrée dont on a eu le joli spectacle à
la Chambre, non encore au vote, mais par
tous les discours, de Blum à Marin.
De quelle guerre parle-t-on? de la guerre
contre F Allemagne.
De nouveau, le moi « boche » circule.
Tous les embusqués de la dernière, tous les
profiteurs de F arrière sentent se réveiller leur
vieille haine du « boche », d’autant plus ac
tive que ces gens-là sont éloignés de « l’ac
tive ».
Ih Veulent réclamer « noire argent », fût-
ce les armes à la main... des autres.
« Notre argent »... Hé ! prolétaires de
France, faites voir les 120 milliards déjà
payés par F Allemagne ?
Les 120 milliards n ont pas coûté un sou
aux capitalistes d’outre-Rhin.
Mais ils ont contribué à la noire misère des
prolétaires allemands, frères des exploités
français.
Toujours les travailleurs qui paient, sans
distinction de nationalité.
Pendant la guerre, par les pires souffran
ces, la mutilation, F enterrement sans frais.
Et « l’arrière », la bourgeoisie, les profi
teurs, fêtaient, touchaient, jouissaient.
Après la guerre, 'les ouvriers paient les
dettes, ceux d’Allemagne, à la France, ceux
de France, à F Amérique, par F appauvrisse
ment, la misère.
Et les capitalistes palpent les dividendes,
vivent toujours la bonne vie, festoient sur la
Côte d’Azur.
Ils g...lent très fort contre T Allemand...
pour nous remettre au besoin un fusil entre
les mains encore un coup, au service de leurs
coffres-forts.
xxx
La guerre ?
Oui.
Elle vient. Les travailleurs doivent être
alertés.
Mais la guerre qui menace chaque jour da
vantage, la guerre à laquelle nous pensons
constamment parce que nous connaissons les
volontés du régime capitaliste, c’est la guerre
contre FU.R.S.S.
[Lire ta suite én 2 6 jbwige)
C.G.T.U. I.S.R.
19 e Union Régionale
Ouvriers, marins & dockers
chômeurs & non chômeurs
Pour la défense des salaires;
Pour la journée de 7 heures et
la semaine de 40 heures sans di
minution de salaire ;
Pour les 12 fr. par jour, l’exo
nération des loyers, des impôts,
les transports gratuits et des abris
aux sans-logis ;
Pour F assurance-chômage in
corporée dans les assurances so
ciales aux frais de la bourgeoisie,
Participez à la journée nationa
le du 4 Février;
Assistez en masse aux mee
tings organisés par la 19 e U. R.
A ROUEN
A 29 h. 30, Bourse du Travail
AU HAVRE
Cercle Franklin
Chez Bréguet au Havre
VICTOIRE OUVRIÈRE
Par la lutte les ouvriers font
reculer la direction
Tout près d’Harfleur la maison Bréguet
a installé une usine où l’on fabrique des hy
dravions d’un type spécial pour servir lors
de la prochaine dernière à semer la destruc
tion.
Près de 400 jeunes « métallos » sont occu
pés là-dedans et y subissent une discipline
« Made in Biribi ». Pour la moindre pecca
dille, c’est la mise à pied, quand ce n’est
pas la porte. Interdiction de fumer au tra
vail, défense de parler, de chanter ; si par
malheur, un copain « loupe » une pièce, on
l’invite à « passer le Pont 7 ». Le mouchar
dage à 1 usine et hors de l’usine est organisé
avec soin, pour tout dire, l’usine Bréguet
est 1 usine type de 1 esclavage moderne.
Aussi, n’est-il pas surprenant que le sys
tème Rowan y soit appliqué dans toute la
règle de Fart. Les ouvriers, jusqu’à ces dre-
niers temps, étaient autorisés à demander des
acomptes chaque quinzaine. Or, brusquement,
la semaine dernière, on les prévint que, doré
navant, ils n’auraient plus droit aux acomp
tes ef qu’ils 11 e seraient payés qu’à la fin
du marchandage.
Effectivement, on leur distribua les borde
reaux dans les conditions indiquées. En vertu
de ce nouveau mode de paiement, certains
ouvriers se virent généreusement octroyer
0 fr. 10, 2 fr. 50 ou autres salaires ridicules.
On juge de la colère des copains devant
tant de cynisme, principalement en cette pé
riode difficile où nombreux sont ceux dont
un ou plusieurs membres de la famille chô
ment. Pas un sou à ramener à la maison,
alors que la femme ou la mère attendent avec
impatience la paie pour payer les fournisseurs.
Les gars étaient mécontents et le lendemain
matin, lorsque le délégué du syndicat unitaire
des Métaux vint leur apporter l’assurance
qu’ils seraient appuyés par le syndicat s’ils
engageaient la lutte, tous les ouvriers présents
devant la grille approuvèrent.
Suivant les conseils apportés par le syndi
cat, les ouvriers nommèrent une délégation
avant de se mettre au boulot, appuyée par
l’ensemble du personnel, la délégation se
rendit au bureau où, d’ailleurs, elle fut évin
cée, mais les camarades, nullement découra
gés, manifestèrent par des « hou ! hou ! »
réclamant l’ouverture des vestiaires pour s’ha
biller et sortir. La Direction tenta d’intimi
der les ouvriers en menaçant de les faire sor
tir, mais rien n’y fit. Unanimement, les métal
los résistèrent, pas un seul ne flancha.
Devant cette cohésion, la Direction fut
contrainte de céder et, à 9 h. 1/4 seulement,
les ouvriers se mirent au labeur après avoir
obtenu satisfaction.
Voilà un beau mouvement dont doivent
s’inspirer les camarades métallurgistes des
autres boîtes; par Faction directe coordonnée,
les gars de chez Bréguet ont vaincu le patro
nat, c’est une victoire également pour le syn
dicat unitaire des Métaux dont les méthodes
de lutte ont été adoptées et dont l’interven
tion a été Salutaire.
SOTRE 0P1HI0H
Bon voyage!
Décidément, la bourgeoisie françai
se perd, sinon ses grands hommes, au
moins ses hommes grands.
Maginot, 1 m. 98; Bignon, I m. 99.
Le chef politique de la Seine-Infé
rieure a cassé sa pipe.
Laissons à ses amis les lamentations.
Les ouvriers n ont pas à porter le
deuil de Bignon.
Les ouvriers ne perdent rien par cet
te disparition.
Ils savent seulement que ce n est pas
ce départ qui les libérera : la bourgeoi
sie ne manque pas de serviteurs.
Bignon a joué un rôle de premier
plan.
Il fut ministre et à ce titre, passa des
marchés de navires dont le budget de
la marine marchande a le souvenir.
Il fut pendant la guerre un des
agents les plus actifs de l’impérialis
me français, faisant la liaison avec
F Angleterre et la Belgique.
C’est au. Conseil Général qu’il joua
le rôle essentiel.
Tous les élus départementaux, du
pupiste Gautier au jésuite Le Prévost
de La Moissonnière, obéissaient à ses
ordres impératifs.
Il a dirigé l’Union sacrée départe
mentale. Plus de partis, tous unis.
Toute la vie départementale, sous
l œil sévère de Bignon, se réglait de
puis longtemps par des décisions una
nimes.
Mais les électeurs n’assistaient pas
à ça.
Ils ne voyaient que la menteuse ba
taille des affiches et des réunions pu
bliques.
Dans ce sens, la mort de Bignon re
présente une perte pour la bourgeoisie
normande.
Qui le remplacera ?
Le radical Meyer?
Il a le même goût à manier la ba
guette, les mêmes ambitions.
Cet ancien membre de l’Union Ci
vique, cet assommeur d’ouvriers, ce
pourvoyeur de la prison Bonne-Nou
velle est un beau spécimen d’Union
Nationale.
Quil prenne la place.
Mais en ces temps troublés, il est
possible que la concurrence crée de
grosses difficultés.
Nous marquerons les coups.
Fa avant de lancer un dernier coup
de goupillon à la dépouille de Bignon,
rappelons seulement à ses admirateurs
que ses services étaient bien payés.
Appointements de ministre, de sé
nateur, cachets de missions et surtout
parts et dividendes de quelques Con-
seds d administration comme ceux-ci:
President du Conseil d’Administra
tion de T Assurance « L’Eveil Fran
çais » (en faillite en 1921);
Administrateur de la Société Cen
trale des Ferry-Boats ;
De la Société Française du Férodo;
De la Plastose;
Du groupe Franco-Suisse pour l’ex
ploitation des forêts en Tchécoslova
quie...
Et nous en ignorons.
Bignon a voté T acquittement de
l’honnête Raoul Péret. Solidarité d’af
fairiste oblige...
BREMONT.
Quant à mos camarades de chez Bréguet,
qu’ils nous permettent de leur dire que, pour
conserver ce bon résultat et arracher de nou
velles revendications, il leur faut constituer
dans 1 usine une forte section syndicale du
syndicat unitaire des Métaux ; cet exemple
de lutte prouve qu’ils en sont capables.
F. LegaGneux.
-
T ANNEE. — N 9 28ï
LE NUMERO t 40 CENTIMES.
VENDREDI 29 JANVIER 1932.
lurtmand
Organe Régional C J • « • •
du Bloc Ouvrier et Paysan UF)àX\aXÜXv
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-RQUEN
Adresser le montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90, R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s'adresser au * PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2®
étage).
JEZéjpo^ cte la RéwoMmiioÆi
Karl Liebknecht, Rosa Luxembourg, Lénine
L’a?ç»a??iqat de Luebjçqecfyti
Le dimanche 12 janvier 1919, les com
bats de Berlin sont terminés au préjudice de
la Révolution prolétarienne. La police lance
ses limiers sur la trace des vaincus.
C’est surtout aux chefs qu’on en veut,
Karl et Rosa. Dans l’après-midi du 13 jan
vier, la garde civique pénètre dans la mai
son où Karl s’est réfugié chez un ami. Ar
rêté, il est emmené en auto à l’hôtel Eden.
Après un bref interrogatoire, on décide de
le transférer à la prison de Moabit. A sa
sortie de, l’hôtel, une brute inconsciente, le
soldat Runge, le frappe à la tête avec la
crosse de son fusil. Fout sanglant, à demi
évanoui, on l’installe dans une auto : quatre
jeunes officiers, browning au poing, pren
nent place à ses côtés. 11 est dix heures du
soir. L’auto s’engage dans le Tiergarten (bois
de Boulogne berlinois).. Tout à coup, un ar
rêt : l’auto « aurait eu » une panne. Tout
le monde descend. Que se passe-t-il? Au
bout de quelques instants, Karl, la tête trouée
d’une balle, mort, est rechargé dans l’auto
qui le transporte au prochain poste de se
cours. Il y est déposé comme inconnu... Les
4 officiers assassins ont été acquittés...
L’as?s??inat de Rosa
Elle avait été arrêtée une demi-heure après
Karl et conduite également à l’hôtel Eden...
Voici le témoignage d’un soldat : il se trou
vait à l’hôtel Eden le 15 au soir. Il vit sor
tir Rosa. Devant l’hôtel, pas un civil. Quinze
à vingt militaires, officiers, aspirants, qui
entouraient l’auto. A F instant où Rosa fran
chit le seuil, la sentinelle à l’entrée leva son
fusil et asséna un coup de crosse sur Rosa,
qui tomba en arrière. La sentinelle asséna un
second coup et voulut en donner un troisiè
me ; mais déjà le corps inanimé avait été
porté dans l’auto, qui partit. A ce moment,
un soldat sauta sur l’auto, par derrière, et,
penché sur Rosa évanouie, la frappa avec un
j révolver. L’auto était à cent mètres, quand
| un coup de feu retentit... Le corps ne fut
1 retrouvé que quelques jours plus tard...
Ep pleine güerre
C’est le 2 décembre 1914, au Reichstag,
que Karl Liebknecht, seul, vola contre les
crédits de guerre, et lut la célèbre déclara
tion dont voici un extrait :
« Cette guerre, qu’aucun des peuples qui
y sont engagés n’a voulue, n’a pas éclaté
pour le bien du peuple allemand, ni d’aucun
autre peuple. Il s’agit d’une guerre impéria
liste, d’une guerre pour la domination capi
taliste sur le marché mondial, pour la domi
nation politique de territoires considérables
où prendrait pied le capital industriel et ban
caire... Par protestation contre la guerre,
contre ceux qui en portent la responsabilité,
contre ceux qui la dirigent, contre la politi
que capitaliste dont elle est sortie, contre les
fins capitalistes qu’elle poursuit., je re
pousse les crédits de guerre demandés ».
Soüs le drapeau de Lépine
Le plan quinquennal en 4 ans
Lénine nous a recommandé de profiter du
« moment de répit » survenu après la guerre
civile pour renforcer et étendre les positions
acquises pendant les journées d’octobre, pour
émanciper notre pays de la dépendance étran
gère dans le domaine technique et économi
que. Lénine a souligné que « seule la gran
de industrie mécanique, qui est capable de
réorganiser l’agriculture, peut constituer la
base matérielle du socialisme ». Lénine a
appris au parti que « seulement lorsque le
pays sera électrifié, lorsque l’industrie, l’a
griculture et les transports recevront la base
technique d’une grande industrie moderne, ce
n’est qu’alors que nous vaincrons définitive
ment ».
Ce plan stratégique, ces instructions de
LA DÉFENSE DES CHOMEURS
Ïjîi mauvaise route
Le développement du chômage dans notre
région prend des proportions considérables.
La bourgeoisie manœuvre pour enrayer
la lutte des sans-travail, pour les détourner
vers la pratique exclusive de l’aumône et
des secours en nature. Le Congrès régional
des chômeurs de Rouen a condamné de
telles méthodes. Huit cents chômeurs de
Rouen réunis en assemblée générale ont
refusé de voter une motion présentée par
les camarades minoritaires et qui tentait,
par des moyens détournés, de faire accep
ter aux chômeurs une telle conception.
No’ s pensions que de tels avertissements
devaient ramener dans une juste compréhen
sion de l’intérêt de classe les camarades qui
se trompaient.
Il n’en est malheureusement pas ainsi.
Le Repas du Chômeur de Rouen, ouvert par
la bourgeoisie, sous la poussée des masses,
est un des moyens employés par elle pour
détourner les chômeurs de la lutte pour les
12 francs accordés à tous sans aucune
exception.
Que le Comité des Chômeurs de Rouen
réclame f comme c’est son devoir, le con
trôle sur cette œuvre de la bourgeoisie,
comme sur tout ce qu’elle entreprend en
faveur des chômeurs, entièrement d’accord.
Mais entre ce contrôle pour empêcher
toute manœuvre de l’ennemi capitaliste et
la collaboration pratiquée par Engler dans
le comité du repas du chômeur de Rouen,
il y a un abîme.
Cet abîme, c’est le fossé de la lutte des
classes qu’Engler vient de franchir aux ap
plaudissements des capitalistes de Rouen.
Au lieu d’indiquer que cette initiative de
la bourgeoisie sera inopérante, que les 300
repas (dont la régularité est d’ailleurs assez
problématique) ne peuvent donner à mgn-
ger aux milliers de chômeurs de Rouen et
que les chômeurs doivent surtout lutter
pour les 12 francs par jour, l’exonération
de$ loyEVS ) deS impôR, le§ ldgis pouf teS
sans-abri, Engler fait la déclaration sui
vante ainsi résumée par la « Dépêche de
Rouen » que nous citons textuellement :
« Après avoir constaté l’intérêt que l’on
« portait aux chômeurs, il (Engler) a dé-
« claré qu’il ne rougirait jamais d’avoir
« collaboré avec des hommes généreux à
« l’égard de ceux qui peinent et qui souf-
« frent sans l’avoir voulu.
« Lui aussi espère en des jours meilleurs.
« Mais il espère aussi que la classe ouvrière
« qui aura trouvé aide et protection saura se
« souvenir de quel côté elle a trouvé ses
« défenseurs. »
Une telle déclaration sert les desseins de
la bourgeoisie contre les intérêts des tra
vailleurs.
Ainsi Engler demande de reconnaître
comme défenseurs de la classe ouvrière les
gros patrons et mercantis de Rouen et
(Métayer qui fit assommer les chômeurs par
sa police et emprisonner Rivière.
Il dit cela aux applaudissements de la
bourgeoisie, aux côtés du commissaire cen
tral. Il est approuvé par les politiciens An-
quetil — exploiteur des ouvriers des Comp
toirs Frigorifiques H. Lebossé et de la So
ciété Villette et Cie, dont il est administra
teur — et Blondel, ex-a ’mrnistrateur du
Crédit Rouennais (1923 à 1926) et actuelle
ment administrateur de trois autres socié
tés capitalistes.
Les chômeurs de Rouen et les travailleurs
du port en particulier ne seront pas dupes
des manœuvres de la bourgeoisie. Ils ne
suivront pas Engler dans la mauvaise route
où il s’est engagé et qui est celle de l’Union
sacrée.
Tout en profitant du Repas du Chômeur,
ils mèneront la lutte pour leurs revendica
tions contre la bourgeoisie responsable de
la crise et démasqueront sans faiblesse ceux
qui, directement ou indirectement, lui prê
tent leur appui.
R. Barette.
Lénine sont exécutés avec toute 1 énergie et
l’esprit de suite voulus par la classe ouvrière
de Russie et sous la direction de son Parti
et de son Comité Central. L’Uinion Soviéti
que progresse verticalement.
La question « Qui vaincra ?» a été déci
dée sans appel en notre faveur non seulement
à la ville mais aussi à la campagne. Par là,
la justesse de la thèse de Lénine qu’il est
possible d’instaurer le socialisme dans un seul
pays a été confirmée une fois de plus.
0 Provda du 9/1/32)
La paî)$ aü)ç peuple?
Le gouvernement soviétique doit immé
diatement proposer à toutes les nations belli
gérantes (c’est-à-dire simultanément à leurs
gouvernements et aux masses ouvrières et
paysannes) de conclure sur le champ la paix
générale à des conditions démocratiques, et
de conclure immédiatement un armistice.
La condition principale d’une paix démo
cratique est la renonciation aux annexions,
renonciation qui ne doit pas être comprise
dans le sens erroné que toutes puissances re
couvrent ce qu’elles ont perdu, mais dans le
seul sens juste qui est que chaque nationa
lité sans exception en Europe et dans les co
lonies, obtienne la liberté,et la possibilité de
décider elle-même si e!Ïe veut former un
Etat distinct
(LÉNINE - 26 septembre 1917)
lllISEIIIIimilIIBIIII&IIIIIISIIIIIIlIIlBIEiailllllll
EST-CE BIENTOT
LA GÜERRE?
On ne parle que de guerre, à l'atelier, au
restaurant, dans le train, à ïa boutique, dans
la rue.
D’où est sortie cette rumeur qui enfle?
Elle a été lancée par les milieux dirigeants
de la bourgeoisie, par le gouvernement?
Et pourquoi?
Afin de créer le courant favorable à l’U
nion Sacrée dont on a eu le joli spectacle à
la Chambre, non encore au vote, mais par
tous les discours, de Blum à Marin.
De quelle guerre parle-t-on? de la guerre
contre F Allemagne.
De nouveau, le moi « boche » circule.
Tous les embusqués de la dernière, tous les
profiteurs de F arrière sentent se réveiller leur
vieille haine du « boche », d’autant plus ac
tive que ces gens-là sont éloignés de « l’ac
tive ».
Ih Veulent réclamer « noire argent », fût-
ce les armes à la main... des autres.
« Notre argent »... Hé ! prolétaires de
France, faites voir les 120 milliards déjà
payés par F Allemagne ?
Les 120 milliards n ont pas coûté un sou
aux capitalistes d’outre-Rhin.
Mais ils ont contribué à la noire misère des
prolétaires allemands, frères des exploités
français.
Toujours les travailleurs qui paient, sans
distinction de nationalité.
Pendant la guerre, par les pires souffran
ces, la mutilation, F enterrement sans frais.
Et « l’arrière », la bourgeoisie, les profi
teurs, fêtaient, touchaient, jouissaient.
Après la guerre, 'les ouvriers paient les
dettes, ceux d’Allemagne, à la France, ceux
de France, à F Amérique, par F appauvrisse
ment, la misère.
Et les capitalistes palpent les dividendes,
vivent toujours la bonne vie, festoient sur la
Côte d’Azur.
Ils g...lent très fort contre T Allemand...
pour nous remettre au besoin un fusil entre
les mains encore un coup, au service de leurs
coffres-forts.
xxx
La guerre ?
Oui.
Elle vient. Les travailleurs doivent être
alertés.
Mais la guerre qui menace chaque jour da
vantage, la guerre à laquelle nous pensons
constamment parce que nous connaissons les
volontés du régime capitaliste, c’est la guerre
contre FU.R.S.S.
[Lire ta suite én 2 6 jbwige)
C.G.T.U. I.S.R.
19 e Union Régionale
Ouvriers, marins & dockers
chômeurs & non chômeurs
Pour la défense des salaires;
Pour la journée de 7 heures et
la semaine de 40 heures sans di
minution de salaire ;
Pour les 12 fr. par jour, l’exo
nération des loyers, des impôts,
les transports gratuits et des abris
aux sans-logis ;
Pour F assurance-chômage in
corporée dans les assurances so
ciales aux frais de la bourgeoisie,
Participez à la journée nationa
le du 4 Février;
Assistez en masse aux mee
tings organisés par la 19 e U. R.
A ROUEN
A 29 h. 30, Bourse du Travail
AU HAVRE
Cercle Franklin
Chez Bréguet au Havre
VICTOIRE OUVRIÈRE
Par la lutte les ouvriers font
reculer la direction
Tout près d’Harfleur la maison Bréguet
a installé une usine où l’on fabrique des hy
dravions d’un type spécial pour servir lors
de la prochaine dernière à semer la destruc
tion.
Près de 400 jeunes « métallos » sont occu
pés là-dedans et y subissent une discipline
« Made in Biribi ». Pour la moindre pecca
dille, c’est la mise à pied, quand ce n’est
pas la porte. Interdiction de fumer au tra
vail, défense de parler, de chanter ; si par
malheur, un copain « loupe » une pièce, on
l’invite à « passer le Pont 7 ». Le mouchar
dage à 1 usine et hors de l’usine est organisé
avec soin, pour tout dire, l’usine Bréguet
est 1 usine type de 1 esclavage moderne.
Aussi, n’est-il pas surprenant que le sys
tème Rowan y soit appliqué dans toute la
règle de Fart. Les ouvriers, jusqu’à ces dre-
niers temps, étaient autorisés à demander des
acomptes chaque quinzaine. Or, brusquement,
la semaine dernière, on les prévint que, doré
navant, ils n’auraient plus droit aux acomp
tes ef qu’ils 11 e seraient payés qu’à la fin
du marchandage.
Effectivement, on leur distribua les borde
reaux dans les conditions indiquées. En vertu
de ce nouveau mode de paiement, certains
ouvriers se virent généreusement octroyer
0 fr. 10, 2 fr. 50 ou autres salaires ridicules.
On juge de la colère des copains devant
tant de cynisme, principalement en cette pé
riode difficile où nombreux sont ceux dont
un ou plusieurs membres de la famille chô
ment. Pas un sou à ramener à la maison,
alors que la femme ou la mère attendent avec
impatience la paie pour payer les fournisseurs.
Les gars étaient mécontents et le lendemain
matin, lorsque le délégué du syndicat unitaire
des Métaux vint leur apporter l’assurance
qu’ils seraient appuyés par le syndicat s’ils
engageaient la lutte, tous les ouvriers présents
devant la grille approuvèrent.
Suivant les conseils apportés par le syndi
cat, les ouvriers nommèrent une délégation
avant de se mettre au boulot, appuyée par
l’ensemble du personnel, la délégation se
rendit au bureau où, d’ailleurs, elle fut évin
cée, mais les camarades, nullement découra
gés, manifestèrent par des « hou ! hou ! »
réclamant l’ouverture des vestiaires pour s’ha
biller et sortir. La Direction tenta d’intimi
der les ouvriers en menaçant de les faire sor
tir, mais rien n’y fit. Unanimement, les métal
los résistèrent, pas un seul ne flancha.
Devant cette cohésion, la Direction fut
contrainte de céder et, à 9 h. 1/4 seulement,
les ouvriers se mirent au labeur après avoir
obtenu satisfaction.
Voilà un beau mouvement dont doivent
s’inspirer les camarades métallurgistes des
autres boîtes; par Faction directe coordonnée,
les gars de chez Bréguet ont vaincu le patro
nat, c’est une victoire également pour le syn
dicat unitaire des Métaux dont les méthodes
de lutte ont été adoptées et dont l’interven
tion a été Salutaire.
SOTRE 0P1HI0H
Bon voyage!
Décidément, la bourgeoisie françai
se perd, sinon ses grands hommes, au
moins ses hommes grands.
Maginot, 1 m. 98; Bignon, I m. 99.
Le chef politique de la Seine-Infé
rieure a cassé sa pipe.
Laissons à ses amis les lamentations.
Les ouvriers n ont pas à porter le
deuil de Bignon.
Les ouvriers ne perdent rien par cet
te disparition.
Ils savent seulement que ce n est pas
ce départ qui les libérera : la bourgeoi
sie ne manque pas de serviteurs.
Bignon a joué un rôle de premier
plan.
Il fut ministre et à ce titre, passa des
marchés de navires dont le budget de
la marine marchande a le souvenir.
Il fut pendant la guerre un des
agents les plus actifs de l’impérialis
me français, faisant la liaison avec
F Angleterre et la Belgique.
C’est au. Conseil Général qu’il joua
le rôle essentiel.
Tous les élus départementaux, du
pupiste Gautier au jésuite Le Prévost
de La Moissonnière, obéissaient à ses
ordres impératifs.
Il a dirigé l’Union sacrée départe
mentale. Plus de partis, tous unis.
Toute la vie départementale, sous
l œil sévère de Bignon, se réglait de
puis longtemps par des décisions una
nimes.
Mais les électeurs n’assistaient pas
à ça.
Ils ne voyaient que la menteuse ba
taille des affiches et des réunions pu
bliques.
Dans ce sens, la mort de Bignon re
présente une perte pour la bourgeoisie
normande.
Qui le remplacera ?
Le radical Meyer?
Il a le même goût à manier la ba
guette, les mêmes ambitions.
Cet ancien membre de l’Union Ci
vique, cet assommeur d’ouvriers, ce
pourvoyeur de la prison Bonne-Nou
velle est un beau spécimen d’Union
Nationale.
Quil prenne la place.
Mais en ces temps troublés, il est
possible que la concurrence crée de
grosses difficultés.
Nous marquerons les coups.
Fa avant de lancer un dernier coup
de goupillon à la dépouille de Bignon,
rappelons seulement à ses admirateurs
que ses services étaient bien payés.
Appointements de ministre, de sé
nateur, cachets de missions et surtout
parts et dividendes de quelques Con-
seds d administration comme ceux-ci:
President du Conseil d’Administra
tion de T Assurance « L’Eveil Fran
çais » (en faillite en 1921);
Administrateur de la Société Cen
trale des Ferry-Boats ;
De la Société Française du Férodo;
De la Plastose;
Du groupe Franco-Suisse pour l’ex
ploitation des forêts en Tchécoslova
quie...
Et nous en ignorons.
Bignon a voté T acquittement de
l’honnête Raoul Péret. Solidarité d’af
fairiste oblige...
BREMONT.
Quant à mos camarades de chez Bréguet,
qu’ils nous permettent de leur dire que, pour
conserver ce bon résultat et arracher de nou
velles revendications, il leur faut constituer
dans 1 usine une forte section syndicale du
syndicat unitaire des Métaux ; cet exemple
de lutte prouve qu’ils en sont capables.
F. LegaGneux.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.52%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.52%.
- Auteurs similaires Parti communiste français Parti communiste français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti communiste français" or dc.contributor adj "Parti communiste français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4571568j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4571568j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4571568j/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4571568j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4571568j
Facebook
Twitter