Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-03-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 mars 1931 06 mars 1931
Description : 1931/03/06 (N234). 1931/03/06 (N234).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571522j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6° ANNEE. — 234.
LE ÎSÜMERO ( AO CENTIME!
VENDREDI 6 MARS 1931
îloïmaad
Organe Régional £ J ; i;
du Bloc Ouvrière! Paysan v^Munl/
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rne Damiette — ROURN — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Noire unité
et
celle d’Engler
Pendant deux jours, des militants du Parti
de tous les échelons ont discuté des problèmes
politiques actuels et des perspectives de lutte
du prolétariat.
Un des problèmes essentiels qui fut traité,
c’est l’unité syndicale. Comment réaliser l’uni
té syndicale que la masse sent nécessaire dans
la période actuelle, pour la lutte contre le
patronat et l'Etat bourgeois ?
La conférence, unanimement dans la dis
cussion, a dévoilé la manœuvre des 22, com
me étant une manœuvre de la bourgeoisie des
tinée a 1 briser le courant d’unité et la lutte du
prolétariat.
Les 22 préconisent un congrès de fusion.
Dumoulin {un des 22) affirme que le redres
sement préalable de ta C.G.T.U. s’impose.
Redressement, coup de barre à droite de
Boville.
Que veulent dire ces mots ? •
Pour Engler, Boville, Dumoulin, cela si
gnifie que la C.G.T.U. doit abandonner la
lutte de classe pour entrer dans la voie du ré
formisme.
Si ce « redressement » s’opérait, le congrès
de fusion enfanterait d’une C.G.T. de trahi
son.
Sommes-nous séparés des Engler, Ram-
bault, etc, par des questions de personnalités ?
Non. . Ces gens-là ont trahi et continuent
à trahir le prolétariat.
Engler vient de le prouver à deux reprises,
ses.
Quand les dockers de Rouen ont été dimi
nués, il n’a rien fait pour les appeler à la
lutte.
L’Union Régionale unitaire avait organisé
les chômeurs de Rouen ; 1.500 cartes ont
été distribuées. Engler vient de faire impri
mer des cartes de chômeurs et essaie de créer
un deuxième comité à Rouen.
La manœuvre est claire.
Engler ne peut pas mieux servir le pouvoir
bourgeois, en ï occurrence, la Municipalité ra
dicale-socialiste.
D’ailleurs, des faits prouvent que Métayer
et Engler sont d’accord pour briser le comité
de chômeurs que nous avons organisé.
Lundi dernier, à la permanence de la rue
Bourg-TAbbé, les flics ont déchiré les car
tes de deux chômeurs et ils les ont invités à
prendre les cartes jaunes d’Engler. Engler,
signataire du pacte des 22 est un scissionniste,
un agent de la bourgeoisie.
Aux travailleurs, à ceux qui se sont laissés
tromper par la démagogie des 22, nous leur
demandons de réfléchir sur les « méthodes »
de leurs chefs.
Nous, communistes, nous sommes pour l’uni
té syndicale dans la lutte contre le patronat et
l’Etat bourgeois.
Notre formule est élaire.
C.G.T. unique de classe^ qui sera réalisée
par la tenue d’un congrès national d’unité.
Nous voulons l’unité avec tous les ouvriers
de la base, nous voulons l’unité contre les
Engler, Rambault, etc., soutiens du patronat.
Comment, pratiquement, réaliser l’unité
syndicale comme nous la préconisons ?
La conférence du Parti a répondu avec pré
cision à cette question, et elle a indiqué com
me une nécessité urgente, que les fractions
communistes doivent nécessairement se réunir,
discuter et prendre des mesures pour l’accom
plissement des tâches pratiques suivantes :
La réalisation du congrès d’unité syndica
le doit se poursuivre au travers de l’action quo
tidienne des travailleurs en lutte contre le pa
tronat.
Il faut que les communistes fassent un tra
vail sérieux dans les syndicats réformistes, au
tonomes et chrétiens, pour organiser les grou
pes d’opposition révolutionnaires et en démas
quer les chefs qui pratiquent une politique an
tiouvrière.
Il faut réaliser le front unique à l’usine,
par la création de comités de lutte sur la base
des revendications immédiates établies avec
les ouvriers en tenant compte de leurs reven
dications les plus élémentaires.
Il faut créer dans les usines des sections
syndicales unitaires et renforcer celles qui
existent.
Avant le congrès national d’unité où les
ouvriers de la base seront représentés direc
tement, d/zs conférences locales et régionales
auront lieu.
Pour les conférences locdles, régionales
et pour le congrès national d’unité, les syndi
cats unitaires, les comités de lutte, l’assemblée
des syndiqués chrétiens, confédérés et auto
nomes, selon le mode proportionnel, enver
ront eux-mêmes leurs délégués avec voix dé
libérative.
Ainsi, sera constituée notre C.G.T. Uni
que de classe.
M. Dupont.
Engler organisa le sabotage du meeting de
la C.G.T.U., le 26 novembre dernier et dé
clara : « Tant que je serai là, pas un mili
tant de la majorité confédérale ne causera à
da Bourse ».
La 19° U.R. Unitaire, en accord avec la
C.G.T.U. organisa pour le 27 février der
nier un nouveau meeting. Environ 1.000 ou
vriers des différentes corporations parmi les
quelles un bon nombre de dockers, y assis
taient.
Dès huit heures, une centaine de camara
des sont présents et ce nombre va en augmen
tant régulièrement. Engler essaie de recom
mencer le sabotage comme au dernier mee
ting. Mais cette fois-ci, les ouvriers ne se
laissèrent pas faire et, aussitôt, plus de 200
camarades sont à la tribune.
La salle réclame Duhamel comme prési
dent, Engler refuse de s’incliner devant le
verdict. La démonstration est faite plusieurs
fois devant les ouvriers présents, qu’Engler
veut s’imposer contre la volonté de la masse.
Les dockers, employés de tramways, chemi
nots, gars du Bâtiment ont pu s’apercevoir
comment Engler comprend le respect des vo
lontés de la majorité.
A plusieurs reprises, il essaie de provoquer
la bagarre^ mais les ouvriers présents réagis
sent contre ses provocations. Pendant plus
d'unie demi-heure, ce sont les cris de : « A
bas Engler », en même temps que les cris
de : « Vive la C.G.T.U. ! et de l’Interna
tionale » c)ui s’entendent dans la salle. Riviè
re est bissé à la tribune par un groupe d’ou
vriers et cause. Bourgeois, secrétaire du Bâ
timent unitaire, réussit à couvrir le tumulte et
devient le président de séance, à la barbe du
candidat présenté par Engler.
Mon,mousseau propose qu’Engler cause jus
qu’à 10 heures, et qu’ensuite il répondrait.
Engler ne veut pas causer, et, hésitant,
confus, poussé par ses amis, il prend la pa
role sous l’ironie de la salle.
Un discours où il essaie de justifier sa po
sition prise à Dunkerque, et de son attitude
prise au moment de la diminution des salaires
des dockers de 1 fr. par jour. Les auditeurs
Monmonssea xz
à h Bourse du Travail de Rouen
se tordent quand il déclare : « Je suis et
resterai un homme, sérieux ».
Le reste de son discours fut pour justifier
la plateforme des 22 sur l’unité syndicale et
il termina en déclarant que : « La raison fini
rait par triompher ». Oui, la raison a triom
phé à ce meeting, mais non la position d’En
gler, et les ouvriers présents ont pu s’aperce
voir de quel côté étaient les véritables défen
seurs du prolétariat.
Monmousseau arrive à la tribune applaudi
par la salle. Il peut démontrer l’attitude dé
magogique d’Engler, et sa position confusio-
niste avec son mot d’ordre : « A mauvaise
paye, mauvais rendement », qui, en fait,
n’est que l’acceptation de la diminution des
salaires.
Il montre quelle est la position de la C.G.
TU. dans les luttes actuelles, et que c’est
vers la préparation de la grève nationale des
dockers que toute l’action doit être envisagée,
seul moyen de battre le patronat. Il explique
que la C.G.T.U. a toujours été pour l’Unité
syndicale et en est encore partisante, mais
non sur la plateforme démagogique des 22
avec les chefs, mais l’unité à la base et pour
la convocation d’un congrès d’unité pour une
C.G.T. unique de classe.
C’est sous les applaudissements de la ma
jorité de la salle que Monmousseau termine
son exposé en appelant les ouvriers et ouvriè
res à la lutte pour de meilleures conditions
de vie et de travail.
Les dockers et ouvriers qui étaient encore
hésitants, sont maintenant rassemblés autour
du programme de la C.G.T .U.
Les ouvriers, malgré Engler et son attitude
provocante, ont conquis le droit de parole à
la Bourse, et lui ont montré qu’ils sont pour
une véritable démocratie syndicale.
Que tous, à l’usine, aux chantiers, sur le
port, travaillent activement à démasquer l’at
titude démagogique des Engler et autres, à
expliquer la position de la C.G. TU. dans
la situation présente et à renforcer nos organi
sations syndicales.
Une quête, faite au profit des grévistes du
Havre, rapporte 1 16 francs.
P. Lemarchand.
Par i’Âction des Travailleurs
les cinq mutins de Galvi
sont acquittés
Le Conseil de guerre de Toulon, sous la
pression des travailleurs, vient d’acquitter les
mutins de Calvi.
De nombreux travailleurs connaissent la vie
infernale, le régime atroce des bagnes mili
taires et des sections spéciales où des jeunes
travailleurs honnêtes sont jetés pour des an
nées par des brutes galonnées.
Les mutins de Calvi sont allés au Conseil
de guerre. Là, ils ont crié leurs souffrances
et leur haine du régime qui mous écrase.
Ils ont fait appel au prolétariat, à notre
Parti, au Secours Rouge International.
Leur appel a été entendu.
La risposte du prolétariat a été vigoureuse.
Pendant la durée du procès, 1 oulon a été
en état de siège.
Mouchards et gardes mobiles sillonnaient
les rues de la ville.
Nos camarades Marty, Rouffianges et Cou-
theillas, furent en butt.e aux provocations.
Ces camarades ne pouvant pas faire un pas
dans la ville sans être accompagnés, cha
cun par 5 ou 6 flics.
Un meeting fut organisé par nos camarades,
il fut interdit.
Les ouvriers de l’arsenal de Foulon se
heurtèrent à la police qui les empêcha de
rentrer dans la salle. Mais les travailleurs
toulonnais se groupèrent et allèrent à la Bour
se du Travail où le meeting eut lieu.
La police fut incapable de contenir la co
lère des ouvriers.
Il faut souligner ici, le fait scandaleux de
l’arrestation de Marty.
Le gouvernement comptait ainsi couper
court à l’agitation qui régnait en ville. Mais,
quelques instants après, sous la pression des
ouvriers de l’arsenal, Marty fut relâché.
Les chefs socialistes et autres, Ligue des
Droits de l’Homme, vanteront sûrement la
justice et l’intégrité du Conseil de guerre.
Mais il .est certain que, seule, la lutte des
travailleurs, l’agitation faite autour du procès
par notre Parti, ont fait reculer le Conseil de
guerre
Voilà un bel exemple de lutte contre la
répression, qui prouve que les travailleurs sont
capables d’arracher les leurs aux griffes de
la justice bourgeoise.
Quand on est Pupiste...
Et qu’on s'appelle Paillard dit Paul Mé-
rat :
On dirige une sorte de Club du Faubourg
où vient palabrer la fine fleur de la réac
tion ;
On y fait venir le Blondel du Crédit
Rouennais et des retraites. pour les Morts,
comme par hasard concurrent de cet autre
pupiste Gautier;
On y fait venir le Ségai qui ayait déjà
parlé pour les caloiins au cinéma Beauvoi-
sine qui débite les pires inepties sur la
Russie soviétique;
Cn y fait venir le trop célèbre prince Ca-
litzine qui travaille dans la contre-révolu
tion blanche contre l’U.R.S.S.;
On y donne lecture d’uns lettre élogieuse
et amicale de Monseigneur Dubois de Mi
rabelle:
On n’est pas syndiqué;
On a été exclu du syndicat pour non paie
ment des cotisations;
On a droit à tous les éloges du « Jour
nal de Rouen »;
On dispose à volonté de la salle de la So
ciété industrielle;
Etc., etc-, etc...
Voilà pour le littéraire (à défaut de litté
rateur) Paul Mérat-Rail lard, nouvelle re
crue du P. U. P., Parti de l’Unité avec le
Préfet, Blondel, Galitzine et Dubois de Mi
rabelle.
Paillard est membre d? la Commission
Exécutive Fédérale??!!
Voilà le grand Parti en marche, la « tê
te » à Rouen, les « pieds » à Oissel... et un
corps que Dieu ne lui a pas encore donné,
nonobstant les prières de Monseigneur.
APRES LE PROCES DE TOULON
— Les cinq copains sont acquittés!
— Bravo!... quelle claque pour la clique des
chaouchs et de leurs pourvoyeurs, les galonnés !
Sur le dos des Anciens Combattants
L’Affaire Valentino
Il a été mené grand bruit, tant dans la
presse des organisations bourgeoises qu’à
la tribune de la Chambre sur cette affaire.
Si peu intéressante qu’ells puisse être en
elle-même, elle a levé un coin du voile qui
cachait tout le sale trafic du ministère clés
Pensions.
Des députés de plusieurs partis ont dé
noncé Valentino, directeur du service du
contentieux au Ministère des Pensions, du
plus important service.
Le « Journal'des Mutilés et Réformés »
a accusé Valentino d’une série de crimes,
entre autres cle la mort de nombreux gazés
et tuberculeux.
11 y a dans ce beau tapage des opérations
de chantage, des petites haines de bour
geois, des concurrences d’arrivistes, des
jalousies personnelles.
L’accusateur du « Journal des Mutilés »
attaque Valentino, mais il n’apporte pas cle
faits précis. Ce n’est pas qu’il n’en connais
se point : mais il redoute d’étaler tout le
scandale, et il craint les représailles.
En vérité, les A. C. ont été tant leurrés
depuis 12 ans qu’ils en sont excédés.
Les A. C. sont mécontents et ne s’en ca
chent pas.
Le scandale, pour nous, n’est pas le scan
dale Valentino.
C’est le scandale du Ministère des Pen
sions, le scandale d’un gouvernement qui
s’emploie à réduire par tous les moyens la
dette qu’il affiche envers les anciens com
battants.
C’est le scandale d’une bourgeoisie qui se
fefuse à tout sacrifice, même pour ceux qui,
car force, sont aljés à la guerre défendre les
privilèges des capitalistes.
Quant au fonctionnement des services du
Ministère des Pensions, il y a beau temps
que l’A.R.A.C. a dénoncé cela, dans un
temps où elle était seule à le faire.
Et quant au Valentino, nous le connais
sons bien dans la région, nous savons quel
aventurier il est et il a été, avant de s’en
richir aux dépens des victimes de la guerre,
dans la grasse sinécure du Ministère des
Pensions.
Les vieux militants havrais se souvien
nent sûrement du Valentino, maire radical-
socialiste de Graville-Sainte-Honorine.
Il n’en est pas parti dans de très bonne
conditions, raconte-t-on.
Ce n’sst pas nous qui .serons étonnés
qu’il se soit arrangé pour së faire accorder
une pension à 65 %.
Le Monsieur était peut-être très recom
mandable pour la bourgeoisie qui l’a casé
au Ministère des Pensions.
Toutefois, notre' conviction est que ’a
situation serait exactement la même si un
autre homme s’était trouvé à la place de
Valentino.
L’exploitation éhontée des victimes cle Li
guerre, c’est sûrement le moyen d’existen
ce d’un Valentino. Pas de lui tout seul!
C’est avant tout le fait du régime tout en
tier.
Nous en donnerons les preuves
A. COSTENTIN, de l’A.R.A.C.
Notre concours
d’Àbonnements
-o:c
Notre ami Vimart tient toujours par un
bout l’ APPAREIL DE T. S. F. avec ses 210
mois.
Mais il a un sérieux concurrent dans le
camarade Larcher, de Pont-Authou, qui ar
rive à 132 mois. Que Vimart ne s’endorme
pas, car ce concurrent pourrait lui faire lâcher
’j prise.
Un autre encore est dangereux ; c’est le
camarade Benoist, d’Infreville, qui a 114
mois.
Deux autres camarades qui se sont mis
tard à la besogne avancent rapidement. Ce
sont les camarades James, de Monthaure,
avec 99 mois, et Meurant, de Vernon, avec
84 mois. ,
Lequel des deux dépassera l’autre?
Dans l’Eure, la compétition s’élargit; les
résultats obtenus par Vimart à Louviers en
couragent de nouveaux camarades.
Et c’est très bien ainsi pour le dévelop
pement de notre « Prolétaire » dans ce dé
partement.
Il n’en est pas de même dans la Seine-
Inférieure. A part notre camarade Rose
BriÈRE, au Havre, qui atteint 45 MOIS, nous
n’aVons que des promesses.
Allons, les gars de la Seine-Inférieure,
de Rouen, du Havre, de Dieppe, vous lais
serez-vous gratter tous les prix de la campa
gne d’abonnements par les copains de l’Eu
re?
Qui va_ essayer de dépasser Rose Brière?
L’objectif n’est pas formidable à atteindre.
★
★ ★
Lecteurs et amis, tous au travail !
Pour trouver 1.000 abonnés nouveaux au
cours de notre campagne.
Le 25 Février
La Journée Internationale de lutte contre
le chômage a été marquée par des démonstra
tions puissantes et de véritables batailles avec
les forces de police.
En Allemagne, les chômeurs qui n’en sont
pas à la première bataille pour la bouchée de
pain, ont tenu la rue. Les policiers ont tiré,
des chômeurs ont été tués et blessés.
Dans les pays balkaniques, malgré un ren
forcement de la t.erreur, les chômeurs se sont
rassemblés et ont manifesté.
En Angleterre, sur différents points du
pays, les meetings et démonstrations organisés
ont groupé des milliers de chômeurs.
En Autriche, en Espagne, en Suède, la
Journée de lutte contre le chômage a été mar
quée par des milliers de sans travail qui ont
tenu tête à la police.
Au cours de la préparation à cette journée
de lutte, la bourgeoisie internationale a ma
nœuvre de toutes façons pour en empêcher la
réussite.
Elle fut aidée en cela par ses valets habi
tuels, appareil policier, socialistes et réformis
tes de fout crin.
Elle utilisa la terreur, les fusillades et aus
si la démagogie.
En b rance, le 24, à la Chambre, les dé
putés de droite et de gauche se livrèrent à une
odieuse démagogie votant contre le gouver
nement 100 millions en faveur des chômeurs,
mais ne changeant en rien les dispositions pour
que les chômeurs touchent.
Cette manœuvre n’empêcha pas qu’à Paris
et dans le Nord principalement, des milliers
de travailleurs chômeurs et non chômeurs ma
nifestent sur les mots d’ordre de lutte du
Parti.
Le ministre Laval fit couper les lignes té
léphoniques de VHumanité pour l’empêcher
d avoir la liaison avec ses correspondants.
Dans notre région, au Havre, le meeting
organisé réunit un millier de travailleurs. A
Rouen, un rassemblement avait été prévu au
pont Boieldieu. Quelques centaines de tra
vailleurs s’y rassemblèrent, c’est alors que
les forces de police qui avaient été mobili
sées par Métayer et le Préfet dispersèrent
les camarades qui se formaient par petits
groupes.
Les manifestants se replièrent sur la Mai
son du Peuple et le camarade Rivière tira
les conclusions de cette journée.
Le 25 février, c était une étape vers des
luttes plus larges, vers un P r mai de combat.
Aussi nous devons utiliser les côtés posi
tifs de cette journée, de sa préparation et les
côtés négatifs pour rassembler sur nos mots
d ordre de lutte tous les travailleurs de notre
région et manifester en masse le 1 er mai pro
chain.
NOTRE OPINION
Nous voulons apprendre une bonne
nouvelle à nos amis lecteurs.
Un pisse-copie du « Journal de
Rouen » vient de découvrir que la clas
se ouvrière a bénéficié plus que les
autres classes du progrès capitaliste.
Il faut, ajoute-t-il, non pas transfor
mer la société, mais laisser le capita
lisme se développer librement.
Puis il fait un parallèle entre les es
claves de l’empire romain et le salarié
des grands bagnes industriels de nos
jours.
La situation de l’ouvrier est meil
leure, ajoute-t-il.
La richesse est devenue plus fécon
de, plus démocratique.
On ne peut mentir plus effronté
ment.
Quels bénéfices les travailleurs ont
tiré du « progrès » capitaliste ?
De longues journées de travail dans
des usines presque toujours malsaines.
Des salaires de plus en plus miséra
bles.
Des habitations insalubres.
Le chômage comme celui qui en ce
moment frappe des centaines de mil
liers d’ouvriers.
Et puis la guerre comme celle de
14-18, où. seuls les travailleurs laissent
leur peau, pour le seul profit des ca
pitalistes.
Sans compter les mutilés du travail
qui crèvent de misère avec une misé
rable pension, et le vieil ouvrier qui,
chassé de toutes les usines, va crever
à l’hôpital ou au coin d’une porte co
chère.
Les revenus ont augmenté? Oui,
pour les pillards de Vépargne.
Pour les grandes banques.
Pour les actionnaires anonymes des
bagnes et pour leurs Valets les gouver
nants, les jourmdeux.
C’est ceux-là les jouisseurs.
Ceux qui mènent une vie inutile de
débauche.
Nice, Monaco, Biarritz, Deauville,
etc. A la roulette ils perdent des mil
liers de francs que suent leurs escla
ves .
Tantôt à la montagne, tantôt à la
mer.
Ils Vont se refaire la santé après la
noce crapuleuse dans les bordels à
millionnaires.
C’est ceux-là les jouisseurs, et non
pas les travailleurs qui crèvent de mi
sère.
Mais la société capitaliste est ébran
lée dans sa base.
Les travailleurs français feront com
me nos camarades russes; par la lutte
révolutionnaire, ils balaieront ceux qui
jouissent de leur misère.
Alors, à leur tour, tous en commun,
ils jouiront de leur travail.
BREMONT
Métayer, radical-fasciste
Il veut empêcher notre “ Prolétaire ”
d’assister à la séance publique du
Conseil Municipal
On verra par ailleurs comment Métayer a interdit
aux chômeurs rouennais l’accès de la salle des
délibérations du Conseil Municipal.
Le Maire de Rouen donne sa mesure. Il refuse
de créer la caisse de chômage. Et il mobilise la
police pour garder close la salle où délibèrent
« publiquement » les élus.
Métayer n’a pas besoin d’ouvriers, ni dans son
Conseil, ni pour écouter les discussions.
Metayer s asseoit sur le Code bourgeois que son
métier lui a fait connaître.
Il n aurait pas ainsi violé la loi contre des bour
geois. Car ces derniers eussent mis en mouvement
l’appareil judiciaire.
Et Métayer avait alors droit à la révocation pour
empecher les citoyens d’assister aux séances publi
ques de Conseil.
Mais avec des ouvriers, à quoi bon se gêner?
Métayer a poussé le procédé dictatorial- plus loin
encore.
11 a voulu interdire à notre « Prolétaire Nor
mand » d assister à la séance du 26.
Etant 1 un des correspondants locaux de notre
journal, je me préparais à entrer à l’Hôtel de Ville
pour y prendre des notes.
Avant d’en avoir franchi le seuil, un commis
saire de police et une trentaine de policiers me
barrèrent le passage.
L’aimable commissaire m’interpella violemment,
me demanda où j’allais, puis me déclara que je
n’entrerais pas, me donna l’ordre de m’en aller, me
criant furieusement que j’étais à la tête d’une bande,
d’énergumènes (j’étais seul avec en face de moi
une bande d’éner...giques représentants de l’auto
rité !), que je venais pour faire du chahut, troubler \
le Conseil, etc... |
Je protestai vivement, affirmant mon droit d’assis
ter à la seançe, d autant plus que j’y venais pour
le « Prolétaire ».
Rien à faire. •
Le Commissaire m’affirmant que la salle était
pleine, qu il n y avait plus de place (sic), je deman
dai à m en rendre compte par moi-même, ce qui me
fut interdit.
A ce moment, la salle renfermait 7 personnes!!
On peut être Commissaire et mentir effrontément.
XXX
Au lieu de partir, je restai à la porte avec l’inten
tion de faire passer là une soirée à ces Messieurs.
Cela ne faisait pas leur affaire, d’autant plus que
des clients, non indésirables, ceux-là, pouvaient se
présenter. Et moi les suivre !
Le Commissaire revint me trouver, me demandant
de lui promettre de ne pas faire de bruit dans la
salle ! !
Naturellement, je lui répondis que je n’avais rien
à lui promettre; la séance étant publique, j’avais le
droit d’y assister aussi bien que n’importe qui, sans
permission de personne.
Embarrassé, le Commissaire recula.
Je pus enfin entrer, ces Messieurs sentant le ridi
cule de garder l’entrée contre moi jusqu’à minuit.
Mais dans la salle, 1 électeur que je suis devait
jouir d’une faveur toute particulière.
Jusqu à minuit, j ai été gardé de près par le
même Commissaire et une dizaine de personnages
très reconnaissables.
MM. les élus, s'inquiétant de cet auditoire insolite,
se demandaient quel dangereux terroriste se trouvait
là.
Une si belle compagnie m’encouragea à rester
jusqu’à la fin et à savourer entièrement la littérature
de Poissonnerie en faveur dans notre Conseil Muni
cipal rouennais.
J’ai rendu leur liberté à nos policiers sur le coup
de minuit !
On tâchera que ces gens-là devient’-r.-.l assidus
au Conseil !
Ils fourniront la galerie qui y manque un ueu trop.
Et la Dépêche de Roueri pourra dire enc. re qu’un
LE ÎSÜMERO ( AO CENTIME!
VENDREDI 6 MARS 1931
îloïmaad
Organe Régional £ J ; i;
du Bloc Ouvrière! Paysan v^Munl/
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
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Six mois 10 francs
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16, Rne Damiette — ROURN — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Noire unité
et
celle d’Engler
Pendant deux jours, des militants du Parti
de tous les échelons ont discuté des problèmes
politiques actuels et des perspectives de lutte
du prolétariat.
Un des problèmes essentiels qui fut traité,
c’est l’unité syndicale. Comment réaliser l’uni
té syndicale que la masse sent nécessaire dans
la période actuelle, pour la lutte contre le
patronat et l'Etat bourgeois ?
La conférence, unanimement dans la dis
cussion, a dévoilé la manœuvre des 22, com
me étant une manœuvre de la bourgeoisie des
tinée a 1 briser le courant d’unité et la lutte du
prolétariat.
Les 22 préconisent un congrès de fusion.
Dumoulin {un des 22) affirme que le redres
sement préalable de ta C.G.T.U. s’impose.
Redressement, coup de barre à droite de
Boville.
Que veulent dire ces mots ? •
Pour Engler, Boville, Dumoulin, cela si
gnifie que la C.G.T.U. doit abandonner la
lutte de classe pour entrer dans la voie du ré
formisme.
Si ce « redressement » s’opérait, le congrès
de fusion enfanterait d’une C.G.T. de trahi
son.
Sommes-nous séparés des Engler, Ram-
bault, etc, par des questions de personnalités ?
Non. . Ces gens-là ont trahi et continuent
à trahir le prolétariat.
Engler vient de le prouver à deux reprises,
ses.
Quand les dockers de Rouen ont été dimi
nués, il n’a rien fait pour les appeler à la
lutte.
L’Union Régionale unitaire avait organisé
les chômeurs de Rouen ; 1.500 cartes ont
été distribuées. Engler vient de faire impri
mer des cartes de chômeurs et essaie de créer
un deuxième comité à Rouen.
La manœuvre est claire.
Engler ne peut pas mieux servir le pouvoir
bourgeois, en ï occurrence, la Municipalité ra
dicale-socialiste.
D’ailleurs, des faits prouvent que Métayer
et Engler sont d’accord pour briser le comité
de chômeurs que nous avons organisé.
Lundi dernier, à la permanence de la rue
Bourg-TAbbé, les flics ont déchiré les car
tes de deux chômeurs et ils les ont invités à
prendre les cartes jaunes d’Engler. Engler,
signataire du pacte des 22 est un scissionniste,
un agent de la bourgeoisie.
Aux travailleurs, à ceux qui se sont laissés
tromper par la démagogie des 22, nous leur
demandons de réfléchir sur les « méthodes »
de leurs chefs.
Nous, communistes, nous sommes pour l’uni
té syndicale dans la lutte contre le patronat et
l’Etat bourgeois.
Notre formule est élaire.
C.G.T. unique de classe^ qui sera réalisée
par la tenue d’un congrès national d’unité.
Nous voulons l’unité avec tous les ouvriers
de la base, nous voulons l’unité contre les
Engler, Rambault, etc., soutiens du patronat.
Comment, pratiquement, réaliser l’unité
syndicale comme nous la préconisons ?
La conférence du Parti a répondu avec pré
cision à cette question, et elle a indiqué com
me une nécessité urgente, que les fractions
communistes doivent nécessairement se réunir,
discuter et prendre des mesures pour l’accom
plissement des tâches pratiques suivantes :
La réalisation du congrès d’unité syndica
le doit se poursuivre au travers de l’action quo
tidienne des travailleurs en lutte contre le pa
tronat.
Il faut que les communistes fassent un tra
vail sérieux dans les syndicats réformistes, au
tonomes et chrétiens, pour organiser les grou
pes d’opposition révolutionnaires et en démas
quer les chefs qui pratiquent une politique an
tiouvrière.
Il faut réaliser le front unique à l’usine,
par la création de comités de lutte sur la base
des revendications immédiates établies avec
les ouvriers en tenant compte de leurs reven
dications les plus élémentaires.
Il faut créer dans les usines des sections
syndicales unitaires et renforcer celles qui
existent.
Avant le congrès national d’unité où les
ouvriers de la base seront représentés direc
tement, d/zs conférences locales et régionales
auront lieu.
Pour les conférences locdles, régionales
et pour le congrès national d’unité, les syndi
cats unitaires, les comités de lutte, l’assemblée
des syndiqués chrétiens, confédérés et auto
nomes, selon le mode proportionnel, enver
ront eux-mêmes leurs délégués avec voix dé
libérative.
Ainsi, sera constituée notre C.G.T. Uni
que de classe.
M. Dupont.
Engler organisa le sabotage du meeting de
la C.G.T.U., le 26 novembre dernier et dé
clara : « Tant que je serai là, pas un mili
tant de la majorité confédérale ne causera à
da Bourse ».
La 19° U.R. Unitaire, en accord avec la
C.G.T.U. organisa pour le 27 février der
nier un nouveau meeting. Environ 1.000 ou
vriers des différentes corporations parmi les
quelles un bon nombre de dockers, y assis
taient.
Dès huit heures, une centaine de camara
des sont présents et ce nombre va en augmen
tant régulièrement. Engler essaie de recom
mencer le sabotage comme au dernier mee
ting. Mais cette fois-ci, les ouvriers ne se
laissèrent pas faire et, aussitôt, plus de 200
camarades sont à la tribune.
La salle réclame Duhamel comme prési
dent, Engler refuse de s’incliner devant le
verdict. La démonstration est faite plusieurs
fois devant les ouvriers présents, qu’Engler
veut s’imposer contre la volonté de la masse.
Les dockers, employés de tramways, chemi
nots, gars du Bâtiment ont pu s’apercevoir
comment Engler comprend le respect des vo
lontés de la majorité.
A plusieurs reprises, il essaie de provoquer
la bagarre^ mais les ouvriers présents réagis
sent contre ses provocations. Pendant plus
d'unie demi-heure, ce sont les cris de : « A
bas Engler », en même temps que les cris
de : « Vive la C.G.T.U. ! et de l’Interna
tionale » c)ui s’entendent dans la salle. Riviè
re est bissé à la tribune par un groupe d’ou
vriers et cause. Bourgeois, secrétaire du Bâ
timent unitaire, réussit à couvrir le tumulte et
devient le président de séance, à la barbe du
candidat présenté par Engler.
Mon,mousseau propose qu’Engler cause jus
qu’à 10 heures, et qu’ensuite il répondrait.
Engler ne veut pas causer, et, hésitant,
confus, poussé par ses amis, il prend la pa
role sous l’ironie de la salle.
Un discours où il essaie de justifier sa po
sition prise à Dunkerque, et de son attitude
prise au moment de la diminution des salaires
des dockers de 1 fr. par jour. Les auditeurs
Monmonssea xz
à h Bourse du Travail de Rouen
se tordent quand il déclare : « Je suis et
resterai un homme, sérieux ».
Le reste de son discours fut pour justifier
la plateforme des 22 sur l’unité syndicale et
il termina en déclarant que : « La raison fini
rait par triompher ». Oui, la raison a triom
phé à ce meeting, mais non la position d’En
gler, et les ouvriers présents ont pu s’aperce
voir de quel côté étaient les véritables défen
seurs du prolétariat.
Monmousseau arrive à la tribune applaudi
par la salle. Il peut démontrer l’attitude dé
magogique d’Engler, et sa position confusio-
niste avec son mot d’ordre : « A mauvaise
paye, mauvais rendement », qui, en fait,
n’est que l’acceptation de la diminution des
salaires.
Il montre quelle est la position de la C.G.
TU. dans les luttes actuelles, et que c’est
vers la préparation de la grève nationale des
dockers que toute l’action doit être envisagée,
seul moyen de battre le patronat. Il explique
que la C.G.T.U. a toujours été pour l’Unité
syndicale et en est encore partisante, mais
non sur la plateforme démagogique des 22
avec les chefs, mais l’unité à la base et pour
la convocation d’un congrès d’unité pour une
C.G.T. unique de classe.
C’est sous les applaudissements de la ma
jorité de la salle que Monmousseau termine
son exposé en appelant les ouvriers et ouvriè
res à la lutte pour de meilleures conditions
de vie et de travail.
Les dockers et ouvriers qui étaient encore
hésitants, sont maintenant rassemblés autour
du programme de la C.G.T .U.
Les ouvriers, malgré Engler et son attitude
provocante, ont conquis le droit de parole à
la Bourse, et lui ont montré qu’ils sont pour
une véritable démocratie syndicale.
Que tous, à l’usine, aux chantiers, sur le
port, travaillent activement à démasquer l’at
titude démagogique des Engler et autres, à
expliquer la position de la C.G. TU. dans
la situation présente et à renforcer nos organi
sations syndicales.
Une quête, faite au profit des grévistes du
Havre, rapporte 1 16 francs.
P. Lemarchand.
Par i’Âction des Travailleurs
les cinq mutins de Galvi
sont acquittés
Le Conseil de guerre de Toulon, sous la
pression des travailleurs, vient d’acquitter les
mutins de Calvi.
De nombreux travailleurs connaissent la vie
infernale, le régime atroce des bagnes mili
taires et des sections spéciales où des jeunes
travailleurs honnêtes sont jetés pour des an
nées par des brutes galonnées.
Les mutins de Calvi sont allés au Conseil
de guerre. Là, ils ont crié leurs souffrances
et leur haine du régime qui mous écrase.
Ils ont fait appel au prolétariat, à notre
Parti, au Secours Rouge International.
Leur appel a été entendu.
La risposte du prolétariat a été vigoureuse.
Pendant la durée du procès, 1 oulon a été
en état de siège.
Mouchards et gardes mobiles sillonnaient
les rues de la ville.
Nos camarades Marty, Rouffianges et Cou-
theillas, furent en butt.e aux provocations.
Ces camarades ne pouvant pas faire un pas
dans la ville sans être accompagnés, cha
cun par 5 ou 6 flics.
Un meeting fut organisé par nos camarades,
il fut interdit.
Les ouvriers de l’arsenal de Foulon se
heurtèrent à la police qui les empêcha de
rentrer dans la salle. Mais les travailleurs
toulonnais se groupèrent et allèrent à la Bour
se du Travail où le meeting eut lieu.
La police fut incapable de contenir la co
lère des ouvriers.
Il faut souligner ici, le fait scandaleux de
l’arrestation de Marty.
Le gouvernement comptait ainsi couper
court à l’agitation qui régnait en ville. Mais,
quelques instants après, sous la pression des
ouvriers de l’arsenal, Marty fut relâché.
Les chefs socialistes et autres, Ligue des
Droits de l’Homme, vanteront sûrement la
justice et l’intégrité du Conseil de guerre.
Mais il .est certain que, seule, la lutte des
travailleurs, l’agitation faite autour du procès
par notre Parti, ont fait reculer le Conseil de
guerre
Voilà un bel exemple de lutte contre la
répression, qui prouve que les travailleurs sont
capables d’arracher les leurs aux griffes de
la justice bourgeoise.
Quand on est Pupiste...
Et qu’on s'appelle Paillard dit Paul Mé-
rat :
On dirige une sorte de Club du Faubourg
où vient palabrer la fine fleur de la réac
tion ;
On y fait venir le Blondel du Crédit
Rouennais et des retraites. pour les Morts,
comme par hasard concurrent de cet autre
pupiste Gautier;
On y fait venir le Ségai qui ayait déjà
parlé pour les caloiins au cinéma Beauvoi-
sine qui débite les pires inepties sur la
Russie soviétique;
Cn y fait venir le trop célèbre prince Ca-
litzine qui travaille dans la contre-révolu
tion blanche contre l’U.R.S.S.;
On y donne lecture d’uns lettre élogieuse
et amicale de Monseigneur Dubois de Mi
rabelle:
On n’est pas syndiqué;
On a été exclu du syndicat pour non paie
ment des cotisations;
On a droit à tous les éloges du « Jour
nal de Rouen »;
On dispose à volonté de la salle de la So
ciété industrielle;
Etc., etc-, etc...
Voilà pour le littéraire (à défaut de litté
rateur) Paul Mérat-Rail lard, nouvelle re
crue du P. U. P., Parti de l’Unité avec le
Préfet, Blondel, Galitzine et Dubois de Mi
rabelle.
Paillard est membre d? la Commission
Exécutive Fédérale??!!
Voilà le grand Parti en marche, la « tê
te » à Rouen, les « pieds » à Oissel... et un
corps que Dieu ne lui a pas encore donné,
nonobstant les prières de Monseigneur.
APRES LE PROCES DE TOULON
— Les cinq copains sont acquittés!
— Bravo!... quelle claque pour la clique des
chaouchs et de leurs pourvoyeurs, les galonnés !
Sur le dos des Anciens Combattants
L’Affaire Valentino
Il a été mené grand bruit, tant dans la
presse des organisations bourgeoises qu’à
la tribune de la Chambre sur cette affaire.
Si peu intéressante qu’ells puisse être en
elle-même, elle a levé un coin du voile qui
cachait tout le sale trafic du ministère clés
Pensions.
Des députés de plusieurs partis ont dé
noncé Valentino, directeur du service du
contentieux au Ministère des Pensions, du
plus important service.
Le « Journal'des Mutilés et Réformés »
a accusé Valentino d’une série de crimes,
entre autres cle la mort de nombreux gazés
et tuberculeux.
11 y a dans ce beau tapage des opérations
de chantage, des petites haines de bour
geois, des concurrences d’arrivistes, des
jalousies personnelles.
L’accusateur du « Journal des Mutilés »
attaque Valentino, mais il n’apporte pas cle
faits précis. Ce n’est pas qu’il n’en connais
se point : mais il redoute d’étaler tout le
scandale, et il craint les représailles.
En vérité, les A. C. ont été tant leurrés
depuis 12 ans qu’ils en sont excédés.
Les A. C. sont mécontents et ne s’en ca
chent pas.
Le scandale, pour nous, n’est pas le scan
dale Valentino.
C’est le scandale du Ministère des Pen
sions, le scandale d’un gouvernement qui
s’emploie à réduire par tous les moyens la
dette qu’il affiche envers les anciens com
battants.
C’est le scandale d’une bourgeoisie qui se
fefuse à tout sacrifice, même pour ceux qui,
car force, sont aljés à la guerre défendre les
privilèges des capitalistes.
Quant au fonctionnement des services du
Ministère des Pensions, il y a beau temps
que l’A.R.A.C. a dénoncé cela, dans un
temps où elle était seule à le faire.
Et quant au Valentino, nous le connais
sons bien dans la région, nous savons quel
aventurier il est et il a été, avant de s’en
richir aux dépens des victimes de la guerre,
dans la grasse sinécure du Ministère des
Pensions.
Les vieux militants havrais se souvien
nent sûrement du Valentino, maire radical-
socialiste de Graville-Sainte-Honorine.
Il n’en est pas parti dans de très bonne
conditions, raconte-t-on.
Ce n’sst pas nous qui .serons étonnés
qu’il se soit arrangé pour së faire accorder
une pension à 65 %.
Le Monsieur était peut-être très recom
mandable pour la bourgeoisie qui l’a casé
au Ministère des Pensions.
Toutefois, notre' conviction est que ’a
situation serait exactement la même si un
autre homme s’était trouvé à la place de
Valentino.
L’exploitation éhontée des victimes cle Li
guerre, c’est sûrement le moyen d’existen
ce d’un Valentino. Pas de lui tout seul!
C’est avant tout le fait du régime tout en
tier.
Nous en donnerons les preuves
A. COSTENTIN, de l’A.R.A.C.
Notre concours
d’Àbonnements
-o:c
Notre ami Vimart tient toujours par un
bout l’ APPAREIL DE T. S. F. avec ses 210
mois.
Mais il a un sérieux concurrent dans le
camarade Larcher, de Pont-Authou, qui ar
rive à 132 mois. Que Vimart ne s’endorme
pas, car ce concurrent pourrait lui faire lâcher
’j prise.
Un autre encore est dangereux ; c’est le
camarade Benoist, d’Infreville, qui a 114
mois.
Deux autres camarades qui se sont mis
tard à la besogne avancent rapidement. Ce
sont les camarades James, de Monthaure,
avec 99 mois, et Meurant, de Vernon, avec
84 mois. ,
Lequel des deux dépassera l’autre?
Dans l’Eure, la compétition s’élargit; les
résultats obtenus par Vimart à Louviers en
couragent de nouveaux camarades.
Et c’est très bien ainsi pour le dévelop
pement de notre « Prolétaire » dans ce dé
partement.
Il n’en est pas de même dans la Seine-
Inférieure. A part notre camarade Rose
BriÈRE, au Havre, qui atteint 45 MOIS, nous
n’aVons que des promesses.
Allons, les gars de la Seine-Inférieure,
de Rouen, du Havre, de Dieppe, vous lais
serez-vous gratter tous les prix de la campa
gne d’abonnements par les copains de l’Eu
re?
Qui va_ essayer de dépasser Rose Brière?
L’objectif n’est pas formidable à atteindre.
★
★ ★
Lecteurs et amis, tous au travail !
Pour trouver 1.000 abonnés nouveaux au
cours de notre campagne.
Le 25 Février
La Journée Internationale de lutte contre
le chômage a été marquée par des démonstra
tions puissantes et de véritables batailles avec
les forces de police.
En Allemagne, les chômeurs qui n’en sont
pas à la première bataille pour la bouchée de
pain, ont tenu la rue. Les policiers ont tiré,
des chômeurs ont été tués et blessés.
Dans les pays balkaniques, malgré un ren
forcement de la t.erreur, les chômeurs se sont
rassemblés et ont manifesté.
En Angleterre, sur différents points du
pays, les meetings et démonstrations organisés
ont groupé des milliers de chômeurs.
En Autriche, en Espagne, en Suède, la
Journée de lutte contre le chômage a été mar
quée par des milliers de sans travail qui ont
tenu tête à la police.
Au cours de la préparation à cette journée
de lutte, la bourgeoisie internationale a ma
nœuvre de toutes façons pour en empêcher la
réussite.
Elle fut aidée en cela par ses valets habi
tuels, appareil policier, socialistes et réformis
tes de fout crin.
Elle utilisa la terreur, les fusillades et aus
si la démagogie.
En b rance, le 24, à la Chambre, les dé
putés de droite et de gauche se livrèrent à une
odieuse démagogie votant contre le gouver
nement 100 millions en faveur des chômeurs,
mais ne changeant en rien les dispositions pour
que les chômeurs touchent.
Cette manœuvre n’empêcha pas qu’à Paris
et dans le Nord principalement, des milliers
de travailleurs chômeurs et non chômeurs ma
nifestent sur les mots d’ordre de lutte du
Parti.
Le ministre Laval fit couper les lignes té
léphoniques de VHumanité pour l’empêcher
d avoir la liaison avec ses correspondants.
Dans notre région, au Havre, le meeting
organisé réunit un millier de travailleurs. A
Rouen, un rassemblement avait été prévu au
pont Boieldieu. Quelques centaines de tra
vailleurs s’y rassemblèrent, c’est alors que
les forces de police qui avaient été mobili
sées par Métayer et le Préfet dispersèrent
les camarades qui se formaient par petits
groupes.
Les manifestants se replièrent sur la Mai
son du Peuple et le camarade Rivière tira
les conclusions de cette journée.
Le 25 février, c était une étape vers des
luttes plus larges, vers un P r mai de combat.
Aussi nous devons utiliser les côtés posi
tifs de cette journée, de sa préparation et les
côtés négatifs pour rassembler sur nos mots
d ordre de lutte tous les travailleurs de notre
région et manifester en masse le 1 er mai pro
chain.
NOTRE OPINION
Nous voulons apprendre une bonne
nouvelle à nos amis lecteurs.
Un pisse-copie du « Journal de
Rouen » vient de découvrir que la clas
se ouvrière a bénéficié plus que les
autres classes du progrès capitaliste.
Il faut, ajoute-t-il, non pas transfor
mer la société, mais laisser le capita
lisme se développer librement.
Puis il fait un parallèle entre les es
claves de l’empire romain et le salarié
des grands bagnes industriels de nos
jours.
La situation de l’ouvrier est meil
leure, ajoute-t-il.
La richesse est devenue plus fécon
de, plus démocratique.
On ne peut mentir plus effronté
ment.
Quels bénéfices les travailleurs ont
tiré du « progrès » capitaliste ?
De longues journées de travail dans
des usines presque toujours malsaines.
Des salaires de plus en plus miséra
bles.
Des habitations insalubres.
Le chômage comme celui qui en ce
moment frappe des centaines de mil
liers d’ouvriers.
Et puis la guerre comme celle de
14-18, où. seuls les travailleurs laissent
leur peau, pour le seul profit des ca
pitalistes.
Sans compter les mutilés du travail
qui crèvent de misère avec une misé
rable pension, et le vieil ouvrier qui,
chassé de toutes les usines, va crever
à l’hôpital ou au coin d’une porte co
chère.
Les revenus ont augmenté? Oui,
pour les pillards de Vépargne.
Pour les grandes banques.
Pour les actionnaires anonymes des
bagnes et pour leurs Valets les gouver
nants, les jourmdeux.
C’est ceux-là les jouisseurs.
Ceux qui mènent une vie inutile de
débauche.
Nice, Monaco, Biarritz, Deauville,
etc. A la roulette ils perdent des mil
liers de francs que suent leurs escla
ves .
Tantôt à la montagne, tantôt à la
mer.
Ils Vont se refaire la santé après la
noce crapuleuse dans les bordels à
millionnaires.
C’est ceux-là les jouisseurs, et non
pas les travailleurs qui crèvent de mi
sère.
Mais la société capitaliste est ébran
lée dans sa base.
Les travailleurs français feront com
me nos camarades russes; par la lutte
révolutionnaire, ils balaieront ceux qui
jouissent de leur misère.
Alors, à leur tour, tous en commun,
ils jouiront de leur travail.
BREMONT
Métayer, radical-fasciste
Il veut empêcher notre “ Prolétaire ”
d’assister à la séance publique du
Conseil Municipal
On verra par ailleurs comment Métayer a interdit
aux chômeurs rouennais l’accès de la salle des
délibérations du Conseil Municipal.
Le Maire de Rouen donne sa mesure. Il refuse
de créer la caisse de chômage. Et il mobilise la
police pour garder close la salle où délibèrent
« publiquement » les élus.
Métayer n’a pas besoin d’ouvriers, ni dans son
Conseil, ni pour écouter les discussions.
Metayer s asseoit sur le Code bourgeois que son
métier lui a fait connaître.
Il n aurait pas ainsi violé la loi contre des bour
geois. Car ces derniers eussent mis en mouvement
l’appareil judiciaire.
Et Métayer avait alors droit à la révocation pour
empecher les citoyens d’assister aux séances publi
ques de Conseil.
Mais avec des ouvriers, à quoi bon se gêner?
Métayer a poussé le procédé dictatorial- plus loin
encore.
11 a voulu interdire à notre « Prolétaire Nor
mand » d assister à la séance du 26.
Etant 1 un des correspondants locaux de notre
journal, je me préparais à entrer à l’Hôtel de Ville
pour y prendre des notes.
Avant d’en avoir franchi le seuil, un commis
saire de police et une trentaine de policiers me
barrèrent le passage.
L’aimable commissaire m’interpella violemment,
me demanda où j’allais, puis me déclara que je
n’entrerais pas, me donna l’ordre de m’en aller, me
criant furieusement que j’étais à la tête d’une bande,
d’énergumènes (j’étais seul avec en face de moi
une bande d’éner...giques représentants de l’auto
rité !), que je venais pour faire du chahut, troubler \
le Conseil, etc... |
Je protestai vivement, affirmant mon droit d’assis
ter à la seançe, d autant plus que j’y venais pour
le « Prolétaire ».
Rien à faire. •
Le Commissaire m’affirmant que la salle était
pleine, qu il n y avait plus de place (sic), je deman
dai à m en rendre compte par moi-même, ce qui me
fut interdit.
A ce moment, la salle renfermait 7 personnes!!
On peut être Commissaire et mentir effrontément.
XXX
Au lieu de partir, je restai à la porte avec l’inten
tion de faire passer là une soirée à ces Messieurs.
Cela ne faisait pas leur affaire, d’autant plus que
des clients, non indésirables, ceux-là, pouvaient se
présenter. Et moi les suivre !
Le Commissaire revint me trouver, me demandant
de lui promettre de ne pas faire de bruit dans la
salle ! !
Naturellement, je lui répondis que je n’avais rien
à lui promettre; la séance étant publique, j’avais le
droit d’y assister aussi bien que n’importe qui, sans
permission de personne.
Embarrassé, le Commissaire recula.
Je pus enfin entrer, ces Messieurs sentant le ridi
cule de garder l’entrée contre moi jusqu’à minuit.
Mais dans la salle, 1 électeur que je suis devait
jouir d’une faveur toute particulière.
Jusqu à minuit, j ai été gardé de près par le
même Commissaire et une dizaine de personnages
très reconnaissables.
MM. les élus, s'inquiétant de cet auditoire insolite,
se demandaient quel dangereux terroriste se trouvait
là.
Une si belle compagnie m’encouragea à rester
jusqu’à la fin et à savourer entièrement la littérature
de Poissonnerie en faveur dans notre Conseil Muni
cipal rouennais.
J’ai rendu leur liberté à nos policiers sur le coup
de minuit !
On tâchera que ces gens-là devient’-r.-.l assidus
au Conseil !
Ils fourniront la galerie qui y manque un ueu trop.
Et la Dépêche de Roueri pourra dire enc. re qu’un
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