Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1902 01 août 1902
Description : 1902/08/01 (N4)-1902/08/31. 1902/08/01 (N4)-1902/08/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565365k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Guerre à la Guerre
5 e Année. — N° 4.
OlIlC£
MENSUEL
Centimes le ÜNTuimér’O
AOUT 1902
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
PAIX SUR LA TERRE
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
H. Huehet
Paul ALLEGRET
Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
Union Postale... 2 —
AI me II. Huehet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et /'Administration, s’adresser au bureau de / Universel, 19, Place de l'Hotcl-do-Ville. UE HAVRE
A SOMMAIRE
Notes de Voyage d’un Pacifique P. Allègret.
Paix et Fraternité ! E. Materel.
Un Souvenir Ch. Laxenaire,
La légitime Défense O. Kellermann.
Que sommes-nous ? Th. Kutter.
Réflexions sur les Animaux M mt B.-Milsand.
Chronique de la Paix H. d’Allens.
( Ch. Guillot.
) F. Arnoulet.
Tribune Libre < H Huehet
f Divers.
Notes de Voyage
d’un Pacifique
1/4 Juillet. — En mer. Le temps est
splendide. En l’honneur de la Fête Natio
nale, les matelots peuvent disposer de leur
après-midi. Les uns cousent ou lavent ; les
autres causent ou dorment. Ce qui les ré
jouit le plus, c’est la perspective d’une
double ration au repas du soir... « la dou
ble », connue ils disent.
Le capitaine a fait hisser le pavillon
français à la corne d’arrière et dresser la
table sous la tente de la dunette. C’est fête
pour les passagers de cabine qui ont la
« double», eux aussi. Au dessert, un Alle
mand porte, en excellent français, un
toast à la France : a Puissions-nous voir se
former entre l’Allemagne et la France, dit-
il en terminant, des liens d’une solide ami
tié. » Je réponds en buvant à la fraternité
des peuples et aux Etats-Unis d’Europe...
à l’Europe de demain ! Puis la conversa
tion se poursuit, nous parlons longtemps
des choses qui me tiennent à cœur. Je per
çois l’aspiration commune à toute âme
d’homme, prise à part, vers un avenir de
paix et d’amour.
Il est tard. Aucun bruit grossier de foule
en liesse ne pèse sur nous : rien que le fré
missement de l’hélice et la monotone son
nerie du loch à nos côtés. Un instant un
merveilleux coucher de soleil a empourpré
le « large », qui frémit au loin d’une houle
légère. Maintenant les étoiles se sont allu
mées : devant nous, si discrètes qu’on les
croirait à fleur d’eau , voici les traînées
rouges et vertes des feux de position. C’est
notre feu d’artifice et ce sont nos illumina
tions. Quelle bonne et bienfaisante soirée
du 1 4 Juillet sous le beau ciel de Dieu !
*
* *
20 Juillet. — Tout près du charmant
coin de France où je me trouve, à la ville
voisine, je vais visiter un ami, ancien pas
teur de l’église du Havre. Et voici que je
suis appelé à entrer dans une maison où
s’éteint lentement un jeune homme qui n’a
pas 21 ans. 11 y a quelque cinq mois, il
passait le Conseil de révision. O 11 le fit
longtemps attendre dans un couloir où
souhait un vent glacé. 11 sentit qu’il pre
nait froid et demanda l’autorisation de jeter
son pardessus sur ses épaules. On ne le lui
permit pas. Il s’est couché en rentrant à la
maison où l’attendait sa mère, une veuve,
dont il est le fils unique. Il ne s’est pas
relevé depuis et je comprends qu’il ne se
relèvera plus.
Je m’achemine, pensif, vers la maison
amie: sans escorte, son maigre visage sou
cieux caché aux trois quarts derrière un
papier qu’il approche de ses yeux myopes,
le ministre de la guerre, dans une voiture
de place, roule parmi la poussière de la
route. Il est venu subitement, dans cette
lointaine province du Midi, enquêter à pro
pos de soldats qui sont tombés sur la route,
il y a quelques jours, après de trop dures
marches sous un soleil de plomb, et qui
sont morts. Vous avez lu cette lamentable
histoire dans les journaux. Pourquoi in
sisterais-je ? Je m’étais jadis promis de ne
jamais traiter les questions pacifiques sous
cet angle trop facile des abus et des er
reurs du militarisme : nous avons mieux à
faire ici, et, nos lecteurs savent que nous
prenons les choses de plus haut. Mais au
jourd’hui, pour une fois, qu’on me par
donne ! Ces deux faits rapprochés, ces deux
faits vécus, près de moi, me hantent. Et
puis, une question indiscrète vient toute
seule sous ma plume : à Longchamps aussi,
pour la grande revue du il\ Juillet, il y a
eu des insolations, et il y en a eu beaucoup !
Ce qui est mauvais ici, cette marche sous
le soleil pesant qui martèle le crâne et
dilate les yeux dans l’essouflement d’une
poitrine haletante, serait-ce donc bon et
glorieux à Paris, pour une inutile et sou
vent malfaisante parade ? O France, quand
donc emploiera-t-on à de plus féconds la
beurs les énergies de tes enfants ?
*
* *
3i Juillet. — Malgré moi, je songe à
1’ « Orme du Mail ». Sous un orme (qui est un
marronnier) d’un mail que pour l’instant
la musique du régiment inonde de l’har
monie de Lohengrin, je devise avec un ca
pitaine : naturellement, c’est un des offi
ciers les plus distingués de notre armée.
Oh ! joyeuse surprise, nous 11 e sommes
pas loin de nous entendre ! Le cœur de
cet homme a battu autrefois devant la
grandeur entrevue d’une vie d’héroïsme.
Le temps a marché depuis. Les fumées
glorieuses d’antan se sont dissipées sous
le poids de la monotone réalité. 11 a beau
coup travaillé, mais aussi beaucoup réflé
chi. Et maintenant il se pose la terrible et
dissolvante question : a A quoi bon ?... » Il
proteste encore, avec un sursaut de sa cons
cience de soldat, contre l’idée d’un désar
mement limité à son seul pays, et qui se
rait à ses yeux un crime ou une trahison.
Mais comme il comprend que des hommes
de cœur travaillent à préparer la voie à un
désarmement général ! Gomme il com
prend et appelle lui aussi des temps meil
leurs, où des hommes d’avenir feront au
tre chose qu’approfondir la science de tuer!
Qui sait ? Notre foi est toujours timide.
Ges temps meilleurs sont peut-être plus
proches qu’on ne pense.
PAUL ALLÈGRET.
PAIX ET FRATERNITÉ!
Air : Une Nacelle en silence.
I.
Notre brave et noble France
Doit partout prêcher la paix.
L’ennemi c’est l’ignorance,
Le vainqueur c’est le Progrès !
Liberté, viens sur la terre
Transformer l’Humanité.
Remplaçons le cri de guerre '<
Par ce mot : Fraternité ! ;
H.
Plus de lutte dans la rue,
Pour le Droit, plus de geôlier !
Peuple, chante à la charrue,
Au travail, dans ton foyer.
Liberté, viens sur la terre
Transformer l’humanité.
Remplaçons le cri de guerre j
Par ce mot : Fraternité ! >
III.
bis.
bis.
Contre la guerre flétrie
Nations, tous levons-nous !
Quelle que soit ta patrie,
Travailleur, trère, aimons-nous.
Charité, viens sur la terre
Transformer l’Humanité.
Remplaçons le cri de guerre ^
Par ce mot : Fraternité ! $
E. MUTEREL.
bis.
Paroles de l’Ecriture
Il n'y a plus ni de Juif, ni de Grec ( dis
tinction entre les nationalités), il n'y a plus
d'esclave ni de libre (différence de classes ),
il n’y a plus d'hommes ni de femmes ( inéga
lité de sexes), car vous n'ôtes tous qu'un en
Jésus-Christ.
(Galates 111, 28.)
B
5 e Année. — N° 4.
OlIlC£
MENSUEL
Centimes le ÜNTuimér’O
AOUT 1902
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DIRECTION :
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France 1 Fr.
H. Huehet
Paul ALLEGRET
Yves Le Bail
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AU HAVRE
M me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et /'Administration, s’adresser au bureau de / Universel, 19, Place de l'Hotcl-do-Ville. UE HAVRE
A SOMMAIRE
Notes de Voyage d’un Pacifique P. Allègret.
Paix et Fraternité ! E. Materel.
Un Souvenir Ch. Laxenaire,
La légitime Défense O. Kellermann.
Que sommes-nous ? Th. Kutter.
Réflexions sur les Animaux M mt B.-Milsand.
Chronique de la Paix H. d’Allens.
( Ch. Guillot.
) F. Arnoulet.
Tribune Libre < H Huehet
f Divers.
Notes de Voyage
d’un Pacifique
1/4 Juillet. — En mer. Le temps est
splendide. En l’honneur de la Fête Natio
nale, les matelots peuvent disposer de leur
après-midi. Les uns cousent ou lavent ; les
autres causent ou dorment. Ce qui les ré
jouit le plus, c’est la perspective d’une
double ration au repas du soir... « la dou
ble », connue ils disent.
Le capitaine a fait hisser le pavillon
français à la corne d’arrière et dresser la
table sous la tente de la dunette. C’est fête
pour les passagers de cabine qui ont la
« double», eux aussi. Au dessert, un Alle
mand porte, en excellent français, un
toast à la France : a Puissions-nous voir se
former entre l’Allemagne et la France, dit-
il en terminant, des liens d’une solide ami
tié. » Je réponds en buvant à la fraternité
des peuples et aux Etats-Unis d’Europe...
à l’Europe de demain ! Puis la conversa
tion se poursuit, nous parlons longtemps
des choses qui me tiennent à cœur. Je per
çois l’aspiration commune à toute âme
d’homme, prise à part, vers un avenir de
paix et d’amour.
Il est tard. Aucun bruit grossier de foule
en liesse ne pèse sur nous : rien que le fré
missement de l’hélice et la monotone son
nerie du loch à nos côtés. Un instant un
merveilleux coucher de soleil a empourpré
le « large », qui frémit au loin d’une houle
légère. Maintenant les étoiles se sont allu
mées : devant nous, si discrètes qu’on les
croirait à fleur d’eau , voici les traînées
rouges et vertes des feux de position. C’est
notre feu d’artifice et ce sont nos illumina
tions. Quelle bonne et bienfaisante soirée
du 1 4 Juillet sous le beau ciel de Dieu !
*
* *
20 Juillet. — Tout près du charmant
coin de France où je me trouve, à la ville
voisine, je vais visiter un ami, ancien pas
teur de l’église du Havre. Et voici que je
suis appelé à entrer dans une maison où
s’éteint lentement un jeune homme qui n’a
pas 21 ans. 11 y a quelque cinq mois, il
passait le Conseil de révision. O 11 le fit
longtemps attendre dans un couloir où
souhait un vent glacé. 11 sentit qu’il pre
nait froid et demanda l’autorisation de jeter
son pardessus sur ses épaules. On ne le lui
permit pas. Il s’est couché en rentrant à la
maison où l’attendait sa mère, une veuve,
dont il est le fils unique. Il ne s’est pas
relevé depuis et je comprends qu’il ne se
relèvera plus.
Je m’achemine, pensif, vers la maison
amie: sans escorte, son maigre visage sou
cieux caché aux trois quarts derrière un
papier qu’il approche de ses yeux myopes,
le ministre de la guerre, dans une voiture
de place, roule parmi la poussière de la
route. Il est venu subitement, dans cette
lointaine province du Midi, enquêter à pro
pos de soldats qui sont tombés sur la route,
il y a quelques jours, après de trop dures
marches sous un soleil de plomb, et qui
sont morts. Vous avez lu cette lamentable
histoire dans les journaux. Pourquoi in
sisterais-je ? Je m’étais jadis promis de ne
jamais traiter les questions pacifiques sous
cet angle trop facile des abus et des er
reurs du militarisme : nous avons mieux à
faire ici, et, nos lecteurs savent que nous
prenons les choses de plus haut. Mais au
jourd’hui, pour une fois, qu’on me par
donne ! Ces deux faits rapprochés, ces deux
faits vécus, près de moi, me hantent. Et
puis, une question indiscrète vient toute
seule sous ma plume : à Longchamps aussi,
pour la grande revue du il\ Juillet, il y a
eu des insolations, et il y en a eu beaucoup !
Ce qui est mauvais ici, cette marche sous
le soleil pesant qui martèle le crâne et
dilate les yeux dans l’essouflement d’une
poitrine haletante, serait-ce donc bon et
glorieux à Paris, pour une inutile et sou
vent malfaisante parade ? O France, quand
donc emploiera-t-on à de plus féconds la
beurs les énergies de tes enfants ?
*
* *
3i Juillet. — Malgré moi, je songe à
1’ « Orme du Mail ». Sous un orme (qui est un
marronnier) d’un mail que pour l’instant
la musique du régiment inonde de l’har
monie de Lohengrin, je devise avec un ca
pitaine : naturellement, c’est un des offi
ciers les plus distingués de notre armée.
Oh ! joyeuse surprise, nous 11 e sommes
pas loin de nous entendre ! Le cœur de
cet homme a battu autrefois devant la
grandeur entrevue d’une vie d’héroïsme.
Le temps a marché depuis. Les fumées
glorieuses d’antan se sont dissipées sous
le poids de la monotone réalité. 11 a beau
coup travaillé, mais aussi beaucoup réflé
chi. Et maintenant il se pose la terrible et
dissolvante question : a A quoi bon ?... » Il
proteste encore, avec un sursaut de sa cons
cience de soldat, contre l’idée d’un désar
mement limité à son seul pays, et qui se
rait à ses yeux un crime ou une trahison.
Mais comme il comprend que des hommes
de cœur travaillent à préparer la voie à un
désarmement général ! Gomme il com
prend et appelle lui aussi des temps meil
leurs, où des hommes d’avenir feront au
tre chose qu’approfondir la science de tuer!
Qui sait ? Notre foi est toujours timide.
Ges temps meilleurs sont peut-être plus
proches qu’on ne pense.
PAUL ALLÈGRET.
PAIX ET FRATERNITÉ!
Air : Une Nacelle en silence.
I.
Notre brave et noble France
Doit partout prêcher la paix.
L’ennemi c’est l’ignorance,
Le vainqueur c’est le Progrès !
Liberté, viens sur la terre
Transformer l’Humanité.
Remplaçons le cri de guerre '<
Par ce mot : Fraternité ! ;
H.
Plus de lutte dans la rue,
Pour le Droit, plus de geôlier !
Peuple, chante à la charrue,
Au travail, dans ton foyer.
Liberté, viens sur la terre
Transformer l’humanité.
Remplaçons le cri de guerre j
Par ce mot : Fraternité ! >
III.
bis.
bis.
Contre la guerre flétrie
Nations, tous levons-nous !
Quelle que soit ta patrie,
Travailleur, trère, aimons-nous.
Charité, viens sur la terre
Transformer l’Humanité.
Remplaçons le cri de guerre ^
Par ce mot : Fraternité ! $
E. MUTEREL.
bis.
Paroles de l’Ecriture
Il n'y a plus ni de Juif, ni de Grec ( dis
tinction entre les nationalités), il n'y a plus
d'esclave ni de libre (différence de classes ),
il n’y a plus d'hommes ni de femmes ( inéga
lité de sexes), car vous n'ôtes tous qu'un en
Jésus-Christ.
(Galates 111, 28.)
B
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