Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1902 01 juillet 1902
Description : 1902/07/01 (N3)-1902/07/31. 1902/07/01 (N3)-1902/07/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45653645
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
Guerre à la Guerre
5 e Année. — N° B.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
JUILLET 1902
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
PAIX SUR LA TERRE !
ABONNEMENTS
RÉDACTION
UIRE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
H. Hucliet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
Union Postale... 2 —
M. me H. Hucliet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et /'Administration, s’adresser au bureau de /‘Universel, 19, Place (le l’HÔtel-de-VilIe. LE HAVRE
SOMMAIRE ^
Simple rapprochement P- Allégret.
Remerciements H. Hucliet.
Quatre-vingts-ans ;.... F. Passy.
La Guerre et le Travail C. Nougarède.
Apologie pieuse delà Guerre. VAL Monod.
Chronique de la Paix H. dAllens.
Décisions du XI H Congrès.
Utile auestion.
! A. Pellet-Bisson.
F. A moulet.
Divers.
Paroles de l’Ecriture
Je demanderai le sang de vos âmes et je
demanderai l'âme de l'homme a l homme,
à l’homme qui est son frère, car Dieu a fait
l’homme à son image.
{Genèse IX/6.)
*
* *
Il vous a été dit autrefois : « Tu aimeras
ton prochain et tu haïras ton ennemi. » Mais
moi je vous dis : « Aimez vos ennemis; faites
du bien à ceux qui vous haïssent et priez
pour ceux qui vous persécutent, afin que
vous soyez fils de votre Père qui est dans les
deux. »
(Math. V/43.44.)
SIMPLE RAPPROCHEMENT
% \
Quand une dépêche, brutalement, fit
connaître au monde entier le désastre de
la Martinique, le monde entier frémit de
douleur. Pour une fois, tous les cœurs
battirent à l’unisson : rois etempereurs, ou
simples citoyens comme vous et moi, tous
ressentirent la même émotion, à la pensée
que 30,000 créatures humaines venaient
subitement de succomber, sous le feu meur
trier d’un volcan mal éteint !
Or, qui donc a pensé à ceci, que ces
30,000 cadavres, représentent simplement
la consommation d’hommes, régulière et
normale, que le Molocb de la guerre a faite
trimestriellement, au cours du XIX e siè
cle ? Oui, chers amis, qui vous laissez
vivre sans songer à vous indigner contre
la guerre, si nous additionnons les victi
mes de tous les champs de bataille du siè
cle dernier, depuis les campagnes de Na
poléon jusqu’aux expéditions coloniales de
1900, nous arrivons au chiffre de 10,000
jeunes hommes qui, tous les mois de toutes
les années du siècle écoulé, ont succombé
sous le feu meurtrier des fusils et des ca
nons, 10,000 jeunes hommes, vaillants et
robustes, la force et l’espoir de leur temps !
Vous donc qui pleurez, et si légitime
ment, les morts de la Martinique, ayez
aussi cette vision des champs de carnage,
sur lesquels passe comme le feu d’un vol
can maudit — allumé par la faute des
hommes, celui-là ! — l’ouragan de mi
traille ; ayez aussi la vision, encore plus
lugubre peut-être, des hôpitaux où vos
enfants blessés meurent obscurément de
gangrène, de typhus et de fièvre ! Pensez
aussi aux victimes de la guerre !
Déjà, au centenaire de Voltaire, le 30
mai 1878, Victor Hugo, alors âgé de 76 ans,
dans l’épanouissement de sa gloire, avait,
devant les représentants de toutes les na
tions, commencé ou plutôt continué le pro
cès de la guerre. Il n’est pas inutile de re
produire quelques-unes de ses paroles :
... Aujourd’hui, la guerre est mise en accu
sation. La civilisation, sur la plainte du genre
humain, dresse le grand dossier criminel des
conquérants et des guerriers. Les éblouissements
factices se dissipent... Les peuples en viennent
à comprendre que l’agrandissement d’un forfait
n’en saurait être la diminution ; que si tuer est
un crime, tuer beaucoup n’en peut pas être la
circonstance atténuante ; que si voler est une
honte, envahir ne peut pas être une gloire ; que
les Te Deum n’y font pas grand chose ; que le
sang versé est le sang versé ; que cela ne sert
de rien de s’appeler César ou Napoléon et qu’aux
yeux du Dieu éternel, on ne change pas la ligure
d’un meurtrier parce qu’au lieu d’un bonnet de
forçat, on lui met sur la tête une couronne
d’empereur.
Ah ! proclamons la vérité : déshonorons la
guerre. Non, ce n’est pas bon ni utile de faire
des cadavres. Non, il ne se peut pas que la vie
travaille pour la mort. Non, ô mères qui m’en
tendez, il ne se peut pas que la guerre, cette
voleuse, continue à vous prendre vos enfants.
Non, il ne se peut pas que la femme enfante dans
la douleur, que les hommes naissent, que les
peuples labourent et sèment, que le paysan fer
tilise les champs et que l’ouvrier féconde les
villes, que les penseurs méditent, que l’industrie
fasse des merveilles, que le génie fasse des pro
diges, que la vaste activité humaine multiplie, en
présence du Ciel, les efforts et les créations,
pour aboutir à cette épouvantable chose qu’on
appelle un champ de bataille !
Amis pacifiques, vous voyez que nos idées
ne datent pas d’aujourd’hui, et que nous
pouvons les couvrir de l’autorité de grands
patriotes. Elles cheminent, mais lentement.
Grâces en soient rendues à Dieu, nous
avons pourtant fait quelques progrès de
puis 1878. Hâtons tous, par nos efforts, nos
luttes et par nos prières, l’avènement dé
finitif de la Paix sur la Terre.
PAUL ALLÉGRET.
Remerciements
Le voyage que je viens d’accomplir pour la
propagation des idées pacifiques par le moyen
de Y Universel, a de couronné d'un grand suc
cès, et cela malgré un laps de temps relative
ment court pour une si grande tournée, avec
un départ beaucoup trop tardif.
J’ai eu la joie de constater que nos amis et
la presque totalité des abonnés étaient de
cœur avec nous. Ils nous ont félicité pour
notre courageuse campagne : ils sont,en effet,
rares ceux qui n’ont pas encore compris que
nous n’attaquons pas les individus, mais tous
les principes abusifs qui s’opposent au pro
grès et à l’émancipation des individus et des
nations.
Nous poursuivons un programme de ré
formes aussi bien dans le domaine religieux
que dans le domaine social; nous voulons
lutter contre l’éducation militaristede l’obéis
sance passive et aveugle. En le faisant nous
remplissons un double devoir envers le Chris
tianisme et la Démocratie. Si nous ne met
tons pas en cause l’honnêteté du débitant en
dénonçant le péril alcoolique, nous ne met
tons pas davantage en cause la loyauté de
l’ecclésiastique, la sincérité du religieux ou
l’honneur du soldat en signalant le péril que
fait courir à une nation l’éducation jésuitique
et l’éducation militaire.
Les lecteurs m’ont exprimé le désir de
nous voir généreux pour les vaincus d’hier.
Oui, les faits nous ont donné suffisamment
raison pour que nous nous efforcions, avec
l’aide de Dieu, d’apporter toute la charité
possible quand nous aurons encore la ques
tion cléricale à traiter dans ce journal.
Ils m’ont aussi conseillé d’engager les ré
dacteurs à signer leurs articles et non de se
servir de pseudonymes, lesquels laissent tou
jours une arrière-pensée, surtout lorsque les
sujets traités ont un caractère agressif.
Le procès-verbal de ma tournée est fini.
Il me reste à remercier les amis et les abon
nés qui nous ont renouvelé leurs sympathies
et leurs dons.
Merci encore aux bien-aimés frères et
sœurs en Christ, qui m’ont accordé une si
cordiale hospitalité, ne s’épargnant aucune
peine pour notre œuvre de presse, souvent
difficile, mais toujours bénie.
Camarades et amis, que Dieu soit avec vous
et avec nous jusqu’au revoir !
H. IIUCHET.
QUATRE-VINGTS ANS "
Oui, j’ai quatre-vingts ans ; et pourtant j’aime
[encore
Tout ce qu’aux jours lointains de mes vingt ans
[j’aimais.
J'aime la clarté douce et pure de l'aurore,
La sereine splendeur dont le couchant se dore,
Le tumulte des flots, le calme des forêts,
Et sur les sombres monts, la neige des sommets.
J'aime tout ce qui sert, qui charme ou qui décore:
La science à la vie arrachant ses secrets,
Les marbres immortels, le chant qui s’évapore,
La bonté pitoyable au malheur qui l’implore
Et la grâce doublant la valeur des bienfaits.
J’aime, la belle prose et la rime sonore,
L’éloquence, importune aux pouvoirs inquiets
Du vice et de l’erreur poursuivant le procès.
Et, dans les cœurs ardents qu'un beau zèle dévore,
La foi que les revers ne rebutent jamais.
J’aime les jeunes fronts qu’une rougeur colore,
Sur qui de leurs oînés descendent les souhaits ;
Et j’aime les vieux fronts inclinés sous le faix
De leur noble passé que le présent honore.
J’aime les grands espoirs et les vastes projets
Les modestes efforts et les humbles succès.
J'aime tous les progrès que notre âge élabore.
Je hais l'obscurité complice des forfaits,
L’intolérance impie et ses lâches excès.
J’aime la Liberté, la Justice et la Paix.
Oui, j’ai quatre-vingts ans , . . . .
Je m’incline et f attends
Mais je prie et j'espère. O Sagesse infinie
Pourrais-tu bien tromper nos espoirs confiants ?
O Père, dans ton sein réunis tes enfants !
F. PASSY.
(1) Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ic.
le commencement et la fin de la poésie écrite par M. F
PASSY à l’occasion de son 80 me anniversaire.
5 e Année. — N° B.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
JUILLET 1902
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
PAIX SUR LA TERRE !
ABONNEMENTS
RÉDACTION
UIRE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
H. Hucliet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
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M. me H. Hucliet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et /'Administration, s’adresser au bureau de /‘Universel, 19, Place (le l’HÔtel-de-VilIe. LE HAVRE
SOMMAIRE ^
Simple rapprochement P- Allégret.
Remerciements H. Hucliet.
Quatre-vingts-ans ;.... F. Passy.
La Guerre et le Travail C. Nougarède.
Apologie pieuse delà Guerre. VAL Monod.
Chronique de la Paix H. dAllens.
Décisions du XI H Congrès.
Utile auestion.
! A. Pellet-Bisson.
F. A moulet.
Divers.
Paroles de l’Ecriture
Je demanderai le sang de vos âmes et je
demanderai l'âme de l'homme a l homme,
à l’homme qui est son frère, car Dieu a fait
l’homme à son image.
{Genèse IX/6.)
*
* *
Il vous a été dit autrefois : « Tu aimeras
ton prochain et tu haïras ton ennemi. » Mais
moi je vous dis : « Aimez vos ennemis; faites
du bien à ceux qui vous haïssent et priez
pour ceux qui vous persécutent, afin que
vous soyez fils de votre Père qui est dans les
deux. »
(Math. V/43.44.)
SIMPLE RAPPROCHEMENT
% \
Quand une dépêche, brutalement, fit
connaître au monde entier le désastre de
la Martinique, le monde entier frémit de
douleur. Pour une fois, tous les cœurs
battirent à l’unisson : rois etempereurs, ou
simples citoyens comme vous et moi, tous
ressentirent la même émotion, à la pensée
que 30,000 créatures humaines venaient
subitement de succomber, sous le feu meur
trier d’un volcan mal éteint !
Or, qui donc a pensé à ceci, que ces
30,000 cadavres, représentent simplement
la consommation d’hommes, régulière et
normale, que le Molocb de la guerre a faite
trimestriellement, au cours du XIX e siè
cle ? Oui, chers amis, qui vous laissez
vivre sans songer à vous indigner contre
la guerre, si nous additionnons les victi
mes de tous les champs de bataille du siè
cle dernier, depuis les campagnes de Na
poléon jusqu’aux expéditions coloniales de
1900, nous arrivons au chiffre de 10,000
jeunes hommes qui, tous les mois de toutes
les années du siècle écoulé, ont succombé
sous le feu meurtrier des fusils et des ca
nons, 10,000 jeunes hommes, vaillants et
robustes, la force et l’espoir de leur temps !
Vous donc qui pleurez, et si légitime
ment, les morts de la Martinique, ayez
aussi cette vision des champs de carnage,
sur lesquels passe comme le feu d’un vol
can maudit — allumé par la faute des
hommes, celui-là ! — l’ouragan de mi
traille ; ayez aussi la vision, encore plus
lugubre peut-être, des hôpitaux où vos
enfants blessés meurent obscurément de
gangrène, de typhus et de fièvre ! Pensez
aussi aux victimes de la guerre !
Déjà, au centenaire de Voltaire, le 30
mai 1878, Victor Hugo, alors âgé de 76 ans,
dans l’épanouissement de sa gloire, avait,
devant les représentants de toutes les na
tions, commencé ou plutôt continué le pro
cès de la guerre. Il n’est pas inutile de re
produire quelques-unes de ses paroles :
... Aujourd’hui, la guerre est mise en accu
sation. La civilisation, sur la plainte du genre
humain, dresse le grand dossier criminel des
conquérants et des guerriers. Les éblouissements
factices se dissipent... Les peuples en viennent
à comprendre que l’agrandissement d’un forfait
n’en saurait être la diminution ; que si tuer est
un crime, tuer beaucoup n’en peut pas être la
circonstance atténuante ; que si voler est une
honte, envahir ne peut pas être une gloire ; que
les Te Deum n’y font pas grand chose ; que le
sang versé est le sang versé ; que cela ne sert
de rien de s’appeler César ou Napoléon et qu’aux
yeux du Dieu éternel, on ne change pas la ligure
d’un meurtrier parce qu’au lieu d’un bonnet de
forçat, on lui met sur la tête une couronne
d’empereur.
Ah ! proclamons la vérité : déshonorons la
guerre. Non, ce n’est pas bon ni utile de faire
des cadavres. Non, il ne se peut pas que la vie
travaille pour la mort. Non, ô mères qui m’en
tendez, il ne se peut pas que la guerre, cette
voleuse, continue à vous prendre vos enfants.
Non, il ne se peut pas que la femme enfante dans
la douleur, que les hommes naissent, que les
peuples labourent et sèment, que le paysan fer
tilise les champs et que l’ouvrier féconde les
villes, que les penseurs méditent, que l’industrie
fasse des merveilles, que le génie fasse des pro
diges, que la vaste activité humaine multiplie, en
présence du Ciel, les efforts et les créations,
pour aboutir à cette épouvantable chose qu’on
appelle un champ de bataille !
Amis pacifiques, vous voyez que nos idées
ne datent pas d’aujourd’hui, et que nous
pouvons les couvrir de l’autorité de grands
patriotes. Elles cheminent, mais lentement.
Grâces en soient rendues à Dieu, nous
avons pourtant fait quelques progrès de
puis 1878. Hâtons tous, par nos efforts, nos
luttes et par nos prières, l’avènement dé
finitif de la Paix sur la Terre.
PAUL ALLÉGRET.
Remerciements
Le voyage que je viens d’accomplir pour la
propagation des idées pacifiques par le moyen
de Y Universel, a de couronné d'un grand suc
cès, et cela malgré un laps de temps relative
ment court pour une si grande tournée, avec
un départ beaucoup trop tardif.
J’ai eu la joie de constater que nos amis et
la presque totalité des abonnés étaient de
cœur avec nous. Ils nous ont félicité pour
notre courageuse campagne : ils sont,en effet,
rares ceux qui n’ont pas encore compris que
nous n’attaquons pas les individus, mais tous
les principes abusifs qui s’opposent au pro
grès et à l’émancipation des individus et des
nations.
Nous poursuivons un programme de ré
formes aussi bien dans le domaine religieux
que dans le domaine social; nous voulons
lutter contre l’éducation militaristede l’obéis
sance passive et aveugle. En le faisant nous
remplissons un double devoir envers le Chris
tianisme et la Démocratie. Si nous ne met
tons pas en cause l’honnêteté du débitant en
dénonçant le péril alcoolique, nous ne met
tons pas davantage en cause la loyauté de
l’ecclésiastique, la sincérité du religieux ou
l’honneur du soldat en signalant le péril que
fait courir à une nation l’éducation jésuitique
et l’éducation militaire.
Les lecteurs m’ont exprimé le désir de
nous voir généreux pour les vaincus d’hier.
Oui, les faits nous ont donné suffisamment
raison pour que nous nous efforcions, avec
l’aide de Dieu, d’apporter toute la charité
possible quand nous aurons encore la ques
tion cléricale à traiter dans ce journal.
Ils m’ont aussi conseillé d’engager les ré
dacteurs à signer leurs articles et non de se
servir de pseudonymes, lesquels laissent tou
jours une arrière-pensée, surtout lorsque les
sujets traités ont un caractère agressif.
Le procès-verbal de ma tournée est fini.
Il me reste à remercier les amis et les abon
nés qui nous ont renouvelé leurs sympathies
et leurs dons.
Merci encore aux bien-aimés frères et
sœurs en Christ, qui m’ont accordé une si
cordiale hospitalité, ne s’épargnant aucune
peine pour notre œuvre de presse, souvent
difficile, mais toujours bénie.
Camarades et amis, que Dieu soit avec vous
et avec nous jusqu’au revoir !
H. IIUCHET.
QUATRE-VINGTS ANS "
Oui, j’ai quatre-vingts ans ; et pourtant j’aime
[encore
Tout ce qu’aux jours lointains de mes vingt ans
[j’aimais.
J'aime la clarté douce et pure de l'aurore,
La sereine splendeur dont le couchant se dore,
Le tumulte des flots, le calme des forêts,
Et sur les sombres monts, la neige des sommets.
J'aime tout ce qui sert, qui charme ou qui décore:
La science à la vie arrachant ses secrets,
Les marbres immortels, le chant qui s’évapore,
La bonté pitoyable au malheur qui l’implore
Et la grâce doublant la valeur des bienfaits.
J’aime, la belle prose et la rime sonore,
L’éloquence, importune aux pouvoirs inquiets
Du vice et de l’erreur poursuivant le procès.
Et, dans les cœurs ardents qu'un beau zèle dévore,
La foi que les revers ne rebutent jamais.
J’aime les jeunes fronts qu’une rougeur colore,
Sur qui de leurs oînés descendent les souhaits ;
Et j’aime les vieux fronts inclinés sous le faix
De leur noble passé que le présent honore.
J’aime les grands espoirs et les vastes projets
Les modestes efforts et les humbles succès.
J'aime tous les progrès que notre âge élabore.
Je hais l'obscurité complice des forfaits,
L’intolérance impie et ses lâches excès.
J’aime la Liberté, la Justice et la Paix.
Oui, j’ai quatre-vingts ans , . . . .
Je m’incline et f attends
Mais je prie et j'espère. O Sagesse infinie
Pourrais-tu bien tromper nos espoirs confiants ?
O Père, dans ton sein réunis tes enfants !
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