Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1902 01 septembre 1902
Description : 1902/09/01 (N5)-1902/09/30. 1902/09/01 (N5)-1902/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45653660
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
/ ' 'À
Guerre
à la Guerre
♦U
Ai;.
5 e Année. — N° 5.
MENSUEL
Cinq Centixxxes le Numéro
SEPTEMBRE 1902
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
MllECTEOft :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
II. lime li et
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
Des abonnements Rratllits
seront servis à tous ceux
Union Postale... 2 —
M ,uc H. lïiacliet
AU HAVRE
M rae Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et / Administration, s’adresser au bureau de /'Universel, 19, Place de l’Hotel-de-Ville. LE HAVRE
SOMMAIRE
Paroles de Sauvages.
Scrupule de Conscience P. Allégret.
L'Apologie pieuse de la Guerre. W. Alonod.
Barricades et Evangile H. Schaeffer.
Correspondance de l'Etranger.. Ad. Blanc.
Chronique de la Paix H. d’Allens.
Les Chrétiens et la Paix II. Huchet.
Libres Propos V. S.
. Au Havre : Y. L.
Tribune Libre ' L’Hygiène : Brandon.
{ Eelios : Iluchet.
PAROLES DE SAUVAGES
Le roi Léwanika n'a pas réussi à compren
dre que deux peuples chrétiens puissent se
faire la guerre , une chose qu'on lui défend
« à lui », au nom du Christianisme.
Voici les paroles du roi. Elles sont caracté
ristiques d ’une certaine catégorie d'objections
que les païens font au Christianisme.
« Tu nous as dit, disait-il à M. Coillard,
que Jésus-Christ nous ordonne d'obéir à la loi
de Dieu : Tu ne tueras point ! Et nous, nous
avons cessé nos guerres , et depuis que tu es
au milieu de nous , nous avons la paix et le
sommeil.
» Mais voici les Boers et les Anglais qui se
battent et ils se disent chrétiens ! Quel est
donc « cet autre Evangile » qu’on leur a
prêché et qui leur permet de faire la guerre? »
*
* *
Un Malgache converti racontait, l'an der
nier , que ses concitoyens, encore païens , se
trouvaient en face d’un problème insoluble
lorsqu'ils voyaient les frères et les fils de ceux
end les avaient poursuivis à coups de fusils et
de baïonnettes , pour conquérir Madagascar,
leur apporter l J Evangile de paix et d’amour.
Il
Le lieutenant-colonel de Saint-Rémy,
traduit devant un Conseil de guerre pour
avoir refusé d’obéir à la réquisition d’un
préfet et à l’ordre d’un général, tombait
sous le coup de différents articles du Code
de justice militaire dont l’application la
plus aimable entraînait pour lui une peine
de deux ans de prison et la destitution. Il
vient d’être condamné à un jour de pri
son , à dater du g août ; le gouvernement
se trouve ainsi son débiteur de 2 5 jours de
prison sur les 26 qu’il a subis préventive
ment. C’est un acquittement, avec la crâ-
nerie en moins, et une joyeuse note comi
que en plus ; nous comprenons que ce
verdict militaire, nonobstant la solennité
de l’appareil judiciaire, ait été accueilli
par un formidable éclat de rire. Il est per
mis de se demander si les juges de Nantes
ont réfléchi à la gravité de leur sentence et
aux grosses conséquences qu’elle doit fata
lement entraîner. Parmi celles-ci, il en est
qui sont de notre ressort et nos lecteurs
pourraient a bon droit s’étonner que nous
ne les ayions pas relevées ici.
Il serait quelque peu outrecuidant de
notre part de nous imaginer qu’une bonne
demi-douzaine de généraux et de colonels
sont venus siéger à Nantes uniquement
pour nous faire plaisir, à nous autres Paci
fiques chrétiens, de France et d’ailleurs.
Pourtant nous serions des ingrats si nous
n’assurions pas ces messieurs de toute
notre reconnaissance. Ils viennent en une
minute, désormais historique, • de faire
avancer notre cause d’un tel pas que nous
pouvons bien l’écrire ici sans exagération :
dix ans de bonne et courageuse campagne
de V Universel n’en auraient pas fait au
tant ! Voyez plutôt.
*
* *
S’agit-il de la suppression des Conseils
de guerre en temps ae paix ? Nous avions
depuis longtemps nos raisons pour appeler
de nos vœux le jour ou n’existeraient
plus ces tribunaux d’exception, vestiges
des juridictions spéciales d’autrefois. C’é
tait un des sujets sur lesquels nous comp
tions porter notre effort, sachant bien que
malgré les erreurs et les abus accumulés
par eux, les Conseils de guerre apparais
saient à beaucoup de bons esprits comme
une institution absolument nécessaire à
une saine discipline dans l’armée. Or,
voici que de Nantes, par un jugement qui
est un défi au bon sens autant qu’à la jus
tice, la sacro-sainte institution dont il s’agit
reçoit un coup de bélier qui fera brèche
dans l’édifice !
*
* *
S’agit-il du principe de Y obéissance pas
sive ? Nous avons souvent, en tant que
Pacifiques chrétiens, proclamé notre hor
reur pour le perinde ac cadaver qui a fait
jusqu’ici la force du cléricalisme comme
du militarisme, (pic nous combattons tous
les deux. Mais nous n’aurions jamais osé
espérer que nos idées seraient défendues
devant un Conseil de guerre siégeant en
l’an de grâce 1902 — déjà ! Or, écoutez
l’honorable défenseur du lieutenant-colonel
de Saint-Rémy :
Vous invoquez l’opinion de Bonaparte, s’est
écrié M e Giraudau, j’invoque celle du grand
Carnot. L’obéissance passive, a-t-il dit, ne doit
être exigée qu’au feu de l’ennemi ; h l’intérieur,
dans s ?s lonctions de police, l’armée n’est qu’une
garde nationale dont l’obéissance doit être rai
sonnée.
Pouvons-nous désirer davantage, pour
l’instant ?
*
* *
S’agit-il de la discipline , la fameuse dis
cipline qui devait autrefois faire tout plier
devant elle, même la conscience d’un chré
tien? Ah ! ici surtout, comme les juges de
Nantes nous mettent à l’aise ! Nous étions
quelques-uns dans le parti pacifique — et
mes amis savent que telle était mon opi
nion — qui ne nous sentions pas libres
d’approuver sans restriction l’acte d’un
Gontaudier ou d’un Grasselin refusant
d’apprendre le maniement d’armes. Nous
estimions que tant que la loi n’était pas
changée — certes nous sentions que notre
devoir était de travailler de toutes nos forces
à la changer — un soldat chrétien devait
donner l’exemple de toutes les vertus
chrétiennes, y compris la soumission à ses
chefs, après les avoir toutefois préalable
ment avertis, si sa conscience lui en faisait
une obligation, qu’il ne tirerait jamais sur
une créature humaine. Nous avions tort.
Ecoutez en effet :
J’étais pris entre mon devoir militaire et ma
conscience. Je savais quelles conséquences terri
bles entraînerait mon refus d'obéissance, je
savais que j’aurais à subir votre jugement ;
mais j’avais aussi à en subir un autre : le juge
ment de Dieu.
C’est le colonel de St-Rémy qui a parlé
ainsi. Eh bien ! nous ne mêlerons pas no
tre voix à celles qui ont bafoué cet homme.
Nous nous inclinons devant son scrupule
de conscience, car il a pratiqué à sa ma
nière l’obéissance à Dieu plutôt qu’aux
hommes dont parle St-Paul. Il a eu tort ;
mais il paraît avoir agi avec droiture, lui
qui parle carrément de refus d'obéissance
alors que ses supérieurs essaient de le
défendre par de subtiles distinctions. Il a
eu tort, car il aurait dû plutôt démission
ner que désobéir, puisqu’il pouvait démis
sionner, personne ne l’obligeant à rester
colonel. Il ne l’a pas fait ; il a voulu rendre
compte de ses actes jusqu’au bout : ce
n’est pas nous qui lui jetterons la pierre.
* *
Ses juges l’ont absous. Ainsi donc, il
est entendu que le scrupule de conscience
est admis dans l’armée. Et cela aussi bien,
n’est-ce pas, pour les épaulettes de laine
rouge que pour les épaulettes d’or ; car
vous ne cachez pas sous vos croix d’hon
neur, ô messieurs les généraux, la concep
tion de deux justices dont Lune serait pour
les grands et l’autre pour les petits ?
C’est un jour de prison qu’il en coûtera
désormais à ceux qui, torturés par les scru
pules de conscience, ne se sentiront pas le
courage d’enfoncer leur baïonnette dans
la poitrine d’un inoffensif frère noir, ou
d’exécuter un feu de salve sur des grévis
tes en émeute. Et quant à vous, Gontaudier
et Grasselin de l’avenir, qui par fidélité à
ce que vous croirez être l’ordre du Christ,
refuserez d’apprendre à vous servir d’un
fusil, rendez grâces aux bons juges de
Nantes : il ne sera plus question pour vous
de deux ou de quatre ans de prison !
Tout un pan de la vieille et solide mu
raille vole en éclats, par la volonté même
de ceux qu’elle abritait. Messieurs les Offi->
ciers de Nantes, au nom du pàrti Pacifique
français, j’ai l’honneur de vous remercier.
Paul Allégret.
i
Guerre
à la Guerre
♦U
Ai;.
5 e Année. — N° 5.
MENSUEL
Cinq Centixxxes le Numéro
SEPTEMBRE 1902
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
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France 1 Fr.
II. lime li et
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
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M ,uc H. lïiacliet
AU HAVRE
M rae Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et / Administration, s’adresser au bureau de /'Universel, 19, Place de l’Hotel-de-Ville. LE HAVRE
SOMMAIRE
Paroles de Sauvages.
Scrupule de Conscience P. Allégret.
L'Apologie pieuse de la Guerre. W. Alonod.
Barricades et Evangile H. Schaeffer.
Correspondance de l'Etranger.. Ad. Blanc.
Chronique de la Paix H. d’Allens.
Les Chrétiens et la Paix II. Huchet.
Libres Propos V. S.
. Au Havre : Y. L.
Tribune Libre ' L’Hygiène : Brandon.
{ Eelios : Iluchet.
PAROLES DE SAUVAGES
Le roi Léwanika n'a pas réussi à compren
dre que deux peuples chrétiens puissent se
faire la guerre , une chose qu'on lui défend
« à lui », au nom du Christianisme.
Voici les paroles du roi. Elles sont caracté
ristiques d ’une certaine catégorie d'objections
que les païens font au Christianisme.
« Tu nous as dit, disait-il à M. Coillard,
que Jésus-Christ nous ordonne d'obéir à la loi
de Dieu : Tu ne tueras point ! Et nous, nous
avons cessé nos guerres , et depuis que tu es
au milieu de nous , nous avons la paix et le
sommeil.
» Mais voici les Boers et les Anglais qui se
battent et ils se disent chrétiens ! Quel est
donc « cet autre Evangile » qu’on leur a
prêché et qui leur permet de faire la guerre? »
*
* *
Un Malgache converti racontait, l'an der
nier , que ses concitoyens, encore païens , se
trouvaient en face d’un problème insoluble
lorsqu'ils voyaient les frères et les fils de ceux
end les avaient poursuivis à coups de fusils et
de baïonnettes , pour conquérir Madagascar,
leur apporter l J Evangile de paix et d’amour.
Il
Le lieutenant-colonel de Saint-Rémy,
traduit devant un Conseil de guerre pour
avoir refusé d’obéir à la réquisition d’un
préfet et à l’ordre d’un général, tombait
sous le coup de différents articles du Code
de justice militaire dont l’application la
plus aimable entraînait pour lui une peine
de deux ans de prison et la destitution. Il
vient d’être condamné à un jour de pri
son , à dater du g août ; le gouvernement
se trouve ainsi son débiteur de 2 5 jours de
prison sur les 26 qu’il a subis préventive
ment. C’est un acquittement, avec la crâ-
nerie en moins, et une joyeuse note comi
que en plus ; nous comprenons que ce
verdict militaire, nonobstant la solennité
de l’appareil judiciaire, ait été accueilli
par un formidable éclat de rire. Il est per
mis de se demander si les juges de Nantes
ont réfléchi à la gravité de leur sentence et
aux grosses conséquences qu’elle doit fata
lement entraîner. Parmi celles-ci, il en est
qui sont de notre ressort et nos lecteurs
pourraient a bon droit s’étonner que nous
ne les ayions pas relevées ici.
Il serait quelque peu outrecuidant de
notre part de nous imaginer qu’une bonne
demi-douzaine de généraux et de colonels
sont venus siéger à Nantes uniquement
pour nous faire plaisir, à nous autres Paci
fiques chrétiens, de France et d’ailleurs.
Pourtant nous serions des ingrats si nous
n’assurions pas ces messieurs de toute
notre reconnaissance. Ils viennent en une
minute, désormais historique, • de faire
avancer notre cause d’un tel pas que nous
pouvons bien l’écrire ici sans exagération :
dix ans de bonne et courageuse campagne
de V Universel n’en auraient pas fait au
tant ! Voyez plutôt.
*
* *
S’agit-il de la suppression des Conseils
de guerre en temps ae paix ? Nous avions
depuis longtemps nos raisons pour appeler
de nos vœux le jour ou n’existeraient
plus ces tribunaux d’exception, vestiges
des juridictions spéciales d’autrefois. C’é
tait un des sujets sur lesquels nous comp
tions porter notre effort, sachant bien que
malgré les erreurs et les abus accumulés
par eux, les Conseils de guerre apparais
saient à beaucoup de bons esprits comme
une institution absolument nécessaire à
une saine discipline dans l’armée. Or,
voici que de Nantes, par un jugement qui
est un défi au bon sens autant qu’à la jus
tice, la sacro-sainte institution dont il s’agit
reçoit un coup de bélier qui fera brèche
dans l’édifice !
*
* *
S’agit-il du principe de Y obéissance pas
sive ? Nous avons souvent, en tant que
Pacifiques chrétiens, proclamé notre hor
reur pour le perinde ac cadaver qui a fait
jusqu’ici la force du cléricalisme comme
du militarisme, (pic nous combattons tous
les deux. Mais nous n’aurions jamais osé
espérer que nos idées seraient défendues
devant un Conseil de guerre siégeant en
l’an de grâce 1902 — déjà ! Or, écoutez
l’honorable défenseur du lieutenant-colonel
de Saint-Rémy :
Vous invoquez l’opinion de Bonaparte, s’est
écrié M e Giraudau, j’invoque celle du grand
Carnot. L’obéissance passive, a-t-il dit, ne doit
être exigée qu’au feu de l’ennemi ; h l’intérieur,
dans s ?s lonctions de police, l’armée n’est qu’une
garde nationale dont l’obéissance doit être rai
sonnée.
Pouvons-nous désirer davantage, pour
l’instant ?
*
* *
S’agit-il de la discipline , la fameuse dis
cipline qui devait autrefois faire tout plier
devant elle, même la conscience d’un chré
tien? Ah ! ici surtout, comme les juges de
Nantes nous mettent à l’aise ! Nous étions
quelques-uns dans le parti pacifique — et
mes amis savent que telle était mon opi
nion — qui ne nous sentions pas libres
d’approuver sans restriction l’acte d’un
Gontaudier ou d’un Grasselin refusant
d’apprendre le maniement d’armes. Nous
estimions que tant que la loi n’était pas
changée — certes nous sentions que notre
devoir était de travailler de toutes nos forces
à la changer — un soldat chrétien devait
donner l’exemple de toutes les vertus
chrétiennes, y compris la soumission à ses
chefs, après les avoir toutefois préalable
ment avertis, si sa conscience lui en faisait
une obligation, qu’il ne tirerait jamais sur
une créature humaine. Nous avions tort.
Ecoutez en effet :
J’étais pris entre mon devoir militaire et ma
conscience. Je savais quelles conséquences terri
bles entraînerait mon refus d'obéissance, je
savais que j’aurais à subir votre jugement ;
mais j’avais aussi à en subir un autre : le juge
ment de Dieu.
C’est le colonel de St-Rémy qui a parlé
ainsi. Eh bien ! nous ne mêlerons pas no
tre voix à celles qui ont bafoué cet homme.
Nous nous inclinons devant son scrupule
de conscience, car il a pratiqué à sa ma
nière l’obéissance à Dieu plutôt qu’aux
hommes dont parle St-Paul. Il a eu tort ;
mais il paraît avoir agi avec droiture, lui
qui parle carrément de refus d'obéissance
alors que ses supérieurs essaient de le
défendre par de subtiles distinctions. Il a
eu tort, car il aurait dû plutôt démission
ner que désobéir, puisqu’il pouvait démis
sionner, personne ne l’obligeant à rester
colonel. Il ne l’a pas fait ; il a voulu rendre
compte de ses actes jusqu’au bout : ce
n’est pas nous qui lui jetterons la pierre.
* *
Ses juges l’ont absous. Ainsi donc, il
est entendu que le scrupule de conscience
est admis dans l’armée. Et cela aussi bien,
n’est-ce pas, pour les épaulettes de laine
rouge que pour les épaulettes d’or ; car
vous ne cachez pas sous vos croix d’hon
neur, ô messieurs les généraux, la concep
tion de deux justices dont Lune serait pour
les grands et l’autre pour les petits ?
C’est un jour de prison qu’il en coûtera
désormais à ceux qui, torturés par les scru
pules de conscience, ne se sentiront pas le
courage d’enfoncer leur baïonnette dans
la poitrine d’un inoffensif frère noir, ou
d’exécuter un feu de salve sur des grévis
tes en émeute. Et quant à vous, Gontaudier
et Grasselin de l’avenir, qui par fidélité à
ce que vous croirez être l’ordre du Christ,
refuserez d’apprendre à vous servir d’un
fusil, rendez grâces aux bons juges de
Nantes : il ne sera plus question pour vous
de deux ou de quatre ans de prison !
Tout un pan de la vieille et solide mu
raille vole en éclats, par la volonté même
de ceux qu’elle abritait. Messieurs les Offi->
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