Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1931-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1931 01 janvier 1931
Description : 1931/01/01-1931/03/31. 1931/01/01-1931/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565315p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
33 e ANNÉE
TRIMESTRIEL
1er TRIMESTRE 1931
L’UHIVER SEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président cTHonneur : Rév. Docteur M.J. ELLIOTT
CONSEIL :
Mm e Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Henri NADEL, P r Hermann KUTTER
P r Joël THÉZARD, Louis GUÉTANT, Albert CAST1AUX, Dr Henry MARIAVÉ.
Miss P. H. PECKOVER, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
A. STILMANT-OFFERS, G. LU YTEN-BLOCK.
Les articles n'engagent que la responsabilité des rédacteurs.
3®, Avenue Marceau, COURBEVOIE
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Docteur Marius DUMESNIL
Le numéro.... »
O fr. 50
PARIS n“ 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... 50 francs
(Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
LES MUSSES ILLEMIIIS NSI U FUI
Les élections qui ont eu lieu en Allemagne
ont manifesté ce dont on avait de loin l’im
pression : la plus grande confusion y règne
dans les esprits et dans les partis. 11 n’y
aura pas plus de majorité stable dans le nou
veau Reichstag que dans l’ancien et l’on se
demande si tout cela ne finira pas par une
dictature.
Notre gouvernement « républicain » est
le grand responsable de cette crise de pro
grès démocratique en Europe et trahit la
volonté des morts de la guerre et des anciens
combattants. La presse catholique allemande
ne cesse de le proclamer et de s’en plaindre ;
mais, au lieu de lui faire écho, la presse
catholique française n’a que des fleurs pour
ceux qui compromettent à la fois les intérêts
de la paix et ceux de la France par leur com
plaisance pour le mensonge de l’article 23 1
de la dictée de Versailles et les autres men
songes qui « entretiennent le moral » du
pays.
J’ai sous les yeux le récit, paru dans une
revue hebdomadaire, du voyage d’un Alle
mand ayant assisté au congrès eucharistique
de Carthage en mai dernier. J’y trouve ce
passage : « A Thebursuk je me vis entouré
d’une bande de jeunes Arabes sortant d’une
école française... Ils ont mille questions.
L’un d’eux me montre, dans son livre, une
page où il est question de l'Allemagne. Il
s’agit de la visite de Guillaume II au sultan
du Maroc. Le kaiser- y est accusé d’avoir
trompé la France et d’avoir conseillé au
sultan delui déclarer la guerre. C’estd’après
cette invention que les Arabes doivent juger
l’Allemagne dont il n’est plus question dans
tout le reste du livre ».
Le Temps et les autres organes du minis
tère de l'Intérieur feignent de s’effaroucher
devant les paroles « impies » prononcées par
i’abbé Demulier au congrès des catholiques
allemands qui s’est tenu àMünster et somme
les « représentants du catholicisme français »
de le désavouer. Qu’a donc dit l’abbé De
mulier à Münster ? Je trouve un résumé de
son discours dans le grand organe catho
lique de Berlin, Germania , en première
page,sous le titre «Belles paroles d’un prêtre
français en faveur d’une paix loyale », et
j’y :
« Devant un auditoire de plus de 8.000
hommes l’abbé Demulier, fondateur de la
Correspondance catholique franco allemande,
prit le premier la parole pour demander des
rières pour la France. Il n’y a pas de
aine en France contre l’Allemagne, mais
un très grand malentendu : la presse fran
çaise continue à maintenir ses lecteurs dans
la persuasion que l’Allemagne est seule res
ponsable de la guerre. Allemands, nous
devons prier afin que les Français aient l’hu
milité de reconnaître qu’ils ont leur part de
responsabilités dans la guerre. L’orateur a
donné en France maintes conférences pour
l’union franco-allemande ; mais il n’est pas
en son pouvoir de donner aux Français la
foi, l’amour du prochain, l’esprit de sacri
fice et l’humilité. Seule la prière peut leur
procurer ces bienfaits et beaucoup d’autres
qui en seront la conséquence.
« Les évêques allemands nous disaient en
1923 dans une lettre collective (c’était en
pleine invasion de la Ruhr) : « Prions pour
ceux qui nous persécutent et nous calom
nient... Nous nous contenterons de cette ven
geance que St Paulin appelle vengeance
céleste et par laquelle nous prierons pour
nos ennemis. » L’année suivante, au congrès
d’Amsterdam, l’archevêque de Paris disait :
« Le dimanche eucharistique franco-alle
mand, qui consiste à prier en France, pour
l’Allemagne et en Allemagne pour la France,
contribuera beaucoup à l’union si nécessaire,
de l’Allemagne et de la France. »
« Benoît XV avait demandé que l’Alle
magne et la France s’entendent amicale
ment sur la question d’Alsace-Lorraine, que
la guerre se termine sans annexion et sans
indemnité. Il ne disait pas « réparation »,
parce que ce mot inclut l’idée d’une faute
morale. La confiance qui s’en serait suivie
et la suppression du budget de la guerre
aurait été une compensation pour le renon
cement aux indemnités. Aujourd’hui que
voyons-nous ? La France a un budget de la
guerre' de quelque quinze milliards. Le
renoncement aux indemnités n’aurait pas
coûté si cher.
« Après la guerre de 1870 on bâtit à Mont
martre l’église du Sacré-Cœur avec l’ins
cription « la France Pénitente ». Les Alle
mands doivent faire pénitence, non en
bâtissant une église, mais en priant pour la
France. »
A sa descente de la tribune l’abbé Demu
lier reçut les félicitations du chancelier Brü-
ning, de l’ancien chancelier Marx et des
autres chefs des catholiques allemands. C’est
ce qui vaut à l’abbé Demulier d’être accusé
de « haute-trahison » par les organes d’un
pouvoir auquel les catholiques français ne
marchandent pas leur dévouement et alors
que toute la presse allemande, aussi bien
protestante que catholique, a salué, dans les
paroles de l’abbé Demulier, l’aurore d’une
Paix juste et durable.
bi nos officiels croyaient à la Société des
Nations, ils n organiseraient pas, en viola
tion du Traité de Versailles qui prévoit le
désarmement général, des manœuvres comme
celles qui viennent d’avoir lieu en Lorraine
et qui sont une véritable provocation.
Heureusement il y a des Français qui sau
vegardent, en Allemagne et ailleurs le bon
renom de la France. Si le gouvernement
français se montre peu disposé à favoriser
ia vérité sur l’explosion de la guerre et sur
la paix qui l’a suivie, c’est en France par
contre que se sont rencontrés le plus d’es
prits libres et courageux pour discuter ces
questions avec franchise. Le livre de Mon
sieur Ebray, par exemple. « la Paix mal
propre » a gagné à son auteur et indirecte
ment à la France de nombreuses et impor
tantes sympathies. Parlant des efforts de ces
hommes de bonne volonté, M. Edouard Du
jardin disait dans les Cahiers idéalistes de dé
cembre 1921 :
« Avec une persévérance, une droiture,
une élévation d’idées admirables, ces mes
sieurs, réagissant contre l’opinion régnante,
sont arrivés à établir que les responsabilités
de la guerre sont au moins partagées, pour
ne pas dire plus grandes du côté allié que
du côté allemand ».
*
* 4
UUniversel a publié les importantes décla
rations du P. Stratmann, ancien aumônier
de l’Université de Berlin, et de l’abbé Keller,
professeur de théologie morale à l’Université
de Fribourg-en-Brisgau, sur l’objection de
conscience. L’un et l’autre enseignent que
les guerres modernes ne remplissent pas les
conditions requises pour qu’un chrétien
puisse y prendre part et se prononcent pour
la résistance à la conscription en temps de
paix et à la mobilisation en temps de guerre.
Ils ont en Allemagne de nombreux dis
ciples enrôlés dans la « Ligue des catho
liques allemands pour la paix » qui compte
9.000 membres actifs, sans compter les orga
nisations — telle l’Union des Instituteurs
catholiques — qui lui ont donné leur adhé
sion.
J’étais invité à assister, à Paderborn, au
congrès annuel de la Ligue où figuraient
quatre cents délégués venus de tous les
points de l’Allemagne. Ils défilèrent à la
tribune durant deux jours entiers Leurs
rapports, concis et vivants,bourrés de chiffres,
témoignent d’une activité intense, surtout
parmi la jeunesse des champs et jeunesse de
la ville ; éducation pacifique à l’école pri
maire, au lycée, à l’école professionnelle, à
l’Université, éducation internationaliste et
antimilitariste non isolée, mais étroitement
liée, à toutes les branches de l’enseignement,
spécialement à l’enseignement de l’histoire ;
formation de la jeunesse féminine au rôle
pacificateur qu’elle aura à exercer au foyer.
L’éducation par la presse fut l’objet d’une
intéressante discussion à laquelle prirent part
nombre de journalistes, notamment le direc
teur de la Rhein-Maïnische VolksTgeitung,
de Francfort.
Le dimanche 3 i août eut lieu une réunion
publique dans la grande salle de Bügerverein,
trop petite pour contenir la foule. Le Doc
teur Schwering de Cologne, Mademoiselle
Hocks, directrice de l’école normale d’Aix-
la-Chapelle, et le Père Stratmann y prirent
la parole. Le congrès fut clôturé par une
réunion des curés de Westphalie où il fut
beaucoup question de prières pour le clergé
français, imprégné de gallicanisme, et du
Dimanche eucharistique franco-Allemand.
L’assemblée décida l’envoi d’une adresse à
l’évêque de Lourdes pour lui demander de
faire de Lourdes le centre de l’action in
ternationale pour la paix chrétienne et d’y
invôquer la Sainte Vierge sous le titre de
« Reine de la Paix ».
Les catholiques allemands aiment à élever
des monuments à « Notre-Dame de la Paix ».
Le plus souvent ce sont des monuments
élevés par les anciens combattants, surmontés
d’une statue de la Vierge, semblable à celle
que Benoît XV a fait placer à Sainte-Marie
Majeure, à Rome, et pour laquelle les
Romains ont tant de dévotion. J’ai vu à
Hendungen, en Bavière, un monument de
ce genre. Il est élevé au milieu de la grande
place et porte l’inscription : « A la Reine
de la Paix les combattants rentrés dans leurs
foyers. » En Bavière tous les monuments
aux morts de la guerre ont un caractère
purement religieux. Ils sont ornés d’une sta
tue ou du Sauveur souffrant, ou de Notre-
Dame des Sept-Douleurs, ou encore de Saint-
Sébastien. A Munich il est situé devant le
palais de la Résidence et porte pour toute
inscription : « ils ressusciteront. » C’est
moins provocateur et surtout moins païen
que le tombeau que nos défenseurs de la
civilisation ont cru devoir placer sous l’Arc-
de-Triomphe et où l’on voit affluer les pélé-
rins de la « religion de la patrie ».
Il y a quelques années, la Ligue naissante
des catholiques allemands pour la paix tenait
son congrès dans la célèbre abbaye de Beuron,
dans la vallée du Danube, à peu de distance
de Fribourg-en-Brisgau Le jeune Abbé géné
ral de Beuron, Père Walzer, parla en plein
air, à Spire, au lendemain de la libération
de la Rhénanie, à l’occasion des fêtes du
neuvième centenaire de la cathédrale. Il
s’attacha à montrer qu’une église catholique
est essentiellement internationale et qu’un
Allemand doit, en y entrant, oublier qu’il
est allemand pour ne plus se souvenir que
de l’universelle fraternité humaine en Jésus-
Christ. « Nous n’avons pas besoin, s’écria-
t-il, d’être nationalistes pour bien servir
notre patrie. Toutes les patries ont en Dieu
un Père commun, dans son Eglise une Mère
commune. C’est une hérésie de prétendre
que tel peuple est élu plutôt que tel autre.
Il nous suffit d’avoir l’Eglise internationale.
On a écrit, à propos de l’évacuation du pays
rhénan par les troupes ennemies, qu’il fallait
édifier, sur une' île du Rhin, un grand
temple de la paix et y déposer les corps du
premier et du dernier malheureux tués dans
la grande guerre. Notre idéal, à nous catho
liques, est bien plus élevé 5 c’est l’idéal de
nos martyrs des premiers siècles du Chris
tianisme qui versèrent leur sang plutôt que
d’accepter de verser celui de leurs frères,
qui donnèrent leur vie pour la patrie céleste.
Honneur aux patries terrestres qui produisent
de tels héros ! Puisse la Paix du Christ
triompher aussi dans vos cœurs ! »
Nous sommes peu habitués, en France, à
entendre ou à lire dans nos journaux un
langage aussi chrétien que celui de ce noble
fils de saint Benoît. En Allemagne c’est du
pain quotidien. Parmi les nombreux articles
publiés dans le même esprit au sujet du
départ de nos soldats il me plaît de signaler
celui de Nikolaus Ehlen dans Heimat und
Volk. Le professeur du lycée de Velbert
déplore que l’Allemagne n’ait pas su pro
fiter de cette heure historique pour affirmer
solennellement devant l’univers sa volonté
de franche et sincère réconciliation, au lieu
de s’attarder à des manifestations puériles,
cent fois répétées dans le cours de l’histoire
de l’Allemagne et qui n’ont d’autre résultat
que de développer l’instinct de l’égoïsme
national contre lequel l’Eglise ne cesse de
réagir.
A. CASTIAUX.
Les lecteurs de Y Universel qui voudraient
connaître de plus près la doctrine dès théo
logiens catholiques allemands sur la guerre
et la paix peuvent se procurer à la librairie
Delpeuch, 5 1, rue de Babylone, au prix de
2 fr , la brochure éditée par l’Internationale
des Résistants à la guerre et intitulée « Les
catholiques en face de la guerre ». Elle leur
donnera toute satisfaction.
nmmmÀ n n mmn m^ nnn v m
Italie DsycnasË oe guerre
Après nous avoir copieusement répété de 1914
à 1918, et même au-delà, que c’était « la dernière
guerre » celle « qui tuerait la guerre » et pour quoi
il valait bien que quelques millions d’individus
sacrifiassent leur terrestre existence, voici que sur
git à nouveau le spectre d’une nouvelle et prochaine
hécatombe. Ce fut d’abord une sourde rumeur,
issue on ne sait d’où, qui, telle la calomnie, s’enfla,
s’enfla, et aujourd’hui éclate haute et stridente et
tend à s'imposer.
Sans doute depuis plusieurs années déjà l’outre
cuidant Duce , embouchant la trompette romaine,
a fait savoir urbi et orbi ses desseins d’expansion
et ses prétentions à l’hégémonie méditerranéenne
— mare nostrum — fixant à l’Europe le terme de
1935 pour la réalisation de ses projet grandioses
manu militari. Mais les rodomontades mussoli-
niennes ne semblaient pas trouver d’écho dans l’Eu
rope saturée de massacres.
Voici cependant que progressivement des jour
naux, des revues, des livres, prédisent la guerre
qui vient. Nous voyons réapparaître une littérature
belliciste analogue à celle de 1912-1914. Et l’on étu
die les moyens de se protéger contre'les avions et
les gaz, comme si nous ne pouvions éviter leur venue
sur nos villes.
Pendant que les « points de friction » s’avivent
sur les frontières polono-allemande et polono-
russe, du côté de la Lithuanie, du fameux corridor
de Dantzig, de l’Albanie et de la Yougo-Slavie, les
dictatures italienne, hongroise, polonaise, poussent
à l’envi leurs armements. Dans l’Est, l’armée rouge
s’organise et possède déjà un matériel de guerre
redoutable. Les gaz asphyxiants sont fabriqués
plus ou moins secrètement dans toute l’Europe.
Les flottes aériennes augmentent en nombre d’unités
et en puissance chaque jour. Notre gouvernement
fait fabriquer des obus et a donné d’importantes
commandes de masques à gaz destinés à la popula
tion civile.
L’idée s’infiltre, se répand, de la guerre fatale,
de la guerre qui vient. LudendorffTa prédite pour
1932 et je sais chez nous des écoles primaires où
les maîtres et maîtresses ont fait à leurs élèves la
même annonce pour cette même échéance.
En vérité, devant de telles assertions on se prend
la tête et on se demande si la raison ne chavire pas.
Douze ans après la guerre qui a fait quinze mil
lions de victimes et nous laisse un monde désor
ganisé, parler, parler avec sang-froid de la prochaine
qui vient !
Et, ce qui est plus stupéfiant, cette annonce, cette
. perspective ne provoque pas un soulèvement en
masse, un soulèvement de dégoût, une sursaut
farouche de volonté d’en finir avec la guerre et sa
préparation !
Inerte et stupide, la masse écoute, assiste à cette
horreur montante, ne comprend pas, ne réagit pas.
Le mot d’une petite fille, ayant entendu sa maî
tresse annoncer la conflagration pour 1932, traduit
bien l’incroyable inconscience de nombreux pa
rents : « T’en fais pas, on sera encore vainqueurs ! »
Le 11 novembre dernier, ces enfants, en cortège
officiel, avaient porté des fleurs au monument des
morts de la « Grande Guerre ».
Il y a des gens qui voient, qui comprennent.
Il en est, je crois, parmi les hommes d’Etat. Mais
ceux-là ne croient pas pouvoir détourner le cou
rant ; plus ou moins se sentent-ils les jouets de forces
qui les dépassent ? Ils proclament leur désir de
paix mais en même temps ils se sentent obligés
TRIMESTRIEL
1er TRIMESTRE 1931
L’UHIVER SEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président cTHonneur : Rév. Docteur M.J. ELLIOTT
CONSEIL :
Mm e Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Henri NADEL, P r Hermann KUTTER
P r Joël THÉZARD, Louis GUÉTANT, Albert CAST1AUX, Dr Henry MARIAVÉ.
Miss P. H. PECKOVER, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
A. STILMANT-OFFERS, G. LU YTEN-BLOCK.
Les articles n'engagent que la responsabilité des rédacteurs.
3®, Avenue Marceau, COURBEVOIE
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PARIS n“ 217.31
Souscriptions :
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Membre actif 20 francs.
Membre militant.... 50 francs
(Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
LES MUSSES ILLEMIIIS NSI U FUI
Les élections qui ont eu lieu en Allemagne
ont manifesté ce dont on avait de loin l’im
pression : la plus grande confusion y règne
dans les esprits et dans les partis. 11 n’y
aura pas plus de majorité stable dans le nou
veau Reichstag que dans l’ancien et l’on se
demande si tout cela ne finira pas par une
dictature.
Notre gouvernement « républicain » est
le grand responsable de cette crise de pro
grès démocratique en Europe et trahit la
volonté des morts de la guerre et des anciens
combattants. La presse catholique allemande
ne cesse de le proclamer et de s’en plaindre ;
mais, au lieu de lui faire écho, la presse
catholique française n’a que des fleurs pour
ceux qui compromettent à la fois les intérêts
de la paix et ceux de la France par leur com
plaisance pour le mensonge de l’article 23 1
de la dictée de Versailles et les autres men
songes qui « entretiennent le moral » du
pays.
J’ai sous les yeux le récit, paru dans une
revue hebdomadaire, du voyage d’un Alle
mand ayant assisté au congrès eucharistique
de Carthage en mai dernier. J’y trouve ce
passage : « A Thebursuk je me vis entouré
d’une bande de jeunes Arabes sortant d’une
école française... Ils ont mille questions.
L’un d’eux me montre, dans son livre, une
page où il est question de l'Allemagne. Il
s’agit de la visite de Guillaume II au sultan
du Maroc. Le kaiser- y est accusé d’avoir
trompé la France et d’avoir conseillé au
sultan delui déclarer la guerre. C’estd’après
cette invention que les Arabes doivent juger
l’Allemagne dont il n’est plus question dans
tout le reste du livre ».
Le Temps et les autres organes du minis
tère de l'Intérieur feignent de s’effaroucher
devant les paroles « impies » prononcées par
i’abbé Demulier au congrès des catholiques
allemands qui s’est tenu àMünster et somme
les « représentants du catholicisme français »
de le désavouer. Qu’a donc dit l’abbé De
mulier à Münster ? Je trouve un résumé de
son discours dans le grand organe catho
lique de Berlin, Germania , en première
page,sous le titre «Belles paroles d’un prêtre
français en faveur d’une paix loyale », et
j’y :
« Devant un auditoire de plus de 8.000
hommes l’abbé Demulier, fondateur de la
Correspondance catholique franco allemande,
prit le premier la parole pour demander des
rières pour la France. Il n’y a pas de
aine en France contre l’Allemagne, mais
un très grand malentendu : la presse fran
çaise continue à maintenir ses lecteurs dans
la persuasion que l’Allemagne est seule res
ponsable de la guerre. Allemands, nous
devons prier afin que les Français aient l’hu
milité de reconnaître qu’ils ont leur part de
responsabilités dans la guerre. L’orateur a
donné en France maintes conférences pour
l’union franco-allemande ; mais il n’est pas
en son pouvoir de donner aux Français la
foi, l’amour du prochain, l’esprit de sacri
fice et l’humilité. Seule la prière peut leur
procurer ces bienfaits et beaucoup d’autres
qui en seront la conséquence.
« Les évêques allemands nous disaient en
1923 dans une lettre collective (c’était en
pleine invasion de la Ruhr) : « Prions pour
ceux qui nous persécutent et nous calom
nient... Nous nous contenterons de cette ven
geance que St Paulin appelle vengeance
céleste et par laquelle nous prierons pour
nos ennemis. » L’année suivante, au congrès
d’Amsterdam, l’archevêque de Paris disait :
« Le dimanche eucharistique franco-alle
mand, qui consiste à prier en France, pour
l’Allemagne et en Allemagne pour la France,
contribuera beaucoup à l’union si nécessaire,
de l’Allemagne et de la France. »
« Benoît XV avait demandé que l’Alle
magne et la France s’entendent amicale
ment sur la question d’Alsace-Lorraine, que
la guerre se termine sans annexion et sans
indemnité. Il ne disait pas « réparation »,
parce que ce mot inclut l’idée d’une faute
morale. La confiance qui s’en serait suivie
et la suppression du budget de la guerre
aurait été une compensation pour le renon
cement aux indemnités. Aujourd’hui que
voyons-nous ? La France a un budget de la
guerre' de quelque quinze milliards. Le
renoncement aux indemnités n’aurait pas
coûté si cher.
« Après la guerre de 1870 on bâtit à Mont
martre l’église du Sacré-Cœur avec l’ins
cription « la France Pénitente ». Les Alle
mands doivent faire pénitence, non en
bâtissant une église, mais en priant pour la
France. »
A sa descente de la tribune l’abbé Demu
lier reçut les félicitations du chancelier Brü-
ning, de l’ancien chancelier Marx et des
autres chefs des catholiques allemands. C’est
ce qui vaut à l’abbé Demulier d’être accusé
de « haute-trahison » par les organes d’un
pouvoir auquel les catholiques français ne
marchandent pas leur dévouement et alors
que toute la presse allemande, aussi bien
protestante que catholique, a salué, dans les
paroles de l’abbé Demulier, l’aurore d’une
Paix juste et durable.
bi nos officiels croyaient à la Société des
Nations, ils n organiseraient pas, en viola
tion du Traité de Versailles qui prévoit le
désarmement général, des manœuvres comme
celles qui viennent d’avoir lieu en Lorraine
et qui sont une véritable provocation.
Heureusement il y a des Français qui sau
vegardent, en Allemagne et ailleurs le bon
renom de la France. Si le gouvernement
français se montre peu disposé à favoriser
ia vérité sur l’explosion de la guerre et sur
la paix qui l’a suivie, c’est en France par
contre que se sont rencontrés le plus d’es
prits libres et courageux pour discuter ces
questions avec franchise. Le livre de Mon
sieur Ebray, par exemple. « la Paix mal
propre » a gagné à son auteur et indirecte
ment à la France de nombreuses et impor
tantes sympathies. Parlant des efforts de ces
hommes de bonne volonté, M. Edouard Du
jardin disait dans les Cahiers idéalistes de dé
cembre 1921 :
« Avec une persévérance, une droiture,
une élévation d’idées admirables, ces mes
sieurs, réagissant contre l’opinion régnante,
sont arrivés à établir que les responsabilités
de la guerre sont au moins partagées, pour
ne pas dire plus grandes du côté allié que
du côté allemand ».
*
* 4
UUniversel a publié les importantes décla
rations du P. Stratmann, ancien aumônier
de l’Université de Berlin, et de l’abbé Keller,
professeur de théologie morale à l’Université
de Fribourg-en-Brisgau, sur l’objection de
conscience. L’un et l’autre enseignent que
les guerres modernes ne remplissent pas les
conditions requises pour qu’un chrétien
puisse y prendre part et se prononcent pour
la résistance à la conscription en temps de
paix et à la mobilisation en temps de guerre.
Ils ont en Allemagne de nombreux dis
ciples enrôlés dans la « Ligue des catho
liques allemands pour la paix » qui compte
9.000 membres actifs, sans compter les orga
nisations — telle l’Union des Instituteurs
catholiques — qui lui ont donné leur adhé
sion.
J’étais invité à assister, à Paderborn, au
congrès annuel de la Ligue où figuraient
quatre cents délégués venus de tous les
points de l’Allemagne. Ils défilèrent à la
tribune durant deux jours entiers Leurs
rapports, concis et vivants,bourrés de chiffres,
témoignent d’une activité intense, surtout
parmi la jeunesse des champs et jeunesse de
la ville ; éducation pacifique à l’école pri
maire, au lycée, à l’école professionnelle, à
l’Université, éducation internationaliste et
antimilitariste non isolée, mais étroitement
liée, à toutes les branches de l’enseignement,
spécialement à l’enseignement de l’histoire ;
formation de la jeunesse féminine au rôle
pacificateur qu’elle aura à exercer au foyer.
L’éducation par la presse fut l’objet d’une
intéressante discussion à laquelle prirent part
nombre de journalistes, notamment le direc
teur de la Rhein-Maïnische VolksTgeitung,
de Francfort.
Le dimanche 3 i août eut lieu une réunion
publique dans la grande salle de Bügerverein,
trop petite pour contenir la foule. Le Doc
teur Schwering de Cologne, Mademoiselle
Hocks, directrice de l’école normale d’Aix-
la-Chapelle, et le Père Stratmann y prirent
la parole. Le congrès fut clôturé par une
réunion des curés de Westphalie où il fut
beaucoup question de prières pour le clergé
français, imprégné de gallicanisme, et du
Dimanche eucharistique franco-Allemand.
L’assemblée décida l’envoi d’une adresse à
l’évêque de Lourdes pour lui demander de
faire de Lourdes le centre de l’action in
ternationale pour la paix chrétienne et d’y
invôquer la Sainte Vierge sous le titre de
« Reine de la Paix ».
Les catholiques allemands aiment à élever
des monuments à « Notre-Dame de la Paix ».
Le plus souvent ce sont des monuments
élevés par les anciens combattants, surmontés
d’une statue de la Vierge, semblable à celle
que Benoît XV a fait placer à Sainte-Marie
Majeure, à Rome, et pour laquelle les
Romains ont tant de dévotion. J’ai vu à
Hendungen, en Bavière, un monument de
ce genre. Il est élevé au milieu de la grande
place et porte l’inscription : « A la Reine
de la Paix les combattants rentrés dans leurs
foyers. » En Bavière tous les monuments
aux morts de la guerre ont un caractère
purement religieux. Ils sont ornés d’une sta
tue ou du Sauveur souffrant, ou de Notre-
Dame des Sept-Douleurs, ou encore de Saint-
Sébastien. A Munich il est situé devant le
palais de la Résidence et porte pour toute
inscription : « ils ressusciteront. » C’est
moins provocateur et surtout moins païen
que le tombeau que nos défenseurs de la
civilisation ont cru devoir placer sous l’Arc-
de-Triomphe et où l’on voit affluer les pélé-
rins de la « religion de la patrie ».
Il y a quelques années, la Ligue naissante
des catholiques allemands pour la paix tenait
son congrès dans la célèbre abbaye de Beuron,
dans la vallée du Danube, à peu de distance
de Fribourg-en-Brisgau Le jeune Abbé géné
ral de Beuron, Père Walzer, parla en plein
air, à Spire, au lendemain de la libération
de la Rhénanie, à l’occasion des fêtes du
neuvième centenaire de la cathédrale. Il
s’attacha à montrer qu’une église catholique
est essentiellement internationale et qu’un
Allemand doit, en y entrant, oublier qu’il
est allemand pour ne plus se souvenir que
de l’universelle fraternité humaine en Jésus-
Christ. « Nous n’avons pas besoin, s’écria-
t-il, d’être nationalistes pour bien servir
notre patrie. Toutes les patries ont en Dieu
un Père commun, dans son Eglise une Mère
commune. C’est une hérésie de prétendre
que tel peuple est élu plutôt que tel autre.
Il nous suffit d’avoir l’Eglise internationale.
On a écrit, à propos de l’évacuation du pays
rhénan par les troupes ennemies, qu’il fallait
édifier, sur une' île du Rhin, un grand
temple de la paix et y déposer les corps du
premier et du dernier malheureux tués dans
la grande guerre. Notre idéal, à nous catho
liques, est bien plus élevé 5 c’est l’idéal de
nos martyrs des premiers siècles du Chris
tianisme qui versèrent leur sang plutôt que
d’accepter de verser celui de leurs frères,
qui donnèrent leur vie pour la patrie céleste.
Honneur aux patries terrestres qui produisent
de tels héros ! Puisse la Paix du Christ
triompher aussi dans vos cœurs ! »
Nous sommes peu habitués, en France, à
entendre ou à lire dans nos journaux un
langage aussi chrétien que celui de ce noble
fils de saint Benoît. En Allemagne c’est du
pain quotidien. Parmi les nombreux articles
publiés dans le même esprit au sujet du
départ de nos soldats il me plaît de signaler
celui de Nikolaus Ehlen dans Heimat und
Volk. Le professeur du lycée de Velbert
déplore que l’Allemagne n’ait pas su pro
fiter de cette heure historique pour affirmer
solennellement devant l’univers sa volonté
de franche et sincère réconciliation, au lieu
de s’attarder à des manifestations puériles,
cent fois répétées dans le cours de l’histoire
de l’Allemagne et qui n’ont d’autre résultat
que de développer l’instinct de l’égoïsme
national contre lequel l’Eglise ne cesse de
réagir.
A. CASTIAUX.
Les lecteurs de Y Universel qui voudraient
connaître de plus près la doctrine dès théo
logiens catholiques allemands sur la guerre
et la paix peuvent se procurer à la librairie
Delpeuch, 5 1, rue de Babylone, au prix de
2 fr , la brochure éditée par l’Internationale
des Résistants à la guerre et intitulée « Les
catholiques en face de la guerre ». Elle leur
donnera toute satisfaction.
nmmmÀ n n mmn m^ nnn v m
Italie DsycnasË oe guerre
Après nous avoir copieusement répété de 1914
à 1918, et même au-delà, que c’était « la dernière
guerre » celle « qui tuerait la guerre » et pour quoi
il valait bien que quelques millions d’individus
sacrifiassent leur terrestre existence, voici que sur
git à nouveau le spectre d’une nouvelle et prochaine
hécatombe. Ce fut d’abord une sourde rumeur,
issue on ne sait d’où, qui, telle la calomnie, s’enfla,
s’enfla, et aujourd’hui éclate haute et stridente et
tend à s'imposer.
Sans doute depuis plusieurs années déjà l’outre
cuidant Duce , embouchant la trompette romaine,
a fait savoir urbi et orbi ses desseins d’expansion
et ses prétentions à l’hégémonie méditerranéenne
— mare nostrum — fixant à l’Europe le terme de
1935 pour la réalisation de ses projet grandioses
manu militari. Mais les rodomontades mussoli-
niennes ne semblaient pas trouver d’écho dans l’Eu
rope saturée de massacres.
Voici cependant que progressivement des jour
naux, des revues, des livres, prédisent la guerre
qui vient. Nous voyons réapparaître une littérature
belliciste analogue à celle de 1912-1914. Et l’on étu
die les moyens de se protéger contre'les avions et
les gaz, comme si nous ne pouvions éviter leur venue
sur nos villes.
Pendant que les « points de friction » s’avivent
sur les frontières polono-allemande et polono-
russe, du côté de la Lithuanie, du fameux corridor
de Dantzig, de l’Albanie et de la Yougo-Slavie, les
dictatures italienne, hongroise, polonaise, poussent
à l’envi leurs armements. Dans l’Est, l’armée rouge
s’organise et possède déjà un matériel de guerre
redoutable. Les gaz asphyxiants sont fabriqués
plus ou moins secrètement dans toute l’Europe.
Les flottes aériennes augmentent en nombre d’unités
et en puissance chaque jour. Notre gouvernement
fait fabriquer des obus et a donné d’importantes
commandes de masques à gaz destinés à la popula
tion civile.
L’idée s’infiltre, se répand, de la guerre fatale,
de la guerre qui vient. LudendorffTa prédite pour
1932 et je sais chez nous des écoles primaires où
les maîtres et maîtresses ont fait à leurs élèves la
même annonce pour cette même échéance.
En vérité, devant de telles assertions on se prend
la tête et on se demande si la raison ne chavire pas.
Douze ans après la guerre qui a fait quinze mil
lions de victimes et nous laisse un monde désor
ganisé, parler, parler avec sang-froid de la prochaine
qui vient !
Et, ce qui est plus stupéfiant, cette annonce, cette
. perspective ne provoque pas un soulèvement en
masse, un soulèvement de dégoût, une sursaut
farouche de volonté d’en finir avec la guerre et sa
préparation !
Inerte et stupide, la masse écoute, assiste à cette
horreur montante, ne comprend pas, ne réagit pas.
Le mot d’une petite fille, ayant entendu sa maî
tresse annoncer la conflagration pour 1932, traduit
bien l’incroyable inconscience de nombreux pa
rents : « T’en fais pas, on sera encore vainqueurs ! »
Le 11 novembre dernier, ces enfants, en cortège
officiel, avaient porté des fleurs au monument des
morts de la « Grande Guerre ».
Il y a des gens qui voient, qui comprennent.
Il en est, je crois, parmi les hommes d’Etat. Mais
ceux-là ne croient pas pouvoir détourner le cou
rant ; plus ou moins se sentent-ils les jouets de forces
qui les dépassent ? Ils proclament leur désir de
paix mais en même temps ils se sentent obligés
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