Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1925-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1925 01 novembre 1925
Description : 1925/11/01-1925/12/31. 1925/11/01-1925/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565293j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
27* ANNÉE
MENSUEL
/ H ft î* ? » 'MTT *» L- X
0Ô6
925 '
201
NOVEMBRE-DÉCEMBRE jl SC6
I
FMI FER S El
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« L INTERNATIONALE DE L AMOUR »
Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ,
D r M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, P r Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Henri H LJ CH ET.
ADMINISTRATION :
Abonnement
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Chèques postaux :
Un an
5 francs.
DT DUMESNIL
Le numéro »
O fr. 25
PARIS n° 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif.1 O francs.
Membre militant.... 20. francs.
37, Rue Poussin, PARIS, XVI*. Tel. : Auteuil 36-98
flïIS TRES IPIPORTWIT
Nous prions très instamment tous
nos amis de noter avec soin notre
NOUVELLE ADRESSE
Adresser toute la correspondance
relative à L’Universel et au Mouve
ment Pacifique Chrétien
au Docteur DUMESNIL
37, rue Pou ssin
Paris, 1 6 e .
et les souscriptions par chèque postal
au compte du
D r DUMESNIL
Paris 21 7-31
Pat - la même occasion nous invitons tous
nos amis qui n'ont pas versé leur cotisation
de igi 5 à le faire sans retard , et les autres
à penser bientôt à celle de ig 26 . L’insuffi
sance des rentrées de fonds nous empêche
actuellement de paraître tous les mois.
LA RÉDACTION.
nnnn nnnnnnnnmm nmmn
NOOS. LES OIÏOES
Tout Gouvernement qui déclare la guerre,
quelle qu’elle soit, ou qui l’assume, ou qui
n'a pas su l’empêcher, devrait automatique
ment être proclamé inapte à remplir ses
fonctions et remplacé sur le champ. Tous les
ministres, tous les sénateurs et les députés,
sans restriction, ni limite d’âge seraient,
d’office dirigés sur le front des opérations. 11
est monstrueux que ce soient des enfants de
vingt ans qui paient de leur vie, les desseins
revanchards ou simplement les erreurs ou les
maladresses des politiciens professionnels,
et que Ton puisse voir survivre à des héca
tombes de jeunes hommes les vieillards au-
quels ils ont servi de sanglants trophées.
A chaque métier, ses risques, à chacun la
responsabilité de ses engagements et que ce
lui qui accepte de jouer autour du tapis vert
ne se dérobe pas au moment de payer la partie
perdue ou ne charge pas un autre de régler
sa dette. L’honneur l’exige, Messieurs les pa
triotes, vous tous qui après avoir voté les
crédits de la guerre du Maroc, êtes partis, le
cœur léger à la campagne et à la mer. Une
saison dans les tranchées marocaines, les
bains de boue et de pluie de l’Ouergha, voilà
la douche et la cure dont vous aviez autre
ment besoin que ces gosses de vingt ans qui
ne demandaient — comme vous — qu’à res
ter chez eux et n’entendent rien aux intrigues
politiques. Alors nous pourrions peut-être
croire à la sincérité de vos déclarations pa
triotiques. Mais puisque la session parlemen
taire s’est ouverte de nouveau et qu’aucun
de vous ne manque à l'appel, parce qu’il
s’est passionné au jeu de cache-cache avec
Abd-el-Krim, permettez, que nous... les
mères, nous protestions contre cet envoi de
nos fils destinés à mourir sur la terre africaine
pour servir de rançon à des desseins ou à des
convoitises qui leur sont étrangers.
Une femme affolée par la douleur arpente
jour et nuit les pièces étroites de son logis :
depuis plusieurs semaines, elle est sans nou
velles de son fils qui se bat au Maroc. C’est
une femme du peuple, modeste mais pleine
de sens. Elle n’a pas lu Barrés, elle n’a pas
eu le jugement déformé par l’enseignement
officiel des pontifes ; elle n’imagine pas qu’une
femme puisse se sentir fière d’avoir donné
son fils à la guerre. Elle pleure et au travers
des larmes, elle avoue qu’on le lui a bien
pris par force, qu’elle était prête à tout pour
le soustraire à ce sort inhumain, mais que
seule et pauvre elle a dû céder au plus fort :
l’Ordre établi et reconnu, la Loi et le Destin
cruel qui placent les enfants de vingt ans
dans les tranchées et les vieux généraux à
l’arrière. Pour ceux-ci l’avancement et les
honneurs, pour ceux-là une croix de bois,
une croix de bois vert : c’est un arbrisseau
qui a été cassé, c’est un jeune coureur qui
allait lancer son disque et qu’une grenade
vient de faire sauter !
Nous .. les mères, nous ne pouvons accep
ter que nos fils soient contraints d’affronter
ce destin tragique : devenir des martyrs des
conseils de guerre ou des héros par ordre
dans les tranchées. Et quand je dis : « Nos
fils » je n’entends pas seulement ceux qui
sont nés de notre chair, mais tous les enfants
d’aujourd’hui; ceux du pauvre et ceux du
riche, ceux qui sont l’objet d’une affection
vigilante et les autres, 'les abandonnés et les
orphelins, tous frères par une même curio
sité insatiable de la vie et une incroyable
prodigalité d’énergie impatiente de se dé
penser.
Non, nous ne nous résignerons pas à voir
périr les uns après les autres, d’une mort pré
maturée et commandée, ceux qui vont juste
commencer leur voyage de découvertes à tra
vers le monde; non, nous ne nous résigne
rons pas à donner à leur jeunesse la Guerre,
comme épouse éternelle. C’est pourquoi.nous
ne cesserons de tirer sur ce manteau de faux
prestige dont s’enveloppe la tradition de
l’honneur patriotique, tant et si bien qu’il
finira par tomber et qu’en la voyant cette en
jôleuse dans sa nudité lépreuse, personne
n’osera contraindre nos enfants à la servir.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
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tel
La question du désarmement matériel tient
beaucoup plus de place que la question du
désarmement moral, dans les préoccupations
de la plupart des amis de la paix. Je dénonce
cette tendance dans une brochure qui, sous
le titre « Le Désarmement moral », vient de
paraître chez l’éditeur André Delpeuch, 51 rue
de Babylone, à Paris.
En outre, beaucoup de pacifistes croient que
le désarmement matériel procurera la sécu
rité, d’où résultera le désarmement moral ;
alors que c’est le désarmement moral qui
procurera la sécurité et rendra possible le dé
sarmement matériel.
La dernière guerre, en effet, a pris fin, non
grâce au génie du Maréchal Foch ou à Tin
suffisance du Maréchal Ludendorff, mais
grâce à ce que le peuple allemand n’en
voulait plus. C’est la menace de la révolution
allemande qui a obligé Ludendorff à demander
l’armistice. .L’armée allemande était cependant
pourvue du matériel le plus considérable et
le plus perfectionné qu’ait jamais possédé
une armée ; mais, elle n’était pas soutenue
par le consentement de la Nation, dont l’es
prit de guerre avait disparu. Si • donc on
veut mettre fin aux guerres, ce n’est pas le
matériel de guerre qu’il faut détruire, c’est
l’espritde guerre qu’il.faut tuer.
On n’empêchera jamais les peupleg de faire
la guerre, s'ils veulent la faire ; pas plus
qu'on ne les forcera à la faire, s’ils ne la
veulent pas. Ce qu’il faut chercher à obtenir,
c’est qu’ils ne la veuillent pas. En d’autres
termes, c’eat le désarmement moral que, tout
d’abord, il faut réaliser.
Le i8 Septembre 1925. à Genève, un mem
bre de la Société des Nations a proposé la
préparation d’une conférence du désarme
ment ; mais il n’a pas précisé le sens qu’il atta
chait à ce mot ; il n’a pas dit s’il avait en
vue le désarmement matériel ou le désarme
ment moral. Sa proposition a été combattue
par la plupart des membres de l’assemblée. i
Les uns ont dit que cette conférence ferait
naître des espoirs qui pourraient être déçus.
D’autres ont dit qu’elle présenterait des
dangers, qu’elle exigerait un contrôle sur les
organes les plus délicats des Etats, qu’elle
empiéterait sur leur liberté, etc... Comme si
c’était empiéter sur la liberté des Etats que de
prêcher le désarmement moral.
Ces objections montrent bien que, dans
l’esprit des délibérants, il ne s’agissait que du
désarmement matériel. La question du dé
sarmement moral a été à peine effleurée à
Genève, le 18 Septembre 1925. Le délégué de
l’Australie a été seul à l’aborder ; mais, il n’a
pas été suivi.
Le délégué de l’Australie n’a d’ailleurs pas
indiqué les moyens pratiques que, suivant lui,
il faudrait employer pour réaliser le désar
mement moral. L’indication de ces moyens
fait l’objet du dernier chapitre de ma bro
chure précitée.
Résumant les débats du 18 Septembre, en
sa qualité de membre de la Commission de
coordination de 1 assemblée de Genève, M
Jouliaux, délégué français, s’est exprimé
comme il suit :
On se trouve en présence d’un problème dont la
solution dépend de la bonne volonté des gouvernements.
11 dépend des gouvernements de voir si la sécurité peut
être obtenue par un surarmement ou par un désarme
ment.
M. Jouhaux a fait erreur. La sécurité ne
sera obtenue ni par un surarmement ni par
un désarmement matériel. Elle ne peut résul
ter que du désarmement moral. Le désarme
ment matériel sera le résultat et non la cause
de la sécurité.
Bref, suivant moi et suivant M. Ghaber-
lain, qui a soutenu cette thèse à Genève, au
mois de Septembre dernier, Tordre des fac
teurs de la paix est : désarmement moral,
sécurité et désarmement matériel.
Pour d’autres, cet ordre doit être inversé.
Parmi ces autres se trouvent M. Jouhaux et
Ludovic Naudeau, journaliste présent aux
délibérations de la Société des Nations, déli
bérations dont il a fait un long compte-rendu
dans l'Illustration du 26 septembre 1925.
L’avis de M. Chamberlain a arraché à
Ludovic Naudeau les curieuses lamentations
que voici :
Quelle déconvenue que d’entendre un penseur aussi
justement admiré que M. Chamberlain proposer le
désarmement moral comme une protection contre les
périls qui menacent l’humanité ! Quoi ! M. Chamber
lain en est il encore là P N’a-t-il pas vu que le désar
mement moral, si désirable qu’il soit, ne saurait être
qu’un aboutissement final, une conséquence dernière,
un couronnement de 1 œuvre de paix, mais nullement
un moyen de réaliser cette œuvre. Tant que les peuples
sont séparés par leurs antagonismes, leurs vendettas,
leurs méfiances, en un mot par ce péril collectif que
chacun d’eux, soucieux d’as-urer sa propre sauver/ade,
contribue à entretenir, quel est donc celui qui prendra
l’initiative de se désarmer moralement, c’est à dire de
décider unilatéralement qu’il' cesse de redouter la mau
vaise volonté de ses voisins.
Mais qui a jamais dit que le désarmement,
matériel ou moral, doive être unilatéral ?
Pareille idée ne peut venir qu’à ceux qui,
comme Ludovic Naudeau. attendent de chacun
qu’il assure lui-même sa propre sauvegarde.
Cette idée est exclusive de celle de la Société
des Nations, dont Ludovic Naudeau, cepen
dant, se montre très partisan.
L’auteur ajoute que le désarmement moral,
véritable miiacle psychologique, serait la
réalisation de l’idéal de la perfection humaine.
Comme si personne avait jamais soutenu
qu’un jour viendrait où les hommes seraient
tous des anges Ce qu’on a dit, c’est que les
peuples devraient renoncer, comme y renon
cent les individus d'un même pays, à régler
eux-mêmes les différends qui s’élèvent entre
eux. Le désarmement moral, c’est la répudia
tion de ce préjugé que, pour les peuples, le
recours à la force est plus noble que le recours
à l’arbitrage, alors qu’il est considéré comme
moins noble pour les individus.
Lorsque grâce à une éducation convenable
de l’opinion publique, l’idée de l’arbitrage sera
ancrée dans les cervaux de la majorité des
citoyens d’un même pays, autant qu elle l’est
dans les cerveaux de la minorité que consti
tuent les apôtres du pacifisme, les gouverne
ments n'oseront, plus lancer les peuples les
uns contre les autres, dans l’intérêt de politi
ciens désireux de se rendre célèbres, de mili
taires enquête d’avancement ou de financiers
âpres au gain. Et alors, après avoir prélevé,
sur le matériel de guerre existant les quantités
nécessaires à la gendarmerie internationale
chargée de faire respecter, le cas échéant, les
décisions de la Société des Nations, 011 pourra
détruire le reste. Le désarmement moral aura
ainsi permis le désarmement matériel. Il aura
été le moyen d’assurer la paix, et non, comme
Ta dit Ludovic Naudeau, l'aboutissement finciL
de l’œuvre de paix. : ~t
Général PERCIN.
Général Percin. Le Désarmement Moral.—
Une Brochure 1.50. Deipuch, éditeur, 51, rue
de Babylone, Paris 7 e .
Sous ce litre vient de paraître une brochure que
àon prix modique met à la portée de tous. En une
trentaine de pages, le général Percin indique
l’essentiel de ce qu’il faut faire pour réaliser le
« désarmement moral » sans lequel le désarme
ment matériel sera impossible. On n’empêchera
jamais, dit-il, les peuples de se faire la guerre,
s’ils veulent la faire ; pas plus qu’on ne les for
cera à la faire, s’ils ne la veulent pas. Ce qu’il
faut obtenir c’est qu’ils ne la veuillent pas.
A-t-on fait ce qu’il fallait pour que le peupla
français ne veuille pas la guerre : P On a souvent
fait, et souvent encore, on fait tout le contraire.
Le général Percin le montre en citant les propos
bellicistes, ou haineux pour l’Allemagne, de
certains généraux ou hommes d’Etat.
Un trait particulier de cette brochure c’est que
l’auteur 11 e s’attarde pas à démontrer, par des
phrases ronflantes, que la guerre est une chose
horrible ; chacun le sait. Bourrée de citations et
de faits précis, la brochure donne des moyens
pratiques de tuer l’esprit de guerre et de créer
l’esprit de paix. Elle doit être entre les mains de
tous les amis de la paix.
Etude sur les Responsabilités de
VEntente dans la Guerre européenne
Le Mystère Belge
La Belgique était-elle vraiment neutre, en droit
comme en fait, en 1914 ?
C’est là, à notre sens, le premier problème^qui
se pose. # * * iuÈMï .
Or, il semble bien difficile de répondre^ : oui, à
cette question essentielle.
Dès 1887, selon les articles publiés alors par le
Times , l’Angleterre, malgré le traité de neutralité
belge de 1839, paraissait bien reconnaître aux armées
françaises et allemandes le droit de libre passage
à travers la Belgique en cas de guerre, et, dès 1891,
le roi de Belgique Léopold était, dit-on, favorable
au passage des armées allemandes à travers la Bel
gique, en vue de leur offensive éventuelle contre la
France. Le gouvernement français d’alors aurait
même’pris, des mesures politiques pour renverser
le roi Léopold en cas de guerre, et pour parer ainsi
à cette menace.
A partir de 1906, à la suite de la première crise
marocaine (Tanger 1905) la France et l’Angleterre
sous l’impulsion d’Edouard VII, commencèrent à
engager avec la Belgique toutes sortes de tractations
politiques et militaires, dont il existe partout des
preuves, afin de conclure avec elle une entente mili
taire et de préparer aussi l’intervention de leurs
armées sur le territoire belge, le tout en cas d’agres
sion allemande contre la Belgique,
Il est difficile de dire : 1° si ces négociations abou
tirent à des résultats positifs, à des conventions
fermes ; 2° si la France et l’Angleterre n’avaient en
vue qu’une guerre défensive contre l’Allemagne, ou
si, au contraire, elles cherchaient à préparer sur le
territoire belge, une guerre agressive contre l’Alle
magne. Il semble bien, cependant, résulter des faits
que nous allons exposer par la suite, que des con
ventions, ou même une alliance militaire ferme,
furent conclues, et que les deux puissances en ques
tion avaient préparé aussi une agression non pro
voquée de leurs armées contre l’Allemagne, en prenant
pour base de leur offensive le territoire belge. Et 1«
complicité morale ou même effective, du gouverne
ment belge, ne paraît pas niable. Il est certain, en
tous cas qu’il connaissait les projets militaires de la
France et de l’Angleterre, et qu’il négociait avec
elles, et non avec l’Allemagne. Dès lors, que restait-
il de sa neutralité ?
Dès 1906 le major anglais Barnardiston parla de
débarquer en Belgique en cas de guerre. En 1912,
l’attaché militaire anglais à Bruxelles fit la même
menace, ajoutant que l’Angleterre agirait ainsi
même sans le consentement de la Belgique, au be
soin : or, la Belgique ne protesta pas.
Bien des années avant 1914, et de façon continue
l’Angleterre prépara, même sur le territoire belge
son intervention militaire éventuelle en ce paye
l
MENSUEL
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Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
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Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ,
D r M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, P r Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n’engagent que leurs auteurs
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à penser bientôt à celle de ig 26 . L’insuffi
sance des rentrées de fonds nous empêche
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NOOS. LES OIÏOES
Tout Gouvernement qui déclare la guerre,
quelle qu’elle soit, ou qui l’assume, ou qui
n'a pas su l’empêcher, devrait automatique
ment être proclamé inapte à remplir ses
fonctions et remplacé sur le champ. Tous les
ministres, tous les sénateurs et les députés,
sans restriction, ni limite d’âge seraient,
d’office dirigés sur le front des opérations. 11
est monstrueux que ce soient des enfants de
vingt ans qui paient de leur vie, les desseins
revanchards ou simplement les erreurs ou les
maladresses des politiciens professionnels,
et que Ton puisse voir survivre à des héca
tombes de jeunes hommes les vieillards au-
quels ils ont servi de sanglants trophées.
A chaque métier, ses risques, à chacun la
responsabilité de ses engagements et que ce
lui qui accepte de jouer autour du tapis vert
ne se dérobe pas au moment de payer la partie
perdue ou ne charge pas un autre de régler
sa dette. L’honneur l’exige, Messieurs les pa
triotes, vous tous qui après avoir voté les
crédits de la guerre du Maroc, êtes partis, le
cœur léger à la campagne et à la mer. Une
saison dans les tranchées marocaines, les
bains de boue et de pluie de l’Ouergha, voilà
la douche et la cure dont vous aviez autre
ment besoin que ces gosses de vingt ans qui
ne demandaient — comme vous — qu’à res
ter chez eux et n’entendent rien aux intrigues
politiques. Alors nous pourrions peut-être
croire à la sincérité de vos déclarations pa
triotiques. Mais puisque la session parlemen
taire s’est ouverte de nouveau et qu’aucun
de vous ne manque à l'appel, parce qu’il
s’est passionné au jeu de cache-cache avec
Abd-el-Krim, permettez, que nous... les
mères, nous protestions contre cet envoi de
nos fils destinés à mourir sur la terre africaine
pour servir de rançon à des desseins ou à des
convoitises qui leur sont étrangers.
Une femme affolée par la douleur arpente
jour et nuit les pièces étroites de son logis :
depuis plusieurs semaines, elle est sans nou
velles de son fils qui se bat au Maroc. C’est
une femme du peuple, modeste mais pleine
de sens. Elle n’a pas lu Barrés, elle n’a pas
eu le jugement déformé par l’enseignement
officiel des pontifes ; elle n’imagine pas qu’une
femme puisse se sentir fière d’avoir donné
son fils à la guerre. Elle pleure et au travers
des larmes, elle avoue qu’on le lui a bien
pris par force, qu’elle était prête à tout pour
le soustraire à ce sort inhumain, mais que
seule et pauvre elle a dû céder au plus fort :
l’Ordre établi et reconnu, la Loi et le Destin
cruel qui placent les enfants de vingt ans
dans les tranchées et les vieux généraux à
l’arrière. Pour ceux-ci l’avancement et les
honneurs, pour ceux-là une croix de bois,
une croix de bois vert : c’est un arbrisseau
qui a été cassé, c’est un jeune coureur qui
allait lancer son disque et qu’une grenade
vient de faire sauter !
Nous .. les mères, nous ne pouvons accep
ter que nos fils soient contraints d’affronter
ce destin tragique : devenir des martyrs des
conseils de guerre ou des héros par ordre
dans les tranchées. Et quand je dis : « Nos
fils » je n’entends pas seulement ceux qui
sont nés de notre chair, mais tous les enfants
d’aujourd’hui; ceux du pauvre et ceux du
riche, ceux qui sont l’objet d’une affection
vigilante et les autres, 'les abandonnés et les
orphelins, tous frères par une même curio
sité insatiable de la vie et une incroyable
prodigalité d’énergie impatiente de se dé
penser.
Non, nous ne nous résignerons pas à voir
périr les uns après les autres, d’une mort pré
maturée et commandée, ceux qui vont juste
commencer leur voyage de découvertes à tra
vers le monde; non, nous ne nous résigne
rons pas à donner à leur jeunesse la Guerre,
comme épouse éternelle. C’est pourquoi.nous
ne cesserons de tirer sur ce manteau de faux
prestige dont s’enveloppe la tradition de
l’honneur patriotique, tant et si bien qu’il
finira par tomber et qu’en la voyant cette en
jôleuse dans sa nudité lépreuse, personne
n’osera contraindre nos enfants à la servir.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
BBBBBBBBBBBBBBBSBBBBBBBB8BBB ■■ ■* BFBF BKBS
BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB BB Bk.BlBk.BkBB
tel
La question du désarmement matériel tient
beaucoup plus de place que la question du
désarmement moral, dans les préoccupations
de la plupart des amis de la paix. Je dénonce
cette tendance dans une brochure qui, sous
le titre « Le Désarmement moral », vient de
paraître chez l’éditeur André Delpeuch, 51 rue
de Babylone, à Paris.
En outre, beaucoup de pacifistes croient que
le désarmement matériel procurera la sécu
rité, d’où résultera le désarmement moral ;
alors que c’est le désarmement moral qui
procurera la sécurité et rendra possible le dé
sarmement matériel.
La dernière guerre, en effet, a pris fin, non
grâce au génie du Maréchal Foch ou à Tin
suffisance du Maréchal Ludendorff, mais
grâce à ce que le peuple allemand n’en
voulait plus. C’est la menace de la révolution
allemande qui a obligé Ludendorff à demander
l’armistice. .L’armée allemande était cependant
pourvue du matériel le plus considérable et
le plus perfectionné qu’ait jamais possédé
une armée ; mais, elle n’était pas soutenue
par le consentement de la Nation, dont l’es
prit de guerre avait disparu. Si • donc on
veut mettre fin aux guerres, ce n’est pas le
matériel de guerre qu’il faut détruire, c’est
l’espritde guerre qu’il.faut tuer.
On n’empêchera jamais les peupleg de faire
la guerre, s'ils veulent la faire ; pas plus
qu'on ne les forcera à la faire, s’ils ne la
veulent pas. Ce qu’il faut chercher à obtenir,
c’est qu’ils ne la veuillent pas. En d’autres
termes, c’eat le désarmement moral que, tout
d’abord, il faut réaliser.
Le i8 Septembre 1925. à Genève, un mem
bre de la Société des Nations a proposé la
préparation d’une conférence du désarme
ment ; mais il n’a pas précisé le sens qu’il atta
chait à ce mot ; il n’a pas dit s’il avait en
vue le désarmement matériel ou le désarme
ment moral. Sa proposition a été combattue
par la plupart des membres de l’assemblée. i
Les uns ont dit que cette conférence ferait
naître des espoirs qui pourraient être déçus.
D’autres ont dit qu’elle présenterait des
dangers, qu’elle exigerait un contrôle sur les
organes les plus délicats des Etats, qu’elle
empiéterait sur leur liberté, etc... Comme si
c’était empiéter sur la liberté des Etats que de
prêcher le désarmement moral.
Ces objections montrent bien que, dans
l’esprit des délibérants, il ne s’agissait que du
désarmement matériel. La question du dé
sarmement moral a été à peine effleurée à
Genève, le 18 Septembre 1925. Le délégué de
l’Australie a été seul à l’aborder ; mais, il n’a
pas été suivi.
Le délégué de l’Australie n’a d’ailleurs pas
indiqué les moyens pratiques que, suivant lui,
il faudrait employer pour réaliser le désar
mement moral. L’indication de ces moyens
fait l’objet du dernier chapitre de ma bro
chure précitée.
Résumant les débats du 18 Septembre, en
sa qualité de membre de la Commission de
coordination de 1 assemblée de Genève, M
Jouliaux, délégué français, s’est exprimé
comme il suit :
On se trouve en présence d’un problème dont la
solution dépend de la bonne volonté des gouvernements.
11 dépend des gouvernements de voir si la sécurité peut
être obtenue par un surarmement ou par un désarme
ment.
M. Jouhaux a fait erreur. La sécurité ne
sera obtenue ni par un surarmement ni par
un désarmement matériel. Elle ne peut résul
ter que du désarmement moral. Le désarme
ment matériel sera le résultat et non la cause
de la sécurité.
Bref, suivant moi et suivant M. Ghaber-
lain, qui a soutenu cette thèse à Genève, au
mois de Septembre dernier, Tordre des fac
teurs de la paix est : désarmement moral,
sécurité et désarmement matériel.
Pour d’autres, cet ordre doit être inversé.
Parmi ces autres se trouvent M. Jouhaux et
Ludovic Naudeau, journaliste présent aux
délibérations de la Société des Nations, déli
bérations dont il a fait un long compte-rendu
dans l'Illustration du 26 septembre 1925.
L’avis de M. Chamberlain a arraché à
Ludovic Naudeau les curieuses lamentations
que voici :
Quelle déconvenue que d’entendre un penseur aussi
justement admiré que M. Chamberlain proposer le
désarmement moral comme une protection contre les
périls qui menacent l’humanité ! Quoi ! M. Chamber
lain en est il encore là P N’a-t-il pas vu que le désar
mement moral, si désirable qu’il soit, ne saurait être
qu’un aboutissement final, une conséquence dernière,
un couronnement de 1 œuvre de paix, mais nullement
un moyen de réaliser cette œuvre. Tant que les peuples
sont séparés par leurs antagonismes, leurs vendettas,
leurs méfiances, en un mot par ce péril collectif que
chacun d’eux, soucieux d’as-urer sa propre sauver/ade,
contribue à entretenir, quel est donc celui qui prendra
l’initiative de se désarmer moralement, c’est à dire de
décider unilatéralement qu’il' cesse de redouter la mau
vaise volonté de ses voisins.
Mais qui a jamais dit que le désarmement,
matériel ou moral, doive être unilatéral ?
Pareille idée ne peut venir qu’à ceux qui,
comme Ludovic Naudeau. attendent de chacun
qu’il assure lui-même sa propre sauvegarde.
Cette idée est exclusive de celle de la Société
des Nations, dont Ludovic Naudeau, cepen
dant, se montre très partisan.
L’auteur ajoute que le désarmement moral,
véritable miiacle psychologique, serait la
réalisation de l’idéal de la perfection humaine.
Comme si personne avait jamais soutenu
qu’un jour viendrait où les hommes seraient
tous des anges Ce qu’on a dit, c’est que les
peuples devraient renoncer, comme y renon
cent les individus d'un même pays, à régler
eux-mêmes les différends qui s’élèvent entre
eux. Le désarmement moral, c’est la répudia
tion de ce préjugé que, pour les peuples, le
recours à la force est plus noble que le recours
à l’arbitrage, alors qu’il est considéré comme
moins noble pour les individus.
Lorsque grâce à une éducation convenable
de l’opinion publique, l’idée de l’arbitrage sera
ancrée dans les cervaux de la majorité des
citoyens d’un même pays, autant qu elle l’est
dans les cerveaux de la minorité que consti
tuent les apôtres du pacifisme, les gouverne
ments n'oseront, plus lancer les peuples les
uns contre les autres, dans l’intérêt de politi
ciens désireux de se rendre célèbres, de mili
taires enquête d’avancement ou de financiers
âpres au gain. Et alors, après avoir prélevé,
sur le matériel de guerre existant les quantités
nécessaires à la gendarmerie internationale
chargée de faire respecter, le cas échéant, les
décisions de la Société des Nations, 011 pourra
détruire le reste. Le désarmement moral aura
ainsi permis le désarmement matériel. Il aura
été le moyen d’assurer la paix, et non, comme
Ta dit Ludovic Naudeau, l'aboutissement finciL
de l’œuvre de paix. : ~t
Général PERCIN.
Général Percin. Le Désarmement Moral.—
Une Brochure 1.50. Deipuch, éditeur, 51, rue
de Babylone, Paris 7 e .
Sous ce litre vient de paraître une brochure que
àon prix modique met à la portée de tous. En une
trentaine de pages, le général Percin indique
l’essentiel de ce qu’il faut faire pour réaliser le
« désarmement moral » sans lequel le désarme
ment matériel sera impossible. On n’empêchera
jamais, dit-il, les peuples de se faire la guerre,
s’ils veulent la faire ; pas plus qu’on ne les for
cera à la faire, s’ils ne la veulent pas. Ce qu’il
faut obtenir c’est qu’ils ne la veuillent pas.
A-t-on fait ce qu’il fallait pour que le peupla
français ne veuille pas la guerre : P On a souvent
fait, et souvent encore, on fait tout le contraire.
Le général Percin le montre en citant les propos
bellicistes, ou haineux pour l’Allemagne, de
certains généraux ou hommes d’Etat.
Un trait particulier de cette brochure c’est que
l’auteur 11 e s’attarde pas à démontrer, par des
phrases ronflantes, que la guerre est une chose
horrible ; chacun le sait. Bourrée de citations et
de faits précis, la brochure donne des moyens
pratiques de tuer l’esprit de guerre et de créer
l’esprit de paix. Elle doit être entre les mains de
tous les amis de la paix.
Etude sur les Responsabilités de
VEntente dans la Guerre européenne
Le Mystère Belge
La Belgique était-elle vraiment neutre, en droit
comme en fait, en 1914 ?
C’est là, à notre sens, le premier problème^qui
se pose. # * * iuÈMï .
Or, il semble bien difficile de répondre^ : oui, à
cette question essentielle.
Dès 1887, selon les articles publiés alors par le
Times , l’Angleterre, malgré le traité de neutralité
belge de 1839, paraissait bien reconnaître aux armées
françaises et allemandes le droit de libre passage
à travers la Belgique en cas de guerre, et, dès 1891,
le roi de Belgique Léopold était, dit-on, favorable
au passage des armées allemandes à travers la Bel
gique, en vue de leur offensive éventuelle contre la
France. Le gouvernement français d’alors aurait
même’pris, des mesures politiques pour renverser
le roi Léopold en cas de guerre, et pour parer ainsi
à cette menace.
A partir de 1906, à la suite de la première crise
marocaine (Tanger 1905) la France et l’Angleterre
sous l’impulsion d’Edouard VII, commencèrent à
engager avec la Belgique toutes sortes de tractations
politiques et militaires, dont il existe partout des
preuves, afin de conclure avec elle une entente mili
taire et de préparer aussi l’intervention de leurs
armées sur le territoire belge, le tout en cas d’agres
sion allemande contre la Belgique,
Il est difficile de dire : 1° si ces négociations abou
tirent à des résultats positifs, à des conventions
fermes ; 2° si la France et l’Angleterre n’avaient en
vue qu’une guerre défensive contre l’Allemagne, ou
si, au contraire, elles cherchaient à préparer sur le
territoire belge, une guerre agressive contre l’Alle
magne. Il semble bien, cependant, résulter des faits
que nous allons exposer par la suite, que des con
ventions, ou même une alliance militaire ferme,
furent conclues, et que les deux puissances en ques
tion avaient préparé aussi une agression non pro
voquée de leurs armées contre l’Allemagne, en prenant
pour base de leur offensive le territoire belge. Et 1«
complicité morale ou même effective, du gouverne
ment belge, ne paraît pas niable. Il est certain, en
tous cas qu’il connaissait les projets militaires de la
France et de l’Angleterre, et qu’il négociait avec
elles, et non avec l’Allemagne. Dès lors, que restait-
il de sa neutralité ?
Dès 1906 le major anglais Barnardiston parla de
débarquer en Belgique en cas de guerre. En 1912,
l’attaché militaire anglais à Bruxelles fit la même
menace, ajoutant que l’Angleterre agirait ainsi
même sans le consentement de la Belgique, au be
soin : or, la Belgique ne protesta pas.
Bien des années avant 1914, et de façon continue
l’Angleterre prépara, même sur le territoire belge
son intervention militaire éventuelle en ce paye
l
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