Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-10-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1900 27 octobre 1900
Description : 1900/10/27 (N235). 1900/10/27 (N235).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263434t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
i'^ t * , **^**‘ * ’-*.-'!Jff-*
5 e Année—N° 235.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti RépubSicain Démocratique
Samedi 21 Octobre 1900.
PRIX DES (ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
1
S3
=3
as
B
15, RUE CASIMIR
-PÉRIER,
1 5
Üi
Ü
sas
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
=5?
Sas
L’Imprimeur-Gérant
F. LE ROY
11
3=
sas
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames .. .. 50 »
On traite à forfait
A NO S LECT EURS
L’administration du Réveil a l'hon
neur d’informer les lecteurs dont l'abon
nement est expiré fin septembre, que
nous leur continuerons le service du
journal et que nous les considérerons
comme réabonnés s’ils ne nous font
retour du prochain numéro avec la
mention : Refnsé.
Passé ce délai, nous nous croirons
autorisé à faire percevoir le montant
par la poste. Toutefois, les amis qui
voudraient nous éviter ce supplément
de frais peuvent se présenter à nos
bureauxj 15, rue Casimir-Périer. Ils
sont ouverts tous les jours de 7 heures
1/2 du matin à 7 heures 1/2 du soir,
et les dimanches de .9 heures à 11
heures du matin.
Nous rappelons, en outre, à nos lec
teurs que si nous avons réduit le prix
de l’abonnement à la minime somme
de 3 fr. (prix de revient), c’est pour
avoir plus de facilité à le répandre
dans le monde des travailleurs, pour
lesquels il sera sans cesse un vaillant
défenseur et un bon conseiller.
Le Réveil sera toujours un organe
sincère J il ne s’écartera jamais de la
voie qui lui a été tracée. Créé par un
groupe de fervents républicains — en
dehors de toute idée d’intérêt — dans
le but de propager les idées de justice et
de vérité, il tiendra toujours à hon
neur de mériter l’estime de ses fonda
teurs, en poursuivant sa marche ascen
dante, avec droiture, correction et sans
faiblesse. Il s’efforcera à rendre sa
lecture plus intéressante, en faisant —-
sans nuire à sa partie politique et
locale — une part plus large à la litté
rature. C’est ainsi qu’il continuera à
publier, chaque semaine, d’intéressantes
nouvelles et d’amusantes variétés
choisies parmi les œuvres des meilleurs
auteurs de la Société des Gens de
Lettres. Qu’on se le dise !
L’Action
Républicaine
Autant que nous puissions préju
ger du discours de M. Waldeck-
Rousseau à Toulouse, le Gouverne
ment estimerait que la défense de la
République doit entrer dans une
nouvelle phase, celle de Faction.
C’est, certainement, la meilleure mé
thode d’acréditer de plus en plus le
régime républicain auprès des
masses populaires. En effet, une
chose n’est bonne que par les résul
tats qu’elle produit et nous n’avons
jamais considéré la forme constitu
tionnelle que le pays s’est donnée
comme un but final, mais comme un
moyen indispensable d’améliorer
toujours, de plus en plus, le sort du
peuple. Dans cette marche ascen
dante de la société vers le mieux-
être, l’égoïsme de certains, l’esprit
de caste des autres, l’étroitesse de
la mentalité d’un grand nombre,
qui se prévalent des pratiques
routinières, dressent, à chaque pas,
de nouveaux obstacles qu’il faut
vaincre.
De toutes les barrières, la plus
puissante, la plus dangereuse, la
plus terrible même, c’est le clérica-j
lisme, qui centralise autour de lui
toutes les forces de réaction ainsi
que tous les éléments de discorde et
de trouble. Fait de bas instincts,
d’erreurs grossières, de spéculations
mauvaises sur la crédulité de l’hom
me, c’est lui qu’il faut tomber en
premier lieu. Pour cette besogne,
l’union entière des républicains sa
chant comprendre les principes et
les bienfaits de la Révolution fran
çaise n’est pas superflue.
M. Bourgeois, dans son discours
de Suippes, a reconnu que le cléri
calisme est un parti politique mena
çant l’Etat laïque. Rien de plus judi
cieux. Mais ce n’est pas à sa destruc
tion seule que nous devons tendre.
Il nous faut aller plus loin, nous
avons à tâche de détruire l’esprit
théologique qui a enfanté ce parti,
et qu’en revanche la coalition des
prêtres et des moines soutient de sa
ténacité.
Si, pour le corps social, le cléri
calisme est une calamité, ce n’est
pas seulement parce qu’il coûte au
budget, ce iq’est pas seulement parce
qu’il soutire, à son profit, la meil
leure part des revenus généraux du
pays ; c’est surtout par la philoso
phie fausse, caduque et décevante
qu’il enseigne. L’on se rend diffici
lement compte des vices qu’engen
dre le catholicisme dans le fonction
nement de la société ; des progrès
qu’il entrave en paralysant la scien
ce au profit des préjugés d’un autre
âge.
La société moderne a pour devoir
imprescriptible de détruire les an
ciennes croyances et d’établir une
philosophie nouvelle basée sur l’étude
de la nature et sur la raison pour
déterminer la prospérité matérielle
et morale de l’humanité.
Que de chemin à parcourir avant
d’en arriver là ; que de batailles à
engager quand l’on songe que nous
ne sommes même pas parvenus à
laïciser l’État, quand bon nombre de
bureaux de bienfaisance, d’hôpitaux
et tant d’autres services publics
sont entre les mains des congréga
tions de bonnes soeurs ou de moines.
Ce n’est pos une raison pour se
lasser, il faut sans crainte se mettre
à l’œuvre et commencer parallèle
ment à la tâche de destruction, la
tâche plus grande et plus noble
d’édification sociale.
Il en est temps.
Àlf. HENRI.
COMITÉ RÉPUBLICAIN DÉHIQCRATIQUE
Les membres du Comité Républi
cain Démocratique sont instamment
priés d’assister à la réunion ordinaire
qui aura lieu au Cercle Franklin, le
Vendredi 2 Novembre, à
8 h. 3/4 du soir.
ORDRE DU JOUR :
j Lecture du procès-verbal ;
! Appel nominal ;
Lecture et adoption définitive du règle
ment et du programme ;
Projet de conférence publique ;
Questions diverses.
M. Waldeck-Rousseau partira ce
soir samedi pour Toulouse, où il doit,
comme on le sait, prononcer diman
che un discours sur la politique géné
rale du cabinet et le programme des
travaux parlementaires.
Le président du conseil sera accom
pagné seulement par son chef de ca
binet.
A l’occasion de ce voyage, le'con
seil municipal de Toulouse, réuni
lundi soir en séance extraordinaire, a,
sur la proposition du maire, voté les
crédits suivants : î,500 francs pour
les familles nécessiteuses des grévistes
plâtriers ; 2,000 francs pour les bons
de pain aux indigents; 8,000 francs
pour les frais de réception du minis
tre.
Le programme comporte, après le
banquet, une représentation de gala
au théâtre du Capitole.
On prévoit que la réception du mi
nistre sera enthousiaste. La popula
tion toulousaine, si attachée à la Ré
publique, prépare une grande mani
festation républicaine.
■ 4L**’
* *
A propos du banquet de Toulouse
et du discours que doit, à cette occa
sion, prononcer M. Waldeck-Rous-
seau, demain dimanche, dans cette
ville, M. André Lefèvre, de la Petite
République , donne au ministre le con
seil suivant, que nous trouvons très
judicieux :
Qu’on nous entende bien, nous n’avons
pas la naïveté de demander à M. Wal
deck-Rousseau, ni même au gouverne
ment dans son ensemble, de faire de la
politique socialiste. Il ne le voudrait pas,
et le voudrait-il, qu’il ne le pourrait pas.
Nous lui demandons simplement d’avoir
une politique sociale et de persister en
tant que ministère dans la voie où Mille-
rand s’est engagé en tant que ministre.
Il a tiré des décrets tout ce qu’on en pou
vait attendre. Le moment est venu où il
va falloir aborder les discussions parle
mentaires et procéder par projets de loi.
Si le gouvernement s'engage résolu
ment dans cette voie, il peut faire une
grande œuvre et mettre fin à cette désaf
fection du régime qu’on a pu constater à
certain moment dans les ma sis. La Ré
publique ne doit pas être, comme elle l’a
été trop souvent jusqu’ici, une marâtre
pour le prolétariat. Elle doit, par des ré
formes appropriées, l’aider dans son dé
veloppement et le préparer à exercer le
pouvoir.
C’est la raison d’être du régime répu
blicain, et c’est pour cela qu’Enrico Ferri
pouvait dire que « la République est l’at
mosphère nécessaire aux poumons socia
listes «. M. Waldeck-Roussean le com
prendra-t-il ? Il peut marquer une date,
s’il n’a pas la prétention, trop commune
chez certains, de s’imaginer que leurs
conceptions constituent la forme défini
tive des sociétés, et s’il se résigne à pen
ser que les hommes qui passent n’ont
d’autre mission que de préparer les voies
à ceux qui les suivent.
M. MIRMAN
Le Conseil municipal de Limoges
a pris une décision qui a été appré
ciée ici même; il a obligé les employés
de la ville à envoyer leurs enfants à
l’école laïque.
Il faut qu’on sache qu’il s’est trou
vé un député, élu en 1893 comme
socialiste, pour protester contre cette
mesure. C’est M. Lévi Mirman, dont
la présence dans le parti clérical n’é
tonnera personne.
L’homme qui fit une si vilaine gri
mace quand Mercier, le ministre de
la guerre d’alors, voulut l’envoyer à
la easerne, est passé à la réaction
nationaliste et antisémite. Il ne lui
manquait plus que d’être louangépar
la Croix. C’est fait.
Nous savons maintenant pourquoi
M. Lévi Mirman se révoltait à la pen
sée d’endosser l’uniforme.
Il était séminariste.
A. Y.
C’EST LA DÉBÂCLE
Quand nous disions que la débâcle
n’était pas loin ! Le nationalisme a du
plomb dans l’aile, et ses meilleurs
amis commencent à entrevoir et même
à annoncer sa fin. Après avoir défini
le nationalisme « un groupement
éphémère, né de circonstances spécia
les », et déclaré que ce groupement
n’aurait plus sa raison d’être lorsque
« le dreyfusisme aurait désarmé »,
Y Eclair ajoute :
- « Chacun de ceux qui ont momen
tanément rallié son drapeau, retour
nera à ses préférences naturelles, les
réactionnaires au monarchisme, les
conservateurs invétérés aux doctrines
du juste milieu, les républicains aux
réformes et à la politique de liberté
et de progrès. Fini le ministère drey
fusard, et fini du même coup ce qu’on
a, d’ailleurs, très improprement ap
pelé la conspiration nationaliste. »
Fini de conspirer alors?
C’était tout simplement par haine
du dreyfusisme que les nationalistes,
de quelque couleur qu’ils soient, ap
plaudissaient aux injures dont on
couvrait chaque jour le président de
la République et, avec lui, la Répu
blique elle-même !
C’était aussi par simple antidrey
fusisme qu’on encourageait les tenta
tives semblables à celles de la caserne
de Reuilly et les projets plébiscitaires
de M. Déroulède !
Au fait, si les beaux projets de
YEclair se réalisent, si les nationa
listes rallient leur drapeau, que de
vient dans tout cela ce pauvre
Déroulède? Lâché, lui aussi? C’est
décidément la débâcle.
M. Y.
N. FÉNOUX Collectiviste
Nous avons souvent la bonne au
baine de prendre nos ennemis ou
simplement nos adversaires politiques,
tels que M. Fénoux, en flagrant délit
de contradiction.
Lorsqu’il s’est agi de donner au
pays une politique de défense républi
caine, toute la presse de sacristie et
avec elle, celle de M. Méline, ont
poussé les hauts cris contre l’alliance
avec les socialistes. Le péril collecti
viste a été dénoncé comme un mal
heur public. En ce sens, Le Petit Havre
n’a pas été le moins dur contre la tac
tique du gouvernement.
Or, que voyons-nous ? Après M.
Méline, préconisant le protection
nisme qui est l’une des formes les
plus dangereuses du collectivisme
d’Etat. Après M. Deschanel, prési
dent de la Chambre, protagoniste de
la Mutualité, trouvant dans ce sys
tème, l’unique remède à la situation
sociale et se lançant, par le fait,
presque jusqu’au communisme. Voici,
enfin, venir M. Fénoux, mutualiste
lui aussi et peu redoutable adver
saire du protectionnisme, puisqu'il l’a
soutenu en la personne de M. Rispal
qui avait lié partie, par le permanga
nate de potasse, avec l’ancien com
munard repenti, dispensateur du
pain cher et affameur du peuple.
Voici, dis-je, M. Fénoux, collecti
viste sans le savoir, damant le pion
à notre ami Jennequin et que, comme
tel, nous sommes obligés de combat
tre. En effet, ne l’avons-nous pas vu,
dans la question de l’assainissement,
reporter toutes les charges sur la
commune ; cette dernière, seule, de
vait supporter tous les soins et tous
les soucis, même ceux qui incombent
aux propriétaires, même ceux qui
sont du ressort d’une population com
prenant ses obligations particulières
et sociales. Il fallait, suivant lui,
contracter un emprunt de quatre mil
lions, à la charge de la collecti
vité et substituer, en somme, la
responsabilité communale à la res
ponsabilité individuelle que nous
croyons dangereux de décharger de
ses attributions, et qu’il est utile
d’établir. M. Maillart a eu, du reste,
raison de dire à la dernière séance du
Conseil municipal, qu'à son avis, la
question d’assainissement dépendait
de la propreté de la population.
Mais passons sur cette digression.
Nous l’avons dit, nous ne sommes pas
les adeptes de M. Guesde, seulement
nous ne nous payons ni ne nous
effrayons par des mots. Avant tout,
nous considérons les idées tacites et
les actes, dans lesquels nous décou
vrons fréquemment l’antidote du
langage. A ce sujet, l’exemple de M.
Fénoux est typique. Nous l’avons
pris en plein paradoxe.
A. H.
La Vérité sur
L’Enseignement Congréganiste
(Suite)
Dans notre dernier numéro, nous
avons démontré par des considéra
tions philosophiques que les frères ne
peuvent être de bons intituteurs, et
les comparant aux maîtres laïques,
nous avons fait ressortir la supériorité
de ceux-ci sur leurs rivaux ; aujour
d’hui, nous nous transporterons dans
une école de frères et nous examine
rons sans parti-pris ce qui s’y passe.
Chaque école chrétienne est com
posée de deux classes au moins, sou
vent trois classes, quelquefois d’un
plus gramd nombre, cela dépend de
la quantité des élèves qui la fréquen
tent. Supposons que l’école renferme
deux cents élèves et possède trois
classes, ces élèves seront ainsi répar
tis : dans la première classe 60 ; dans
la deuxième classe un nombre à peu
près égal ; dans la troisième elasse 80.
Dans la troisième classe des enfants
de 6 à 9 ans étudient l’abécédaire et
le syllabaire et mettent au moins deux
années à cette étude rendue rebutante
et inextricable par la monotonie des
exercices et l’intelligence de procé
dés ; dans la deuxième classe, des en
fants de 9 à 11 ans, apprenant à lire
par mots et puis couramment, à écrire
en gros et en moyen, à poser des
nombres et faire des additions ; dans
la première classe des enfants de 11 à
5 e Année—N° 235.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti RépubSicain Démocratique
Samedi 21 Octobre 1900.
PRIX DES (ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
1
S3
=3
as
B
15, RUE CASIMIR
-PÉRIER,
1 5
Üi
Ü
sas
Secrétaire de la Rédaction....
Alfred HENRI
=5?
Sas
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11
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nous leur continuerons le service du
journal et que nous les considérerons
comme réabonnés s’ils ne nous font
retour du prochain numéro avec la
mention : Refnsé.
Passé ce délai, nous nous croirons
autorisé à faire percevoir le montant
par la poste. Toutefois, les amis qui
voudraient nous éviter ce supplément
de frais peuvent se présenter à nos
bureauxj 15, rue Casimir-Périer. Ils
sont ouverts tous les jours de 7 heures
1/2 du matin à 7 heures 1/2 du soir,
et les dimanches de .9 heures à 11
heures du matin.
Nous rappelons, en outre, à nos lec
teurs que si nous avons réduit le prix
de l’abonnement à la minime somme
de 3 fr. (prix de revient), c’est pour
avoir plus de facilité à le répandre
dans le monde des travailleurs, pour
lesquels il sera sans cesse un vaillant
défenseur et un bon conseiller.
Le Réveil sera toujours un organe
sincère J il ne s’écartera jamais de la
voie qui lui a été tracée. Créé par un
groupe de fervents républicains — en
dehors de toute idée d’intérêt — dans
le but de propager les idées de justice et
de vérité, il tiendra toujours à hon
neur de mériter l’estime de ses fonda
teurs, en poursuivant sa marche ascen
dante, avec droiture, correction et sans
faiblesse. Il s’efforcera à rendre sa
lecture plus intéressante, en faisant —-
sans nuire à sa partie politique et
locale — une part plus large à la litté
rature. C’est ainsi qu’il continuera à
publier, chaque semaine, d’intéressantes
nouvelles et d’amusantes variétés
choisies parmi les œuvres des meilleurs
auteurs de la Société des Gens de
Lettres. Qu’on se le dise !
L’Action
Républicaine
Autant que nous puissions préju
ger du discours de M. Waldeck-
Rousseau à Toulouse, le Gouverne
ment estimerait que la défense de la
République doit entrer dans une
nouvelle phase, celle de Faction.
C’est, certainement, la meilleure mé
thode d’acréditer de plus en plus le
régime républicain auprès des
masses populaires. En effet, une
chose n’est bonne que par les résul
tats qu’elle produit et nous n’avons
jamais considéré la forme constitu
tionnelle que le pays s’est donnée
comme un but final, mais comme un
moyen indispensable d’améliorer
toujours, de plus en plus, le sort du
peuple. Dans cette marche ascen
dante de la société vers le mieux-
être, l’égoïsme de certains, l’esprit
de caste des autres, l’étroitesse de
la mentalité d’un grand nombre,
qui se prévalent des pratiques
routinières, dressent, à chaque pas,
de nouveaux obstacles qu’il faut
vaincre.
De toutes les barrières, la plus
puissante, la plus dangereuse, la
plus terrible même, c’est le clérica-j
lisme, qui centralise autour de lui
toutes les forces de réaction ainsi
que tous les éléments de discorde et
de trouble. Fait de bas instincts,
d’erreurs grossières, de spéculations
mauvaises sur la crédulité de l’hom
me, c’est lui qu’il faut tomber en
premier lieu. Pour cette besogne,
l’union entière des républicains sa
chant comprendre les principes et
les bienfaits de la Révolution fran
çaise n’est pas superflue.
M. Bourgeois, dans son discours
de Suippes, a reconnu que le cléri
calisme est un parti politique mena
çant l’Etat laïque. Rien de plus judi
cieux. Mais ce n’est pas à sa destruc
tion seule que nous devons tendre.
Il nous faut aller plus loin, nous
avons à tâche de détruire l’esprit
théologique qui a enfanté ce parti,
et qu’en revanche la coalition des
prêtres et des moines soutient de sa
ténacité.
Si, pour le corps social, le cléri
calisme est une calamité, ce n’est
pas seulement parce qu’il coûte au
budget, ce iq’est pas seulement parce
qu’il soutire, à son profit, la meil
leure part des revenus généraux du
pays ; c’est surtout par la philoso
phie fausse, caduque et décevante
qu’il enseigne. L’on se rend diffici
lement compte des vices qu’engen
dre le catholicisme dans le fonction
nement de la société ; des progrès
qu’il entrave en paralysant la scien
ce au profit des préjugés d’un autre
âge.
La société moderne a pour devoir
imprescriptible de détruire les an
ciennes croyances et d’établir une
philosophie nouvelle basée sur l’étude
de la nature et sur la raison pour
déterminer la prospérité matérielle
et morale de l’humanité.
Que de chemin à parcourir avant
d’en arriver là ; que de batailles à
engager quand l’on songe que nous
ne sommes même pas parvenus à
laïciser l’État, quand bon nombre de
bureaux de bienfaisance, d’hôpitaux
et tant d’autres services publics
sont entre les mains des congréga
tions de bonnes soeurs ou de moines.
Ce n’est pos une raison pour se
lasser, il faut sans crainte se mettre
à l’œuvre et commencer parallèle
ment à la tâche de destruction, la
tâche plus grande et plus noble
d’édification sociale.
Il en est temps.
Àlf. HENRI.
COMITÉ RÉPUBLICAIN DÉHIQCRATIQUE
Les membres du Comité Républi
cain Démocratique sont instamment
priés d’assister à la réunion ordinaire
qui aura lieu au Cercle Franklin, le
Vendredi 2 Novembre, à
8 h. 3/4 du soir.
ORDRE DU JOUR :
j Lecture du procès-verbal ;
! Appel nominal ;
Lecture et adoption définitive du règle
ment et du programme ;
Projet de conférence publique ;
Questions diverses.
M. Waldeck-Rousseau partira ce
soir samedi pour Toulouse, où il doit,
comme on le sait, prononcer diman
che un discours sur la politique géné
rale du cabinet et le programme des
travaux parlementaires.
Le président du conseil sera accom
pagné seulement par son chef de ca
binet.
A l’occasion de ce voyage, le'con
seil municipal de Toulouse, réuni
lundi soir en séance extraordinaire, a,
sur la proposition du maire, voté les
crédits suivants : î,500 francs pour
les familles nécessiteuses des grévistes
plâtriers ; 2,000 francs pour les bons
de pain aux indigents; 8,000 francs
pour les frais de réception du minis
tre.
Le programme comporte, après le
banquet, une représentation de gala
au théâtre du Capitole.
On prévoit que la réception du mi
nistre sera enthousiaste. La popula
tion toulousaine, si attachée à la Ré
publique, prépare une grande mani
festation républicaine.
■ 4L**’
* *
A propos du banquet de Toulouse
et du discours que doit, à cette occa
sion, prononcer M. Waldeck-Rous-
seau, demain dimanche, dans cette
ville, M. André Lefèvre, de la Petite
République , donne au ministre le con
seil suivant, que nous trouvons très
judicieux :
Qu’on nous entende bien, nous n’avons
pas la naïveté de demander à M. Wal
deck-Rousseau, ni même au gouverne
ment dans son ensemble, de faire de la
politique socialiste. Il ne le voudrait pas,
et le voudrait-il, qu’il ne le pourrait pas.
Nous lui demandons simplement d’avoir
une politique sociale et de persister en
tant que ministère dans la voie où Mille-
rand s’est engagé en tant que ministre.
Il a tiré des décrets tout ce qu’on en pou
vait attendre. Le moment est venu où il
va falloir aborder les discussions parle
mentaires et procéder par projets de loi.
Si le gouvernement s'engage résolu
ment dans cette voie, il peut faire une
grande œuvre et mettre fin à cette désaf
fection du régime qu’on a pu constater à
certain moment dans les ma sis. La Ré
publique ne doit pas être, comme elle l’a
été trop souvent jusqu’ici, une marâtre
pour le prolétariat. Elle doit, par des ré
formes appropriées, l’aider dans son dé
veloppement et le préparer à exercer le
pouvoir.
C’est la raison d’être du régime répu
blicain, et c’est pour cela qu’Enrico Ferri
pouvait dire que « la République est l’at
mosphère nécessaire aux poumons socia
listes «. M. Waldeck-Roussean le com
prendra-t-il ? Il peut marquer une date,
s’il n’a pas la prétention, trop commune
chez certains, de s’imaginer que leurs
conceptions constituent la forme défini
tive des sociétés, et s’il se résigne à pen
ser que les hommes qui passent n’ont
d’autre mission que de préparer les voies
à ceux qui les suivent.
M. MIRMAN
Le Conseil municipal de Limoges
a pris une décision qui a été appré
ciée ici même; il a obligé les employés
de la ville à envoyer leurs enfants à
l’école laïque.
Il faut qu’on sache qu’il s’est trou
vé un député, élu en 1893 comme
socialiste, pour protester contre cette
mesure. C’est M. Lévi Mirman, dont
la présence dans le parti clérical n’é
tonnera personne.
L’homme qui fit une si vilaine gri
mace quand Mercier, le ministre de
la guerre d’alors, voulut l’envoyer à
la easerne, est passé à la réaction
nationaliste et antisémite. Il ne lui
manquait plus que d’être louangépar
la Croix. C’est fait.
Nous savons maintenant pourquoi
M. Lévi Mirman se révoltait à la pen
sée d’endosser l’uniforme.
Il était séminariste.
A. Y.
C’EST LA DÉBÂCLE
Quand nous disions que la débâcle
n’était pas loin ! Le nationalisme a du
plomb dans l’aile, et ses meilleurs
amis commencent à entrevoir et même
à annoncer sa fin. Après avoir défini
le nationalisme « un groupement
éphémère, né de circonstances spécia
les », et déclaré que ce groupement
n’aurait plus sa raison d’être lorsque
« le dreyfusisme aurait désarmé »,
Y Eclair ajoute :
- « Chacun de ceux qui ont momen
tanément rallié son drapeau, retour
nera à ses préférences naturelles, les
réactionnaires au monarchisme, les
conservateurs invétérés aux doctrines
du juste milieu, les républicains aux
réformes et à la politique de liberté
et de progrès. Fini le ministère drey
fusard, et fini du même coup ce qu’on
a, d’ailleurs, très improprement ap
pelé la conspiration nationaliste. »
Fini de conspirer alors?
C’était tout simplement par haine
du dreyfusisme que les nationalistes,
de quelque couleur qu’ils soient, ap
plaudissaient aux injures dont on
couvrait chaque jour le président de
la République et, avec lui, la Répu
blique elle-même !
C’était aussi par simple antidrey
fusisme qu’on encourageait les tenta
tives semblables à celles de la caserne
de Reuilly et les projets plébiscitaires
de M. Déroulède !
Au fait, si les beaux projets de
YEclair se réalisent, si les nationa
listes rallient leur drapeau, que de
vient dans tout cela ce pauvre
Déroulède? Lâché, lui aussi? C’est
décidément la débâcle.
M. Y.
N. FÉNOUX Collectiviste
Nous avons souvent la bonne au
baine de prendre nos ennemis ou
simplement nos adversaires politiques,
tels que M. Fénoux, en flagrant délit
de contradiction.
Lorsqu’il s’est agi de donner au
pays une politique de défense républi
caine, toute la presse de sacristie et
avec elle, celle de M. Méline, ont
poussé les hauts cris contre l’alliance
avec les socialistes. Le péril collecti
viste a été dénoncé comme un mal
heur public. En ce sens, Le Petit Havre
n’a pas été le moins dur contre la tac
tique du gouvernement.
Or, que voyons-nous ? Après M.
Méline, préconisant le protection
nisme qui est l’une des formes les
plus dangereuses du collectivisme
d’Etat. Après M. Deschanel, prési
dent de la Chambre, protagoniste de
la Mutualité, trouvant dans ce sys
tème, l’unique remède à la situation
sociale et se lançant, par le fait,
presque jusqu’au communisme. Voici,
enfin, venir M. Fénoux, mutualiste
lui aussi et peu redoutable adver
saire du protectionnisme, puisqu'il l’a
soutenu en la personne de M. Rispal
qui avait lié partie, par le permanga
nate de potasse, avec l’ancien com
munard repenti, dispensateur du
pain cher et affameur du peuple.
Voici, dis-je, M. Fénoux, collecti
viste sans le savoir, damant le pion
à notre ami Jennequin et que, comme
tel, nous sommes obligés de combat
tre. En effet, ne l’avons-nous pas vu,
dans la question de l’assainissement,
reporter toutes les charges sur la
commune ; cette dernière, seule, de
vait supporter tous les soins et tous
les soucis, même ceux qui incombent
aux propriétaires, même ceux qui
sont du ressort d’une population com
prenant ses obligations particulières
et sociales. Il fallait, suivant lui,
contracter un emprunt de quatre mil
lions, à la charge de la collecti
vité et substituer, en somme, la
responsabilité communale à la res
ponsabilité individuelle que nous
croyons dangereux de décharger de
ses attributions, et qu’il est utile
d’établir. M. Maillart a eu, du reste,
raison de dire à la dernière séance du
Conseil municipal, qu'à son avis, la
question d’assainissement dépendait
de la propreté de la population.
Mais passons sur cette digression.
Nous l’avons dit, nous ne sommes pas
les adeptes de M. Guesde, seulement
nous ne nous payons ni ne nous
effrayons par des mots. Avant tout,
nous considérons les idées tacites et
les actes, dans lesquels nous décou
vrons fréquemment l’antidote du
langage. A ce sujet, l’exemple de M.
Fénoux est typique. Nous l’avons
pris en plein paradoxe.
A. H.
La Vérité sur
L’Enseignement Congréganiste
(Suite)
Dans notre dernier numéro, nous
avons démontré par des considéra
tions philosophiques que les frères ne
peuvent être de bons intituteurs, et
les comparant aux maîtres laïques,
nous avons fait ressortir la supériorité
de ceux-ci sur leurs rivaux ; aujour
d’hui, nous nous transporterons dans
une école de frères et nous examine
rons sans parti-pris ce qui s’y passe.
Chaque école chrétienne est com
posée de deux classes au moins, sou
vent trois classes, quelquefois d’un
plus gramd nombre, cela dépend de
la quantité des élèves qui la fréquen
tent. Supposons que l’école renferme
deux cents élèves et possède trois
classes, ces élèves seront ainsi répar
tis : dans la première classe 60 ; dans
la deuxième classe un nombre à peu
près égal ; dans la troisième elasse 80.
Dans la troisième classe des enfants
de 6 à 9 ans étudient l’abécédaire et
le syllabaire et mettent au moins deux
années à cette étude rendue rebutante
et inextricable par la monotonie des
exercices et l’intelligence de procé
dés ; dans la deuxième classe, des en
fants de 9 à 11 ans, apprenant à lire
par mots et puis couramment, à écrire
en gros et en moyen, à poser des
nombres et faire des additions ; dans
la première classe des enfants de 11 à
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