Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-07-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 juillet 1900 07 juillet 1900
Description : 1900/07/07 (N219). 1900/07/07 (N219).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263418q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
,
5” Année—N° 219.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 1 Juillet 1900.
«n
Réveil
W9
Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASTMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. thommeret
L’Imprimeur-Gérant F. ILE ROY
Prix des Insertions :
Annonces
Réclames.
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
1 SOS LECTEURS
Dans le but de rendre la lecture de
notre journal plus attrayante, nous
informons nos lecteurs que nous venons
de traiter avec la Société des Gens de
Lettres, pour nous assurer le concours
de nos meilleurs auteurs. Nous publie
rons chaque semaine, sous forme de
nouvelle littéraire, une Variété de bon
goût.
Notre numéro d’aujourd'hui débute
par La Cousine Laure, d’Henri F'evre,
que nous recommandons à nos lecteurs
et lectrices.
DI I. J.
ver assigné en police correction
nelle.
Tout d’abord, il nous semble su
perflu de déclarer que nous n’avons
jamais eu l’intention d’attaquer le
représentant de commerce Balière,
, qui ne nous intéresse que très médio
crement; mais que, au contraire,
nous avons toujours porté nos accu
sations contre le Maire et cela plus
ou moins adroitement, nous le con
fessons. en gens ignorants les sub
tilités et les embûches de la loi sur
la Presse ; cette intention ne peut
être contestée, en fait ; à l’appui
nous ferons les deux citations sui
vantes qui le démontrent péremp
toirement :
« Et maintenant, citoyen Maire,
vous prétendez que je mène contre
vous une campagne de haine. Non,
je n’ai jamais connu ce mauvais sen
timent. Je poursuis une idée, tou
jours la même, une idée fixe : con
tribuer de toutes mes forces à mettre
à la tète de Sanvic un Maire sincè
rement républicain et portant di
gnement l’écharpe.
« Je n’ai jamais eu d’autre am
bition ».
(Réveil du 5 mai 1900, veille des
élections).
« Quant à nous, on voudra bien
nous rendre cette justice, que notre
campagne, si violente qu’elle ait
police correctionnelle, M. J. Balière, i été, est toujours restée dans les
par l’organe de son avocat, soutient, j limites de la courtoisie, qu’elle a été
aujourd’hui, qu’il n’était qu’un p^o-1 sincère et faite au grand jour; elle
sident élu d’un comité composé de j n’avait que le défaut, bien involon-
citoyens Sanvicais, lors de la caval- j taire, de venir huit ans trop tard,
cade en question ; que, par suite, j puisqu’il paraît que les mauvaises
il n’agissait ni comme Maire, ni à j actions se bonifient en vieillissant,
raison de ses fonctions de Maire ; j « q^ant pis.
que, dans ces conditions, la diffama-1 „ \\ QOlls reste cependant le ferme
tionn’a pu atteindre que le citoyen ; eS p 0 ir que la Cour d’assises fera la
Précisons, pour l’édification de
nos lecteurs, les poursuites que M.
J. Balière, maire de Sanvic, a inten
tées au Réveil.
Elles sont de deux sortes: les
unes pour diffamation à cause de la
fameuse affaire de la cavalcade de
1892 ; les autres pour injures, rele
vant tardivement quelques lignes
un peu dûres d’un article do notre
ami et collaborateur Lux, publié le
28 avril dernier et intitulé « Le
Maire actuel ».
Pour justifier son assignation en
et non le fonctionnaire.
Cette thèse pourrait être soute
nable, surtout lorsqu’on ne veut
pas recevoir la preuve de la diffa
mation, si M. J. Balière n’avait pas
eu l’idée, pour se couvrir, de
proposer à la commission des fêtes
du Conseil Municipal, l’approba
tion des comptes de la Cavalcade ;
cette commission municipale il
complète lumière sur les accusations
formulées. »
[Réveil du 12 mai, après les élec
tions).
Ces deux extraits qui résument,
à deux dates distinctes, la campagne
menée par le Réveil , sont précis et
n’ont pas été écrits pour les besoins
de la cause actuelle.
Donc, de notre côté, il est certain
la présidait évidemment en sa
qualité do Maire; or, c’est à cette ! commission, de son propre aveu
qu’il a proposé l’annulation des 400
billets de loterie en compensation
des cent francs disparus ; de plus, il
a rendu compte, toujours en qualité
de Maire, du résultat de la caval
cade, .an Conseil municipal.
11 apparaît donc clairement que,
si le président de la Cavalcade pou-
que le Maire, rien que le Maire.
Examinons maintenant si, jus
qu’au jour de son assignation, M.
J. Balière n’était pas de notre avis,
et s’il a pensé un seul instant
que le représentant de commerce
avait été diffamé.
Nous ne parlerons pas des lettres
écrites par lui sur papier à entête
vait être un citoyen quelconque, en de la mairie et signées : Maire de
l'espèce, c’était bien le Maire de
Sanvic qui remplissait cette fonc
tion.
Au surplus, nous allons démon
trer combien M. J. Balière doit être
étonné de ne pas pouvoir nous pour
suivre comme Maire et combien
nous avons le droit d’être surpris,
tenant pour valables les affirma
tions écrites du Maire, de nous trou-.
Sanvic, ni d’une assignation, en
date du 6 avril 1900, ou nous lisons :
A la requête de M. J. Balière ,
maire de Sanvic , ni des nombreu
ses provocations et mises en de
meure afin de dévoiler nos griefs en
nous assurant que la Cour d’assises
seule en connaîtrait, ni encore des
promesses faites à ses amis, les faits
étant connus, de nous poursuivre
devant cette juridiction; nous ne
retiendrons de lui, à ^ause de sa
date, qu’une lettre écrite le 4 mai,
l’avant-veille au soir des élections,
au Procureur Général, et par la
quelle il dépose une plainte en diffa
mation, la même que celle actuelle,
en sa qualité de fonctionnaire.
M. J. Balière ne peut donc nier,
que le 4 mai, alors que nous avions
vidé notre sac,| il était [encore
absolument convaincu que le maire
de Sanvic avait été diffamé, et il
agissait en conséquence ; à cette
époque, il n’était pas encore ques
tion du représentant de commerce.
Ce n’est que tout dernièrement,
poussé, contraint par ses amis à
mettre ses menaces à exécution, et
s’apercevant que la comédie qu’il
avait jouée avant les élections pou
vait, en assises, se changer en
drame pour lui, qu’il a cherché un
biais, une bonne tangente, et que
son avocat a trouvé dans l’arsenal
de nos lois et jugements, l’argu
ment dont nous parlons plus haut.
C’est, on l’avouera, pousser le
distinguo h ses limites extrêmes.
Voyons maintenant, quelle sera
la situation de M. J. Balière devant
les décisions du Tribunal.
Supposons que les juges correc
tionnels se déclarent compétents et
nous condamnent.
Dans ce cas, toutes nos accusa
tions dont on ne veut pas avoir la
preuve, restent entières; qu’elles
s’adressent au citoyen ou au maire,
leur valeur n’en est pas amoindrie ;
le jugement prouvera uniquement
que nous avons manqué d’habileté
dans la façon de les exprimer et que,
pour cette maladresse, on nous pu
nit; mais, aux yeux de l’opinion
publique, le vrai condamné sera-t-
il celui qui paiera l’amende ?
Admettons, au contraire, que le
Tribunal se déclare incompétent et
nous renvoie des fins de la plainte ;
il devient alors évident que M. J.
Balière, maire ou représentant de
commerce, qu’importe, s’est agréa
blement moqué des Sanvicais en
leur promettant des poursuites de
vant le jury; mais dans ce cas en
core, M. J. Balière restera toujours
sous le coup de nos accusations.
Vous ne pouvez, M. J. Balière,
vous le comprenez comme nous,
vous tirer de ce mauvais pas qu’en
nous amenant courageusement de
vant les Assises d’où vous sortirez
b/anc ou noir.
Et vous y viendrez, il le faut ab
solument ; la question est plus haute
qu’une peine correctionnelle qui ne
prouvera rien ; il s’agit de savoir si
oui ou non nous vous avons accusé
à tort ; le public veut être renseigné,
vos amis aussi, sinon, tous vous lâ
cheront.
Prenez garde, JM. Balière, vous
êtes à un tournant.
Reste à parler de la question d’in
jures que M. J. Balière a entendu
séparer de la diffamation. 1
Nous soutenons, avec raison,
croyons-nous, que ces injures font
partie d’un tout qu’on ne saurait
couper en tranches ; elles sont inti
mement liées à la diffamation ; elles
en sont l’accessoire, le cortège.
D’ailleurs, voici la phrase incri
minée, la seule qu’on ait pu relever
en huit mois de campagne :
« Sans distinction, sans dignité,
« oubliant dans maintes aventures
« galantes et grivoises qu’il devait
« donner le bon exemple , il s’est
« toujours montré souple, obsé-
« quieux avec les grands, les puis-
« sants, et d’une sécheresse de cœur
« navrante pour les malades et les
« infirmes. »
Telles sont les injures que M. Ba
lière a mis plus de deux mo ; s à
sentir.
Mais, au surplus, nous ne serions
pas fâché, si par hasard, nous suc
combions sur ce point ; nous con
templerions curieusement M. J. Ba
lière, commerçant, encaissant la
bonne galette, en compensation de
quelques expressions désobligeantes
jadis écrites sur le maire.
L’argent efface tout.
PHOTO.
DEM EXÉCUTIONS
On a annoncé, mercredi dernier,
la mise en disponibilité du général
Jamont et son remplacement par le gé
nérai Brugère. Le ministre de la
guerre a profité de l’occasion pour
exécuter un autre factieux et se livrer
à une épuration que réclamaient de
puis quinze jours tous les vrais répu
blicains. Le général Delanne est rele
vé de ses fonctions de chef d’état-
major et remplacé par le général de
Pendezec.
Comme bien on pense, la presse
nationaliste jette feu et flamme et tout
le vocabulaire poissard y passe. Le
Petit Journal et VIntransigeant font
assaut de violence et de ridicule, en
accusautle général André d’être un
« traître », un « vendu », et M. Ro-
chefort s’imagine faire preuve d’es
prit en disant, à propos de la nomi
nation des généraux André et Pende
zec : « C’est comme si l’on plaçait à
la tête de nos troupes un bombeur de
verres ou un marchand de peaux de
lapins ».
Quant aux journaux républicains,
ils sont unanimes à féliciter le minis
tre de la guerre de la netteté de son
attitude, et M. Charles Bos fait spi
rituellement justice dans le Rappel du
sophisme des nationalistes :
Pour donner, dit-il, une idée de ce
que vaut la discipline telle que l’en
tend le général Jamont, il n’y a qu’à
lui demander ce qu’il aurait dit hier
matin, si dans un des corps de troupe
dont il avait le commandement, on
lui avait transmis par la voie du rap
port, copie de la lettre suivante :
« Pitou, fusiller de seconde classe,
en ce moment de garde à la porte du
quartier, au caporal Binet :
« Caporal,
« L’instabilité de la guérite qui, de
la droite où elle était, vient d’être
placée à la gauche de la grille de la
caserne, est incompatible avec la sur
veillance dont je suis chargé. Au dé
but d’une faction, la sentinelle a be
soin d’une guérite ayant toute sa con
fiance, qui soit installée là où elle
était précédemment et qu’il connaisse
pour l’avoir déjà trouvée à la même
place.
« Puisqu’à l’avenir il n’en sera plus
ainsi, les difficultés déjà si grandes et
si lourdes, auxquelles j’aurais à faire
face, vont s’accroître dans des propor
tions que je juge être démesurées.
« Je vous prie, caporal, de me faire
relever de ma faction et de me faire
placer dans la condition de congé
semestriel.
« Pitou ».
Si une pareille lettre avait été sou
mise au généralissime Jamont, il eût
été question de beaucoup de conseils
de guerre et de nombreux Biribis
pour l’imprudent Pitou.
C’est qu’il existe deux disciplines,
une première discipline à l’usage des
soldats et des officiers uniquement
occupés de leur service, et une autre
discipline à l’usage exclusif de ceux
des chefs qui ont été adoptés par le
nationalisme, c’est-à-dire des chefs
qui n’obéissent au ministre de la
guerre que lorsque celui-ci est de leur
avis.
Nous devons nous féliciter gran
dement d’être débarrassés des géné
raux Jamont et Delanne qui, paraît-
il, étaient de ces chefs-là.
L’Armée, c’est-à-dire la masse des
citoyens français astreints au ser
vice militaire, fera certainement un
raisonnement identique.
LE
NOUVEAU CHEF D’ÉTAT-MAJOR
Le général de brigade de Pendezec
est né en 1842, à Loudéac. 11 appar
tient à l’arme de l’infanterie. 11 fit,
comme capitaine, la campagne de
1870. Colonel en 1895, général de
brigade en 1895, il fut, à Bourges,
le chef d’état-major du général Bru
gère, commandant du 8 e corps d’ar
mée. Le général de Pendezec est
officier de la Légion d’honneur.
Tqlise contre le Commerce
N’en déplaise à M. Suchet, député
de l’arrondissement du Havre, la
question posée lundi au président du
Conseil par M. Emile Dubois, député
de la Seine, a un très réel intérêt.
Il s’agissait d’une circulaire d’un
jésuite répondant au nom de Leroy,
circulaire lancée avec l’approbation
du cardinal Richard, et dans laquelle
le jésuite conseillait aux familles et
aux amis des personnes défuntes de
« ne plus envoyer ni fleurs ni cou
ronnes. »
La circulaire explique que les ger
bes et les fleurs s’accordent mal avec
la tristesse des cérémonies funèbres^
et que, d’ailleurs, c’est de prières et
non de fleurs que les trépassés ont
besoin.
« Ceux que nous avons perdu, nos
parents, nos amis, souffrent cruelle
ment, et nous pouvons adoucir leurs*
peines et en abréger la durée...
« Voilà pourquoi nous voudrions,
aux fleurs et aux couronnes, substi
tuer l’offrande d’un certain nombre de
messes, et, à cet effet, nous proposons
aux familles chrétiennes deux moyens
pratiques : 1° ajouter aux lettres de
faire part la formule suivante ou une
5” Année—N° 219.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 1 Juillet 1900.
«n
Réveil
W9
Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASTMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. thommeret
L’Imprimeur-Gérant F. ILE ROY
Prix des Insertions :
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25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
1 SOS LECTEURS
Dans le but de rendre la lecture de
notre journal plus attrayante, nous
informons nos lecteurs que nous venons
de traiter avec la Société des Gens de
Lettres, pour nous assurer le concours
de nos meilleurs auteurs. Nous publie
rons chaque semaine, sous forme de
nouvelle littéraire, une Variété de bon
goût.
Notre numéro d’aujourd'hui débute
par La Cousine Laure, d’Henri F'evre,
que nous recommandons à nos lecteurs
et lectrices.
DI I. J.
ver assigné en police correction
nelle.
Tout d’abord, il nous semble su
perflu de déclarer que nous n’avons
jamais eu l’intention d’attaquer le
représentant de commerce Balière,
, qui ne nous intéresse que très médio
crement; mais que, au contraire,
nous avons toujours porté nos accu
sations contre le Maire et cela plus
ou moins adroitement, nous le con
fessons. en gens ignorants les sub
tilités et les embûches de la loi sur
la Presse ; cette intention ne peut
être contestée, en fait ; à l’appui
nous ferons les deux citations sui
vantes qui le démontrent péremp
toirement :
« Et maintenant, citoyen Maire,
vous prétendez que je mène contre
vous une campagne de haine. Non,
je n’ai jamais connu ce mauvais sen
timent. Je poursuis une idée, tou
jours la même, une idée fixe : con
tribuer de toutes mes forces à mettre
à la tète de Sanvic un Maire sincè
rement républicain et portant di
gnement l’écharpe.
« Je n’ai jamais eu d’autre am
bition ».
(Réveil du 5 mai 1900, veille des
élections).
« Quant à nous, on voudra bien
nous rendre cette justice, que notre
campagne, si violente qu’elle ait
police correctionnelle, M. J. Balière, i été, est toujours restée dans les
par l’organe de son avocat, soutient, j limites de la courtoisie, qu’elle a été
aujourd’hui, qu’il n’était qu’un p^o-1 sincère et faite au grand jour; elle
sident élu d’un comité composé de j n’avait que le défaut, bien involon-
citoyens Sanvicais, lors de la caval- j taire, de venir huit ans trop tard,
cade en question ; que, par suite, j puisqu’il paraît que les mauvaises
il n’agissait ni comme Maire, ni à j actions se bonifient en vieillissant,
raison de ses fonctions de Maire ; j « q^ant pis.
que, dans ces conditions, la diffama-1 „ \\ QOlls reste cependant le ferme
tionn’a pu atteindre que le citoyen ; eS p 0 ir que la Cour d’assises fera la
Précisons, pour l’édification de
nos lecteurs, les poursuites que M.
J. Balière, maire de Sanvic, a inten
tées au Réveil.
Elles sont de deux sortes: les
unes pour diffamation à cause de la
fameuse affaire de la cavalcade de
1892 ; les autres pour injures, rele
vant tardivement quelques lignes
un peu dûres d’un article do notre
ami et collaborateur Lux, publié le
28 avril dernier et intitulé « Le
Maire actuel ».
Pour justifier son assignation en
et non le fonctionnaire.
Cette thèse pourrait être soute
nable, surtout lorsqu’on ne veut
pas recevoir la preuve de la diffa
mation, si M. J. Balière n’avait pas
eu l’idée, pour se couvrir, de
proposer à la commission des fêtes
du Conseil Municipal, l’approba
tion des comptes de la Cavalcade ;
cette commission municipale il
complète lumière sur les accusations
formulées. »
[Réveil du 12 mai, après les élec
tions).
Ces deux extraits qui résument,
à deux dates distinctes, la campagne
menée par le Réveil , sont précis et
n’ont pas été écrits pour les besoins
de la cause actuelle.
Donc, de notre côté, il est certain
la présidait évidemment en sa
qualité do Maire; or, c’est à cette ! commission, de son propre aveu
qu’il a proposé l’annulation des 400
billets de loterie en compensation
des cent francs disparus ; de plus, il
a rendu compte, toujours en qualité
de Maire, du résultat de la caval
cade, .an Conseil municipal.
11 apparaît donc clairement que,
si le président de la Cavalcade pou-
que le Maire, rien que le Maire.
Examinons maintenant si, jus
qu’au jour de son assignation, M.
J. Balière n’était pas de notre avis,
et s’il a pensé un seul instant
que le représentant de commerce
avait été diffamé.
Nous ne parlerons pas des lettres
écrites par lui sur papier à entête
vait être un citoyen quelconque, en de la mairie et signées : Maire de
l'espèce, c’était bien le Maire de
Sanvic qui remplissait cette fonc
tion.
Au surplus, nous allons démon
trer combien M. J. Balière doit être
étonné de ne pas pouvoir nous pour
suivre comme Maire et combien
nous avons le droit d’être surpris,
tenant pour valables les affirma
tions écrites du Maire, de nous trou-.
Sanvic, ni d’une assignation, en
date du 6 avril 1900, ou nous lisons :
A la requête de M. J. Balière ,
maire de Sanvic , ni des nombreu
ses provocations et mises en de
meure afin de dévoiler nos griefs en
nous assurant que la Cour d’assises
seule en connaîtrait, ni encore des
promesses faites à ses amis, les faits
étant connus, de nous poursuivre
devant cette juridiction; nous ne
retiendrons de lui, à ^ause de sa
date, qu’une lettre écrite le 4 mai,
l’avant-veille au soir des élections,
au Procureur Général, et par la
quelle il dépose une plainte en diffa
mation, la même que celle actuelle,
en sa qualité de fonctionnaire.
M. J. Balière ne peut donc nier,
que le 4 mai, alors que nous avions
vidé notre sac,| il était [encore
absolument convaincu que le maire
de Sanvic avait été diffamé, et il
agissait en conséquence ; à cette
époque, il n’était pas encore ques
tion du représentant de commerce.
Ce n’est que tout dernièrement,
poussé, contraint par ses amis à
mettre ses menaces à exécution, et
s’apercevant que la comédie qu’il
avait jouée avant les élections pou
vait, en assises, se changer en
drame pour lui, qu’il a cherché un
biais, une bonne tangente, et que
son avocat a trouvé dans l’arsenal
de nos lois et jugements, l’argu
ment dont nous parlons plus haut.
C’est, on l’avouera, pousser le
distinguo h ses limites extrêmes.
Voyons maintenant, quelle sera
la situation de M. J. Balière devant
les décisions du Tribunal.
Supposons que les juges correc
tionnels se déclarent compétents et
nous condamnent.
Dans ce cas, toutes nos accusa
tions dont on ne veut pas avoir la
preuve, restent entières; qu’elles
s’adressent au citoyen ou au maire,
leur valeur n’en est pas amoindrie ;
le jugement prouvera uniquement
que nous avons manqué d’habileté
dans la façon de les exprimer et que,
pour cette maladresse, on nous pu
nit; mais, aux yeux de l’opinion
publique, le vrai condamné sera-t-
il celui qui paiera l’amende ?
Admettons, au contraire, que le
Tribunal se déclare incompétent et
nous renvoie des fins de la plainte ;
il devient alors évident que M. J.
Balière, maire ou représentant de
commerce, qu’importe, s’est agréa
blement moqué des Sanvicais en
leur promettant des poursuites de
vant le jury; mais dans ce cas en
core, M. J. Balière restera toujours
sous le coup de nos accusations.
Vous ne pouvez, M. J. Balière,
vous le comprenez comme nous,
vous tirer de ce mauvais pas qu’en
nous amenant courageusement de
vant les Assises d’où vous sortirez
b/anc ou noir.
Et vous y viendrez, il le faut ab
solument ; la question est plus haute
qu’une peine correctionnelle qui ne
prouvera rien ; il s’agit de savoir si
oui ou non nous vous avons accusé
à tort ; le public veut être renseigné,
vos amis aussi, sinon, tous vous lâ
cheront.
Prenez garde, JM. Balière, vous
êtes à un tournant.
Reste à parler de la question d’in
jures que M. J. Balière a entendu
séparer de la diffamation. 1
Nous soutenons, avec raison,
croyons-nous, que ces injures font
partie d’un tout qu’on ne saurait
couper en tranches ; elles sont inti
mement liées à la diffamation ; elles
en sont l’accessoire, le cortège.
D’ailleurs, voici la phrase incri
minée, la seule qu’on ait pu relever
en huit mois de campagne :
« Sans distinction, sans dignité,
« oubliant dans maintes aventures
« galantes et grivoises qu’il devait
« donner le bon exemple , il s’est
« toujours montré souple, obsé-
« quieux avec les grands, les puis-
« sants, et d’une sécheresse de cœur
« navrante pour les malades et les
« infirmes. »
Telles sont les injures que M. Ba
lière a mis plus de deux mo ; s à
sentir.
Mais, au surplus, nous ne serions
pas fâché, si par hasard, nous suc
combions sur ce point ; nous con
templerions curieusement M. J. Ba
lière, commerçant, encaissant la
bonne galette, en compensation de
quelques expressions désobligeantes
jadis écrites sur le maire.
L’argent efface tout.
PHOTO.
DEM EXÉCUTIONS
On a annoncé, mercredi dernier,
la mise en disponibilité du général
Jamont et son remplacement par le gé
nérai Brugère. Le ministre de la
guerre a profité de l’occasion pour
exécuter un autre factieux et se livrer
à une épuration que réclamaient de
puis quinze jours tous les vrais répu
blicains. Le général Delanne est rele
vé de ses fonctions de chef d’état-
major et remplacé par le général de
Pendezec.
Comme bien on pense, la presse
nationaliste jette feu et flamme et tout
le vocabulaire poissard y passe. Le
Petit Journal et VIntransigeant font
assaut de violence et de ridicule, en
accusautle général André d’être un
« traître », un « vendu », et M. Ro-
chefort s’imagine faire preuve d’es
prit en disant, à propos de la nomi
nation des généraux André et Pende
zec : « C’est comme si l’on plaçait à
la tête de nos troupes un bombeur de
verres ou un marchand de peaux de
lapins ».
Quant aux journaux républicains,
ils sont unanimes à féliciter le minis
tre de la guerre de la netteté de son
attitude, et M. Charles Bos fait spi
rituellement justice dans le Rappel du
sophisme des nationalistes :
Pour donner, dit-il, une idée de ce
que vaut la discipline telle que l’en
tend le général Jamont, il n’y a qu’à
lui demander ce qu’il aurait dit hier
matin, si dans un des corps de troupe
dont il avait le commandement, on
lui avait transmis par la voie du rap
port, copie de la lettre suivante :
« Pitou, fusiller de seconde classe,
en ce moment de garde à la porte du
quartier, au caporal Binet :
« Caporal,
« L’instabilité de la guérite qui, de
la droite où elle était, vient d’être
placée à la gauche de la grille de la
caserne, est incompatible avec la sur
veillance dont je suis chargé. Au dé
but d’une faction, la sentinelle a be
soin d’une guérite ayant toute sa con
fiance, qui soit installée là où elle
était précédemment et qu’il connaisse
pour l’avoir déjà trouvée à la même
place.
« Puisqu’à l’avenir il n’en sera plus
ainsi, les difficultés déjà si grandes et
si lourdes, auxquelles j’aurais à faire
face, vont s’accroître dans des propor
tions que je juge être démesurées.
« Je vous prie, caporal, de me faire
relever de ma faction et de me faire
placer dans la condition de congé
semestriel.
« Pitou ».
Si une pareille lettre avait été sou
mise au généralissime Jamont, il eût
été question de beaucoup de conseils
de guerre et de nombreux Biribis
pour l’imprudent Pitou.
C’est qu’il existe deux disciplines,
une première discipline à l’usage des
soldats et des officiers uniquement
occupés de leur service, et une autre
discipline à l’usage exclusif de ceux
des chefs qui ont été adoptés par le
nationalisme, c’est-à-dire des chefs
qui n’obéissent au ministre de la
guerre que lorsque celui-ci est de leur
avis.
Nous devons nous féliciter gran
dement d’être débarrassés des géné
raux Jamont et Delanne qui, paraît-
il, étaient de ces chefs-là.
L’Armée, c’est-à-dire la masse des
citoyens français astreints au ser
vice militaire, fera certainement un
raisonnement identique.
LE
NOUVEAU CHEF D’ÉTAT-MAJOR
Le général de brigade de Pendezec
est né en 1842, à Loudéac. 11 appar
tient à l’arme de l’infanterie. 11 fit,
comme capitaine, la campagne de
1870. Colonel en 1895, général de
brigade en 1895, il fut, à Bourges,
le chef d’état-major du général Bru
gère, commandant du 8 e corps d’ar
mée. Le général de Pendezec est
officier de la Légion d’honneur.
Tqlise contre le Commerce
N’en déplaise à M. Suchet, député
de l’arrondissement du Havre, la
question posée lundi au président du
Conseil par M. Emile Dubois, député
de la Seine, a un très réel intérêt.
Il s’agissait d’une circulaire d’un
jésuite répondant au nom de Leroy,
circulaire lancée avec l’approbation
du cardinal Richard, et dans laquelle
le jésuite conseillait aux familles et
aux amis des personnes défuntes de
« ne plus envoyer ni fleurs ni cou
ronnes. »
La circulaire explique que les ger
bes et les fleurs s’accordent mal avec
la tristesse des cérémonies funèbres^
et que, d’ailleurs, c’est de prières et
non de fleurs que les trépassés ont
besoin.
« Ceux que nous avons perdu, nos
parents, nos amis, souffrent cruelle
ment, et nous pouvons adoucir leurs*
peines et en abréger la durée...
« Voilà pourquoi nous voudrions,
aux fleurs et aux couronnes, substi
tuer l’offrande d’un certain nombre de
messes, et, à cet effet, nous proposons
aux familles chrétiennes deux moyens
pratiques : 1° ajouter aux lettres de
faire part la formule suivante ou une
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