Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-07-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juillet 1900 14 juillet 1900
Description : 1900/07/14 (N220). 1900/07/14 (N220).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634194
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Aniit'e — N® 228.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi U Juillet 1888.
V,
ftp o
Organe du Parti Républicain Démocraiictue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements
4 fr.
n
ADMINISTRATION ÉT RÉDACTION
==
=S2
ü
ü
SES
15,
RUE GASIMIR-PÉRIER,
1 5
M
=
Secrétaire de la Rédaction.... F. thoimmeret
H
Ü
ËS
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
ü
s
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
A NOS LECTEURS
Dans le but de rendre la lecture de
notre journal plus attrayante, nous
informons nos lecteurs que nous venons
de traiter avec la Société des Gens de
Lettres, pour nous assurer le concours
de nos meilleurs auteurs. Nous publie
rons chaque semaine, sous forme de
nouvelle littéraire, une Variété de bon
goût.
Notre numéro d’aujourd’hui publie
Le Truc de Jeanne, d’Henri Fevre,
que nous recommandons à nos lecteurs
et lectrices.
LE 1 4 JUIL LET
On sait que la bande nationaliste
ayait ourdi une manifestation mili
tariste à Longchamp, en faveur des
généraux et colonels factieux. Le
Président de la République, les mi
nistres, en un mot le pouvoir civil,
tout ce qui constitue le noble héri
tage de la Révolution étaient et
restent encore visés par les fau
teurs de coups d’Etat. Cette annee,
le 14 juillet prend à Paris et dans
toute la France, le caractère d’une
protestation générale envers l’effort
de la contre-révolution césarienne
et cléricale.
Je relis en ce moment, pour mon
édification personnelle, les quelques
pages glorieuses d’histoire des pre
miers jours du grand mouvement
populaire commencé en 1789, qui a
secoué les vieux préjugés et qui va
en ondes de lumière, se répercutant
sur le monde entier.
Nous vivons par le passé, nous
pensons et nous agissons par le
souvenir. Et je suis étonné de ren
contrer encore parmi nos luttes de
chaque jour, après les divers mou
vements de l’opinion publique, les
mêmes résistances qui s’opposaient
à l’émancipation de l’homme et du
citoyen.
La Bastille, instrument de domi
nation de l’ancien régime est dé
truite, il existe d’autres Bastilles dans
lesquelles l’effort de la conscience du
peuple est emprisonné. Secouera-t-
on jamais les lourdes chaînes qui
paralysent l’action fraternelle et ré
publicaine des citoyens? Le Code
restera-t-il un appareil de compres
sion au lieu d’être un objet d’affran
chissement individuel et social ?
L’égoïsme et la basse jouissance,
généralisés de certaines castes et qui
creusent l’ornière dans tous les mi
lieux, du haut en bas de l’échelle
sociale, mettront-elles éternellement
leurs barrières devant la vérité et
la justice ? Car le mal moral dont
nous souffrons n’existe pas que dans
les corps politiques, il s’exerce aussi
dans toutes les parties de la société,
au gré des appétits.
Le clergé, menacé dans ses pra
tiques financières, dans ses préroga
tives déplorables et, sur le point de
et justement frappée, soit par ia loi
d’accroissement, soit par l’impôt sur
le revenu, soit par la suppression
des biens de main-morte; le clergé,
dis-je, cherche, dans les bas instincts
de la foule, à restaurer son pres
tige et sa puissance du moyen-âge.
Que ne faisait-il par vengeance
lorsque, le 29 décembre 1789, l’As
semblée avait ordonné la mise en
vente des propriétés ecclésiastiques.
Du moins, dans cette journée du
14 juillet, avons-nous l’exemple du
peuple oppressé par l’ancien régime,
affaibli, mais exalté par la misère,
reprenant ses droits. Tairai-je aussi
la belle émulation renouvelée du 4
août qui servit de prélude à la fête
de la Fédération en 1790 et par la
quelle les membres populaires de la
noblesse sacrifièrent solennellement
leurs privilèges sur l’autel de la
patrie.
Aujourd’hui que l’impôt sur le
revenu entre timidement dans notre
législation fiscale, il est bon de rap
peler aux favorisés de la fortune ce
louable désintéressement. Montrons-
leur qu’ainsi nous ne faisons que
nous conformer modestement à la
proclamation des droits de l’homme
qui établit que toutes les contri
butions seront réparties entre tous
les citoyens en proportion de leurs
facultés.
Le 14 Juillet reste, par excel
lence, la fête de la fraternité, le
jour où tous les citoyens de cœur,
unis dans une même pensée de
justice, donnèrent l’assaut aux an
ciennes redoutes; il est encore le
jour où tous les Français réconciliés
dans un même élan d’enthousiasme
affirmaient une solidarité indisso
luble sur le Champ de Mars, la
fête de la Fédération.
Au Havre, on s’apprête, cette
année, à célébrer la Fête Nationale,
surtout dans les milieux populaires
— témoin les fêtes de quartier —
avec une recrudescence de convic
tion ; c’est montrer ainsi que lorsque
nos adversaires veulent tomber la
République, elle se redresse plus
vivante que jamais, décrétant par
là qu’elle est invincible. Si les
nationalistes veulent faire dégénérer
la célébration militaire de notre
grande fête laïque et civile en une
conspiration césarienne, répondons-
leur par ce seul cri de :
« Vive la République. »
Alf. HENRI.
LA CLOTURE DE LA SESSION
La session des Chambres a été close
mardi après de nouvelles scènes de
violences auxquelles se sont livrés les
nationalistes. MM. Berry, Baudry
d’Asson et Druipont se sont taillé une
dernière réclame qui leur permettra
de se poser devant leurs électeurs en
champions du patriotisme et de
l’Armée.
Ils auront un peu plus de peine à
se donner pour les représentants de la
bulaire poissard fait le fond de leur
éloquence particulière.
Tant qu’ils se sont attaqués aux
ministres, le président de la Chambre
s’est montré d’une extraordinaire
mansuétude, à leur égard, et M.
Lasies a pu lancer du haut de la tri
bune les grossièretés les plus prémé
ditées sans que M. Deschanel, si sé
vère pour les membres de l’extrême-
gauche, ait jugé bon d’appliquer à
l’extravagant député du Gers autre
chose qu'un platonique rappel à
l’ordre.
Mais hier, par un juste retour des
choses, c’est M. Deschanel lui-même
qui a été victime des nationalistes, et
M. Baudry d’Asson l’a traité de po
lisson, de bandit et de galopin.
Le jeune académicien a dû ressen
tir d’autant plus vivement ces injures
qu’elles tombaient des lèvres d’un des
membres de la droite auxquels il a dû
sa triple élection comme président de
la Chambre.
Toujours est-il que, depuis mardi
soir, députés et sénateurs ont pris
leurs vacances et que nous ne les re
verrons qu’à la fin d’octobre.
En temps normal, on se plaindrait
peut-être de cette suspension prolon
gée de la vie parlementaire, mais le
parti-pris des nationalistes de regar
der ou d'empêcher tout débat sérieux,
Futilité pour le ministère de pour
suivre son œuvre de défense démo
cratique et de réorganiser l’armée
sans avoir à subir de nouveaux as
sauts des jésuites, font accepter la si
tuation sans regret.
A la rentrée, la horde nationaliste
sera très probablement calmée, car les
électeurs qui l’on envoyée au Palais-
Bourbon auront eu le temps de lui
faire comprendre qu’ils ne lui avaient
pas donné mandat de transformer la
tribune en engueuloir.
voir sa fortune colossale mise à jour j politesse et du bon goût, carie voca
LES DEUX PRÉSIDENTS
monarchistes, cléricaux et nationa
listes lui restent fidèles.
M. Girault a eu raison de dire que
le Sénat était présidé et de penser
que la Chambre ne l’était pas.
S. L.
Les amis de M. Deschanel ne sont
pas contents, parce qu’un sénateur
s’est permis de jeter, en passant, un
mot qui est une appréciation défavo
rable de sa façon de présider. Ce séna
teur, l’honorable M. Girault (du
Cher), a dit simplement : « Heureu
sement, au Sénat, on a la chance
d’être présidé ».
Pourquoi aussi la Chambre ne
s’est-elle pas débarrassée, avant de
se séparer, de ce président préten
tieux ? Au point où en sont venues
les choses, quand c’est la bataille à
coups de poing qui remplace les dis
cours pacifiques, il faut aux républi
cains un président dont ils soient sûrs
et qui ne soit pas toujours prêt à li
vrer la Chambre à l'anarchie de peur
de se brouiller avec ses bons amis les
nationalistes.
M. Fallières est un président qui
n'a rien de terrible : à certains mo
ments on le trouverait même débon
naire. Mais c’est un honnête homme,
qui ne se préoccupe que de faire son
devoir et qui veut, avant tout, sau
vegarder la dignité du Sénat.
M. Deschanel, peut-être, serait ca
pable de présider, s’il n’avait des
arrière-pensées. Mais il n’est pas li
bre; élu président avec l’appui des
réactionnaires, il tient à conserver sa
clientèle pour le jour où il pourra
poser sa candidature à la présidence
de la République ; il préside pour lui,
non pour la Chambre, et les scandales
le laissent indifférent, pourvu que
A LONGCHAMP
Manifestations probables. — Pro
vocations nationalistes. —- Les
républicains y répondront
On annonçait, ces jours derniers,
que les nationalistes préparaient une
journée qui devait être la réédition
des désordres d’Auteuil.
Après avoir protesté mollement, ils
se décident à avouer et, hier, le Gau
lois, journal antisémite du juif Arthur
Mever, publiait le compte-rendu sui
vant :
« Il y a eu hier, au manège Saint-
Paul, une assemblée générale des
abonnés du Drapeau , autrement dit de
la Ligue des Patriotes, à laquelle ont
assisté plus de huit mille personnes.
« L’ordre du jour suivant est
adopté à l’unanimité :
« Les citoyens réunis salle Saint-
Paul, au nombre de huit mille, accla
ment les proscrits Paul Déroulède et
Marcel Habert et leur programme
basé sur le plébiscite républicain.
« Ils s’engagent à se rendre dans
le plus grand ordre, en patriotique
pèlerinage, à la statue de Strasbourg,
le 14 juillet, au matin.
« Ils acclament et ils acclameront
le même jour, à Longchamp, la Ré
publique française et l’armée natio
nale. »
Les républicains sont résolus à ma
nifester, eux aussi, et à acclamer la
République et M. Loubet. La Ligue
d’action républicaine vient d’adresser
un appel à tous les démocrates et leur
donne rendez-vous à Longchamp,
samedi prochain.
APPEL AUX RÉPUBLICAINS
La Ligue d’action républicaine, dont
le siège est 36, rue Vivienne, adresse aux
républicains l’appel suivant :
Citoyens,
L’heure est aux actes.
C’est l’indécision des républicains
qui fait l’audace des nationalistes.
La Ligue d’action républicaine
s’est constituée pour combattre avec
énergie, sans relâche, la réaction
césarienne sur tous les terrains où il
lui plaira de porter ses provocations.
Cette Ligue comprend des républi
cains de toutes nuances : modérés,
radicaux, radicaux-socialistes, socia
listes, tous unis pour l’action contre
l’ennemi commun.
Les républicains renégats, les bona
partistes, les royalistes, les cléricaux
se sont donné rendez-vous à la revue
du 14 Juillet.
Ne laissons pas la République à la
merci des factieux, déjouons leurs
audacieux calculs. Soyons tous à Long-
champ samedi.
Le nationalisme est dirigé par une
horde de jésuites, d’assomptionnistes
et autres congréganistes milliardaires,
qui obéissent passivement à des chefs,
tous étrangers et prenant le mot
d’ordre à Rome.
Sans couleur de patriotisme, leur
but réel est de livrer la République à
l’exécrable domination de l’Eglise.
C'est le devoir, ce sera l’honneur
des fils de la Révolution de faire ren
trer sous terre les valets de sacristie,
les fils des émigrés et des chouans.
En réponse aux provocations césa
riennes, un seul cri doit s’échapper
de nos poitrines et dominer tous les
autres : « Vive la République ! »
La commission exécutive, dont les
signataires sont des sénateurs, des
députés, des publicistes, des avocats
à la Cour d’appel, et dont la liste est
trop longue pour être publiée par
notre journal.
Le Prince et la Princesse de Valdemar
Le duc de Chartres et le prince
Henri d’Orléans sont arrivés mardi
soir dans notre ville par le train de
11 h. 10.
Un landeau fermé qui les atten
dait à la gare, les a conduits à l’hô
tel Frascati, où se trouvaient le prince
et la princesse de Valdemar.
La journée a été occupée à des pro
menades en ville et dans les envi
rons.
Hier soir, le duc de Chartres a
offert à l’hôtel Frascati un grand
dîner au prince et à la princesse de
Valdemar, ainsi qu’aux officiers de la
corvette Valkyrien.
Le prince de Valdemar et sa fem
me partiront ce matin pour Paris, où
ils seront reçus par M. Loubet, pré
sident de la République. Le prince
Valdemar tient à le remercier de la
délicate attention dont il a été l’objet
de la part du gouvernement, qui l’a
nommé grand-croix de la Légion-
d’Honneur.
Le prince et la princesse seront
de retour aujourd’hui dans la soirée.
LE
Président de la République à Cherbourg
Le Président delà République sera
reçu le 18 juillet.
A l’arrivée du train, 101 coups de
canon seront tirés et les honneurs mi
litaires seront rendus à la sortie du.
salon de la gare. Le cortège présiden
tiel traversera ensuite la ville pour se
rendre à la préfecture maritime où
auront lieu les réceptions.
A sept heures, départ du cortège
pour la mairie où aura lieu le ban
quet.
A dix heures, départ à pied du pré
sident pour assister, sur la place Na
poléon, au branle-bas de combat de
nuit.
A dix heures trente, départ pour le
bassin du commerce où aura lieu une
fête vénitienne.
Retour à la préfecture.
Le lendemain à huit heures quinze,,
visite à l’Hôtel-Dieu, puis à l’hôpital
maritime.
A onze heures cinquante, départ
de la préfecture pour la revue navale,
embarquement quai Napoléon. Salve
de 21 coups de canon par tous les.
bâtiments et les forts.
Après la revue, entrée du prési
dent au port de guerre.
Au retour, nouvelle salve de 21
coups de canon.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi U Juillet 1888.
V,
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Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements
4 fr.
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notre journal plus attrayante, nous
informons nos lecteurs que nous venons
de traiter avec la Société des Gens de
Lettres, pour nous assurer le concours
de nos meilleurs auteurs. Nous publie
rons chaque semaine, sous forme de
nouvelle littéraire, une Variété de bon
goût.
Notre numéro d’aujourd’hui publie
Le Truc de Jeanne, d’Henri Fevre,
que nous recommandons à nos lecteurs
et lectrices.
LE 1 4 JUIL LET
On sait que la bande nationaliste
ayait ourdi une manifestation mili
tariste à Longchamp, en faveur des
généraux et colonels factieux. Le
Président de la République, les mi
nistres, en un mot le pouvoir civil,
tout ce qui constitue le noble héri
tage de la Révolution étaient et
restent encore visés par les fau
teurs de coups d’Etat. Cette annee,
le 14 juillet prend à Paris et dans
toute la France, le caractère d’une
protestation générale envers l’effort
de la contre-révolution césarienne
et cléricale.
Je relis en ce moment, pour mon
édification personnelle, les quelques
pages glorieuses d’histoire des pre
miers jours du grand mouvement
populaire commencé en 1789, qui a
secoué les vieux préjugés et qui va
en ondes de lumière, se répercutant
sur le monde entier.
Nous vivons par le passé, nous
pensons et nous agissons par le
souvenir. Et je suis étonné de ren
contrer encore parmi nos luttes de
chaque jour, après les divers mou
vements de l’opinion publique, les
mêmes résistances qui s’opposaient
à l’émancipation de l’homme et du
citoyen.
La Bastille, instrument de domi
nation de l’ancien régime est dé
truite, il existe d’autres Bastilles dans
lesquelles l’effort de la conscience du
peuple est emprisonné. Secouera-t-
on jamais les lourdes chaînes qui
paralysent l’action fraternelle et ré
publicaine des citoyens? Le Code
restera-t-il un appareil de compres
sion au lieu d’être un objet d’affran
chissement individuel et social ?
L’égoïsme et la basse jouissance,
généralisés de certaines castes et qui
creusent l’ornière dans tous les mi
lieux, du haut en bas de l’échelle
sociale, mettront-elles éternellement
leurs barrières devant la vérité et
la justice ? Car le mal moral dont
nous souffrons n’existe pas que dans
les corps politiques, il s’exerce aussi
dans toutes les parties de la société,
au gré des appétits.
Le clergé, menacé dans ses pra
tiques financières, dans ses préroga
tives déplorables et, sur le point de
et justement frappée, soit par ia loi
d’accroissement, soit par l’impôt sur
le revenu, soit par la suppression
des biens de main-morte; le clergé,
dis-je, cherche, dans les bas instincts
de la foule, à restaurer son pres
tige et sa puissance du moyen-âge.
Que ne faisait-il par vengeance
lorsque, le 29 décembre 1789, l’As
semblée avait ordonné la mise en
vente des propriétés ecclésiastiques.
Du moins, dans cette journée du
14 juillet, avons-nous l’exemple du
peuple oppressé par l’ancien régime,
affaibli, mais exalté par la misère,
reprenant ses droits. Tairai-je aussi
la belle émulation renouvelée du 4
août qui servit de prélude à la fête
de la Fédération en 1790 et par la
quelle les membres populaires de la
noblesse sacrifièrent solennellement
leurs privilèges sur l’autel de la
patrie.
Aujourd’hui que l’impôt sur le
revenu entre timidement dans notre
législation fiscale, il est bon de rap
peler aux favorisés de la fortune ce
louable désintéressement. Montrons-
leur qu’ainsi nous ne faisons que
nous conformer modestement à la
proclamation des droits de l’homme
qui établit que toutes les contri
butions seront réparties entre tous
les citoyens en proportion de leurs
facultés.
Le 14 Juillet reste, par excel
lence, la fête de la fraternité, le
jour où tous les citoyens de cœur,
unis dans une même pensée de
justice, donnèrent l’assaut aux an
ciennes redoutes; il est encore le
jour où tous les Français réconciliés
dans un même élan d’enthousiasme
affirmaient une solidarité indisso
luble sur le Champ de Mars, la
fête de la Fédération.
Au Havre, on s’apprête, cette
année, à célébrer la Fête Nationale,
surtout dans les milieux populaires
— témoin les fêtes de quartier —
avec une recrudescence de convic
tion ; c’est montrer ainsi que lorsque
nos adversaires veulent tomber la
République, elle se redresse plus
vivante que jamais, décrétant par
là qu’elle est invincible. Si les
nationalistes veulent faire dégénérer
la célébration militaire de notre
grande fête laïque et civile en une
conspiration césarienne, répondons-
leur par ce seul cri de :
« Vive la République. »
Alf. HENRI.
LA CLOTURE DE LA SESSION
La session des Chambres a été close
mardi après de nouvelles scènes de
violences auxquelles se sont livrés les
nationalistes. MM. Berry, Baudry
d’Asson et Druipont se sont taillé une
dernière réclame qui leur permettra
de se poser devant leurs électeurs en
champions du patriotisme et de
l’Armée.
Ils auront un peu plus de peine à
se donner pour les représentants de la
bulaire poissard fait le fond de leur
éloquence particulière.
Tant qu’ils se sont attaqués aux
ministres, le président de la Chambre
s’est montré d’une extraordinaire
mansuétude, à leur égard, et M.
Lasies a pu lancer du haut de la tri
bune les grossièretés les plus prémé
ditées sans que M. Deschanel, si sé
vère pour les membres de l’extrême-
gauche, ait jugé bon d’appliquer à
l’extravagant député du Gers autre
chose qu'un platonique rappel à
l’ordre.
Mais hier, par un juste retour des
choses, c’est M. Deschanel lui-même
qui a été victime des nationalistes, et
M. Baudry d’Asson l’a traité de po
lisson, de bandit et de galopin.
Le jeune académicien a dû ressen
tir d’autant plus vivement ces injures
qu’elles tombaient des lèvres d’un des
membres de la droite auxquels il a dû
sa triple élection comme président de
la Chambre.
Toujours est-il que, depuis mardi
soir, députés et sénateurs ont pris
leurs vacances et que nous ne les re
verrons qu’à la fin d’octobre.
En temps normal, on se plaindrait
peut-être de cette suspension prolon
gée de la vie parlementaire, mais le
parti-pris des nationalistes de regar
der ou d'empêcher tout débat sérieux,
Futilité pour le ministère de pour
suivre son œuvre de défense démo
cratique et de réorganiser l’armée
sans avoir à subir de nouveaux as
sauts des jésuites, font accepter la si
tuation sans regret.
A la rentrée, la horde nationaliste
sera très probablement calmée, car les
électeurs qui l’on envoyée au Palais-
Bourbon auront eu le temps de lui
faire comprendre qu’ils ne lui avaient
pas donné mandat de transformer la
tribune en engueuloir.
voir sa fortune colossale mise à jour j politesse et du bon goût, carie voca
LES DEUX PRÉSIDENTS
monarchistes, cléricaux et nationa
listes lui restent fidèles.
M. Girault a eu raison de dire que
le Sénat était présidé et de penser
que la Chambre ne l’était pas.
S. L.
Les amis de M. Deschanel ne sont
pas contents, parce qu’un sénateur
s’est permis de jeter, en passant, un
mot qui est une appréciation défavo
rable de sa façon de présider. Ce séna
teur, l’honorable M. Girault (du
Cher), a dit simplement : « Heureu
sement, au Sénat, on a la chance
d’être présidé ».
Pourquoi aussi la Chambre ne
s’est-elle pas débarrassée, avant de
se séparer, de ce président préten
tieux ? Au point où en sont venues
les choses, quand c’est la bataille à
coups de poing qui remplace les dis
cours pacifiques, il faut aux républi
cains un président dont ils soient sûrs
et qui ne soit pas toujours prêt à li
vrer la Chambre à l'anarchie de peur
de se brouiller avec ses bons amis les
nationalistes.
M. Fallières est un président qui
n'a rien de terrible : à certains mo
ments on le trouverait même débon
naire. Mais c’est un honnête homme,
qui ne se préoccupe que de faire son
devoir et qui veut, avant tout, sau
vegarder la dignité du Sénat.
M. Deschanel, peut-être, serait ca
pable de présider, s’il n’avait des
arrière-pensées. Mais il n’est pas li
bre; élu président avec l’appui des
réactionnaires, il tient à conserver sa
clientèle pour le jour où il pourra
poser sa candidature à la présidence
de la République ; il préside pour lui,
non pour la Chambre, et les scandales
le laissent indifférent, pourvu que
A LONGCHAMP
Manifestations probables. — Pro
vocations nationalistes. —- Les
républicains y répondront
On annonçait, ces jours derniers,
que les nationalistes préparaient une
journée qui devait être la réédition
des désordres d’Auteuil.
Après avoir protesté mollement, ils
se décident à avouer et, hier, le Gau
lois, journal antisémite du juif Arthur
Mever, publiait le compte-rendu sui
vant :
« Il y a eu hier, au manège Saint-
Paul, une assemblée générale des
abonnés du Drapeau , autrement dit de
la Ligue des Patriotes, à laquelle ont
assisté plus de huit mille personnes.
« L’ordre du jour suivant est
adopté à l’unanimité :
« Les citoyens réunis salle Saint-
Paul, au nombre de huit mille, accla
ment les proscrits Paul Déroulède et
Marcel Habert et leur programme
basé sur le plébiscite républicain.
« Ils s’engagent à se rendre dans
le plus grand ordre, en patriotique
pèlerinage, à la statue de Strasbourg,
le 14 juillet, au matin.
« Ils acclament et ils acclameront
le même jour, à Longchamp, la Ré
publique française et l’armée natio
nale. »
Les républicains sont résolus à ma
nifester, eux aussi, et à acclamer la
République et M. Loubet. La Ligue
d’action républicaine vient d’adresser
un appel à tous les démocrates et leur
donne rendez-vous à Longchamp,
samedi prochain.
APPEL AUX RÉPUBLICAINS
La Ligue d’action républicaine, dont
le siège est 36, rue Vivienne, adresse aux
républicains l’appel suivant :
Citoyens,
L’heure est aux actes.
C’est l’indécision des républicains
qui fait l’audace des nationalistes.
La Ligue d’action républicaine
s’est constituée pour combattre avec
énergie, sans relâche, la réaction
césarienne sur tous les terrains où il
lui plaira de porter ses provocations.
Cette Ligue comprend des républi
cains de toutes nuances : modérés,
radicaux, radicaux-socialistes, socia
listes, tous unis pour l’action contre
l’ennemi commun.
Les républicains renégats, les bona
partistes, les royalistes, les cléricaux
se sont donné rendez-vous à la revue
du 14 Juillet.
Ne laissons pas la République à la
merci des factieux, déjouons leurs
audacieux calculs. Soyons tous à Long-
champ samedi.
Le nationalisme est dirigé par une
horde de jésuites, d’assomptionnistes
et autres congréganistes milliardaires,
qui obéissent passivement à des chefs,
tous étrangers et prenant le mot
d’ordre à Rome.
Sans couleur de patriotisme, leur
but réel est de livrer la République à
l’exécrable domination de l’Eglise.
C'est le devoir, ce sera l’honneur
des fils de la Révolution de faire ren
trer sous terre les valets de sacristie,
les fils des émigrés et des chouans.
En réponse aux provocations césa
riennes, un seul cri doit s’échapper
de nos poitrines et dominer tous les
autres : « Vive la République ! »
La commission exécutive, dont les
signataires sont des sénateurs, des
députés, des publicistes, des avocats
à la Cour d’appel, et dont la liste est
trop longue pour être publiée par
notre journal.
Le Prince et la Princesse de Valdemar
Le duc de Chartres et le prince
Henri d’Orléans sont arrivés mardi
soir dans notre ville par le train de
11 h. 10.
Un landeau fermé qui les atten
dait à la gare, les a conduits à l’hô
tel Frascati, où se trouvaient le prince
et la princesse de Valdemar.
La journée a été occupée à des pro
menades en ville et dans les envi
rons.
Hier soir, le duc de Chartres a
offert à l’hôtel Frascati un grand
dîner au prince et à la princesse de
Valdemar, ainsi qu’aux officiers de la
corvette Valkyrien.
Le prince de Valdemar et sa fem
me partiront ce matin pour Paris, où
ils seront reçus par M. Loubet, pré
sident de la République. Le prince
Valdemar tient à le remercier de la
délicate attention dont il a été l’objet
de la part du gouvernement, qui l’a
nommé grand-croix de la Légion-
d’Honneur.
Le prince et la princesse seront
de retour aujourd’hui dans la soirée.
LE
Président de la République à Cherbourg
Le Président delà République sera
reçu le 18 juillet.
A l’arrivée du train, 101 coups de
canon seront tirés et les honneurs mi
litaires seront rendus à la sortie du.
salon de la gare. Le cortège présiden
tiel traversera ensuite la ville pour se
rendre à la préfecture maritime où
auront lieu les réceptions.
A sept heures, départ du cortège
pour la mairie où aura lieu le ban
quet.
A dix heures, départ à pied du pré
sident pour assister, sur la place Na
poléon, au branle-bas de combat de
nuit.
A dix heures trente, départ pour le
bassin du commerce où aura lieu une
fête vénitienne.
Retour à la préfecture.
Le lendemain à huit heures quinze,,
visite à l’Hôtel-Dieu, puis à l’hôpital
maritime.
A onze heures cinquante, départ
de la préfecture pour la revue navale,
embarquement quai Napoléon. Salve
de 21 coups de canon par tous les.
bâtiments et les forts.
Après la revue, entrée du prési
dent au port de guerre.
Au retour, nouvelle salve de 21
coups de canon.
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